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7 mai 2009 4 07 /05 /mai /2009 10:50
JE L'AIMAIS de ZABOU BREITMAN

          

Pourquoi ne pas le dire tout de go que ce film est un coup de coeur, parce qu'il est bien amené, pudique, délicat, charmant, sensible, qu'il fait honneur à la production française et se laisse regarder avec un vrai bonheur. Il s'ouvre sur le désespoir d'une jeune femme Chloé ( Florence Loiret-Caille ), que son mari vient de plaquer pour une autre, sans qu'elle n'ait rien vu venir, et la laisse seule avec deux enfants. Son beau-père - qui ne prend nullement fait et cause pour son fils - va l'emmener passer le week-end à la campagne pour tenter de prendre la mesure des choses et, autour d'un bon feu de cheminée, se laisser aller à des confidences, espérant peut-être qu'en s'ouvrant à elle de ses propres souffrances, il atténuera les siennes. Ainsi lui raconte-t-il ce que fut pour lui la passion qui le consuma jadis pour une femme qui n'était pas la sienne et qu'il n'a pas osé vivre jusqu'au bout par souci du devoir ou, plus encore, par lâcheté, faisant deux victimes : Mathilde, cette jeune femme qu'il aimait et qu'il quitte, et sa propre épouse dont il a empoisonné la vie. 

 


Les regrets, la nostalgie pour ce qui aurait pu être et ne fut pas sont le ressort de ce joli film  Je l'aimais de  Zabou Breitman , tiré d'un roman d'Anna Gavalda, adaptation fine et fidèle des propos de l'écrivain, que l'on doit également à la scénariste Agnès de Sacy, sans oublier, au passage, un clin d'oeil au magnifique  In the mood for love  de Wong Kar-wai. Avec ce dernier opus, qui fait suite à  Se souvenir des belles choses  et  L'homme de sa vie, la cinéaste revisite son sujet de prédilection la mémoire et élargit l'horizon d'Anna Gavalda, en y ajoutant sa rhétorique toute personnelle de la mise en scène. Grâce à un montage, qui sait user du flash-back sans jamais égarer le spectateur, la réalisatrice surfe avec intelligence sur passé et présent et nous livre l'autopsie d'un renoncement sans pour autant tomber dans le pathos et en évitant les écueils d'un maniérisme qui semblait la guetter dans son précédent ouvrage.

 

 

Ainsi signe-t-elle avec élégance un requiem délicat sur les sentiments perdus, les amours renoncés, les passions mal éteintes. Dans le rôle de Mathilde, cette jeune femme rencontrée à Hong-Kong et pour laquelle Pierre éprouvera une passion immédiate,  Marie-Josée Croze  est pleine de charme et de spontanéité face à un Daniel Auteuil,  qui me paraît être le maillon faible du film. Il ne suffit pas d'écarquiller les yeux et de parler d'une voix sourde pour signifier l'émotion et susciter celle du spectateur. Face aux 3 actrices qui l'accompagnent et sont toutes trois excellentes, il m'a semblé bien pâle.

 

Pour consulter la liste complète des articles de la rubrique CINEMA FRANCAIS, cliquer sur le lien ci-dessous :

 

LISTE DES FILMS DU CINEMA FRANCAIS

 

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commentaires

E
J'ai fini par le voir... très sensible en effet, et... tellement vrai. Comment, en ne voulant pas faire de mal à l'une, on fait mal aux deux et à soi, empêchant tout avenir de s'épanouir.
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P
j'avais absolument adore ce film que j ai vu plusieurs fois, autant certainement que j'avais aime le roman d'A.G<br /> c'est une belle histoire, une belle réalisation et en lisant votre billet j'ai envie de le revoir une fois de plus en fait
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P
Il a l'air bien triste ce film et bien actuel aussi. J'ai un petit problème aussi avec Daniel AUTEUIL sérieux, mais c'est un acteur que j'aime bien.
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N
je crois que si vous l'avez aimé, armelle, je l'aimerai aussi :) je vais donc le noter pour ma médiathèque
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E
Oh que ce film donne envie d'être vu! Merci de le présenter ainsi....
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G
Merci Armelle !Bonsoir Armelle,,<br /> J'avoue avoir un faible pour Zabou Breitman et honte à moi, je n'ai pas vu ce film dont on a pourtant pas mal parlé . Ton article me rappelle donc à l'ordre et c'est une excellente chose !<br /> Dans un autre domaine, je te dis bravo pour cette merveilleuse photo automnale qui illustre ton blog. Le petit poème de Lucie Delarue-Mardrus l'accompagne judicieusement. Avec mes amitiés.
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E
Merci de ton com très sympa sur mon blog: je vais donc inscrire ton blog ds mes favoris et rebondir régulièrement sur ton site.
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F
Je crois que tout le monde est d'accord pour dire que Daniel Auteuil est le maillon faible du film, erreur de casting ? Les femmes sont bien excellentes comme dit Mathieu avec ma préférence pour la toujours sublime Marie-Josée Croze.
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L
Jolie critiqueJolie critique qui rejoint celle que j'ai faite sur ce film dans mon blog, il y a quelques jours.
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M
Je ne suis pas de l'avis de Jérémie. J'ai vu ce film hier et il m'a beaucoup plu. Oui, c'est une histoire sentimentale mais elle n'est pas mièvre, l'actrice Marie-Josée Croze est formidable, ainsi que les autres femmes et Daniel Auteuil, sans être au mieux de sa forme, touche tout de même sa bille. Un très bon moment.
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  • : Ce blog n'a d'autre souhait que de partager avec vous les meilleurs moments du 7e Art et quelques-uns des bons moments de la vie.
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.

Texte Libre

Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


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