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22 septembre 2016 4 22 /09 /septembre /2016 10:34
Cézanne et moi de Danièle Thompson

L'histoire de l'amitié et de la rivalité entre Paul Cézanne, peintre impressionniste et père fondateur de l'art moderne, et d'Emile Zola, écrivain chef de file du mouvement naturaliste dans la France tourmentée du XIXe siècle, est le sujet de ce film haut en couleur. Ces jeunes artistes  s’aimaient comme on aime à treize ans : révoltes, curiosités, espoirs, doutes, filles, rêves de gloire, ils partageaient tout. Paul était riche. Emile était pauvre. Ils quittèrent Aix, montèrent à Paris, entrèrent dans l’intimité de ceux de Montmartre et des Batignolles. Tous hantaient les mêmes lieux, dormaient avec les mêmes femmes, crachaient sur les bourgeois qui le leur rendaient bien, se baignaient nus, crevaient de faim puis mangeaient trop, buvaient de l’absinthe, dessinaient le jour des modèles qu’ils caressaient la nuit, faisaient trente heures de train pour un coucher de soleil. Aujourd’hui Paul est peintre, Emile est écrivain. La gloire est passée sans regarder Paul. Emile lui a tout : la renommée, l’argent, une femme parfaite que Paul a aimé avant lui. Ils se jugent, s’admirent, s’affrontent. Ils se perdent, se retrouvent, comme un couple qui n’arrive pas à cesser de s’aimer.

 

 

Sur ce canevas, soit la vie de deux grands artistes que la création tourmente comme tout vrai artiste, ces deux-là ne vont cesser de s’affronter face à des destins opposés où l’un connait enfin la renommée et où l’autre se heurte avec violence à ses doutes et à son incapacité à se plier aux réalités quotidiennes ; où l'un, né pauvre, devient riche et ou l'autre, né avec une petite cuillère dorée dans la bouche, se retrouve démuni après avoir rompu avec les siens. Cézanne, contrairement à Zola, ne s’abaisse à aucune concession ; ce tempérament violent, volcanique, coléreux, grossier est admirablement campé par un Guillaume Gallienne qui trouve là un rôle à sa mesure et crève l’écran par une présence bouleversante de réalisme et de sensibilité qui finit par porter ombrage à l’interprétation, pourtant parfaite, de Guillaume Canet dans le rôle d’Emile Zola, personnalité plus lisse, plus consensuelle et d’une infinie compréhension à l’égard d’un ami dont il s’afflige qu’il use des dons qu’il possède tout autant pour peindre que pour se détruire et se faire détester. Ce duo de deux personnalités en train de bâtir une œuvre de façon totalement opposée, Cézanne en l’élaborant dans un paroxysme de souffrance et de négation, Zola en épousant les soucis et les incompréhensions de son époque et en essayant d’y remédier et d’en rendre plus visible les inégalités et les scandales ; l’un enfermé en lui-même, victime de son génie incompris, l’autre captant  les ondes d’actualité d’un art qu’il cherche à renouveler et dont il subit les aléas avec une évidente lucidité. De ce dialogue, empli de contradictions, qui traverse leur vie, de leur enfance à leur maturité, Danièle Thomson nous donne une version pleine d’orages et d’images sublimes due à la caméra inspirée de son directeur de photos Jean-Marie Dreujou qui sait harmoniser les scènes et nous les restituer dans une sorte de recréation subtile et colorée de l'époque, époque où les femmes semblent sortir tout droit d’une toile de Degas ou d'Auguste Renoir, magnifique succession de scènes travaillées avec talent. Les dialogues crus et émaillés de tous les jurons du répertoire peuvent parfois un peu agacer, mais la cinéaste conduit cela avec  maestria, l'emploi du flash-back offrant un narratif moins linéaire et d’ailleurs les dates sont toujours indiquées de façon à ce que le spectateur ne perde pas le fil de l’histoire. Un film qui rend sensible les douleurs multiples des génies, les souffrances de la création, les doutes, les vies menées à hue et à dia sur cette ligne infiniment ténue qui est celle de l’homme en proie aux vertiges de son inspiration. Les acteurs sont magnifiques, les femmes belles, on y aperçoit Sabine Azéma toujours pleine de grâce, et le film est une heureuse surprise. Une très heureuse surprise après celle toute récente de "Frantz" de François Ozon. Le cinéma français reprend des couleurs grâce à eux.

