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11 février 2021 4 11 /02 /février /2021 18:09
Mademoiselle de Jonquières d'Emmanuel Mouret

Je ne l'avais pas vu au moment de sa sortie en salles, aussi quel plaisir de le visionner hier soir sur Arte. Ce film est d'un bout à l'autre un enchantement de par son récit, ses propos ciselés qui nous immergent dans le siècle des lumières et assurent la musique des dialogues, enfin par l'élégance des images et le jeu des acteurs. Par ailleurs, la dialectique du langage ne cesse de jongler entre mensonge et vérité à travers des scènes où les résultats ne sont jamais assurés et qui pimente l'action sans faiblir.

Qu'en est-il de ce scénario où le bonheur amoureux chemine par des voies inattendues, travestissant sans cesse la vérité avec désinvolture et qui finira par s'épanouir après avoir traversé la lente maturation d'un sentiment enfoui ? La très jeune femme qui devait être l'instrument d'une vengeance sera, après maints détours, l'objet d'un sentiment enfin révélé à un partenaire volage. 

En effet, le marquis des Arcis (Edouard Baer) est un amant frivole qui a fini par gagner le coeur de la séduisante Madame de la Pommeraye (Cécile de France), mais qui se détournera d'elle très vite, repris par son goût des conquêtes excitantes et hâtives. Ainsi l'opus épouse-t-il le cours sinueux des sentiments et la lutte permanente qu'il suscite. Le siècle des Lumières (nous sommes dans un scénario inspiré par Diderot) offre, il est vrai, à ces joutes amoureuses le piment d'une langue subtile et précise, des jardins qui semblent sortis d'une toile de Watteau, une mode qui met en valeur la grâce féminine et dont le cinéaste sait tirer tous les profits, enfin la distance qui s'établit entre les paroles et les geste, ce que l'on pense et ce que l'on cache, en une dialectique de la vérité et du mensonge habilement dosée. 

Si bien que la joute amoureuse s'immerge ainsi dans un combat d'idées à travers les postures et les apparences qu'empruntent les personnages. Bien que le thème soit différent et s'achève mieux sur le plan sentimental, on retrouve le climat des "Liaisons dangereuses" et leur tournure sulfureuse mais, il y a  dans le film de Mouret, davantage de bienveillance. Pourquoi ? Parce qu'à travers une mise en orbite soignée d'amant volage, le marquis des Arcis devient, à la suite d'habiles manoeuvres, un homme véritablement épris, éperdu d'être éconduit par la ravissante jeune fille qu'il poursuit de ses assiduités (Alice Isaaz), ce qui l'ouvre enfin à la douleur d'aimer.  Le complot, ourdi par madame de la Pommeraye, ne parviendra pas à assurer sa vengeance, puisque celui-ci s'oriente vers une toute autre destination : celle d'un coeur frivole gagné par les réalités de l'amour.

 

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Cécile de France et Edouard Baer. La jeune Alice Isaaz dans le rôle de mademoiselle de Jonquières
Cécile de France et Edouard Baer. La jeune Alice Isaaz dans le rôle de mademoiselle de Jonquières

Cécile de France et Edouard Baer. La jeune Alice Isaaz dans le rôle de mademoiselle de Jonquières

Mademoiselle de Jonquières d'Emmanuel Mouret
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

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