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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 08:04
LE TITANIC, DE LA REALITE A LA LEGENDE

                                           
Un an, dix-huit millions de dollars et trois cent techniciens, voilà ce qu’il aura fallu pour ressusciter le film en 3D. Au final, plus qu’une conversion, c’est une véritable opération de rénovation. Un travail d’orfèvre en trois étapes : la réalisation d’un master numérique d’abord, un dépoussiérage de l’image ensuite et enfin la création de la troisième dimension. Une chirurgie qui ne serait pas la dernière si l’on en croit le producteur du film, John Landau, l’équipe songeant très sérieusement à s’attaquer à d’autres monstres du cinéma américain tel que Terminator et Aliens le retour. Steven Spielberg lui même trouverait amusant de revivre l’expérience Jurassic Park en 3D. Pour l’instant, Titanic doit faire ses preuves. Les spectateurs embarqueront-ils une nouvelle fois sur le RMS Titanic ? Sans doute mais rien n'est gagné. Il est vrai que ce passage en 3D correspond avec la célébration du centenaire du plus célèbre naufrage de l'histoire, tragédie qui passionne encore et fait toujours frémir. Le film ne sera pas la seule manifestation faite autour de cet événement : s'ajouteront à cela des expositions, des livres, des documentaires, des conférences. Alors remontons le temps et souvenons-nous que tout a commencé dans les ténèbres et les eaux glacées de l'Atlantique nord. Nous sommes en cette nuit du 14 au 15 avril 1912, quand le veilleur Fleet, perché dans la hune du grand mât, donne l'alerte. Sortant d'un épais brouillard, un immense iceberg s'élève au-dessus des eaux. Le marin sonne trois coups de cloche et téléphone à la passerelle. L'officier Murdoch fait aussitôt stopper les machines et commande la fermeture des cloisons étanches. Mais le Titanic ne pourra éviter l'obstacle qu'il heurte à tribord. Le choc fait sauter les rivets et provoque six entailles le long de la coque, si bien que l'eau s'engouffrera rapidement dans cinq des seize compartiments. Le commandant  Edward Smith, un marin expérimenté de 62 ans qui vient d'obtenir avec ce voyage inaugural du plus grand paquebot jamais construit, son bâton de maréchal, prend aussitôt la tête des opérations et donne l'ordre d'envoyer sans plus tarder un message de détresse. Alors que l'on croyait le navire insubmersible,  l'étrave s'enfonce déjà et l'assiette accuse une inclinaison de 5° sur tribord. Après avoir effectué une inspection approfondie, l'ingénieur en chef Thomas Andrews va lâcher un verdict sans appel : Le Titanic coulera dans une heure et demi, deux heures tout au plus.  Le capitaine Smith décide dès lors de l'évacuation générale, même s'il ne peut ignorer que les vingt canots de sauvetage seront bien insuffisants pour recevoir plus de la moitié des personnes à bord. Pendant ce temps, les stewards font enfiler aux passagers des vêtements chauds et des gilets de sauvetage. Cependant la confiance reste générale. Les femmes et les enfants ont la priorité, mais nombreux sont ceux qui refusent de quitter le bateau, inconscients de la gravité de la situation et ne voulant pas se séparer d'un mari, d'un fiancé, d'un ami, ou bien plus effrayés encore de se retrouver sur une petite embarcation livrée à l'inconnu sur une mer glacée et sous un ciel sombre. Au point que les premières chaloupes seront descendues à moitié vides. Certains, néanmoins, sauveront leur peau sans tenir compte des priorités, alors que d'autres feront preuve d'un héroïsme admirable, comme les musiciens de l'orchestre qui continueront de jouer des valses et des airs de jazz jusqu'à l'ultime seconde, ainsi que Cameron l'a relaté dans son film.

 

Mais la panique va bientôt succéder à la crédulité. A partir de 1h15, l'océan envahit la proue et l'inquiétude devient palpable, tandis que les passagers de troisième classe sont enfin autorisés à accéder au pont supérieur. Une heure plus tard, au milieu de scènes de détresse, le pont des embarcations et la passerelle de navigation sont submergés. Les lumières s'éteignent . En s'enfonçant, le paquebot se brise en deux entre la troisième et la quatrième cheminée. Ceux qui se sont jetés à la mer pour tenter de rejoindre les canots périssent en quelques minutes, figés par la température glaciale. Enfin à 3h 30, les rescapés aperçoivent dans le lointain les feux du Carpathia, rejoint ensuite par le CalifornianErreur de pilotage du commandement, vitesse excessive dans une zone dangereuse à cause des conditions météorologiques favorables, ou vices dans la conception même du navire ? Un siècle après le drame, historiens et experts n'ont pas fini de s'interroger et le naufrage garde encore son mystère. Cela, en dépit de la découverte de l'épave en 1995 par 4000 mètres de fond. On décomptera plus de 1500 victimes. Trois-quart des membres d'équipage et des passagers de troisième classe périront. En revanche, 60% des premières classes ont eu la vie sauve. Parmi les victimes, la presse relèvera les noms d'Isidor Straus, propriétaire des grands magasins Macy's à New-York, du magnat du cuivre Benjamin Guggenheim, ou encore du richissime John Jacob Astor IV. La dernière survivante, dont le film s'inspire, Milvina Dean, décédera le 16 octobre 2007, à 97 ans. Quant à Michel Navratil, le dernier Français rescapé, il deviendra professeur de philosophie et mourra nonagénaire en 2001, se considérant comme un resquilleur de vie et un grappilleur de temps.

 

Le film de Cameron, enrichi d'une belle histoire d'amour entre une passagère fortunée de première classe et un jeune artiste sans le sou, a su nous restituer ce que furent ces quelques jours d'un voyage dans et hors du temps, à bord d'un paquebot de 269 mètres de long, le plus luxueux jamais réalisé à l'époque, avec ses dix ponts, ses 29 chaudières et ses trois hélices. Pour cette première traversée vers New-York, il comptait 1300 passagers et 900 membres d'équipage. La première classe se composait d'immenses suites richement meublées, desservies par des ascenseurs et un escalier monumental ; l'ensemble sera très bien restitué dans le film qui fut considéré, à son tour, comme un événement avec 14 nominations et 11 Oscars, dont celui du Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleure image, Meilleurs décors, Meilleure musique interprétée par Céline Dion. Si bien que cette pluie de récompenses et ce succès planétaire inspireront cette phrase à l'auteur : "je suis le roi du monde", comme l'était son héros au moment où sa caméra fixait cette scène culte. 

 

Pour consulter la liste des articles de la rubrique CINEMA AMERICAIN, cliquer sur le lien ci-dessous :

 

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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

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