Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 mars 2007 5 30 /03 /mars /2007 11:11

  Before-We-Fall-in-Love-Again-_-affiche.jpg


Hier, 29 mars 2007, à 19 heures, le Festival du Film Asiatique de Deauville posait un regard admiratif sur un jeune metteur en scène malais, déjà connu des spectateurs deauvillais, pour avoir présenté en 2003 son second film Room to let. Né en 1973, James Lee a d'abord étudié les arts graphiques avant de devenir comédien et se consacrer ensuite à la mise en scène de théâtre. Cinéaste autodidacte, James Lee a réalisé en 2001 son premier long métrage Snipers, un thriller. Il tourne l'année suivante Room to let et en 2004 The Beautiful Washing Machine en Mini DV qui remportera de nombreuses récompenses dont le Prix du Meilleur film et le Prix de la Critique du Festival de Bangkok 2005. Avec Before We Fall in Love Again, il affirme avec éclat son talent et permet au cinéma malais de prendre une place désormais indiscutable au sein du cinéma asiatique, qui était jusqu'alors quasi réservé à la Chine et à la Corée du Sud. Mais voilà qu'apparaissent maintenant le Japon, la Thaïlande et la Malaisie, véritable enrichissement pour le cinéma international.

 

Avec Before We Fall in Love Again, James Lee se propose d'évoquer la disparition comme thème de réflexion. Ce sera, en l'occurrence, celle d'une femme qui quitte son mari non pour rejoindre un amant mais provoque, de ce fait, une rencontre étrange entre deux hommes. Exploration minimaliste d'un amour par son double. James Lee se livre ici à une relecture frondeuse de Wong Kar-Wai (ne faut-il pas tuer le père pour s'affranchir et exister ?), en plaçant la notion du double au coeur de son film, en un puzzle étonnant qui fait un curieux usage du temps, grâce à un montage savant et judicieux. Chacun , à leur manière, Chang et Tong explorent l'absence de la femme qu'ils aiment l'un et l'autre et qu'ils ont déçue. Curieux clin d'oeil aux problèmes que pourraient poser le clonage. Usant de l'épure, James Lee surprend par un final plein d'un humour grinçant. S'il filme la transparence de l'adultère face aux conventions du mariage avec une grâce certaine, il n'en fait pas moins l'allégorie de la désillusion. Satire virulente à l'adresse d'une société vouée toute entière à la contrition et à l'obligeance, hommage en forme de pied de nez à Wong Kar-Wai - le grand cinéaste chinois, auteur entre autres chefs-d'oeuvre de Les Cendres du Temps, Chungking Express et  In The Mood for Love, ce qui lui valut d'être surnommé le Tarantino chinois - et critique tout aussi virulente à l'égard des hommes qui ne savent plus assumer leur rôle d'homme, inversion d'un monde en plein désarroi. Un film subtil et surprenant, d'une tonalité très personnelle, qui laisse présager un bel avenir à cet auteur.

                 


Pour consulter la liste complète des articles de la rubrique CINEMA ASIATIQUE, cliquer sur le lien ci-dessous :

 

LISTE DES FILMS DU CINEMA ASIATIQUE

 


RETOUR A LA PAGE D'ACCUEIL

 

  

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : LA PLUME ET L'IMAGE
  • : Ce blog n'a d'autre souhait que de partager avec vous les meilleurs moments du 7e Art et quelques-uns des bons moments de la vie.
  • Contact

Profil

  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.

Texte Libre

Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


Charlie Chaplin

 

"Innover, c'est aller de l'avant sans abandonner le passé."

 

Stanley Kubrick

 

 

ET SI VOUS PREFEREZ L'EVASION PAR LES MOTS, LA LITTERATURE ET LES VOYAGES, RENDEZ-VOUS SUR MON AUTRE BLOG :  INTERLIGNE

 

poesie-est-lendroit-silence-michel-camus-L-1 

 

Les derniers films vus et critiqués : 
 
  yves-saint-laurent-le-film-de-jalil-lespert (1) PHILOMENA UK POSTER STEVE COOGAN JUDI DENCH (1) un-max-boublil-pret-a-tout-dans-la-comedie-romantique-de-ni

Mes coups de coeur    

 

4-e-toiles


affiche-I-Wish-225x300

   

 

The-Artist-MIchel-Hazanavicius

 

Million Dollar Baby French front 

 

5-etoiles

 

critique-la-grande-illusion-renoir4

 

claudiaotguepard 

 

affiche-pouses-et-concubines 

 

 

MES FESTIVALS

 


12e-festival-film-asiatique-deauville-L-1

 

 13e-FFA-20111

 

deauville-copie-1 


15-festival-du-film-asiatique-de-deauville

 

 

Recherche