Jean-Pierre Cassel, mort à 74 ans le 19 avril 2007, ne se contentait pas d'être un comédien apprécié, il y ajoutait des talents de chanteur et de danseur de claquettes qui firent de lui l'interprète idéal des comédies musicales de Philippe de Broca, dont il fut l'un des acteurs fétiche (Les jeux de l'amour). Il avait d'ailleurs été découvert par Gene Kelly qui avait su déceler ses qualités de danseur, mesurer l'impact de son élégance et de son charme qui, bientôt, feraient merveille à la scène comme à l'écran. Il faut se rappeler que l'acteur a tourné dans une centaine de longs métrages et participé à une cinquantaine de pièces de théâtre durant sa brillante carrière. On le vit dans des films de Renoir (Le caporal épinglé), de Bunuel, Chabrol, René Clair, Losey, Melville, Altman et bien sûr Broca. Il fut l'un de ceux qui a compté dans le cinéma français des années 60 à 80, période féconde s'il en fut et qu'il sut marquer de sa présence dans des oeuvres comme L'armée des ombres de Melville, Le charme discret de la bourgeoisie de Bunuel ou Les fêtes Galantes de René Clair. Plus tard, il fera merveille dans des films comme L'enfer et La cérémonie de Claude Chabrol. Fils d'un médecin et d'une chanteuse d'opéra, Cassel était né le 27 octobre 1932 et avait très vite été attiré par la danse et le chant. Son modèle ne fut autre que Fred Astaire auquel il consacra en 1994 un spectacle intitulé : " Jean-Pierre Cassel chante et danse Fred Astaire". Il partageait, avec le fabuleux danseur américain, un charme désinvolte et une élégance naturelle qui s'imposèrent sans tarder. A partir des années 90, il s'éloigna du cinéma, lui préférant la scène, qui le mettait plus intimement en contact avec le public. Mêlant l'ironie à la séduction, il était le type accompli du séducteur français, d'autant plus que sa simplicité et son naturel le rendaient immédiatement sympathique. Cassel ne posait pas, il était la légèreté même. Il aimait le spectacle et cela se sentait. Il manque beaucoup au cinéma français d'aujourd'hui. Il nous reste heureusement ses films, dont le dernier est Contre-enquête de Franck Mancuso (1996). Son fils Vincent a cédé à son tour aux chants des sirènes cinématographiques, mais dans un registre différent. Ce qui ne l'empêcha nullement de se montrer convaincant en professeur de danse dans " Black Swan".
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