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Ce blog n'a d'autre souhait que de partager avec vous les meilleurs moments du 7e Art et quelques-uns des bons moments de la vie.

L'incroyable histoire du Facteur Cheval de Nils Tavernier

L'incroyable histoire du Facteur Cheval de Nils Tavernier

Voilà un film qui tombe à point nommé, tant son actualité nous met en phase avec une France profonde, humble et immortelle, qui nous offre d’elle  une image pleine de grâce et d’émotion. De nos jours, le facteur Ferdinand Cheval aurait probablement enfilé un gilet jaune avec conviction.

 

Cet avant- propos terminé, le film de Nils Tavernier est un ouvrage tissé à petits points avec une certaine lenteur et un souci constant de donner au personnage sa dimension attachante, à ce taiseux son mystérieux génie et sa pudique réalité. Voilà un homme, né en 1836, qui, après avoir été mitron, il savait ainsi d’ores et déjà modeler la pâte, deviendra facteur, parcourant chaque jour 33 kms à pied car la voiture n’existait pas à l’époque et que le vélo ne lui aurait pas permis de rouler sur les pistes escarpées qu’il avait à emprunter. Vie simple et besogneuse où le souci du travail accompli dans l’effort ne le prive nullement de se laisser gagner par des aspirations artistiques et des rêves grandioses. Cet homme d’apparence frustre est un délicat qui ne rêve plus que de bâtir pour sa fille Alice un palais digne des contes les plus fous. C’est d’ailleurs tel un illuminé, un dément, qu’il est considéré par les gens de son village, tandis que les journalistes et les experts, qui viennent roder sur les lieux, estiment que son délire architectural n’est autre « qu’un ramassis d’insanités qui se brouillent dans la cervelle d’un rustre ». Mais rien ne décourage le facteur Cheval. Tenace, opiniâtre, dur et exigeant envers lui-même, il passera  33 années à élever cette œuvre monumentale qu’André Malraux considérera et classera en 1969, soit quarante-cinq ans après sa mort, « comme la seule représentante en architecture de l’art naïf ».


L’existence de Ferdinand Cheval sera marquée en permanence par la douleur, il perdra ses deux femmes, ses deux enfants, dont sa petite fille Alice qu’il vénérait, et ne sera, durant les 88 années de sa vie, qu’un homme buriné par l’épreuve et dont la seule évasion sera ce palais imaginaire qu’il sculpte patiemment de ses mains, charriant à longueur de soirées et de nuits des brouettes de pierres et de chaux vive. C’est lors d’une chute qu’il remarque que certaines pierres semblent avoir été sculptées par une main inspirée et que son rêve va prendre forme. Si la nature se fait sculpteur, pourquoi lui, Ferdinand Cheval, ne deviendrait-il pas architecte et maçon ? Et le rêve ne cessera plus de prendre forme. 


Dans le rôle de Ferdinand Cheval, Jacques Gamblin est  habité par son personnage. Il est ce taiseux de Hauterives,  dans la Drôme, empli  d’humilité et de passion, ferme et pudique, clos sur lui-même comme sur son rêve et tellement déterminé qu’il  ne renoncera jamais à l’effort surhumain de ce travail, ne cédera jamais  face aux moqueries féroces de son entourage, ni à l’immense douleur de la perte des êtres chers. Constant dans sa détermination, il ira au bout de ce rêve qui a paré sa vie pauvre et silencieuse d’une aura éternelle.  Quant à Laetitia Casta, elle est parfaite dans le rôle de son épouse Philomène, ajoutant une note de tendresse et de douceur à cette attachante reconstitution.

 

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L'incroyable histoire du Facteur Cheval de Nils Tavernier
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Le palais idéal du Facteur Cheval

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