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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 11:47
ROYAL AFFAIR de NIKOLAJ ARCEL

Au royaume de Danemark, en ce XVIIIe siècle plein de bruit et de fureur, règne le roi Christian VII (1749 - 1808), intelligent mais immature, que son éducation brutale a fait sombrer dans la paranoïa et qui vient d'épouser Caroline-Mathilde de Hanovre, une princesse anglaise de 15 ans, qu'il délaissera le mariage tout juste consommé, pour batifoler avec des putains et partir faire un tour d'Europe de deux années. La jeune reine enceinte va mettre au monde un garçon et bientôt tomber sous le charme du médecin de son royal époux Johann Struensee qui, ayant gagné la confiance du souverain et inspiré les philosophes des lumières, entend jouer de son influence et mener des réformes humanistes dans un royaume corseté dans des principes d'un autre âge.

 

L'histoire est réelle mais le scénario trop lâche et les dialogues trop vagues pour rendre crédible la face psychologique et la vraisemblance historique qui feront que le docteur Struensee, après le coup d'état fomenté par lui, va régner à la place d'un roi qui a horreur d'être roi et conduire des réformes audacieuses comme la suppression de la torture,  avec l'appui de la jeune reine qui est devenue sa maîtresse. Il y avait pourtant matière à composer un film passionnant, à sonder les coeurs et les esprits, à expliciter les situations, à argumenter de façon à mieux éclairer les réformes en cours et les  personnages, mais Nikolaj Arcel s'est contenté de faire défiler sous nos yeux, durant 2h15, un très beau livre d'images et des héros inconsistants et terriblement ennuyeux qui semblent figés dans une posture beaucoup trop manichéenne à mon goût : il y a la reine ravissante et malheureuse, le roi  déséquilibré, sujet à des hallucinations et qui finira fou, l'éminence grise d'une gravité inaltérable qui terminera ses jours sur l'échafaud devant la foule compacte d'un peuple qu'il a tenté bien en vain de libérer, enfin les bons et les méchants qui ne sont autres que le clergé et la noblesse bien entendu. Mais ce film a du moins  le mérite de nous montrer que peu de choses ont changé en ce monde depuis le XVIIIe siècle et que les privilégiés sont toujours récalcitrants dès qu'il s'agit de céder, ne serait-ce qu'une part de leurs privilèges... Malheureusement, pas une once d'humour ne vient égayer cet opus qui se focalise exclusivement sur les noirceurs du pouvoir, les petites  trahisons, les jeux d'influence, tout cela survolé et sans épaisseur, hélas !

 

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Oui, un film décevant par manque d'ambition et d'ampleur et une direction d'acteurs aussi languissante et pusillanime que le scénario. Mikkel Boe Folsgaard, dans le rôle du roi Christian VII, est le seul vraiment crédible de par sa ressemblance avec le personnage et son interprétation fantasque. La charmante Alicia Vikander, qui était une délicieuse Kitty dans Anna Karénine, traverse le film avec grâce et élégance mais sans ferveur et sans minauderies d'ailleurs, quant à Mads Mikkelsen, dans le rôle de Johann Struensee, il nous accable pendant plus de deux heures d'une moue désabusée et irritante et se glisse dans la peau du célèbre médecin sans lui insuffler un soupçon de passion et un brin  de subtilité. Reste des prises de vue qui sont belles, des robes, des éclairages, des paysages de neige qui composent un fort joli décor et tentent de subvenir aux insuffisances d'un film sans inspiration.

 

 Pour consulter les articles de la rubrique CINEMA EUROPEEN, cliquer sur le lien ci-dessous :

 

LISTE DES FILMS DU CINEMA EUROPEEN ET MEDITERRANEEN

 

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ROYAL AFFAIR de NIKOLAJ ARCEL
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commentaires

T
J'ai bien aimé mais il est vrai que cela manque de nerf. Par contre les images sont superbes et l'actrice Alicia Vikander est charmante. Et quelles jolies toilettes. Les gens s'extasient en général<br /> sur Mads Mikkelsen, mais je ne le trouve pas beau du tout. Et comme vous dites : très froid dans son interprétation.
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D
Bonjour Armelle, c'est vrai que le sujet est survolé mais comme je suis une fan inconditionnelle de Mads Mikkelsen, j'ai quand même beaucoup aimé ce film aux très belles images et puis l'histoire<br /> m'a plu. Bon samedi et bon Noël.
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S
Pour ma part j'ai adoré. Pour une fois dans ce genre le couple n'est pas des plus vertueux, le héros est un ambitieux ambigu qui change du héros courageux et romanesque. La romance ne prend pas<br /> toute la place, l'intrigue de cours est tout aussi passionnante. 3/4
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


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