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11 avril 2012 3 11 /04 /avril /2012 08:32

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Voilà une merveilleuse ode à l'enfance et le plus fabuleux des anti grise-mine. Un chef-d'oeuvre.

Hors compétition, le film, projeté lors du 14e Festival du film asiatique de Deauville, nous révèle un cinéaste en osmose avec le monde des enfants et le donnant à voir dans sa quotidienneté avec bienveillance et malice, servi par de jeunes acteurs d'un naturel et d'un charme irrésistibles. Bien que long, on ne résiste pas à la poésie de ces pages écrites avec naturel et simplicité par un réalisateur qui a permis au cinéma japonais de se réinventer avec de nouveaux sujets, des images classiques mais empreintes de finesse, de nous faire entrer dans un monde sans violence, sans vulgarité, d'une fraîcheur réconfortante, à l'opposé du terrifiant  Himizu  et également du cinéma de Kurosawa tellement désespéré et âpre. Celui-ci nous parle de la vie de tous les jours, des rêves auxquels se livrent les enfants dans leur ingénuité, des familles séparées mais reliées par des fils invisibles, des fleurs, des volcans, de l'espoir que le monde soit meilleur ; oui, un univers dédié à des petits princes en mal de planète. Né en 1962 à Tokyo, Hirokazu Kore-Eda a d'abord travaillé comme assistant-réalisateur sur des documentaires avant de se lancer dans la réalisation avec un premier film en 1995 Maborosi  qui remportera l'Osella d'Or du Meilleur Réalisateur au Festival de Venise. En 2001, Distance est présenté en compétition au Festival de Cannes, tout comme Nobody Knows en 2004,  où il aborde déjà l'univers enfantin.

 

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L'histoire de I wish - nos voeux secrets  se déroule au Japon, sur l’île de Kyushu, où deux frères sont séparés après le divorce de leurs parents. L’aîné, Koichi, âgé de 12 ans, part vivre avec sa mère chez ses grands-parents au sud de l’île, tout près de l’inquiétant volcan Sakurajima. Son frère cadet, Ryunosuke, est resté avec son père, guitariste rock, au nord de l’île. Koichi souhaite par-dessus tout que sa famille soit à nouveau réunie – même si cela doit passer par l’éruption dévastatrice du volcan ! Lorsqu’un nouveau TGV  relie enfin les 2 régions, Koichi et son jeune frère organisent clandestinement un voyage avec quelques amis qui ont tous un souhait à exaucer jusqu’au point de croisement des trains, là où le miracle, les miracles pourraient, dit-on, s'accomplir… Alors verront-ils leurs vœux secrets se réaliser ? En tous cas, ils vont agir en sorte que cela soit possible. Peu importe d'ailleurs que les voeux se réalisent ou pas, l'essentiel n'est-il pas d'en formuler et de croire en la force vive de l'imagination, en la présence, sous une forme souvent humble, de la beauté et de savourer le plaisir de vivre ensemble. A travers la description d'un quotidien banal, l'auteur nous montre des enfants capables de prendre en mains leur destin face à des adultes trop souvent résignés, ayant perdu, contrairement à leur progéniture, tout idéal, tout enthousiasme, tout projet. Ce qui se dégage de ce film délicat est une immense tendresse, un optimisme voilé d'un rien de mélancolie, une espérance joyeuse qui est une bouffée de fraîcheur, une sonate douce et envoûtante  qui vous charme et dont on garde longtemps en tête la persistante tonalité. Une merveilleuse bonne surprise en ces temps empreints de désenchantement et d'amertume. En nous racontant cette quête d'une bande de charmants galopins qui croit que les miracles sont à sa portée, Kore-Eda écrit un hymne à la foi et à la vie et, sans effets inutiles, nous gratifie d'un petit miracle.

