Henry Jaynes Fonda naquit le 16 mai 1905 à Grand Island d'une famille d'anciens colons qui s'était établie, dès le XVIIe siècle, au nord de New-York dans une ville qui porte encore leur nom. Son père était imprimeur et sa mère femme au foyer. L'harmonie régnait au sein de ce couple sans histoire qui aura deux autres enfants. Ceux-ci seront élevés dans un esprit de justice et son père le fera assister, à l'âge de 14 ans, au lynchage d'un employé noir, ce qui le marquera à jamais. A 18 ans, il rêve de devenir écrivain et quitte Omaha pour suivre des cours à l'Université du Minnesota. C'est en 1925 qu'une amie de la famille lui propose un rôle de figurant dans une pièce que monte le théâtre municipal d'Omaha. Cette femme, du nom de Dorothy Brando, n'est autre que la mère de Marlon et va, de ce fait, orienter sa vie très différemment de ce que le jeune homme envisageait. Il est vrai qu'il possède un physique avantageux : il est grand, alluré, avec des yeux bleus perçants et une aisance naturelle. Dès l'année suivante, on lui propose le rôle principal dans "Merton of the Movies" où il surprend par sa présence, d'autant mieux qu'en jouant il parvient à surmonter ses inhibitions. C'est donc décidé : il sera acteur. Dans cet environnement créatif, Henry s'épanouit, stimulé par l'esprit de camaraderie qui sévit dans la petite troupe. Bientôt une jeune femme les rejoint ; elle s'appelle Margaret Sullivan et les jeunes gens vont vivre un amour d'autant plus complice qu'ils partagent la même passion pour la scène. Après leur mariage en décembre 31 à Baltimore, ils décident d'aller tenter leur chance à Broadway. Mais les difficultés rencontrées ruinent leur union et ils se séparent. Henry est anéanti et a bien du mal à trouver du travail dans une Amérique en crise. Pour survivre, il se voit dans l'obligation d'accepter un emploi de vendeur chez un fleuriste.
Mais la chance va, de nouveau, lui sourire. Après avoir passé des centaines d'auditions, il est retenu pour une comédie musicale "New faces of 1934" et reprend confiance. Un soir, dans le public, se trouve l'agent de Greta Garbo et de Fred Astaire, un certain Leyland Hayward qui le remarque et le prend sous contrat. Sa vraie carrière commence mais il ne part pas pour Hollywood sans une certaine réticence. Henry Fonda a 30 ans et quitte le théâtre pour le cinéma, où il apparait successivement dans quatre films, dont "The Trail of the Lonesome Pine" produit par la Paramount. A 31 ans, il est un acteur déjà très demandé. De passage à Londres pour les besoins de "Wings of the Morning" (La Baie du destin - 1936) avec Annabella, il rencontre une riche veuve de 27 ans Frances Seymour Brokaw qu'il épouse trois mois plus tard et qui lui donnera, l'année suivante, une fille Jane. Les films vont dorénavant s'enchaîner et font de lui une valeur sûre. Mais nous sommes en 1940 et la guerre fait rage en Europe. Aussi Henry part-il dans le Sud Pacifique pour deux ans. Il échappera à la mort de justesse, lorsque le cuirassier sur lequel il se trouve est bombardé par un kamikase. Il sera d'ailleurs décoré et cité à l'ordre de l'armée. Dès son retour, la Fox le remet au travail et il tourne de nouveau pour Zanuck "La poursuite infernale" en 1946 qui reçoit un accueil triomphal de la part du public. Si sa carrière semble maintenant stable, sa vie sentimentale ne l'est pas. La guerre, les séparations fréquentes ont eu raison de son couple. Sa femme lui reproche de ne pas s'occuper de ses trois enfants et souffre de sa nature renfermée. Ils se séparent en 49. Frances se suicidera peu de temps après, victime d'une terrible dépression. Il se remariera en 1950 avec Susan Blanchard, auprès de laquelle il tentera de récréer une ambiance familiale sereine avec ses enfants. Par la même occasion, il renoue avec la scène en jouant "Mister Roberts" à Broadway plus de mille fois, pièce dont on tirera un film qu'il interprétera à nouveau dans le rôle titre. Avec "Douze hommes en colère" en 1957 de Sidney Lumet, il revient au cinéma en jouant un personnage qui exprime fondamentalement sa nature d'homme libre, soucieux de paix et de justice. Grâce à son jeu tout en sobriété et à sa présence, il est considéré comme l'une des références incontournables du cinéma américain, d'autant qu'il sait donner à ses personnages une épaisseur et une profondeur que les critiques se plaisent à souligner.
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LISTE DES FILMS DU CINEMA AMERICAIN ET CANADIEN