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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 08:58
POLISSE de MAIWENN

  

Avec The artist, vu mercredi dernier, et Polisse vu ce mercredi, il faut reconnaître à la production française d'être diversifiée, car voilà deux univers totalement opposés dont on aurait aimé que l'un fut presque aussi muet que l'autre, tant sa jactance est assez pénible à supporter pendant plus de deux heures. Merveille du cinéma muet qui exprime l'essentiel en silence ! Alors que penser de ce Polisse, prix du Jury 2011 du Festival de Cannes et film promu comme l'exception française dans sa plénitude, sinon que c'est là un documentaire plutôt réussi des graves bobos dont souffre notre société et un inventaire assez fastidieux  des maux les plus affligeants de notre humanité : maltraitance, incestes, viols, fugues, rien ne sera oublié mais, curieusement, en dehors de quelques passages, sans susciter l'émotion que j'imaginais, car les scènes se succèdent en effleurant chacun des sujets sans aller jamais au fond des choses et, au final, ne nous apprenant rien de plus que ce que nous en disent quotidiennement les journaux télévisés et les téléfilms des chaînes publiques.

 

Si je ne me suis ennuyée à aucun moment car le film a du rythme et qu'il est interprété par des acteurs formidables ( inutile de les citer, ils le sont tous ), il ne me laissera pas un souvenir impérissable et ne révolutionnera en rien le 7e art, tant il est encombré de clichés et cède avec trop d'indulgence à la bien-pensance actuelle. Je sais, je vais m'attirer les foudres de quelques-uns, considérant que nous sommes en présence d'un film fort et pédagogique, mais voilà justement ce qui me déçoit le plus : ce film ne vous remue pas, il n'ajoute rien à ce que nous savions depuis belle lurette des problèmes inextricables qui se posent chaque jour aux brigades de protection des mineurs et, encore, le film de Maïwenn nous épargne-t-il les meurtres atroces et autres horreurs qui défraient la chronique presque chaque semaine. Plutôt qu'un coup de poing, je dirai qu'il s'agit d'un coup d'épée dans l'eau.



Là, où Polisse me semble le plus réussi, c'est dans le rendu du climat qui règne entre les membres de cette brigade parisienne, climat plus affectif et agressif que je ne le pensais, où  hommes et femmes en présence, fratrie en quelque sorte, exercent un métier si difficile qu'il met fatalement leur propre équilibre en danger. Aussi le moindre incident peut-il tourner au drame. Ce sera le cas lorsque l'une des protagonistes, à bout de nerfs, agressera sa consoeur avec les mots qui tuent ... Carine Viard se révèle dans cette scène une actrice capable de péter les plombs avec panache. Quant à Maïwenn, on se demande ce qu'elle vient faire dans son film et pourquoi elle a choisi d'endosser, en plus de son rôle de réalisatrice, celui sans consistance de photographe qui se promène au long de la pellicule sans rien y ajouter, sans rien y soustraire, figurante auto-satisfaite qui n'a sans doute d'autre but que de signifier aux spectateurs que notre société de l'image souffre d'un mal-être profond.

 

Pour consulter la liste complète des articles de la rubrique CINEMA FRANCAIS, cliquer sur le lien ci-dessous :
 


