Billy Wilder naquit en Austro-Hongrie le 22 juin 1906 dans une famille juive autrichienne et passera son enfance à Vienne où il fera ses études classiques avant de rejoindre l'université et de se diriger vers le journalisme. Après avoir publié des articles sur le sport et les faits divers, il s'intéresse au cinéma et au théâtre, si bien que ses contacts le mettent en relation avec des milieux très divers et le plus souvent artistiques. C'est l'époque du cinéma muet et l'idée lui vient de composer des scénarios. Le succès de l'un d'entre eux "Les hommes du dimanche" en 1930 lui vaut de signer un contrat avec la Universum Film AG, puis de gagner les Etats-Unis où, grâce à son aptitude à très vite se familiariser avec la langue anglaise, il obtient un nouveau contrat avec la Paramount à Hollywood. Remarqué par Ernst Lubitsch, autre emmigré allemand, il rédige, en collaboration avec Charles Brackett, les scénarios de "La huitième femme de Barbe-Bleue" et de "Ninochka" qui seront des succès. Sa voie est désormais tracée, d'autant qu'un film avec Howard Hawks "Boule de feu" en 1941 est un nouveau coup de maître et que plus rien ne s'oppose à ce qu'il soit également le metteur en scène de ses propres fictions.
Sa première réalisation derrière la caméra "Uniformes et jupons courts" en 1942 sera suivie de cinq autres films de qualité et d'inspiration différente, avant "Boulevard du crépuscule" en 1950 qui va assurer sa consécration de metteur en scène qui compte dorénavant dans le 7e Art hollywoodien. "La scandaleuse de Berlin" en 1948, achevée trois ans après la Libération de Berlin, est une comédie grinçante qui annonce déjà le style humoristique, voire féroce, de Wilder et brode autour d'un personnage de femme devenu la maîtresse d'un ancien nazi, sans omettre de nous dévoiler les coulisses du marché noir avec l'armée américaine dans le décor d'un Berlin pratiquement en ruines. En quelque sorte : rire d'un sujet grave - mode d'emploi. Wilder signera ensuite d'autres oeuvres fortes, selon des compositions diverses car ses goûts sont éclectiques. "Sunset Boulevard" est un chef d'oeuvre où l'auteur revisite les mythes cinématographiques et obtient ainsi un formidable effet de trompe l'oeil ; cette fiction sur le rôle mortifère du cinéma a recours à un vertigineux jeu de miroirs grossissants où le tragique ne cesse de côtoyer le comique. "Stalag 17" en 1953 sera également d'inspiration tragi-comique et traite de la débrouillardise humaine au coeur d'un camp de prisonniers, suivi par deux ravissantes comédies avec Audrey Hepburn : "Sabrina" et "Ariane". Par ailleurs, Billy Wilder contribuera au mythe Marilyn avec "Sept ans de réflexion" en 1955 et "Certains l'aiment chaud" en 1959, une des comédies les plus réussies de l'âge d'or hollywoodien, qui feront de la jeune actrice une icône planétaire. Il y aura encore "La garçonnière" en 1960, "Embrasse-moi, idiot" en 1964, "Fedora" en 1979, des oeuvres pleines de sens, drôles et mélancoliques à la fois, selon le style de cet artiste qui cachait sous un faux cynisme une sensibilité à fleur de peau teintée d'une once de moralité.
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Avec Gloria Swanson
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