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26 janvier 2007 5 26 /01 /janvier /2007 10:23
HENRI-GEORGES CLOUZOT OU LE SUSPENSE DIABOLIQUE

                

Henri-Georges Clouzot, né à Niort en 1907, avait d'abord ambitionné une carrière d'officier de marine mais dut y renoncer pour des raisons de santé et s'inscrivit à l'école des Sciences politiques avec le projet de devenir diplomate. Chroniqueur au journal Paris-Midi, sa rencontre avec Henri Jeanson sera déterminante et l'engagera définitivement sur la voie du cinéma où il affirmera, avec l'éclat que l'on sait, sa forte personnalité. En 1931  il réalise  son premier court métrage "La terreur des Batignolles"  et travaille avec Victor Tourjansky, Carmine Gallone et Jacques de Baroncelli. Puis il quitte la France pour rejoindre les studios Babelsberg à Berlin. C'est l'âge d'or du cinéma allemand et, pour le jeune homme ébloui, l'occasion inespérée de découvrir et d'approcher l'oeuvre de Fritz Lang , dont l' influence sera bienfaisante. Après quatre années de sanatorium, il revient à Paris en 1938 et en 1941 signe le scénario des "Inconnus dans la maison" d'après Simenon. L'année suivante, il réalise enfin son premier long métrage :  "L'assassin habite au 21" et en 1943  "Le corbeau"  avec la collaboration du scénariste  Louis Chavance. Malgré ses qualités, ce film s'attire les foudres de la censure des épurateurs de la Libération et le réalisateur se voit exclu temporairement de la profession. Remis de cette navrante affaire, il fait une rentrée fracassante en 1947 avec "Quai des orfèvres", couronné par le Grand Prix international de la mise en scène à la Mostra de Venise.

                   

Sur le conseil d'un producteur, il avait choisi de réaliser une histoire visible pour tous, c'est-à-dire une intrigue librement adaptée d'un roman de Steeman, auteur belge auquel il avait déjà emprunté le thème de la fiction de : "L'assassin habite au 21". En définitive, l'intrigue n'est qu'un prétexte à l'étude de plusieurs milieux parisiens : celui du music-hall où une chanteuse ambitieuse interprétée par Suzy Delair (la femme de Clouzot à l'époque) cherche à se faire remarquer ; le milieu du quartiers des halls où vont habiter l'accompagnateur de cette chanteuse et la photographe amoureuse d'elle (Simone Renant), enfin celui du quai des Orfèvres où se trouvent les bureaux de la police. Ces milieux vont être reliés les uns aux autres grâce à l'enquête que mène, avec une froideur impressionnante, l'inspecteur Antoine, magistralement campé par un Louis Jouvet au sommet de son talent. Pour Clouzot, et on le sait depuis "Le corbeau", il n'existe pas de frontière précise entre le bien et le mal ; la nature humaine est une brillante et confondante représentation d'un univers ténébreux, un peu à la façon d'un Zola, où les caractères des personnages participent des remous occasionnés par la vie sociale, selon le réalisme propre aux comportements, aux désirs, aux refoulements, aux obsessions et aux passions. Jouvet, en flic cynique et désabusé, semble vider les poubelles d'une société névrotique. Avec ce film, Clouzot se pose en rival d'un Hitchcock comme maître du suspense, avec son sens plastique et sa formidable capacité à arracher à ses acteurs tout ce qu'ils peuvent donner, fût-ce au prix d'une exigence qui pouvait frôler la tyrannie. Après le succès éclatant de "Quai des orfèvres", Clouzot, désormais considéré comme un des grands du cinéma, s'attaque à une adaptation modernisée de Manon Lescaut, roman de moeurs du XVIIIe, que nous devons à la plume de l'abbé Prévost. Dans un contexte historique et social défini et réactualisé, celui de la guerre de 39/45, "Manon" est aussi l'histoire d'un passion charnelle et fatale qui conduira les amants à fuir en Palestine à bord d'un cargo qui transporte clandestinement des juifs. Ce film, qui révéla Cécile Aubry  (partenaire de Serge Reggiani), fut diversement accueilli et il fallut attendre "Le salaire de la peur" en 1952 pour que Clouzot revienne triomphalement sur le devant de l'écran. Du moins ses films ont-ils eu le mérite de créer  l'événement, et s'ils ne furent pas toujours bien compris dans leur contenu, ils gagnèrent l'estime et l'admiration du public pour  leurs qualités artistiques et leur climat fiévreux et inquiétant. Dès les premières images, le ton Clouzot s'impose et c'est celui d'un authentique créateur et auteur. "Le salaire de la peur", film d'hommes et d'aventuriers, se déroule au Guatemala, et nous raconte l'histoire de deux  personnages, magnifiquement interprétés par Charles Vanel et Yves Montand, unis par une troublante amitié. Leur travail consiste à conduire, sur des pistes presque impraticables, des camions chargés de nitroglycérine, épopée dérisoire et terrifiante qui provoque un suspense impitoyable et joue, en permanence, sur les nerfs du public. Rapports sadomasochistes, réalisme noir proche de celui dans lequel se complaisait Yves Allégret, composent une vision très sombre de l'humanité. Le film reçut un accueil  favorable et peut être considéré comme le second chef-d'oeuvre du cinéaste.