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polisse.jpg



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commentaires

L
Ce film est beaucoup trop surestimé et a reçut beaucoup trop de nomination au césars ... alors que beaucoup d'autres films ont été oublié comme "L'Ordre et la Morale" de Kassovitz par exemple.
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S
<br /> C'est un très très bon film, sans doute un des film les plus réalistes sur le monde de la police nationale depuis "Le petit lieutenant" ou "Scènes de crime". 3/4<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Mouais, j'en attendais pas vraiment grand-chose, et par rapport à ce pas grand-chose, je n'ai pas été déçu... C'est simple, pas vraiment intelligent, avec beaucoup de choses inutiles. Tu as raison<br /> sur la lourdeur du bidule. Et puis tu as raison sur le coup de poing : pour moi, c'est même davantage une comédie française, avec de grosses blagues lourdingues et fortement clichées. Bref, moyen<br /> (j'ai surtout apprécié la performance de Joeystarr, qui, malgré l'énoncé un peu méthodique d'une personne dans tes commentaires, a quand même un charisme hallucinant). Bref, à oublier assez vite...<br /> <br /> <br />
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X
<br /> La bande annonce me donnais envie, comme quoi ce n'est pas souvent représentatif de la qualité d'un film.<br /> <br /> Merci pour cet article !<br /> <br /> <br />
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V
<br /> Polisse de Maïwenn<br /> <br /> * Cette Maiwen, c'est pas la femme de Luc Besson, par hasard ?<br /> <br /> Une fille de sérail comme tant d'autres....Le cinéma est de plus en plus<br /> une niche élitiste, où les enfants des stars arrivent au monde avec déjà un<br /> contrat en main.<br /> <br /> Oh ! Mais c'est un métier si éprouvant.<br /> <br /> tout juste si entre deux tournages on parvient à récupérer.<br /> <br /> Marcello Mastroianni qui n'était pas un enfant de la balle, et qui avait<br /> été électricien avant de faire du théatre reconnaissait avec beaucoup<br /> d'humour la chance des acteurs de ciné, et se moquait de leur narcissisme.<br /> <br /> Maïwenn fait de ce film une thérapie, nous dit-elle. Ouai.....Qui aurait<br /> le mauvais gout de s'attaquer à tout ce vernis artistique et émotionnel.<br /> <br /> on est prié de pleurer dans les chaumières.<br /> <br /> Beau battage de presse tout de même.<br /> <br /> Tous unanimes à reconnaitre au garde à vous le talent de l'artiste ; Il<br /> faut aller chercher dans télérama et la critique du monde, pour<br /> s'apercevoir qu'on ne perdra rien en ne pas allant voir ce film :<br /> Instrumentalisation de la misère des enfants..Voyeurisme...<br /> <br /> La scène où les petits roms sautent de joie dans le car qui vont les amener<br /> dans un foyer me parait complètement faux.. Même les enfants battus<br /> protègent et excusent la plupart du temps leurs parents. On peut le<br /> regretter mais c'est ainsi. Les ressorts psychologiques à l'œuvre sont<br /> trop complexes pour être étalés ici.<br /> <br /> Non, j'irais dans la salle d'à coté : The artist me semble valoir le<br /> voyage. Culotté de faire un fim muet à notre époque en 3D !<br /> <br /> <br />
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C
<br /> ** Polisse de Maïwenn<br /> <br /> * C'est étrange vous n'avez pas abordé le sujet Joeystar, pourtant avec un tel palmarès Wikipédia) on peut se poser la question de la<br /> pertinence de son apparition dans un film qui dénonce la violence et la<br /> maltraitance :<br /> <br /> En novembre 1996, le groupe NTM est condamné par le Tribunal correctionnel<br /> de Toulon à 6 mois de prison avec sursis, dont 3 mois ferme, avec<br /> interdiction « d'exercer la profession de chanteur de variétés » pendant 6<br /> mois, pour « propos outrageants » envers les forces de l'ordre lors du<br /> concert de la La Seyne-sur-Mer qui a eu lieu le 14 juillet 1995. NTM fait<br /> appel et, en juin 1997, la Cour d'appel d'Aix-en-Provence allège le<br /> jugement du Tribunal de Toulon et condamne Kool Shen et Joeystarr à 50 000<br /> Francs d'amende et deux mois d'emprisonnement avec sursis.Le 24 février<br /> 1999, Joeystarr est condamné à 2 mois de prison ferme pour l'agression<br /> d'une hôtesse de l'air, à Montpellier. Le 16 juin 1999, il est condamné à 6<br /> mois de prison ferme pour coups et blessures volontaires sur son<br /> ex-compagne.