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2 octobre 2009 5 02 /10 /octobre /2009 10:28
JEAN-LUC GODARD OU UN CINEMA IMPERTINENT


Dès son plus jeune âge, Jean-Luc Godard, né le 3 décembre 1930 dans une famille de la bourgeoisie protestante, se singularise par son refus de toute discipline imposée et préférera toujours les salles obscures aux amphithéâtres des universités. Néanmoins, après des études partagées entre la Suisse et la France ( son père dirige une clinique helvétique ), il s'inscrit à la Sorbonne pour suivre des études d'ethnologie, mais appelé sous les drapeaux, il déserte et part faire le tour des deux Amériques durant deux années. En 1953, embauché comme ouvrier sur le barrage de la Grande-Dixence, il en profite pour tourner parallèlement son premier film : Opération béton. Il faudra attendre six ans avant qu'il se lance dans un manifeste qui lui ressemble et touche enfin le grand public : ce sera  A bout de souffle (1959 ). Lui ne l'est nullement et, à la suite de ce film de fiction d'une audace insolente et véritablement novateur, il va enchaîner quinze longs et sept courts métrages en moins de dix ans. Ainsi  Vivre sa vie (1962),  Le mépris (1963),  Alphaville  (1965),  Pierrot le fou (1965) menés à la hussarde pour arracher au réel, par surprise, des lambeaux de vérité sur la vanité des espoirs humains, sur l'abîme à combler entre les êtres et les illusions, sur le vertige de chacun de nous face au néant et à l'éternité, sur l'art enfin, seule lueur dans les ténèbres qui nous entourent.  Dans "Le mépris", il fait référence à un cinéaste aimé Fritz Lang et y ajoute une variation sur le thème d'"Un voyage en Italie"de Rossellini. Ces films représentent la première partie de sa vie de réalisateur, sa première vague en quelque sorte, certainement la plus féconde et la plus riche sur le plan cinématographique, les années Karina, son épouse et son inspiratrice. Leur séparation coïncidera avec l'apparition, chez le metteur en scène, des idées politiques et générales et toujours abstraites qui occuperont le second volet de son existence et de son oeuvre.

 


Déjà avec  Deux ou trois choses que je sais d'elle  (1966) et  La chinoise  (1967), il privilégie le concept sur le vécu afin de mieux exprimer l'aliénation des individus pris dans l'engrenage de la consommation et prisonniers des structures conservatrices. Mai 68 va hâter l'évolution de Godard vers un cinéma militant et soumis lui aussi à des impératifs idéologiques, mais ceux-là puisés dans les écrits de Mao. Est venu le temps des certitudes qu'assènent une intelligentsia nourrie de sève marxiste et que s'instaure un politiquement correct qui nuira, ô combien, à la liberté d'expression. Après les films des années Mao (1968 - 1974) demeurés pour la plupart invisibles, Jean-Luc Godard va renouer avec un cinéma plus commercial, des budgets importants et des acteurs prestigieux,  films qui seront accueillis avec curiosité et intérêt par un public séduit autrefois par ces premières grandes réalisations. Ceci peut paraître surprenant que la lecture de ses oeuvres nouvelles  Sauve qui peut la vie  (1979),  Je vous salue Marie  (1984),  Soigne ta droite  (1987) se révèlent de plus en plus difficiles et que les propos de l'auteur se complaisent à être de plus en plus abscons. Mais Godard a ceci de particulier que des éclairs de génie viennent parfois  déchirer les nuées où il semble s'être retiré, trop loin des hommes pour perpétuer l'émotion de jadis. Il vient de nous quitter en ce 13 septembre 2022.

 

Pour lire les articles consacrés à Jean-Paul Belmondo, aux acteurs de la N.V. et aux Réalisateurs, cliquer sur leurs titres :


JEAN-PAUL BELMONDO       LES ACTRICES ET ACTEURS DE LA NOUVELLE VAGUE     

 

                          
LISTE DES ARTICLES - REALISATEURS du 7e ART

 

 

Et pour consulter la liste complète des articles de la rubrique CINEMA FRANCAIS dont "A bout de souffle" et "Pierrot le fou", cliquer sur le lien ci-dessous :

 

LISTE DES FILMS DU CINEMA FRANCAIS
 

 

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JEAN-LUC GODARD OU UN CINEMA IMPERTINENT
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commentaires

E
Alors lui, je n'y suis jamais arrivée. Ca ne m'accrochait pas du tout. Et j'ai toujours eu du mal avec Lelouch aussi... :)
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A
J'avais bien aimé "A bout de souffle" qui apportait un nouveau souffle au 7e art -qui était un peu ... à bout - et "Le mépris" à cause des paysages de Capri.

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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


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