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23 juin 2014 1 23 /06 /juin /2014 09:53
JERSEY BOYS de CLINT EASTWOOD

Comme le cavalier de l’apocalypse de « Pale Rider », Clint Eastwood est toujours là où on l’attend le moins. Avec son dernier opus « Jersey Boys », le voici qui s’investit dans un registre encore inédit chez lui, la biographie des Four Seasons, film qui loin d’être un chef d’oœuvre fait figure d’agréable et surprenant renouvellement. S’en étonner serait oublier que Eastwood a toujours été passionné de musique et que sa carrière entière a été placée sous le signe de l’éclectisme et du contre-pied.  Lui-même n’a-t-il pas été compositeur à ses heures, ayant signé la partition de sept de ses films ? Sa musique est d’ailleurs à l’image de son jeu d’acteur : discrète, classique, économe en notes comme l’acteur avare en mots, suscitant l’émotion par la suggestion et non la démonstration. Ce même refus de l’effet facile, on le retrouve dans son œuvre cinématographique. Parvenu à la notoriété comme comédien dans un emploi unique, celui du cow-boy mutique des trois films de Sergio Leone, Eastwood  a vite prouvé que, comme cinéaste, il n’en serait pas de même et que l’on aurait tort de l’enfermer dans un seul registre. Si bien qu’il a su produire non seulement quelques westerns comme « L’homme des hautes plaines » mais aussi des mélos, quelques polars, un thriller « Un frisson dans la nuit », mais surtout des films inclassables qui composent un univers très personnel. Au-delà de cette incontestable diversité, c’est néanmoins l’unité qui frappe le spectateur, toujours surprenante de la part d’un réalisateur qui n’écrit pas lui-même ses scénarios. Le cinéma d’Eastwood est celui d’un homme ou d’une femme qui tente de tracer sa route en toute liberté, de se frayer un chemin d’indépendance en évitant les pièges d’un passé douloureux, les ornières du conformisme et le poids de sa propre médiocrité.

 

Avec cet opus « Jersey Boys », il nous livre à 84 ans sa première comédie musicale inspirée d’un succès de Broadway. Adaptant celle dédiée à Frankie Valli et ses potes du New jersey, le cinéaste en conserve néanmoins la même structure narrative ( un récit divisé en 4 saisons, du printemps de la formation du groupe à l’hiver de sa séparation ) et le même casting de non-stars flamboyantes que Eastwood a tenu à transférer tel quel des planches de Broadway au grand écran. Ainsi vivons-nous dans l’intimité et les aléas du métier de ce groupe composé de John Lloyd Young, Erich Bergen, Vincent Piazza, Michael Lomenda et Chistopher Walken durant les 2h14 un peu trop longues de cette épopée musicale. Oui, un peu longues car il faut avouer qu’il n’y a, de la part de Eastwood, trop peu d’implication personnelle, l’auteur se satisfaisant de rendre avec précision et une rigueur naïve le quotidien de personnalités assez fades qui ont trop tendance – n’étant pas acteurs - à surjouer leurs rôles et à caricaturer ainsi leurs personnages. Dommage, car il y a de beaux moments, des éclairs de fraîcheur ou de simple authenticité, une bande originale de qualité. Mais il manque quelque chose, ce qui est rare de la part d’Eastwood : la grâce.

 

Pour consulter la liste des articles de la rubrique CINEMA AMERICAIN, cliquer sur le lien ci-dessous 

 

LISTE DES FILMS DU CINEMA AMERICAIN & CANADIEN

 

Et pour prendre connaissance de l'article consacré à Clint Eastwood, cliquer  ICI

 

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JERSEY BOYS de CLINT EASTWOOD
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commentaires

N
Ce n'est certes pas le film le plus réussit d'Eastwood , c'est une œuvre mineur dans sa filmo il n'empêche que le plaisir fut présent de la première à la dernière minutes. Je comprends tes réserves mais de mon point de vu cela reste un bon film très agréable à regarder.
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Y
Même un Eastwood moyen reste bien au-dessus de la moyenne de la plupart des cinéastes hollywoodiens
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A
Je suis assez d'accord avec toi, Ygor.
V
Grâce à vous, j'ai pu apprendre beaucoup de choses intéressantes. J'espère en apprendre encore. Je vous félicite pour ces merveilleux partages. Continuez ainsi !
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V
Merci de nous apporter de la détente, votre site est merveilleux, je suis tous les jours dessus et j’en vois pas la fin tellement il y a des nouveautés. Merci pour nous donner autant de bonheur !
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A
Je vous comprends très bien Alain, et souvent, je dirai même la plupart du temps, je préfère une journée dans la nature ou avec des livres que les salles obscures où les projections de grande qualité sont de plus en plus rares. Mais il y a les bonnes surprises et la plus récente est incontestablement un film sorti l'an dernier et que j'ai vu récemment au cinéma du casino de Deauville qui le repassait : "Pas son genre" de Lucas Belvaux. Oui, le dernier opus de Eastwood est décevant comparé à ses oeuvres précédentes.
A
Bonjour Armelle, je suis assez d'accord avec votre critique, en fait. Ce qui m'a gêné au plus haut point reste le jeu des quatre principaux protagonistes. À vouloir aller dans Broadway chercher des acteurs, il valait mieux rester à Hollywood et prendre de véritables acteurs. Ceci étant dit, je deviens une vraie plaie. Peut-être l'âge qui avance ou le nombre de kilomètres que j'avale pour voir un film, mais je suis devenu trop difficile. Au finish je me rends compte que des journées comme celle récemment passée dans la Villa Arnaga, en plein Pays Basque, me procure plus de plaisir. Je reconnais je deviens sauvage et la marche du monde me fait peur ! Bonne journée Armelle. À bientôt.
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

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