 

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Cézanne et moi de Danièle Thompson
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12 septembre 2016 1 12 /09 /septembre /2016 10:17
Frantz de François Ozon


1919 - le film s’ouvre sur le calme d’une bourgade allemande endeuillée par la guerre, où une jeune fille (Paula Beer) vient chaque jour fleurir la tombe de Frantz, son fiancé mort au front. Le reste de ses journées, elle les passe à consoler ceux qui auraient dû devenir ses beaux-parents et qui la considèrent comme leur fille. L’arrivée d’Adrien, soldat français tout juste démobilisé (Pierre Niney), va complètement bouleverser leurs vies. Cet opus de François Ozon s’inspire d’une pièce de Maurice Rostand, plaidoyer pacifiste rédigé peu après la fin des hostilités et le traité de Versailles, et qui fut porté à l’écran par Ernst Lubitsch en 1932 dans « L’homme que j’ai tué ». Ozon s’éloigne du canevas formel pour donner à son film une dimension autre et broder sur le sujet une page très personnelle, un mélodrame traité d’une façon classique et élégante, d’une belle rigueur où la philosophie s’imprègne de celle d’un Cioran, soit que la vie n’est jamais qu’une balade fébrile au bord d’un abîme.

 

Ozon a choisi le noir et blanc et la langue allemande pour nous conter l’histoire de ce soldat français venu se recueillir sur la tombe d’un soldat germanique qu’il aurait connu à Paris. Invité chez les parents de ce jeune Frantz, il raconte comment il a partagé avec lui des souvenirs de jeunesse, des cours de violon et des visites au musée du Louvre où une toile de Manet « Le suicidé » les interpellait l’un et l’autre. Bientôt les parents malheureux voient en lui un fils de substitution et, malgré les remous que provoquent sa présence dans la petite ville allemande mal remise de sa récente défaite et de ses nombreux morts, la sympathie qu’ils portent à cet ennemi d’hier redonne soudain un sens à leur vie. Je ne dévoilerai pas la suite du film qui tourne autour des thèmes admirablement traités du mensonge, de l’imposture, du remord et de la difficile réconciliation entre des peuples qui se sont déchirés avec une telle violence.

 

Ozon a su user, pour nous conter cette histoire sombre, d’une imagerie délicate, d’une reconstitution d’époque subtile et soignée et d’une mise en scène extrêmement fluide, juste éclairée, par moments, de quelques notes de couleurs chargées de nous prouver que l’espérance demeure. La jeune Paula Beer est délicieuse de fraîcheur dans le rôle d’Anna, meurtrie par son deuil récent mais animée d’une vie où se devine toute la grâce d’un amour renaissant, tandis que Pierre Niney est un Adrien Rivoire dont les séquelles de cette guerre ne parviennent pas à se cicatriser et qui traverse ces lendemains en état de choc permanent. Il donne à son personnage meurtri une dimension d’un tragique presque hallucinatoire et une ferveur qui ne se dément pas. Une prestation que certains jugeront peut-être excessive et que je considère personnellement comme une introversion remarquable de rigueur et de véracité. Malgré quelques faiblesses vers la fin ( mais il est vrai que Ozon a toujours des difficultés à conclure ses films ) où une certaine lenteur ou langueur nuit à la rigueur du narratif, Ozon réalise là son film le plus abouti.  

 

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Frantz de François Ozon
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6 septembre 2016 2 06 /09 /septembre /2016 09:19
Le septième juré de Georges Lautner