 

La sortie des "Diaboliques" en 1954, troisième chef-d'oeuvre, sera précédée d'une vaste campagne publicitaire. Pour ce long métrage, Clouzot s'est inspiré d'un roman de Boileau-Narcejac mais a inversé la situation initiale : ce sont deux femmes criminelles (l'une interprétée par son épouse d'alors Véra Clouzot et l'autre par Simone Signoret) qui se trouvent aux prises avec Paul Meurisse dans une situation que le metteur en scène décrit avec une précision démoniaque. Nous sommes là au coeur d'un bouillonnement  de haines et de rivalités, dans le cadre d'une institution pour jeunes gens : professeurs minables, élèves mal nourris, directeur sadique envers son épouse et sa maîtresse ; les ingrédients sont réunis pour amener ce milieu étroit et obsédé au crime, conséquence inévitable d'un dérèglement psychologique.  Le jeu des interprètes, l'atmosphère irrespirable, la pression qui ne cesse de s'intensifier font du  film une incontestable réussite, à la hauteur des meilleurs Hitchcock. La distribution est éblouissante : Pierre Larquey, Michel Serrault à ses débuts, Véra Clouzot, belle et énigmatique, Simone Signoret d'un complaisant cynisme et un Paul Meurisse qui trouve là l'un de ses meilleurs rôles au cinéma. Le succès fut, une fois encore, au rendez-vous.  En 1955, Clouzot quitte la fiction momentanément pour un documentaire sur Picasso :  "Le mystère Picasso", centré sur la démarche créatrice du peintre, dessinant et peignant sous le regard introspectif de la caméra et produisant sur le spectateur une sensation étonnante, celle d'un univers pictural en train de se fermer sur lui-même. Clouzot rejoint la conception de René Clément sur l'enfermement de la condition humaine, de même que dans son réalisme noir, il n'a cessé d'être le compagnon de route d'Yves Allégret, dont le propos fut de nous dévoiler la nature de l'homme sous son angle le plus tragique. Certains le lui reprochèrent d'ailleurs, comme ils le reprochèrent à Allégret.  Après "Les espions" (1957) et "La vérité" avec Brigitte Bardot, Sami Frey et Paul Meurisse, de facture plus conventionnelle, ses problèmes de santé ne lui laissent pas le loisir de mener à bien  "L'enfer" (1964), qui devait être son testament et dont le scénario sera repris, trente ans plus tard, par l'un de ses fils spirituels : Claude Chabrol. Il s'éteint à Paris le 12 janvier 1970. Le metteur en scène, dont l'oeuvre prend place dans le réalisme noir de l'après-guerre, n'en occupe pas moins une situation à part dans le cinéma français : celle d'un réalisateur d'une rare exigence qui fouillait le coeur humain jusqu'au tréfonds et nous le révélait avec l'atroce rigueur du médecin légiste.

                                     

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24 janvier 2007 3 24 /01 /janvier /2007 10:22
YVES ALLEGRET ET LE REALISME NOIR

                

Yves Allégret, né en 1907, fut d'abord l'assistant de son frère aîné Marc sur le tournage des "Amours de minuit", puis celui d'Alberto Cavalcanti et de Jean Renoir. Il fut également le scénariste de "L'émigrante" (1939) de Léo Joannon. En 1941, il réalise en zone libre son premier film personnel "Tobie est un ange", avec Pierre Brasseur, mais la pellicule sera détruite par un incendie. A la libération commence sa vraie carrière d'auteur en collaboration avec le scénariste Jacques Sigurd. Ensemble ils signent "Dédée d'Anvers" (1948) qui verra les débuts de Simone Signoret, au côté de Bernard Blier, puis "Une si jolie petite plage" (1949) avec Gérard Philipe et Madeleine Robinson et "Manèges" (1950) de nouveau avec Signoret/Blier. Noirs et amers, ces trois films sont les plus représentatifs du travail d'Yves Allégret, dont l'oeuvre se caractérise par un profond pessimisme à l'égard d'une société dont il considère que le pouvoir de l'argent ne sert qu'à maintenir les masses dans leur pauvreté. Par la suite, il tournera de nombreux films d'une facture plus facile dont "Les orgueilleux", adapté de Typhon de Jean-Paul Sartre, composant pour la première  fois à l'écran le couple Gérard Philipe/ Michèle Morgan. Le philosophe critiquera d'ailleurs cette adaptation, pour la raison qu'on y relève des intentions spirituelles qu'il n'avait certainement pas prévues. Suivront deux autres longs métrages : "Mam'zelle Nitouche" (1954) avec Fernandel et "Germinal" (1962) avec Bernard Blier. L'ascension de la Nouvelle Vague contribuera à son déclin et le cinéaste se consacrera, ultérieurement, à des réalisations plus spécifiquement commerciales. C'est pourquoi nous nous attacherons à l'analyse de la trilogie noire composée par "Dédée d'Anvers", "Une si jolie petite plage" et "Manèges".

