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9 septembre 2006 6 09 /09 /septembre /2006 09:55
CESAR ET ROSALIE de CLAUDE SAUTET

                                                                    

Claude Sautet représente, dans le courant de la Nouvelle Vague, un cinéma sans prétention particulière, proche de ces choses de la vie qui concernent chacun de nous, tranches d'existence finement observées par un cinéaste qui parait aimer sincèrement les gens dont il rend si bien, par l'image et le dialogue, les joies et les peines quotidiennes.



Né le 23 février 1924 à Montrouge, Claude Sautet se destinait d'abord à la peinture et à la sculpture avant d'entrer à l'IDHEC en 1946 et de faire ses premiers pas dans le monde cinématographique comme assistant de Carlo Rim, Yves Robert et Georges Franju. Scénariste et adaptateur prolixe, il participe à de nombreux films dont  "Les yeux sans visage"  de Franju, "Borsalino" de Deray,  "Le voleur"  de Louis Malle et  "Le soleil des voyous"  de Jean Delannoy. Après une oeuvrette oubliée, il débute en tant que réalisateur à part entière en 1960 avec un policier interprété par Lino Ventura et Jean-Claude Belmondo "Classe tous risques", où il ne se distingue par aucun trait original ou provocateur, sinon comme un bon artisan du film d'action, sobre et précis dans sa mise en scène. Le second film sera de la même veine, toujours interprété par Lino Ventura "L'arme à gauche", dont l'action se déroule presque entièrement sur un bateau et où Sautet confirme ses qualités de directeur d'acteurs et de metteur en scène habile et efficace.

 


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Avec "Les choses de la vie" en 1970, il change subitement de registre. La critique se montrera enthousiaste de cette tragédie actuelle à la construction parfaitement maîtrisée, inspirée d'un roman de Paul Guimard qui collaborera à l'adaptation avec Jean-Loup Dabadie et dont le scénario nous convie aux errances du coeur. Dans ses films suivants, Sautet ne va plus s'éloigner de ce genre qui semble lui convenir et où il s'affirme comme un portraitiste avisé d'une société contemporaine en pleine mutation. César et Rosalie, tourné en 1972, décrit les difficultés d'un couple, celui de César, vendeur en métaux de récupération, confronté à une situation délicate : la réapparition d'un ancien amant de Rosalie, David, qu'elle parait aimer encore. Plutôt que de la perdre, le mari préférera inviter l'indésirable à venir vivre auprès d'eux, ce qui sera l'occasion d'une comédie riche en rebondissements et révélations sur les sentiments véritables de ce ménage à trois. 

 

Bien écrit et subtilement dirigé, ce film obtiendra un immense succès auprès du public qui se reconnaît dans les personnages, cheminant plus ou moins douloureusement entre leurs échecs affectifs et professionnels, leurs aventures sentimentales et leurs évasions dominicales dans la maison de famille. L'analyse de Sautet touche juste. Traitée avec grâce et limpidité, cette chronique sait dévoiler les faiblesses, les hésitations, les perplexités, les rodomontades, les déceptions de ses héros et nous offre un panel des problèmes de la vie quotidienne. Tout est dit d'un trait vif, d'un regard, d'une expression, d'un mot, d'une répartie, en se jouant habilement du ralenti et du flash-back. Il faut souligner également le souci de Sautet à choisir comme interprètes des acteurs de premier plan qui collent parfaitement à leur rôle. C'est le cas d'Yves Montand  dans celui de César. Il est merveilleux en amoureux inquiet, violent, jaloux, excessif, vantard, désemparé et sincère. Il nous révèle la gamme des sentiments que peut éprouver un mari délaissé. Hâbleur, il se livre à un festival éblouissant qui friserait parfois le cabotinage si l'art du metteur en scène n'était là pour le contenir, tandis que  Sami Frey,  ironique, désinvolte, sûr de lui, goguenard, lui fait face en déclinant la gamme des sentiments opposés.  C'est soigné, drôle et émouvant.


Je garde pour la fin,  Romy Schneider  dans le rôle de Rosalie, toute en charme dans la séduction de sa jeunesse.  Elle nous enchante et trouve là un rôle qui correspond à l'image que le public se faisait d'elle : femme moderne, indépendante mais vulnérable, délicieuse et néanmoins nimbée d'une indicible tristesse.  Inoubliable Romy.

 

Vous pouvez lire les articles consacrés au metteur en scène et à l'actrice en cliquant sur leurs titres :

 

 

CLAUDE SAUTET OU LES CHOSES DE LA VIE        

      

 

ROMY SCHNEIDER - PORTRAIT

 

 

Et pour consulter la liste complète des artciles de la rubrique CINEMA FRANCAIS, dont Une histoire simple, cliquer sur le lien ci-dessous :

 

 

LISTE DES FILMS DU CINEMA FRANCAIS  

 

 

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Cesar-et-Rosalie-1-christophel_reference.jpg 

 

 

CESAR ET ROSALIE de CLAUDE SAUTET
CESAR ET ROSALIE de CLAUDE SAUTET
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commentaires

S
Un beau film auquel la très regrettée Romy Schneider apporte sa sensibilité et son charme.
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R
Ce soir le film "César et Rosalie" repasse sur ARTE à 20h40. C'est pourquoi je l'ai remis dans mon actualité. Alors... à vos postes. ARMELLE
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D
Film magnifique qui donne la part belle aux acteurs. Je suis une fan inconditionnelle de Romy Schneider. Le trio qu'elle forme avec Yves Montand et Sami Frey est magique. C'est bien que vous ayez fait un billet de ce film.
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


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