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Ce blog n'a d'autre souhait que de partager avec vous les meilleurs moments du 7e Art et quelques-uns des bons moments de la vie.

Le troisième homme de Carol Reed

Le troisième homme de Carol Reed

Holly Martins, écrivain sans le sou, est venu à Vienne pour retrouver son ami Harry Lime qui lui a promis un pont d’or. Mais il apprend par son gardien d’immeuble que celui-ci est mort après avoir été renversé par une voiture. Martins choisit alors de mener sa propre enquête pour démasquer les assassins de son ami. Rien ne l’a préparé à ce qu’il va découvrir...Car Lime n’est nullement l’ami qu’il croyait. Ce cynique individu, qui trafiquait la pénicilline causant ainsi la mort de nombreux enfants atteints de méningite, n’est qu’un escroc auquel les lendemains de la guerre offrent la possibilité de se livrer à son sinistre trafic. A travers le personnage d’Anna, la femme qui l’a aimé, Holly Martins va remonter à la source et découvrir que son ami n’est nullement mort et passe d’un secteur à l’autre, la ville de Vienne étant alors divisée en plusieurs quartiers, les uns aux mains des Russes, les autres des Alliés américains et britanniques.

 

Ce film, tourné à Vienne en 1948 dans les décors sinistres d’une ville laminée par les bombardements, grand prix à Cannes l’année suivante, est un petit chef-d’œuvre de mise en scène grâce aux photos magnifiques, rehaussées encore par le noir et blanc, de Robert Krasker dans un expressionisme allemand d’une grande beauté visuelle et d’un raffinement subtil qui n’est pas sans rappeler le cinéma de Fritz Lang et de Josef von Sternberg par ses jeux d’ombre et de lumière, le rythme de l’action et le montage destiné à intensifier la tension. Ces images contribuent à la force indéniable de certaines scènes et lui ajoutent un charme ténébreux, d’autant que la musique répétitive et entêtante y est également pour beaucoup, musique composée et interprétée à la cithare par Anton Karas, un tube qui, par la suite, fera le tour du monde. Ce policier britannique, écrit d’après un ouvrage de Graham Greene par Carol Reed, dont c’est la meilleure réalisation cinématographique, jouit également d’une parfaite interprétation, celle de la très belle Alida Valli dans le rôle d’Anna qui reste fidèle à son amour pour Harry Lime, de Joseph Cotten dans celui de Holly Martins, un homme revenu de beaucoup de déceptions et qui s’éprend de la belle et fragile Anna, et de Trevor Howard dans celui du major Calloway, l’homme qui ouvre les yeux de Holly et lui propose de contribuer à ses côtés à la filature de ce troisième homme dont les traits sont ceux d’Orson Welles, homme fantôme qui hante les égouts de la capitale autrichienne. Krasker a profité de Vienne avec brio grâce à son utilisation de la profondeur de champ et des lumières vives ou glauques au plus près de l’expressionisme mais cédant parfois à des afféteries inutiles. Bien sûr, la présence d’Orson Welles, dont la réapparition soudaine est l’un des grands moments du film, contribue à son magnétisme qui semble bien traverser le temps et n’est autre qu’un constat amer de l’état du monde au sortir d’une guerre.

 

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V
C'est avec plaisir que je regarde votre site ; il est formidable .j'ai bientôt quatre vingt printemps et je passe du temps vraiment très agréable à lire vos jolis partages .Continuez ainsi et encore merci.
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