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18 octobre 2015 7 18 /10 /octobre /2015 10:25
L'homme irrationnel de Woody Allen

Une fois encore, avec son dernier opus, mené au rythme d’un scénario serré, accompagné de dialogues ciselés, Woody Allen fait mouche, malgré les grimaces presque habituelles des critiques cinématographiques qui, depuis quelques décennies, n’en finissent pas de dédaigner le maître d’hier. Oui, une fois encore, l’habile réalisateur séduit. S’ajoute le jeu d’acteurs qui s’investissent pleinement dans leur rôle comme Emma Stone, que j’avais trouvée falote dans «Magic in the moonlight», et qui s’affirme dans «L’homme irrationnel» avec assurance dans son personnage de jeune étudiante subjuguée par son professeur de philosophie, dépressif et alcoolique, qui semble accablé par la stérilité de la pensée spéculative. Cela, jusqu’à ce qu’il surprenne une inconnue en train de se plaindre d’un juge dont l’obstination réduit sa vie à une peau de chagrin et que ce récit le sorte de sa torpeur, au point  que sa raison, en pleine dérive, lui fasse envisager un plan machiavélique propre à rompre le dernier barrage de la lucidité. Persuadé qu’il a trouvé un sens à sa vie, il va accomplir l’irréparable et agir de façon à délivrer une malheureuse victime de son supposé bourreau.

 

Mais peut-on trouver le bonheur dans le crime ? La question avait déjà été posée par Barbey d’Aurevilly et analysée dans le détail par un Dostoïevski ou une Hannah Arendt. Nous savons qu’elle fascine depuis longtemps Woody Allen qui en a fait le thème de plusieurs de ses films dont «Crimes et délits», «Le rêve de Cassandre» et l’admirable «Match Point». Puisque la philosophie semble impuissante à donner sens à sa vie, Abe, non content de séduire sa jeune élève et convaincu de la désespérante impuissance du bien, se laisser aller à la tentation de choisir la voie opposée. Cette dérive est menée avec la maestria habituelle de Allen qui sait jouer des thématiques les plus contradictoires et des subversions les plus cyniques au point de les rendre presqu'acceptables. On s'amuse de le voir jongler avec les registres et les genres, le mal se savourant avec plus de gourmandise que le bien…

 

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commentaires

G
« Allen qui sait jouer des thématiques les plus contradictoires et des subversions les plus cyniques au point de les rendre presqu'acceptables. » À nouveau si bien vu, bien écrit, merci.
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V
Waouhhhh !! Vous avez de sacrées idées !!! C'est génial ce que vous faites ; joli partage et interface facile pour naviguer tranquillement !! Bravo !!!
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V
Eh bien, riche créativité et surtout une belle source d'infos, merci à vous et continuez de nous enrichir, belle journée à vous
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A
Bonjour Armelle. Vu également pas plus tard qu'hier. Vous avez raison de souligner "les grimaces presque habituelles des critiques cinématographiques". Personnellement je ne m'y intéresse plus et préfère être confronté aux avis des spectateurs qui paient leur place. C'est difficile de ne pas reconnaître tous les talents de Woody Allen, l'intelligence des dialogues et la construction parfaite du scénario parfaitement écrit. Ce n'est peut-être pas le meilleur, mais ce film reste quand même un excellent moment de cinéma avec le plus de Parker Posey que j'ai trouvé remarquable. Bonne soirée à vous tous.
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.

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Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


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