Steven Spielberg, réalisateur du premier blockbuster "Les dents de la mer", est entré dans la légende du 7e art pour des productions qui toutes ont suscité un grand engouement de la part du public comme "Jurassic Park", "E.T.", "Il faut sauver le soldat Ryan" et l'incontournable chef-d'oeuvre "La liste de Schindler". Sept de ses productions ont comptabilisé le plus d'entrées dans les salles de spectacle, un record qu'ont récupéré tout récemment les nouveaux disciples, tel Cameron. C'est dire que Spielberg tient une place à part dans cet univers malgré les critiques qui n'ont pas manqué de lui être faites sur son simplisme, ses excès, une certaine presse lui reprochant d'utiliser la grosse machine hollywoodienne à des fins mercantiles. Mais, aujourd'hui, ce même reproche est adressé à Cameron, comme hier à Luc Besson. La filmographie du réalisateur peut se diviser en deux parties : le cinéma de divertissement qu'illustrent des films comme la saga d'"Indiana Jones", "Jurassic Park" et "Minority Report", ou encore des films sur les extra-terrestres tels "La guerre des mondes" ou "Rencontres du troisième type". La seconde concerne ses oeuvres les plus sérieuses, les plus intimistes, celles en rapport direct avec l'histoire des hommes et dont les titres sont les suivants : "La couleur pourpre", "Amistad", "L'empire du soleil" et, bien entendu "La liste de Schindler" et "Il faut sauver le soldat Ryan". Ces films ont d'ailleurs animé de nombreux débats et soulevé une vive émotion dans le public.
Né en 1946 à Cincinnati dans l'Ohio, peu doué pour les études, le jeune Steven va très tôt suivre des cours d'art dramatique et tourner, dès l'âge de 12 ans (vocation précoce), un western de 4 minutes avec la caméra 8mm que lui a offerte son père. Par la suite, il se fera remarquer chez Universal pour ses compétences techniques et dirigera bientôt Joan Crawford dans "The Eyes", un des épisodes de la série "Night Gallery" créée par Rod Serling. Son premier succès sera "Duel". Malgré un budget minimal, le film fera sensation pour l'efficacité de sa mise en scène et remportera le Grand Prix du Festival du film fantastique d'Avoriaz. Spielberg est sorti de l'anonymat. En 1974, il essuie un échec cuisant au box-office avec "Sugarland Express", le public considérant le sujet de deux marginaux et leur otage poursuivis par une meute de policiers et de journalistes trop scabreux. Par chance, l'incroyable succès des "Dents de la mer" le remet en selle et lui permet d'envisager de vastes projets, conformes à sa nature et son entregent. Ainsi va-t-il aligner les triomphes et créer des mythologies contemporaines avec "Les aventuriers de l'arche perdue", "E.T.", "Rencontres du troisième type". Cette réussite exceptionnelle inspirera une génération de jeunes cinéastes dont les réalisations seront encouragées et financées par Spielberg, dès lors qu'elles vont dans le sens de son optimisme, de sa générosité et de ses bons sentiments. Aussi son goût d'alterner les sujets graves et les projets plus ludiques exhorte-t-il certains à ne pas le prendre au sérieux, alors même que son génie de "showman" n'est nullement incompatible avec sa vision personnelle des choses où une large place est accordée au monde de l'enfance. (Tintin et Indiana Jones en témoignent). Et son dernier opus Le pont des espions est là pour confirmer que le réalisateur n'a pas perdu la main, d'autant qu'il a su très bien s'entourer et pour le scénario et pour les dialogues, d'où une production de grande qualité qui évite la démesure. Mais la maturité, perceptible dans des opus comme "La guerre des mondes" et "Munich" par exemple, nous invite à reconsidérer sa production dans son ensemble et à en tirer les lignes maîtresses. Si Spielberg a su sensibiliser le grand public et frôler la démesure emporté par son dynamisme, il ne peut se défendre d'une vision pacifique du monde, d'une quête de l'innocence retrouvée, démontrant une personnalité riche et complexe qui s'emploie à aborder ses divers sujets avec le maximum d'objectivité. Son cinéma est celui d'un honnête homme subtil, moins manichéen qu'on a bien voulu le laisser croire, ne reculant devant aucun risque, s'engageant avec ferveur et opiniâtreté sur des sujets difficiles et montrant, en toutes occasions, sa virtuosité technique et l'inspiration d'un véritable créateur. "Mentir, moi, jamais, la vérité est bien trop amusante" - a-t-il écrit. Si quelques films ont été ratés ou moins réussis, la plupart ont bénéficié d'une large audience et placé l'homme et le cinéaste parmi les grandes figures du cinéma mondial.
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