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9 août 2012 4 09 /08 /août /2012 08:36

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Elle n'avait ni le charme d'Audrey Hepburn, ni la délicate élégance de Grace Kelly, ni le talent d'Elisabeth Taylor, ni la vulnérabilité de Marilyn Monroe, elle était seulement, et sans doute pour son malheur, d'une beauté stupéfiante et a probablement été la plus belle femme qui soit, d'une splendeur qui l'apparentait aux déesses de l'Olympe et à leur sombre destin, une somptueuse panthère noire faite pour rugir. D'autant qu'elle ne se contentait pas d'être parfaite, elle possédait le regard, la gestuelle, la sensualité qui faisaient que les autres femmes pâlissaient toutes face à elle et que les hommes ont été probablement effrayés par le magnétisme sensuel qu'elle dégageait et par le désir qu'elle ne cessait d'inspirer. Trois mariages et un grand nombre de liaisons et d'aventures la laisseront seule et désespérée, d'autant qu'elle-même ne s'aimait pas et portait au plus profond du coeur un désarroi inguérissable. Née le 14 décembre 1922 dans une famille d'exploitants agricoles (plantations de tabac), elle est la dernière de 7 enfants et ne pourra pas faire d'études, seulement apprendre la sténodactylo afin de devenir secrétaire et souffrira toute sa vie de ne pas être cultivée. Si celle-ci était à refaire - écrivait-elle dans ses mémoires - ce serait l'instruction que je placerai en priorité. Le mari de sa soeur aînée, photographe professionnel, va être très tôt subjugué par sa beauté. Alors qu'elle n'a que 17 ans, il la choisit pour modèle et prend des dizaines de photos qu'il s'empresse de placer dans sa vitrine et qu'un employé de la MGM, qui passait par là, remarquera. Si bien que la jeune Ava est convoquée pour des bouts d'essai et qu'elle signe un contrat de 7 ans avec la firme pour 50 dollars par semaine. Mais ses débuts ne seront guère brillants, d'abord parce qu'elle n'a pas la vocation de comédienne, qu'on l'affuble de petits rôles peu exaltants et qu'elle ne parvient pas à se débarrasser d'un redoutable accent du terroir. Son nom n'apparaîtra dans un générique qu'en 1944 dans "Trois hommes en blanc"

 


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C'est à cette époque qu'elle croise dans les couloirs de la MGM un acteur en vogue et très populaire, à défaut d'être grand et beau : Mickey Rooney. Il lui fait une cour assidue et elle finit par l'épouser le 10 janvier 1942. Mais la cour est une chose, la vie maritale une autre et il semble bien que Mickey n'ait aucune idée de ce que doit être un mari attentif et fidèle. Ils divorceront un an plus tard pour "cruauté mentale". Restée sans argent, l'impétueuse, le coeur chaviré, balade pour 100 dollars la semaine son regard de braise et son corps de déesse dans 17 mélos qui ne feront rien pour l'imposer comme actrice au firmament hollywoodien. John Huston lui fait la cour à son tour et tente de l'hypnotiser, mais la belle n'entend pas se laisser asservir en un lieu où tout est illusion et mensonge. Howard Hugues, producteur outrancier et paranoïaque, prendra la relève sans plus de succès mais la poursuivra durant vingt ans de son assiduité, la faisant suivre et mettre sur écoutes, en proie à une tyrannie sans bornes. Après un mariage éclair avec Artie Shaw qu'elle aimera mais qui la méprisera, ce qui la blesse affreusement, elle rencontre Frank Sinatra. Envoûté par sa beauté et bien que marié à Nancy, il va conquérir le coeur de la rebelle en lui chantant des mélodies de sa voix de crooner, mais là encore leur passion ne sera pas un long fleuve tranquille. Ces deux-là sont jaloux et leur chambre va très vite devenir un ring  où ils ne cessent de s'affronter et de se réconcilier et où les injures et les coups pleuvent, au point que Sinatra feindra le suicide et qu'Ava ira se consoler dans les bras de Mario Cabré, un acteur sans scrupule qui profitera de l'aubaine et entourera leur brève liaison d'une publicité flatteuse pour lui seul. Entre temps, Sinatra a divorcé de Nancy ; il est à nouveau un homme disponible qu'Ava, qui n'a pas encore guéri de lui, accepte d'épouser pour le meilleur et pour le pire. Leur lune de miel ou de fiel se passera dans l'île de Cuba, alors sous l'autorité très permissive de Baptista, casino et lupanar tout ensemble où les "people américains" de l'époque aimaient à  faire la fête.

