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21 novembre 2007 3 21 /11 /novembre /2007 11:58
GONG LI - PORTRAIT
GONG LI - PORTRAIT

                          

Gong Li est certainement la comédienne chinoise la plus connue et la plus magnétique, nimbée par la distance qu'elle sait imposer et le mystère qu'elle cultive autour de sa personne. Visage de madone, beauté classique et pure, elle a su séduire le public européen et a tourné à Hollywood alors même qu'elle ne maîtrisait qu'imparfaitement la langue anglaise. Née le 31 décembre 1965 à Shenyang dans le nord-est de la Chine, elle est la dernière d'une famille de cinq enfants. Ses parents sont professeurs et elle-même se destine à une carrière de chanteuse mais, ayant échoué au concours, elle entre à l'Académie d'art dramatique de Pékin et en sort diplômée en 1989. C'est alors qu'un jeune réalisateur, fasciné par sa beauté, l'engage pour un premier film et en fera bientôt sa compagne et sa muse : il se nomme Zhang Yimou et ils vont tourner ensemble Le Sorgho rouge ( 1987 ), qui obtint un Ours d'or à Berlin, Judou (1989), Epouses et Concubines (1991), Qiu Ju, une femme chinoise (1992), Vivre (1993) et Shanghai Triad (1995). Ils ouvrent une nouvelle ère pour le cinéma chinois, Zhang Yimoun étant l'un des premiers cinéastes de l'après Révolution Culturelle, surnommée la cinquième génération.

 

         
Yong Li profite alors de l'engouement mondial suscité par le cinéma asiatique pour asseoir sa réputation d'actrice qui sait incarner avec grâce et élégance la femme amoureuse mais tourmentée dans une Chine où la condition féminine n'est pas facile à assumer. Sa rupture d'avec Zhang Yimou en 1995 va coïncider avec un passage difficile de sa vie. Après son succès dans Adieu ma concubine de Chen Kaige, elle est évincée par l'arrivée de jeunes comédiennes comme Maggie Cheung, Michelle Yeoh et Zhang Ziyi. D'autant qu'elle va participer coup sur coup à deux films Chinese Box  de Wayne Wang et  L'empereur et l'assassin  de Chen Kaige qui ne recueilleront pas l'aval du public. C'est pour l'actrice un passage à vide de trois années où elle est reléguée au rang de "has been", actrice trop marquée par une époque désormais révolue et que le cinéma vérité de la sixième génération condamne peu à peu à n'être plus qu'une figurante de musée. On parle à son sujet de retraite et l'actrice n'a plus pour recours que de s'impliquer dans des causes humanitaires, des festivals ou de jouer les mannequins pour de grandes marques comme l'Oréal.

 

                                    

Mais cette femme intelligente, à la personnalité forte, va bien finir par rebondir. Après avoir interprété dans Eros le rôle d'une princesse déchue, d'une vamp vieillissante, Wong kar -Wai, enthousiasmé par son interprétation, la redemande pour jouer dans 2046  face à Tony Leung et Zang Ziyi. Mais Gong Li a quelque difficulté à s'adapter à ce nouveau cinéma car son jeu a toujours misé sur la pudeur, l'économie de geste, le mystère un peu froid et distant du regard. " Un roseau sauvage qui ne plie pas " - écrira-t-on à son sujet. Et il est vrai qu'elle est faite pour les drames humains, les tragédies historiques, les rôles impérieux, les amours torrides mais prudes. Elle semble si bien représenter les personnages de geishas, de concubines, de princesses, troublantes et inaccessibles. Elle sait également être hautaine et cruelle, en comédienne accomplie qui se montre à la hauteur de ses personnages et leur communique un indéniable pouvoir de fascination. Après un détour par Hollywood où elle ne réalisera d'ailleurs aucun film important, elle regagne la Chine et renoue avec son Pygmalion, le metteur en scène Zhang Yimou pour une sorte de souvenir automnal où elle apparaît plus majestueuse que jamais en impératrice de La Cité interdite. Quoi qu'il arrive dorénavant, qu'elle tourne encore ou s'éloigne peu à peu de l'écran, prise par ses activités diverses et nombreuses d'ambassadrice de l'Unesco ou de juré dans les festivals, elle reste l'une des  icônes les plus charismatiques du 7e Art.

 

 Pour consulter les articles des films où figure cette actrice, dont Adieu ma concubine, La cité interdite et Epouses et concubines, cliquer sur le lien ci-dessous :

 

LISTE DES FILMS DU CINEMA ASIATIQUE

 

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commentaires

T
L'actrice de mon coeur. La plus troublante, la plus fascinante. La plus belle aussi.<br /> Par contre quand tu écris que de plus jeunes actrices lui font de l'ombre en citant Maggie Cheung et Michelle Yeoh... Gong Li est plus jeune qu'elles...
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U
Quand tu écris qu'elle ne réalise aucun film important à Hollywood, je ne suis pas d'accord car elle tourne quand même devant la caméra d'un des plus grands cinéastes américains actuels, Michael Mann, pour son monumental "Miami Vice", dans lequel elle est absolument magnifique comme d'habitude.
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
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