Le film, inspiré d'un roman de Matthew Quick, commence alors que Pat Solatano, trente ans, sort de huit mois d'hôpital psychiatrique pour avoir tabassé l'amant de sa femme, un professeur d'histoire surpris avec elle sous la douche, dans sa propre maison. Ayant tout perdu, maison, travail, épouse, il revient vivre chez ses parents, tous deux assez mal lotis par le sort, son père, sans situation, se plaisant à parier sur des matchs de foot afin de tenter de gagner un peu d'argent et d'ouvrir un restaurant, sa mère passant la plus grande partie de ses journées à préparer des petits plats pour régaler les copains de passage. Invité par des voisins, Pat va faire la connaissance de Tifany, une très jeune veuve qui vient d'être virée de sa boîte, parce qu'elle assume trop bien la part érotique de sa personnalité et a couché avec tous les hommes et femmes de son business. Ne parvenant pas à mettre Pat, dès le premier soir dans son lit, la jeune femme va tout faire pour le convaincre de participer avec elle à un concours de danse et, pour y parvenir, car le supposé partenaire se montre récalcitrant, lui proposer de le mettre en relation avec sa femme par le truchement d'une lettre qu'il lui écrirait. Appâté par cette proposition, le supposé participant va accepter le défi. Dès lors, le décor planté, le long métrage ne va pas mettre moins de deux heures à nous livrer son message qui n'est autre que celui-ci : nous sommes tous les victimes de notre propre folie... En voilà d'une découverte !
Dans la banlieue de Philadelphie où il se déroule, il est vrai qu'il ne se passe pas grand chose. En dehors du foot, des réunions entre amis pour discuter et parier sur les joueurs, les petits plats mijotés par madame Solatano, c'est la platitude absolue, un monde où chacun vit sa propre démence dans un désert psychologique et culturel total. L'opus ne fait d'ailleurs rien d'autre que de pointer du doigt ce vide abyssal et cette déchéance progressive où plonge une Nation qui ne semble plus avoir ni repère, ni ambition, ni perspective. Si bien que les troubles obsessionnels et compulsifs sont le lot de chacun. Voilà ce que ce film met deux longues heures à nous démontrer, recourant pour cela à des images banales, des dialogues creux, au cours d'une action languissante qui se contente d'alterner les crises de nerfs successives des différents protagonistes. Passionnant ! Cette soi-disant thérapie du bonheur n'a certes pas fait la mienne, ni semble-t-il celle des spectateurs qui se trouvaient hier après-midi dans la salle. Car, quel est le but du metteur en scène David O. Russel, sinon de nous faire partager sa vision négative et bien peu comique du bipolarisme dans lequel plonge l'Amérique toute entière ? Fallait-il, pour nous en convaincre, ce film affligeant d'ennui où les acteurs eux-mêmes se répètent et qui est terni par le recours aux artifices les plus éculés. Malgré une rythme plus brouillon que convaincant, même un acteur aussi exceptionnel que Robert de Niro en perd le souffle et l'inspiration... La seule à sortir son épingle du jeu est, selon moi, Jennifer Lawrence qui nous séduit lors de quelques rares moments de charme véritable, surtout à la fin où, après une si longue attente, elle nous gratifie d'un court instant de grâce.
En conclusion, beaucoup de bruit pour rien.
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