L’auteur  des « Tontons flingueurs » aborde avec cet opus, inspiré du roman de François Didelot que Bernard Blier lui avait proposé de porter à l’écran, un drame où la justice accuse sans vergogne un innocent d’un geste crapuleux et ignoble, celui d’avoir étranglé sa petite amie pour de l’argent. Le motif peut sembler recevable à une société qui entend ne pas mélanger les torchons et les serviettes et continuer à ronronner dans un apparent confort matériel et moral. Or, la vérité est tout autre. Ce crime a été commis par l’un des notables de la ville, un certain Duval, pharmacien installé depuis des années et dont la notoriété de tranquille mari et père de famille ne peut être mise en cause. C’est néanmoins lui qui commet le forfait dans un élan de folie inexpliqué, en découvrant, à la suite d’un déjeuner bien arrosé, une jeune fille endormie à moitié nue sur une petite plage au bord d’une rivière, non loin de son domicile, ce qui va éveiller en lui une pulsion subite. Alors qu’il tente de l’embrasser, la jeune fille se débat et, pris de panique, le pharmacien l’étrangle et revient prendre sa place auprès de l’ami avec lequel il a banqueté en ce paisible dimanche, ami qui a eu la bonne idée de s’assoupir, ce qui est pour l’auteur du crime un alibi en béton. Mais voilà que ce notable, magistralement interprété par Bernard Blier, est choisi pour être le septième juré lors de ce procès qui parait jugé d’avance. C’est alors que tout se corse. En effet, le pharmacien est progressivement envahi par le doute et le remords et va tenter d’innocenter le malheureux jeune homme, sans s’accuser pour autant. Film atypique et intelligent, «Le septième juré»  est une histoire tragique, admirablement écrite, où l’on suit l’évolution progressive de Grégoire Duval, peu à peu  rattrapé par le souci de remettre en ligne de perspective la réalité et la cohérence des choses. Davantage que la moralité, c’est le sens du réel qui le tourmente. La vie ne peut reposer sur l’extravagant, le saugrenu, l’inepte. Et cette petite société bourgeoise, rancie dans ses prérogatives et ses accommodements, pas davantage que les autres. D'autant plus et d'autant mieux, qu’un certain nombre de preuves accablent le malheureux Sylvain Sautral, l’amant de la jeune femme assassinée, qui s’était éloigné d’elle un moment pour aller acheter des cigarettes.

 


Georges Lautner a pris l’astucieux parti d’ajouter une voix off qui nous permet de ressentir les impressions de Grégoire Duval et de suivre le lent processus qui va l’amener à sauver la peau de l’accusé. Ces interventions précises et irréfutables vont confondre les accusateurs et les contraindre à relâcher le malheureux jeune homme dans la nature. Pour autant, il ne restera pas moins l’accusé de la petite ville qui ne peut se contenter de ce non-lieu. Il lui faut un assassin à tout prix afin d’assouvir sa bonne conscience et celui-ci, ce libertin un peu marginal, est le candidat idéal. Les choses vont se compliquer encore lorsque Grégoire Duval se met en tête de se dénoncer. Pas question que le pharmacien vienne noircir le tableau béat d’une petite ville en tous points conforme à la moralité et à la bienséance. Sa femme qui, depuis longtemps, soupçonne sa culpabilité, va arranger les choses, aidée en cela par les nantis que ce drame menace fatalement. Plutôt qu’assassin, c’est comme fou que l’on enferme le pharmacien Duval, de façon à ce que la morale soit sauve. Les dialogues de Pierre Laroche sont d’une grande justesse et sonnent l’hallali avec une confondante précision. Les joutes verbales valent à elles seules le visionnage de cet opus passionnant et admirablement interprété. Tous les protagonistes seraient à citer dont Francis Blanche dans le rôle du procureur général. L’autre qualité du film est sa critique  fine et subtile d’une bourgeoisie provinciale quasi assurée de sa toute puissance et qui ne peut envisager un instant de se remettre en cause. A tout honneur, tout déshonneur. Ce film est une grande réussite. Et le noir et blanc le sert à merveille. On comprend que Georges Lautner considérait « Le septième juré » comme son film le plus abouti.

 

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Le septième juré de Georges Lautner
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9 août 2016 2 09 /08 /août /2016 08:54
Genius de Michael Grandage

Maxwell Perkins (Colin Firth), éditeur à New-York, a le don pour flairer les grands auteurs. Il publie Francis Scott Fitzgerald, puis Ernest Hemingway. Un jour, le jeune Thomas Wolfe (Jude Law) franchit sa porte avec un imposant roman qui a été refusé par tous mais qui semble bien marqué du signe du génie. Une amitié inattendue va naître entre ces deux hommes qu’une seule chose rassemble : l’amour des mots.

 

Une histoire vraie que Michael Grandage conte sans innover mais avec une sensibilité de bon aloi. Si Jude Law a tendance à cabotiner en interprétant cet écrivain torrentiel et insupportable, histrion non dénué de génie qui stigmatise les écrivains tourmentés, Colin Firth est, comme à son habitude, d’une grande sobriété et joue avec beaucoup de naturel un homme déchiré entre sa vie privée et son métier d’éditeur qu’il assume comme un sacerdoce. Ce film est en quelque sorte un hommage à l’art littéraire, à la puissance poétique des mots qui transfigure le réel et nous donne à voir un monde où l’exigence est toute entière focalisée sur la transmission et la transposition. Un régal. 