<br /> <br /> En février 2000, il est condamné à verser une amende de 1 000 euros pour<br /> la détention d'un chien pitbull non stérilisé, Storm, qui avait tenté de<br /> dévorer le chien d'une passante à Saint-Ouen27. En mai 2000, il est<br /> condamné à verser une amende de 12 000 francs pour avoir agressé un passant<br /> le 4 juin 1998. En février 2001, il est arrêté dans le cadre d'une affaire<br /> de trafic de cocaïne : lors de l'intervention, les policiers découvrent à<br /> son domicile de la cocaïne, du haschisch et un pistolet automatique de<br /> calibre 6,35 mm. Le lendemain Joeystarr est condamné à un mois de prison<br /> ferme et immédiatement incarcéré pour détention d'arme de première<br /> catégorie et à payer une amende de 100 000 francs (15 000 euros), par le<br /> tribunal correctionnel de Bobigny. En 2002, il frappe violemment un singe<br /> devant les caméras de M6, ce qui lui vaut une condamnation pour « mauvais<br /> traitement ». En 2003, il est condamné à quatre mois de prison ferme pour<br /> avoir craché sur des gendarmes mobiles. En 2005, il est mis en examen pour<br /> « usurpation d'identité et faux et usage de faux » : il aurait fait payer à<br /> un homonyme demeurant à Nancy plusieurs infractions au code de la route<br /> commises avec un faux permis de conduire. En février 2009, il est condamné<br /> à 3 mois de prison ferme et 2 000 euros d'amende pour violences conjugales,<br /> suite à une main courante déposée par son ex-compagne le 23 août 2008. Il<br /> avait été gardé à vue et placé sous contrôle judiciaire à cette occasion.<br /> Le 12 juin 2009 il écope d'une peine de 2 ans de prison dont 6 mois ferme<br /> pour des violences volontaires à coups de hachoir portés sur une voiture<br /> lors d'une bagarre à Paris. Il est immédiatement placé sous mandat de<br /> dépôt.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> "Polisse" ne me tente guère mais "the artist" est un pur régal.<br /> <br /> Dieu sait si ce film ne me disait rien (Pourquoi ?) mais dès le générique c'est un enchantement, délicatesse, humour, émotion,on se demande s'il est nécessaire de parler. Bérénice Béjo est<br /> formidable. C'est l'épouse<br /> du metteur en scène et si ce n'était pas le cas son talent fleurirait à l'ANPE. Hé oui...<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Un film qui m'a plus touché que The artist. Certes Polisse n'est pas un chef-d'oeuvre, mais quand même assez fort par moment. Et je ne vois pas où est la bien-pensance ? Dans ce cas, tout est bien<br /> pensant. Prends Le discours d'un roi, que tu me cites dans ton commentaire. Cette évocation d'un homme qui a surmonter son handicap pour devenir le pilier d'une Nation en guerre, on a connu plus<br /> subversif... Dans le genre, c'est sûr, We need to talk about Kevin, que Mymp aime, n'est pas bien-pensant. Mais bon, comme je l'ai dit, c'est malsain... Quant à The artist, c'est un bon pastiche.<br /> Mais cela reste de l'imitation, c'est tout. Je préfère quand même me regarder un film de Dreyer, ce que j'ai fait lundi avec Michael. Au moins, les grands noms du muet créaient une oeuvre<br /> personnelle. Ce qu'Hazanavicius ne fait pas depuis le début de sa carrière.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Non, tu n'es pas seule Armelle ! Je n'ai pas vraiment apprécie ce film non plus, pour pratiquement les mêmes raisons que toi. Je pense particulièrement à tous ces personnages qui sont autant de<br /> clichés malhabiles. Et puis cette fin maladroite qui ne veut rien dire, limite racoleuse... Une grosse déception pour ma part.<br /> <br /> <br />
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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Texte Libre

Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


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