A Hambourg, les services secrets occidentaux sont aux aguets pour traquer les terroristes qui utilisent cette ville comme plaque tournante. L’arrivée en ville d’un immigré russo-tchétchène, Issa Karpov, met l’équipe de Bachmann (Philip Seymour Hoffman) en alerte, car cet agent des services allemands est persuadé que Karpov va lui permettre de confondre un financier musulman dont les activités humanitaires seraient une couverture pour financer les djihadistes. Bachmann parvient à convaincre une activiste (Rachel McAdams) de l’aider à manipuler Karpov, en échange de la certitude que celui-ci ne sera pas inquiété. Reste à convaincre les services américains.
Avec cet opus, Anton Corbijn porte à l’écran le best-seller éponyme de John Le Carré avec plus de succès que le récent La taupe, plus confus. Celui-ci, riche en faux-semblants et en chausse-trapes, ne perd jamais ni sa visibilité, ni son rythme, d’autant que les personnages de Le Carré ont toujours eu de l’épaisseur, une personnalité qui confère une réelle densité au récit. Au fil de l’histoire, surgissent des personnages secondaires qui, comme l’indic de Bachmann, deviennent vite des figures tragiques en proie à des choix complexes. Si bien que le récit prend de l’ampleur sans perdre le spectateur dans des méandres inutiles. Il est servi par une distribution remarquable et une pléiade d’acteurs brillants dont Robin Wright qui donne à cet univers, où il semble impossible de savoir à qui se fier, une tonalité oppressante. Mais on reste particulièrement attentif au jeu de Philip Seymour Hoffman, décédé en février dernier à 46 ans, qui interprète magistralement Günther Bachmann, espion expérimenté, bonhomme et mélancolique, doté d’un attachant sens de l’humour. Sa prestation d’homme fracassé et à bout de souffle émeut davantage encore lorsque l’on sait que c’est là son ultime rôle.
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