 

Pour consulter la liste des articles de la rubrique CINEMA ASIATIQUE, cliquer sur le lien ci-dessous :


 

 LISTE DES FILMS DU CINEMA ASIATIQUE

 

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commentaires

O
Oui, Alain, un peu long mais si rafraîchissant. Et ces enfants sont tellement enthousiasmants de spontanéité, de charme et d'intelligence!
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D
Excellent film, j'ai adoré ! J'aime beaucoup ce réalisateur, très sensible et intelligent.<br /> <br /> Je vous invite à découvrir ce tumblr rétro et participatif autour des années 90's. Nous avons une partie cinéma en développement, si vous souhaitez écrire un article, vous pouvez nous joindre par mail, un lien vers votre blog sera fait !<br /> <br /> Bonne soirée
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S
The Japanese movie “I Wish” has been in the top discussions for a long time. It discusses a lot of topics regarding lost childhood or colorless childhood. The subject of the movie was inspiring as the movie takes the subject to a different dimension.
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A
Un film que j'ai beaucoup aimé. Oui, il comporte plusieurs niveaux de psychologie enfantine et des enfants dont les familles et l'éducation ne sont pas du tout semblables. De ces cas particuliers, le réalisateur a construit un film sensible et convaincant, de belle facture.
A
Oui, Alain, un peu long mais si rafraîchissant. Et ces enfants sont tellement enthousiasmants de spontanéité, de charme et d'intelligence!
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A
Le jeu de ces deux enfants, leurs regards sur le monde m’ont enthousiasmé. Ému par toute cette innocence qui arrive à subsister dans cet environnement démesurément urbanisé. Peut-être un peu long,<br /> mais un film qui m’a réellement touché.
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B
Un très beau film qui m'a enchanté, drôle et émouvant, comme très souvent avec ce réalisateur qui a le dont de raconter habilement des histories très touchantes.
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A
Si tout va bien ici, j’espère pouvoir m’échapper une journée à Toulouse Mercredi prochain. Petite chance, j’espère, de voir ce film qui est sorti dans la ville rose. Avec également deux autres fils<br /> dont "Week-end". Je croise les doigts. Très bonne journée Armelle.
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S
Je n’ai pour l’instant vu que "Nobody knows" de Hirokazu Kore-Eda, qui est un chef d’oeuvre absolu. Pour parler de ce film, je ne dirai pas, cependant, qu’il décrit l’univers enfantin, mais plutôt<br /> celui de quatre enfants projetés malgré eux dans le monde des adultes, celui où l’on doit lutter pour sa survie.<br /> Si ce nouveau film est teinté d’optimisme, "Nobody Knows" ne l’est pas. Même si, dans ce nouveau film, Hirokazu semble de nouveau aborder le thème des enfants qui prennent leur destin en main (mais<br /> sûrement sous un tout autre angle !) Nobody Knows ne décrit pas un monde enfantin où l’imagination, le rêve et les projets tiennent une place importante, et il se termine sur un énorme point<br /> d’interrogation quant au destin de ces quatre enfants abandonnés et livrés à eux mêmes.<br /> <br /> Je suis entièrement d’accord avec les termes que vous employez pour décrire le cinéma de ce réalisateur extraordinaire. Son approche est toute en délicatesse, poésie, sensibilité, retenue et tact.<br /> J’espère avoir l’occasion de voir ce nouveau film, mais aussi les autres qu’il a réalisés.
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F
Je vais courir voir ce film, tant l’avant dernier opus de ce réalisateur m’a profondément ému. Je parle évidemment du magnifique "Nobody Knows", un chef d’oeuvre, comme l’"a justement souligné<br /> Surya, que j’ai eu le plaisir de revoir récemment sur Arte. Longtemps après avoir vu se dérouler sur l’écran la vie des quatre gamins de Mme Fukushima, abandonnés à leur sort par une mère<br /> totalement immature, on reste marqué par la formidable humanité et l’immense poésie que dégagent ce film. Or, il se murmure déjà que "The Wish" est tout inspiré. A voir par conséquent sans hésiter<br /> ne fut-ce qu’une seconde.<br /> <br /> Cordialement.
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A
Le sujet de ce film est très beau. Je connais très peu le cinéma asiatique, mais ce serait peut-être bien que je me bouscule un peu. Votre article est alléchant et la bande-annonce de même, donc, à<br /> suivre si par chance il sort dans la région ! Bonne soirée Armelle.
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  • : LA PLUME ET L'IMAGE
  • : Ce blog n'a d'autre souhait que de partager avec vous les meilleurs moments du 7e Art et quelques-uns des bons moments de la vie.
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.

Texte Libre

Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


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