 

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14 juillet 2016 4 14 /07 /juillet /2016 10:44
Love & Friendship de Whit Stillman


Angleterre, fin du XVIIIe siècle : Lady Susan Vernon est une jeune veuve dont la beauté et le pouvoir de séduction font frémir la haute société. Sa réputation et sa situation financière se dégradant, elle se met enquête de riches époux, pour elle et sa fille adolescente. Épaulée dans ses intrigues par sa meilleure amie Alicia, une Américaine en exil, Lady Susan Vernon devra déployer des trésors d'ingéniosité et de duplicité pour parvenir à ses fins, en ménageant deux prétendants : le charmant Reginald (Xavier Samuel) et Sir James Martin (Tom Bennet, parfait en gentil benêt), un aristocrate fortuné mais prodigieusement stupide. Après une présentation un peu longue des personnages qui n’apporte rien au film, nous entrons dans une histoire simple mais enrichie par une mise en scène soignée, une interprétation remarquable et surtout des dialogues d’une pertinence jubilatoire qui plongent au cœur d’une époque qui ne manquait ni de perversion, ni de sagacité. Ici les femmes ont le beau rôle, elles savent manœuvrer avec l’audace, la subtilité, l’à-propos qui ne déparerait pas aujourd’hui dans les couloirs de l’Union Européenne. Au cœur de cette petite société  aisée de la vieille Angleterre règne une femme d’esprit, belle et pleine de ruse et de convoitise : Lady Susan Vernon (éblouissante Kate Beckinsale). Derrière une apparente futilité, cette maîtresse femme habile et sans arrogance – ce qui au final rend le personnage plutôt sympathique – mène son monde d’une main gantée de velours. Elle nous prouve combien la finesse psychologique permet d’exercer sur autrui un pouvoir de manipulation dont notre classe politique ne cesse de s’inspirer, le charme en moins. Tout n’est-il pas question de dosage dans l’action et surtout dans  les propos où s’unissent à merveille cynisme et  malignité. Cette romance piquante est un régal grâce aux dialogues d’une cruauté évidente et d’une perfidie teintée de politesse et d’élégance oratoire, ce qui donne goût et saveur au breuvage. Nous sommes loin d’un autre film tout aussi bavard où les propos étaient, hélas, d’une vulgarité et d’une pauvreté affligeante : je parle de "Carnage" de Roman Polanski. Après cinq longs métrages en 26 ans et cinq longues années d’absence, le metteur en scène  Whit Stillman nous revient avec un opus très honorable, comédie bien troussée, inspirée d’un court roman «Lady Susan», d’une auteure, Jane Austen qui, connaissant bien la société de son temps, en rend ici l’écho cinématographique d’autant plus saisissant. Une belle réussite servie par une distribution épatante, une musique d’accompagnement agréable et une mise en scène qui, sans être innovante, met en valeur la parfaite reconstitution de l’époque.

 

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Love & Friendship de Whit Stillman
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13 juillet 2016 3 13 /07 /juillet /2016 09:26
Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick

William et Alice forment un couple idéal : beaux, riches, ils s’aiment et vivent à Manhattan où ils fréquentent la haute société. Mais cédant à la jalousie, le couple glisse progressivement dans une errance initiatique et inquiétante et va se laisser happer par un milieu ambigu, un univers social tissé de faux-semblants et traversé de scènes ésotériques où se dilue progressivement la réalité des choses et permet au metteur en scène de  créer un climat d’une étrange intemporalité. Tout l’intérêt de l’opus est de placer le spectateur dans une constante et progressive expectative.


