Il y a seulement trois ans Jessica Chastain était ce que l’on appelle une actrice célèbre dont personne n’avait entendu parler. En 2011, elle apparaît dans un grand succès commercial "L’affaire Rachel Singer" et un film d’auteur primé "Take Shelter" qui va achever de la lancer dans la jungle du cinéma et du spectacle. C’est également l’année où elle va présenter "The tree of Life" au Festival de Cannes et entend les journalistes se demander perplexes qui est cette rousse étincelante qui monte les marches au côté de Brad Pitt. Son talent lui avait pourtant mérité une bourse d’études à la prestigieuse Julliard School de New-York, parrainée par le regretté Robin Williams. Mais sa carrière va s’amorcer dès 2004 dans des séries télé et au théâtre où elle aime les rôles de femmes réfléchies que les studios californiens ne trouvent pas assez modernes à leur goût et qui est un prétexte insuffisant pour lui valoir les lumières de la renommée.
Tenace, Jessica Chastain s’accroche ; soudain le miracle va se produire car elle crève littéralement l’écran dans "La couleur des sentiments", puis sa carrière fait un bond spectaculaire avec "Zero Dark Thirty", le brûlot réalisé par Kathryn Bigelow qui lui vaut un Golden Globe de la meilleure actrice dans un drame. La suite ne va plus cesser de s’accélérer tant chacun de ses choix l’installe dans la lignée des vrais acteurs. Ses deux nouveaux films révèlent cette quête d’exigence qui est la sienne et l’autorise à se sentir aussi à l’aise dans le rôle tragique de "Mademoiselle Julie", film d’époque réalisé par Liv Ullmann avec Colin Farrel qu’en héroïne de science-fiction dans "Interstellar" de Christopher Nolan qui sera l’événement de la rentrée. A 37 ans la jeune femme est devenue une actrice incontournable du 7e art, aussi Le 40 e Festival du film américain de Deauville a-t-il tenu, en son temps, à l’honorer comme il se doit. Lors des interviews, l’actrice n’avait pas caché le plaisir qu’elle avait pris à tourner avec Liv Ullmann et à incarner ce personnage torturé qu’est Julie, un être hybride où elle a retrouvé une part d’elle-même. Elle n’a pas craint non plus de se mettre en danger, danger qui est pour elle un stimulant puissant. "Le manque de passion, c’est la mort pour un artiste" – dit-elle. "Mais je me sens très vulnérable lorsque je me découvre à l’écran, face à un public, et je me reconnais dans des moments très intimes" – poursuit-elle.
Le cinéma, qui, désormais, a envahi son existence, ne la détourne pas de son désir de fonder une famille. C’est un défi qu’elle s’est donné car - dit-elle, "cela me fait peur. Que se passera-t-il si je m’interromps pour me consacrer à ma vie privée ? Est-ce que l’envie de jouer va disparaître ? Mais je ne veux pas non plus me réveiller dans six ans et constater que je suis passée à côté d’une part essentielle de mes rêves". Non, à l'évidence, le goût du cinéma ne l'a pas quittée, ni celui de fonder une famille, preuve en est qu'elle vient de se marier et qu'elle ne cesse de tourner, récemment dans deux films dont elle était la vedette : "Molly's Games" de Aaron Sorkin auprès de Kevin Costner et "Miss Sloane" de John Madden qui, hélas ! n'ont figuré ni l'un, ni l'autre, aux Oscars. Et on vient de la voir dans "La femme du gardien de zoo" de Niki Caro qui a été projeté tout dernièrement au Festival du Film américain de Deauville et déjà deux opus sont annoncés : "X-Men : Dark Phoenix" de Simon Kinberg dont la sortie est prévue le 2 novembre aux Etats-Unis et "The death and life of John F. Donovan" de Xavier Dolan en 2018. Par ailleurs, la jeune actrice s'implique beaucoup dans la vie philanthropique, entre autre contre la discrimination faite aux femmes et aux minorités et soutient les associations caritatives oeuvrant pour la santé mentale. Longue vie à cette actrice flamboyante qui a su donner sens à sa vie.
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