 

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Le film Mogambo en 1953 (après Pandora en 1951) qu'Ava tourne avec Grace Kelly et Clark Gable rehausse sa côte au box office au point que l'Académie des Oscars nomine enfin l'actrice. Impressionné par sa présence à l'écran, Joseph Mankiewicz  va lui cococter un rôle à sa mesure. Ce sera  La comtesse aux pieds nus, où elle peut enfin donner la mesure de son tempérament dans une Espagne ardente, la chaleur de ses nuits, et qu'elle séduit, dans la foulée, un mythe vivant : le torero Luis Miguel Dominguin. Mais ce dernier, poursuivi par les vindictes de Howard Hugues, préférera épouser la plus reposante et ravissante actrice italienne Lucia Bosè. Il semble bien que les hommes, qui ont croisé sa route, aient tous été paniqués par le désir qu'elle ne cessait de susciter. Désir, mais point amour, passion mais point tendresse. La torride et sensuelle Ava sera certes désirée mais pas aimée et de cela elle mourra à petit feu. Les années passent. L'actrice s'est réfugiée en Angleterre, à Londres, après que Madrid lui ait réclamé un arriéré astronomique d'impôts. Elle semble y mener une vie assez sage, s'étant éloignée du feu des projecteurs et de leurs fatales désillusions pour l'ombre plus propre à l'apaisement. Elle meurt d'une pneumonie le 25 janvier 1990. Elle n'a que 67 ans mais a tout vécu trop vite et trop intensément, âme subversive et tourmentée, rongée par le doute et le scepticisme. Ses films les plus marquants seront "Pandora" (195), "Les neiges du Kilimandjaro" (1952), "Mogambo" (1953), "La comtesse aux pieds nus" (1954), "La croisée des destins" (1956) et "La nuit de l'iguane" (1964).

 

Pour consulter la liste des articles de la rubrique ACTEURS DU 7e ART, cliquer sur le lien ci-dessous :

 

LISTE DES ARTICLES - ACTEURS DU 7e ART

 

Et pour prendre connaissance de ma critique de Pandora, cliquer    ICI

 

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commentaires

A
c'est une galerie monotone de photos glamour , comment était elle non maquillée ? la plus belle de toutes ? il lui manque singulièrement le charme de Romy Schneider , de Grâce Kelly et de tant d'autres .Les photographes ont manqué d'imagination pour capter l'image de la Femme
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M
Comment ne pas être admiratif de ces photos qui sont vraiment sublimes. C'est vraiment bien une déesse, comme vous l'écrivez Armelle et un destin sombre comme celui de Pandora. La vie de ces femmes<br /> trop belles est presque toujours tragique.
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T
Quelle femme superbe mais à part Mogambo, je ne crois pas avoir vu d'autres films d'elle. Je ferai attention à ne pas les manquer désormais.
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D
Bel article sur cette actrice qu'aujourd'hui encore j'admire. Elle aura connu la même malédiction qui détruisit Marilyn et tant d'autres, trop belles, pas assez humaines, pour être aimées.
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A
C'est encore vrai Edmée, hélas !
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E
Sa beauté était soufflante en effet!<br /> <br /> Mais une femme trop belle, ou trop intelligente, ou trop parfait n'attire les hommes qu'en tant que trophée: on lui coupe la tête et la met au mur, content d'avoir vaincu.<br /> <br /> Pauvre femme...
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


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