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30 octobre 2017 1 30 /10 /octobre /2017 09:07
Au revoir là-haut d'Albert Dupontel

Voilà une très bonne nouvelle, le cinéma français reprend des couleurs. Après le comique de bon aloi du « Le sens de la fête », la promenade rafraîchissante de « L’école buissonnière », le 7e Art français passe à la vitesse supérieure avec le dernier opus  d’Albert Dupontel, baroque, magique, poétique qui est, selon moi, le grand film de l’année.  Tiré du roman éponyme, prix Goncourt 2013 de  Pierre Lemaître, le cinéaste a su le réinventer à sa façon, lui imprimer sa marque et donner aux personnages une densité, une humanité absolument bouleversante. Le cinéma, lorsqu’il est porté à ce niveau d’excellence, peut être supérieur à la littérature car il ajoute à l’histoire, l’image, l’interprétation et la musique. Tous les arts sont ainsi conviés à participer à une oeuvre universelle.
 


Bien que pour la première fois Albert Dupontel ait emprunté le narratif à un écrivain, ce film est totalement empreint de son style, charge romanesque où l’on reconnait aussitôt sa facture, celle d’un lyrisme maîtrisé, d’une inventivité époustouflante et d’une interprétation hors pair. Tout est réuni pour faire de  ce  long métrage une fable étonnante, un opéra burlesque de la plus belle veine où l’humour côtoie le drame, où l’image ne cesse d’être créative et le récit, celui  d’une amoralité de débrouillardise qui n’est que la face loufoque et touchante de celle autrement lourde de conséquences de l’Etat, reflet policé d’une société où la loi du plus fort est toujours la meilleure.

 
 

En effet, le 9 novembre 1918, lors d’un ultime assaut, le jeune Edouard Péricourt (Nahuel Pérez Biscayart) a le bas du visage emporté par un obus alors qu’il vient de sauver de la mort son camarade Albert Maillard (Albert Dupontel). La démobilisation étant venue, le jeune homme ne veut plus revoir sa famille dans l’état pitoyable où il se trouve et cela, d’autant plus, que son père (Niels Arestrup, une fois de plus formidable) l’a toujours considéré comme un bon à rien. Or, ce garçon est un artiste surdoué qui dessine et va désormais se cacher derrière une infinie diversité de masques et s’inventer un monde  plein de poésie, un monde d’enfance où tricher est une façon de prendre sa revanche sur le monde des puissants. Je ne vous en dirai pas plus, mais le récit est fort bien articulé dans sa caricature d’un monde gouverné par le profit et, entre autre, celui florissant des cimetières militaires.  

 

Dupontel a su faire de sa révolte contre un monde régi par les lois les plus basses de l’immoralité et du profit une fable savoureuse, où la souffrance est constamment sublimée par une extravagance d’une émouvante tendresse. Si le film n’échappe pas à quelques «  potacheries », il décolle constamment par son souffle romanesque, sa profonde humanité, son inspiration permanente et un final supérieur à celui du livre. Un film à voir de toute urgence.

 

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commentaires

D
Bonjour Armelle, je n'ai pas eu forcément envie de lire le roman mais le film est en effet très bien même si j'avais préféré Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet. Bonne après-midi.
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A
J'avais bien aimé le livre mais je trouve que le film lui apporte un petit plus, ce qui est rare. une grande réussite.
A
un film excellent le meilleur depuis des années , surtout une inventivité constante et pour le reste vous l'avez mieux dit que je ne saurais le faire .
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A
Oui, comme vous Anne, ce film est pour moi la meilleure bonne surprise de l'année 2017.
O
Tout le film est caricature en effet, mais il m'a énervé plus qu'autre chose. Et plus je lis d'avis, moins je comprends qu'il n'y a pas davantage de personnes pour pointer les défauts de ce film.
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E
Aaaaaaaaah! Je tiens donc le passage de ce film à l'oeil (et le bon) car je sens que ça ne me décevra pas!
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


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