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Ce blog n'a d'autre souhait que de partager avec vous les meilleurs moments du 7e Art et quelques-uns des bons moments de la vie.

ORFEU NEGRO de MARCEL CAMUS

ORFEU NEGRO de MARCEL CAMUS

                                                                                                                                  

Orfeu Negro
  n'est pas à proprement parler une comédie musicale, mais le film baigne dans l'actualité du Carnaval de Rio qu'il a contribué à faire connaître au public français, si bien que danses et rythmes sont intensément présents, de même que de belles mélodies qui ont immortalisé cette oeuvre d'une incontestable poésie. Le réalisateur Michel Camus a pris pour thème le mythe d'Orphée, comme West Side Story avait réactualisé l'histoire de Roméo et Juliette, avec un bonheur presque égal. Et ce mythe, quel est-il ?

 

Sans doute l'un des plus obscurs et des plus chargés de symboles de la mythologie hellénique. Orphée est d'origine thrace et, comme les Muses, voisin de l'Olympe. Il figure, par excellence, le chanteur, le musicien et le poète. Il joue de la lyre et de la cithare et ce, de façon si suave, que les bêtes fauves le suivent et que les arbres et les plantes s'inclinent à son passage. Il s'est épris de la belle Eurydice, peut-être fille d'Apollon.  Un jour, qu'elle se promène le long d'une rivière, elle est poursuivie par Aristée qui veut lui faire violence. Et, par malheur, en courant dans l'herbe haute, est piquée au talon par un serpent et meurt. Inconsolable, Orphée la cherche et descend jusqu'aux Enfers pour la retrouver. Grâce aux accents de sa lyre, il parvient à charmer les monstres, gardiens des Enfers, et Tantale qui en oublie sa faim et sa soif.  Emus par une telle preuve d'amour, Hadès, le dieu des morts et Perséphone, la déesse des Enfers, consentent à rendre Eurydice à son amant, à une seule condition : qu'il ne cherche pas à la regarder avant d'être revenu à la lumière du jour, c'est-à-dire dans le monde des humains. Orphée accepte et se met en route. Il est alors saisi d'un doute : Perséphone ne l'aurait-elle pas trompé, Eurydice est-elle bien derrière lui ? Pour s'en assurer, il se retourne. Aussitôt une force irrésistible entraîne à nouveau sa Belle vers les Enfers et Orphée se voit contraint de revenir seul sur la terre. Son impatience vient de tuer celle qu'il aime pour la seconde fois.


                           

Dans le film franco-brésilien de Michel Camus, Orphée n'est plus un fils de l'Olympe, mais un conducteur de tramway, de surcroit guitariste et directeur d'une école de danse dans un quartier pauvre de Rio, et Eurydice une jeune paysanne venue se réfugier dans la ville pour fuir les avances d'un homme brutal et jaloux. Malgré l'amour que le jeune homme éprouve immédiatement pour elle, la douce Eurydice n'échappera pas à la mort. Après une longue quête nocturne, Orphée retrouvera le corps inerte de sa bien-aimée et se précipitera du haut d'une falaise avec elle, afin qu'ils puissent se rejoindre dans l'éternité.


 

Ce film magnifique, interprété par des acteurs noirs inconnus, dont  Marpessa Dawn  et Breno Mello, fut une révélation de par la splendeur des images du Carnaval, la musique brésilienne de Tom Jobim et de Luis Bonfa, musique qui eut le mérite de promouvoir la bossa-nova dont la mélancolie ajoute à la dramaturgie du thème grec transposé de façon magistrale dans les favelas. Michel Camus a peu produit. Il est surtout connu pour ce film qui lui a mérité la Palme d'Or au festival de Cannes en 1959 et l'Oscar du meilleur film étranger en 1960. Suivront Le chant du monde en 1965 et Le mur de l'Atlantique en 1970. Mort en 1982, il est resté définitivement associé à cet Orphée brésilien et exotique qui réanime le vieux mythe et l'associe à tout jamais à la musique brésilienne et à cette population locale des favelas.
 

                    

Peut-être l'auteur n'a-t-il pas mesuré la profondeur de cette transposition qui révèle non seulement l'âme d'un peuple et sa musique, mais les paysages incomparables de la Baie de Rio et du Pain de Sucre, qui n'étaient pas les icônes qu'ils sont devenus depuis lors. Ce film se regarde, aujourd'hui, avec le même plaisir. On se laisse gagner par l'ambiance du Carnaval, le charme de l'histoire, la musique, les danses, les costumes et l'interprétation émouvante des deux héros qui prêtent à ces amants éternels une séduisante modernité.


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K
Un peu vieilliLe film a peut être un peu vieilli aujourd'hui mais la musique de Jobim et Bonfa reste absolument inoubliable...
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