     

"Dédée d'Anvers" est l'adaptation d'un roman du détective Ashelbé, l'histoire d'une prostituée qui, dans les bas-fonds du port belge et une atmosphère lourde et glauque où se croisent  filles de joie, souteneurs,  mauvais garçons et  patrons de bordels, tombe amoureuse d'un marin de passage, mais n'arrive pas, pour autant, à se sortir du milieu où elle est engluée. Ce sera le premier grand rôle de Simone Signoret, femme du réalisateur, avec laquelle il aura une fille : Catherine Allégret. L'actrice impose d'emblée à l'écran sa présence, l'intensité de son jeu très intériorisé et d'une incomparable densité humaine. Sous les éclairages de Jean Bourgoin et dans une atmosphère nauséeuse, le metteur en scène nous décrit un monde à la dérive, peuplé d'êtres louches évoluant dans des paysages urbains noyés de cafard et de fatalité. Le pessimisme ira en s'aggravant  avec "Une si jolie petite plage" que baigne le ressac  d'un désespoir total. Gérard Philipe, dépouillé de son auréole romantique, est un ancien enfant de l'Assistance publique qui rôde l'hiver dans une station balnéaire du nord de la France où il a vécu. C'est là que son destin a pris un tournant tragique, à cause d'une chanteuse aimée, puis assassinée. En dehors de Madeleine Robinson, qui joue une sorte de Samaritaine, servante compréhensive et compatissante, les personnages féminins sont tracés à coup de burin, sans complaisance aucune. L'histoire, narrée de façon linéaire en l'absence de flash-back,  élabore sa vérité, peu à peu, comme un puzzle de paroles et de silences. Avec le concours de l'opérateur Henri Alekan, Yves Allégret nous plonge une fois de plus dans un univers oppressant, fait de brume et de brouillard, à l'image d'une conception totalement désespérée de l'existence. Pas une lueur d'espoir n'apparaît à l'horizon, alors que Gérard Philipe hante la pellicule de sa nostalgie et de sa fragile pâleur. Il est admirable dans ce rôle d'homme, victime d'un destin implacable, devenu une part de cette brume qui se propage, puis se dilue, ainsi que le fait cet être sans désir. Il s'éloigne de nous, pareil à un fantôme, une ombre qui se dissout dans sa propre inconsistance.

 

La conception de "Manèges" est plus complexe : la même histoire comprend deux narrations, sous deux angles différents et selon deux points de vue opposés, d'où son intérêt particulier et original. Bernard Blier, propriétaire d'un manège d'équitation, s'est épris d'une petite bourgeoise qu'il prend pour une femme convenable et épouse. Avec l'aide de sa mère, entremetteuse habile et sans scrupule, elle va progressivement le tromper, le gruger et le ruiner. Simone Signoret et Jane Marken incarnent, avec un réalisme stupéfiant, ces deux femmes redoutables qui seront naturellement punies, lorsque l'homme désillusionné, écoeuré, les abandonnera à leur sort. Il semble que, par l'entremise de cette trilogie, le cinéaste règle ses comptes avec le beau sexe qu'il nous montre sous un jour particulièrement sombre. On peut parler ici d'une vision du monde et d'un style d'auteur, à la fois brutal et accablant, car frappé d'un sceau apocalyptique. Le noir et blanc sied au metteur en scène qui l'utilise au mieux, se complaisant dans un climat crépusculaire, des paysages désertés, des situations tragiques. Il  rend l'angoisse, la tristesse, la cruauté palpables, nous invitant à partager ce chant funèbre adressé à un monde qu'il se plait à s'enrouler dans son suaire. Ses acteurs servent sa cause avec un talent jamais pris à défaut. Gérard Philipe prêtera son visage à ses héros malheureux, ange déchu parmi les anges et, Signoret, sa féminité frémissante, sa force ramassée, son intensité dramatique. Blier sera, quant à lui, un être partagé entre brutalité et lâcheté, jouant sur un registre plus dissonant, homme vulnérable ou veule. Leurs interprétations respectives, dans cette trilogie d'un réalisme noir, participeront au succès de ces oeuvres, qui ont marqué de façon indélébile le cinéma français de l'après-guerre.



