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6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 10:11
WHATEVER WORKS de WOODY ALLEN

       
Voilà sorti des archives, un scénario de 30 ans, que Woody Allen s'est décidé à tourner, ce qui confère à ce nouvel ouvrage du maître de la dérision un petit fumet ancien et, somme toute, un rien démodé. Mais le plaisir est au rendez-vous néanmoins, tant la qualité pétillante du breuvage a conservé un bon goût acide et tonique et tant les acteurs - dont certains presque inconnus - sont excellents et donnent une once de crédibilité à des personnages des plus loufoques et caricaturaux. Oui, Woody Allen, qui ne cesse de pourfendre les clichés, n'y échappe pas totalement et c'est là que le bât blesse : ce discours nous a déjà été dispensé dans des longs métrages savoureux par nombre de réalisateurs depuis l'après-guerre. Mais enfin ne boudons pas ce bon moment, même si celui-ci est entaché de la déception du " déjà vu ". Peu de temps après, la mère de la jeune femme (Patricia Clarkson) fait irruption dans leur vie conjugale, recherchant et sa fille et un toit, car elle vient d'être larguée par son mari, le père de Melody. Heureusement cette catholique bon teint aura vite fait de se débarrasser de ses préjugés et de trouver son nirvana entre les bras solides de deux amants compréhensifs. Enfin, pour conclure, le père va faire à son tour son apparition, guère plus flambant que son ex-épouse, puisqu'il vient de perdre sa situation et sa fortune, sans compter qu'il vit des déboires amoureux des plus cruels...Par chance, un homo inconsolable va lui tomber dans les bras et parvenir à lui faire oublier ses insuffisances sexuelles. Tout est donc pour le mieux Madame la Marquise, puisque Woody Allen le dit lui-même et nous délivre, par images interposées, la plus rassurante leçon d'optimisme. Si vous ne me croyez pas, courez voir le film et vous serez ainsi assuré que les conservateurs et les libéraux, les croyants et les athées, les rigides et les plaisantins sont faits pour s'entendre et que tout finit par une fête, dès lors que Cupidon veuille bien passer par là, distraitement ou discrètement. Sacré Woody Allen qui irait jusqu'à nous laisser croire...que nous vivons dans un monde qui fleure bon l'eau de rose.  Ce retour dans les rues de Manhattan, que le cinéaste avait délaissées un moment, nous vaut un film agréable, qui n'est certes pas le chef-d'oeuvre attendu, mais dont la facture est serrée, le message extravagant mais sans faute de goût, et l'interprétation jubilatoire. Larry David est sensationnel dans ce rôle de misanthrope qui lui sied comme un gant (lui-même n'est-il pas le créateur interprète de la série  Larry et son nombril ?), jouant sur le mode mineur cette joyeuse apostasie qui, tout en se moquant des valeurs les réhabilite en quelque sorte, tant il est vrai qu'aucun ne peut vivre sans les autres et, encore moins, contre les autres et que le solitaire n'est jamais qu'un blessé en attente d'un guérisseur. La leçon est sympathique et vaut le détour.

 

Pour lire l'article consacré à Woody Allen, cliquer sur son titre : 

 

WOODY ALLEN OU UN GENIE TOUCHE-A-TOUT

 

Et pour consulter la liste complète des articles de la rubrique CINEMA AMERICAIN & CANADIEN, cliquer sur le lien ci-dessous :

 

LISTE DES FILMS DU CINEMA AMERICAIN ET CANADIEN

 

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commentaires

J
Après une critique aussi piquante que le film sans doute, je vais courir le voir pour me changer les idées. Pascal et Jean-Phil étant partis prendre l'air dans la campagne suisse m'ont laissé tout le travail sur les bras. C'est dire que la vie ne fleure pas l'eau de rose et qu'il me faut encore attendre 5 semaines avant de pouvoir me mettre les doigts de pied en éventail et encore...les dossiers suivront.
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


Charlie Chaplin

 

"Innover, c'est aller de l'avant sans abandonner le passé."

 

Stanley Kubrick

 

 

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