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11 janvier 2007 4 11 /01 /janvier /2007 11:01
RENE CLEMENT ET LE CINEMA D'APRES-GUERRE

 

Au début de 1946, la production cinématographique avait repris un cours normal après les années de guerre et on ne recensait pas moins de 96 films à son actif, si bien que les studios se trouvaient être déjà trop peu nombreux et exigus. C'est durant les mois qui suivirent la Libération que se révéla René Clément. Le metteur en scène venait à peine de dépasser la trentaine et de réaliser "La bataille du rail", que lui avait commandé la Coopérative du film français. Les images de Clément apparurent, dès les premiers visionnages, d'une qualité telle, qu'il fût décidé de transformer le court métrage en film avec l'appui de la SNCF et l'aide de la Commission militaire nationale. La maîtrise technique et la rigueur de style de l'auteur permirent à cette oeuvre de s'imposer comme l'une des meilleures sur la Résistance française, nous montrant l'héroïsme et les sacrifices individuels des gens du rail, en même temps que la lutte des cheminots dans sa globalité, sans idéologie claironnante. Certes, le film n'égalait pas "Paisa" de Robert Rossellini sur la Résistance italienne, mais il bénéficiait d'une incontestable ampleur épique et prouvait que son metteur en scène possédait le sens du montage et des détails saisissants.

 

Le film suivant "Au-delà des grilles" (1948) avec Jean Gabin ne reçut pas l'accueil qu'il pouvait espérer et il fallut attendre "Jeux interdits" (1951) pour que René Clément donne vraiment la mesure de son talent. "Jeux interdits", Lion d'or au Festival de Venise en 1952 et Oscar du meilleur film étranger à Hollywood en 1953, doit son impact à l'évocation du drame de l'exode et à l'histoire bouleversante de deux enfants qui tentent de sauvegarder une part de leur innocence face aux jeux absurdes de la guerre et à l'incompréhension et froideur du monde adulte. "La prison, l'aliénation commencent dès l'enfance" - dira René Clément, s'accordant sur ce point avec Luigi Comencini, qui traitera ce thème tout au long de sa carrière. Le sujet était difficile et le mérite de Clément est d'avoir évité un sentimentalisme larmoyant et donné une vision juste et émouvante de l'univers poétique de l'enfance aux prises avec les horreurs de la guerre, servi par la guitare de Narciso Yepes. On y découvre une petite fille de cinq ans qui, sur les routes encombrées de l'exode, voit son père, sa mère et son petit chien mourir à ses côtés, tués par les raids aériens allemands. Alors qu'elle erre seule dans la campagne, son chien mort dans les bras, elle rencontre un garçon de onze ans, Michel, dont la famille accepte de la recueillir momentanément. Avec Michel, son complice, elle va enterrer son chien et créer un cimetière pour les animaux morts, jeu macabre au cours duquel les deux enfants essaient d'apprivoiser la mort et de lui prêter une dimension plus humaine. Jusqu'au jour où des gendarmes viendront chercher la petite Paulette et la conduiront au centre des réfugiés, la perdant une fois encore parmi les autres, séparée à jamais de son compagnon de jeux. Le film suscita une immense émotion, probablement parce qu'il n'y avait pas de façon plus frappante que de montrer la guerre, et ce qu'elle engendre, à travers des regards d'enfants. L'interprétation de Brigitte Fossey, dont c'était la première apparition à l'écran, y est pour beaucoup. Son naturel, sa sensibilité, sa sincérité touchante prouvent à quel point elle fut admirablement dirigée par son metteur en scène. La direction d'acteurs n'était d'ailleurs pas une des moindres qualités de René Clément.


Née à Tourcoing en 1946, elle fut choisie parmi beaucoup d'autres enfants de son âge pour incarner le rôle de Paulette. Son jeu intense et dramatique impressionna le public et la critique et il vrai qu'elle porte le film de façon extraordinaire pour une si petite fille. Eloignée des studios le reste de son enfance et durant son adolescence par ses parents, elle renoua avec le cinéma en 1966 en acceptant le rôle romantique d'Yvonne de Galais dans "Le grand Meaulnes" de Jean-Gabriel Albicocco, inspiré du roman d'Alain-Fournier, ensuite sa carrière ne cessa de s'approfondir au cinéma comme à la télévision  (Le château des oliviers)  et au théâtre. Quant à Georges Poujouly, qui interprétait avec une gravité étonnante le petit Michel de "Jeux interdits", il naquit à Garches en 1940 et mourut d'un cancer en octobre 2000. Remarqué par René Clément lors d'un casting, il obtint, par la suite, des rôles assez secondaires dans "Nous sommes tous des assassins" de Cayatte et "Ascenseur pour l'échafaud "de Louis Malle et fit des apparitions à la télévision dans divers feuilletons, dont "Par quatre chemins" (1967), aux côtés de Marlène Jobert.

 

Mais revenons à René Clément. Après "Jeux interdits", il réitéra trois ans plus tard avec un second chef-d'oeuvre : "Monsieur Ripois" (1954), inspiré d'un roman de Louis Hémon, dont le sujet est l'étude du mensonge et de la mythomanie chez un jeune français exilé dans la capitale anglaise et qui, marié à une femme riche, veut en séduire une autre. Gérard Philipe y sera un Monsieur Ripois séduisant et veule, instinctif et calculateur, l'un de ses meilleurs rôles au cinéma. Ce film ambigu et original, où l'on ne sait jamais très bien quand le héros dit vrai et quand il ment, nous peint de façon sobre et détachée l'univers de prédilection de René Clément, secret caché sous la vérité ou mensonge des apparences, homme prisonnier de lui-même, travaillé inéluctablement par les forces de son propre destin. Il y a des barreaux partout. Sur cette idée fondamentale d'un déterminisme humain, Clément rejoint Yves Allégret et Henri-Georges Clouzot, ses contemporains. A la suite de ce film, il y aura encore "Gervaise" (1956) inspiré de l'Assommoir de Zola, où les personnages du Second Empire, plongés dans l'enfer de la condition ouvrière et de l'alcoolisme, souffrent du même empêchement que Monsieur Ripois et les enfants de "Jeux interdits", puis  "Barrage contre le Pacifique" (1958) d'après le roman de Marguerite Duras, où une famille de petits colons est prisonnière de l'océan, de l'espace et de ce qu'elle croit être sa liberté - enfin "Plein soleil" (1960), "Les félins" (1963) avec Alain Delon et Jane Fonda et "Paris brûle-t-il ?" (1965). Bien que souvent controversé et considéré par certains comme un excellent technicien et un médiocre artiste, René Clément tient une place importante dans l'histoire du cinéma français et se révéla être un découvreur de talents, choisissant ses interprètes, ses scénaristes, avec un instinct infaillible. On lui doit quelques grands moments de cinéma et notre reconnaissance pour avoir été l'un des fondateurs de l'Institut des Hautes Etudes Cinématographiques ( IDHEC ). Il mourut à Monte-Carlo en mars 1996. 

 

Pour lire les articles consacrés à Jean Gabin, Gérard Philipe et aux Réalisateurs, cliquer sur leurs titres :


JEAN GABIN       GERARD PHILIPE       

 

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5 octobre 2006 4 05 /10 /octobre /2006 10:57
ALFRED HITCHCOCK - UNE FILMOGRAPHIE DE L'ANXIETE

 

Alfred Hitchcock, né à Londres le 13 août 1899, mort à Los Angeles le 29 avril 1980, est sans nul doute l'un des cinéastes les plus importants du 7e Art. Pour nous en persuader, il suffit de se souvenir de l'admiration que lui portèrent des cinéastes comme Rohmer et Truffaut, qui ont permis de révéler la profondeur fantastique de cet univers, de même que l'on ne peut nier, en revisionnant sa filmographie, son envergure et son originalité sans pareilles et l'influence considérable qu'il n'a cessé d'exercer sur les différentes générations  jusqu'à aujourd'hui. Hitchcock a créé une oeuvre unique, d'abord parce qu'il fît preuve d'un style inimitable et qu'il sût de façon très habile se servir de tous les moyens mis à sa disposition par un art  qui s'exprime en premier lieu de manière visuelle. La volonté de faire en sorte de retenir coûte que coûte l'attention du spectateur et de susciter, puis de préserver l'émotion, afin de maintenir la tension jusqu'au final, a régi chacune de ses productions. Hitchcock usa de son emprise et de sa domination non seulement sur les moments forts de l'histoire, mais sur les scènes d'exposition, de transition, et sur celles même considérées comme ingrates dans les films. Comment ? Simplement parce qu'il excellait à saisir les rapports les plus subtils entre les êtres et qu'il se refusait à avoir recours aux dialogues explicatifs, filmant directement les sentiments tels le soupçon, la jalousie, l'envie, le désir, ce qui donne aux scènes une remarquable efficacité. Il est peut-être le seul héritier de ce que le cinéma muet a su inaugurer dans la technique de la suggestion effective, tant il maîtrisa les problèmes de construction du scénario, du montage et de la photographie. Il contrôla ces diverses étapes et imposa à chacun de ces stades ses idées personnelles, d'où ce style qui nous permet de l'identifier immédiatement.  Pas seulement dans les scènes de suspense, mais parce que la qualité dramatique du cadrage, le jeu complexe des regards, les silences, qui prêtent à chaque film un tempo étrange et le sentiment donné au public que l'un des personnages l'emporte sur l'autre, enfin dans  l'art de conduire une émotion au gré de sa propre sensibilité, font que nous reconnaissons le style hitchcockien d'emblée.

 

"On m'a souvent demandé, pourquoi j'avais une prédilection pour le crime", -  racontait Hitchcock. Et j'ai toujours répondu : "Parce qu'il s'agit d'une occupation typiquement anglaise". Cette boutade est à prendre au pied de la lettre. La peur, la crainte ont tissé la personnalité de cet homme  depuis l'enfance. On peut, en effet, classer le cinéaste parmi les artistes inquiets comme le furent Kafka, Dostoïevski, Poe. S'ils n'ont pas la faculté de nous aider à vivre, puisqu'eux-mêmes vivent difficilement, leur mission est de nous faire partager leurs hantises et, par voie de conséquence, de nous faire mieux connaître les nôtres. Cependant Hitchcock n'est pas à proprement parler un artiste maudit ou incompris. Le succès, la popularité lui ont été familiers. Certes, il n'est pas difficile de gagner l'adhésion du public quand on rit des mêmes choses. Mais ne fut-il pas malgré tout un homme spécial de par son apparence, sa morale, ses craintes, ses appréhensions ? Dès l'adolescence, il était conscient que son physique ingrat le tenait à l'écart ; aussi s'est-il retiré dans son art pour mieux observer le monde. Et avec quel regard, parfois quelle sévérité ! L'oeil de quelqu'un qui regarde sans participer. C'est pourquoi l'image hitchcockienne est, par excellence, celle de l'homme innocent qu'on prend pour un autre, qui porte sur lui la culpabilité, la faute inexpiable de ne pas être celui que l'on croit. Après une longue collaboration avec David O. Selznick, qui sera tendue mais fructueuse,  Hitchcock met sur pied sa propre maison de production, ses films étant distribués par la Warner Bros. Cette nouvelle association produira entre autres : "Les amants du Capricorne" (1949) qui fut un échec commercial et "L'inconnu du Nord-express"  (1951) qui fut un succès. Plus tard, avec la Paramount, le cinéaste bénéficiera d'une liberté d'action sans égale et, en l'espace de quelques années, au sommet de sa créativité, il réalisera ses films les plus importants. Parmi la cinquantaine qui compose sa filmographie, on peut citer : " Les enchaînés" (1946)  - "Le crime était presque parfait" (1954) - "Fenêtre sur cour" (1954) - "La main au collet" ( 1955 ) - "Mais qui a tué Harry ?"  (1955) - "Sueurs froides" (1958) - "La mort aux trousses" (1959) - "Psychose" (1960) - "Les oiseaux" (1963) - "Pas de printemps pour Marnie" (1964), films dont je vous propose l'analyse sur ce blog, pour la bonne raison, qu'ils sont tous d'incontestables chefs-d'oeuvre.

 

Lorsque le cinéma a été inventé, il a d'abord été utilisé aux fins d'enregistrer la vie, de n'être qu'une extension de la photographie. Il est devenu un art à part entière lorsqu'il a cessé de se cantonner au documentaire. Alfred Hitchcock a souvent déploré le recul qui s'était produit au moment du passage du muet ( qui avait tout inventé ) au parlant qui, trop souvent, se limitait à visualiser des histoires bavardes confiées à des metteurs en scène de théâtre, qui ne faisaient que de les imprimer sur pellicule. Hitchcock fait partie, avec quelques autres comme Chaplin, Stroheim, Lubitsch, de ces artistes qui ne se contentèrent pas de pratiquer leur art mais firent en sorte de l'approfondir, d'en dégager des lois, tout aussi strictes que celles qui régissent le roman. Ainsi, se faisant, ont-ils donné au 7e Art ses lettres de noblesse.  

 

Pour lire l'article consacré aux actrices et acteurs du réalisateur, cliquer sur son titre :

 
HITCHCOCK ET SES STARS

 

Et pour consulter ses films, cliquer sur les liens ci-dessous :

 

LES OISEAUX d'ALFRED HITCHCOCK           LA MORT AUX TROUSSES d'Alfred HITCHCOCK

 

SUEURS FROIDES d'Alfred HITCHCOCK        MAIS QUI A TUE HARRY ? d'Alfred HITCHCOCK

 

LA MAIN AU COLLET d'ALFRED HITCHCOCK        FENETRE SUR COUR d'Alfred HITCHCOCK

 

LE CRIME ETAIT PRESQUE PARFAIT d'Alfred HITCHCOCK

 

L'INCONNU DU NORD-EXPRESS d'Alfred HITCHCOCK

 

LES ENCHAINES d'ALFRED HITCHCOCK        REBECCA d'ALFRED HITCHCOCK

 

 

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13 avril 2006 4 13 /04 /avril /2006 10:01
FEDERICO FELLINI OU UN UNIVERS ONIRIQUE

     

" Les ombres meurent-elles ? " demandait le cinéaste pour souligner le caractère immanent du clown dans les formes du spectacle contemporain. Et c'est précisément cette poésie de l'inutile et du superflu qui habite l'art de  Federico Fellini  : un univers fantasmé qui se reflète dans la vie, un monde où ne cessent de cohabiter le vraisemblable et l'artifice. Auteur singulier, insaisissable, magicien de la lumière, la présence de ce réalisateur inclassable dépasse de beaucoup le domaine du 7e Art, auquel il a pourtant donné une âme, un coeur et des images inoubliables. Car il est de ceux qui non contents d'animer des personnages, de donner existence à des récits et à des contes, ont influencé un langage en libérant l'imagination onirique et en devenant les géographes de mondes inexplorés. Il est également de ceux qui se sont fait les chantres de la mémoire, du faux et du vrai, et dont chaque oeuvre ouvre des perspectives inédites. Chez lui, face à l'angoisse du présent, le retour aux rives bienheureuses de l'enfance, du souvenir, était une tentative pour échapper à l'emprise du réel, pour reculer désespérément le crépuscule d'un monde qu'il savait inexorablement perdu.


Federico était né à Rimini le 20 janvier 1920. Il héritera de ses parents une sensibilité peu commune qu'il considère ainsi : " Certains pleurent dans leur for intérieur. D'autres rient. Moi, j'ai toujours eu tendance à protéger l'intimité de mes émotions. J'étais content de partager ma joie et mes rires, mais je ne voulais pas que l'on sache que j'étais triste ou que j'avais peur. Ce que je sais - ajoutait-il - c'est que mes souvenirs m'appartiennent et qu'ils seront miens tant que je vivrai". On comprend déjà à cette façon simple et compliqué de s'expliquer, l'alchimie secrète dont il saura user, cet apanage des grands qui ne craignent pas d'assumer leurs extravagances et leurs désirs  et donnent raison à la phrase de Shakespeare dans La Tempête : "Nous sommes faits de la même matière que nos songes". Il ne craignait pas davantage le chaos et se plaisait à le provoquer afin de reconstruire mieux et de manière autre, plus proche de son idéal. Deux thèmes vont dominer son art : l'amour et le voyage. Jeune, il aimait s'évader et la fugue, qui le marquera le plus profondément, sera celle qu'il fera avec un cirque, où les personnages de clowns le frapperont à un point tel qu'ils feront partie à tout jamais de son univers. Il affirmera d'ailleurs après sa rencontre avec le clown Pierino : "Je compris que lui et moi n'étions qu'un seul et même être. Je ressentis une affinité immédiate avec son manque de respect. Il y avait quelque chose dans sa négligence soigneusement pensée, quelque chose d'amusant et de tragique." Il ira jusqu'à laver un zèbre déprimé, épisode dont il se souviendra toujours.


Bien que la légende veuille qu'il ait été un cancre et un vaurien, il faut croire que l'enfant Federico avait des dons assez exceptionnels et une intelligence assez vive pour avoir su tirer de cette jeunesse agitée et instable une manne capable de nourrir toute sa vie d'artiste et de créateur. Il ira même jusqu'à dire : "J'ai passé ma vie à tâcher d'oublier mon éducation", mais il le fera de façon à n'offenser personne, à ne causer de souffrances à quiconque, comme à son habitude. Ainsi il s'éloignera peu à peu d'une école peu stimulante, d'une mère mélancolique, d'une éducation répressive, d'une province fermée, afin de devenir pleinement lui-même, un homme qui chérit la fantaisie, l'improvisation et se plaît dans un monde imaginaire qu'il peut édifier selon ses aspirations. Excellent dessinateur, il commence à monnayer ses premiers dessins et à 17 ans justifie la bonne raison qui l'incite à quitter le domicile paternel : il vient d'être engagé par une revue satirique de Florence. Il y résidera quatre mois et se fixera ensuite à Rome où il s'inscrit, de façon à rassurer sa famille, à la faculté de droit. "Dès que je suis arrivé à Rome  - avouera-t-il - j'ai eu l'impression d'être chez moi. Rome est devenue ma maison dès que je l'ai vue. C'est à cet instant-là que je suis né". Après avoir connu les petits boulots, il est embauché par le journal "Marc'Aurélia", authentique fourmilière de cerveaux humoristiques qui lui donnera l'occasion de réaliser de nombreuses illustrations, d'écrire environ 700 pièces et lui méritera la sympathie d'un public jeune. L'autobiographie et l'auto-ironie seront le moteur de ces rubriques et le secret de son succès. C'est à cette époque qu'il rencontre Giulietta Masina, une jeune actrice qui prête sa voix à l'un de ses personnages lors d'un enregistrement radiophonique. Fellini commence alors à fréquenter le milieu du music-hall qui l'inspire pour ses productions et fait, entre autre, la connaissance de Fabrizi pour lequel il rédige des dialogues. Ils se sépareront mais ces heures d'échanges et d'amitié suggéreront à Fellini certains de ses dialogues ultérieurs. Ce monde du music-hall le conduit à composer deux revues ; ses rapports avec  Giulietta Masina  se concrétisent par un mariage ; enfin on lui propose d'écrire son premier scénario. Mais Rome en cette année 1943 est occupée par les Allemands et la vie n'y est pas facile. On fait du cinéma en cachette et le public se rend au théâtre comme à une manifestation, afin de persuader l'occupant que la vie continue bon gré mal gré. Avec l'arrivée des alliés, les acteurs et metteurs en scène vont être pris d'une vraie fringale de réalisations. Il y a tellement à dire et à montrer, d'autant qu'on sait l'épreuve stimulante. C'est à cette époque que Fellini croise Rossellini, rencontre déterminante qui va lui permettre de travailler à l'élaboration du scénario de "Païsa" (1946) et même d'en être, lors du tournage, l'assistant-réalisateur. C'est grâce à Rossellini  - dira Fellini  -que m'est venue l'idée du film comme voyage, aventure, odyssée. Il fut un maître et un ami sans pareil. Fellini vient de faire son entrée dans le 7e Art qui sera désormais son moyen d'expression privilégié. Il poursuivra un moment son apprentissage technique auprès de Lattuada avant de prendre son destin en main avec "Courrier du coeur" ou "Le Cheikh blanc".

Suivront plus d'une vingtaine de films dont presque autant de chefs-d'oeuvre. " Je fais des films car je ne sais rien faire d'autre et j'ai l'impression que les choses se sont mises en place très rapidement, de façon spontanée, naturelle, pour favoriser cette inéluctabilité. (...) Je n'aurais jamais pensé devenir metteur en scène, mais dès l'instant où j'ai crié pour la première fois : "Moteur !  Coupez ! ", j'ai eu l'impression de l'avoir toujours fait, et je n'aurais pas pu faire autre chose, c'était moi, c'était ma vie. En faisant des films, je n'ai donc pas d'autres intentions que de suivre un penchant naturel, c'est-à-dire raconter en images des histoires qui me sont proches et que j'aime raconter dans un mélange inextricable de sincérité et d'invention avec l'envie d'étonner, de me confesser, d'absoudre, de prendre effrontément du plaisir, d'intéresser, de faire la morale, le clown, d'être prophète, témoin...de faire rire et d'émouvoir."

 

C'est avec "La Strada"  que Fellini rencontre vraiment le succès en 1954, opus qui sera suivi en 1955 par "Il bidone" et en 1957 par "Les nuits de Cabiria". De la pauvre fille ballottée sur les routes par un saltimbanque, à la prostituée candide honteusement trompée par un homme qui ne voulait que son argent, en passant par l'escroc vieillissant qui meurt abandonné de ses complices, se définit un univers de détresse sans issue, sinon celle d'une espérance d'inspiration chrétienne qui se concrétise sous les traits de la grâce et frappe ainsi les coeurs endurcis. En 1960, sa réputation deviendra encore plus grande avec le succès de "La dolce vita" où le cinéaste se livre à une radiographie de la société romaine mise à nu par ses turpitudes. La film provoque le scandale mais n'en reste pas moins  une oeuvre de référence dont le succès sera planétaire. Avec "Satyricon", en 1969, c'est une antiquité décadente qu'il nous invite à suivre dans ses débordements et ses méfaits, reflet exacerbé de notre décadence moderne. Avec une trentaine de réalisations à son actif, Fellini, homme de spectacle, est un fabuleux inventeur de formes, un visionnaire capable de saisir la dimension fantastique de l'existence et, sous ses oripeaux de magicien, de mettre en scène le crépuscule de notre civilisation. Son contrat de réalisateur parfaitement rempli, il apparaît aujourd'hui comme l'un des plus grands maîtres du 7e Art qui a su nous toucher si essentiellement et durablement par son don d'invention et son imprévisibilité. Mieux que personne, il était conscient que la mort n'existe pas, que ce n'est là qu'un accident de  la vie normale, toujours vaincue par la puissance de l'imaginaire. De sa boite à sortilèges, il a fait jaillir les personnages les plus incroyables, les métaphores les plus inattendues, opposer à la médiocrité journalière les défis les plus délirants, jouer de l'étrange, du désarmant, de l'outrancier, surprendre toujours, décevoir rarement, mais choquer parfois ceux qui n'avaient pas encore pris le temps de le rejoindre. 

 

 

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AMARCORD de FELLINI          LA STRADA de FEDERICO FELLINI

     


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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


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