Kubrick s’accorde une grande liberté de ton et d’images comme dans les écrits freudiens et laisse la part belle à l’imagination et à l’interprétation de chacun des spectateurs. « Eyes Wide Shut » développe moins une intrigue qu’une ouverture sur un univers des possibles : nous voyons défiler dans un mélange souvent inextricable les séquences réelles et celles fantasmées de perversions diverses, sans que l’un des niveaux vienne prendre l’avantage sur l’autre. L’intrigue est conçue de telle façon qu’elle ne s’oriente jamais dans une direction précise et se contente de suggérer des éventualités : une silhouette inquiétante apparue au coin d’une rue fait écho au polar, tandis qu’une étrange cérémonie de masques s’imprègne de tons extravagants. Cette composition «en arc-en-ciel» est rendue possible grâce à la sobriété délibérée de l’esthétique : qu’il s’agisse du code chromatique ou de l’éclairage généralement intégré au décor, aucun effet ne tombe dans l’outrance, si bien qu'il nous autorise  à pénétrer aisément dans l’intimité d’un couple, de mieux comprendre les ressorts intimes de ses actes et de partager la singularité d’un désir ou d’un fantasme, en ayant à l’esprit l’idée que le cinéma est bien l’univers de l’illusion et des mirages et que tous les possibles peuvent y être convoqués. Dans des rôles, où ils sont constamment  - et crescendo -  les proies de l’épouvante, Nicole Kidman et Tom Cruise sont convaincants. Avec le recul que nous avons aujourd'hui, l'oeuvre de Stanley Kubrick est prémonitoire de l'univers dans lequel nous pénétrons sans en connaitre les enjeux et qui ne cesse d'altérer et de chahuter notre jugement.

 

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Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick
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4 juillet 2016 1 04 /07 /juillet /2016 10:49
Tess de Roman Polanski

Dans l’Angleterre du XIXe siècle, un paysan du Dorset, John Durbeyfield (John Collin), découvre par hasard qu’il est le dernier descendant d’une grande famille d’aristocrates qui remonte à Guillaume le Conquérant. Motivé par le profit qu’il pourrait tirer de cette noblesse ensevelie à jamais sous ses dalles de pierre, Durbeyfield envoie sa fille aînée, Tess (Nastassja Kinski) se réclamer de cette parenté chez la riche famille des d’Urberville qui a acheté le nom et les titres. Le jeune Alec d’Urberville (Leigh Lawson), charmé par la beauté de cette adolescente qui dit être sa cousine, accepte de l’employer et met tout en œuvre pour la séduire. Tess finit par céder aux avances d’Alec et, enceinte, retourne chez ses parents où elle donne naissance à un enfant qui meurt peu de temps après.  Fuyant la pauvreté des siens et la honte qui l'accable, elle quitte son village et trouve un emploi dans une ferme laitière où personne ne connaît son malheur. Elle y rencontre son véritable amour : un fils de pasteur nommé Angel Clare (Peter Firth). Ce dernier, croyant que Tess est une jeune paysanne innocente, tombe éperdument amoureux d’elle et, malgré l’abîme financier qui les sépare, la demande en mariage. Mais, lorsque celle-ci lui avoue qu’elle a été victime d’un viol et a eu un enfant, il la quitte pour partir au Brésil, ne pouvant supporter que sa jeune femme ne soit pas la vierge pure qu’il imaginait. Abandonnée, Tess se verra dans l’obligation de céder aux propositions d’Alec qui la sauve de la misère ainsi que sa mère et ses frères et sœurs mais ne lui offre qu’une existence de luxure et de compromis. Cela, jusqu’au moment où Angel, repenti, revienne et tente de se faire pardonner. Mais il est…trop tard.

 

La restauration numérique récente rend ses couleurs d’origine à ce film splendide, l’un des plus beaux de Roman Polanski, dont les images ne cessent d’évoquer les peintures ombrées de Turner et dont l’histoire reste fidèle au roman victorien de Thomas Hardy " Tess d'Urberville". Cette oeuvre classique de la seconde partie du XIXe siècle se situe dans la lignée d’une « Madame Bovary » ou d’une « Anna Karénine » par la complexité de destins hors normes et le romantisme qui les habite et parce que le personnage de Tess illustre la fragilité des femmes pauvres en un temps où aucune loi n’était sensée les protéger.

 

Ce film est dédié à Sharon Tate, la première épouse de Roman Polanski, assassinée sauvagement par la secte de Charles Manson en 1969, qui avait suggéré à son mari de lire le roman de Thomas Hardy et d’en faire une adaptation cinématographique. Cet opus est par conséquent un hommage à cette jeune femme. L’incrustation « To Sharon » défile à l’écran alors que danse un cortège de jeunes filles aux sons d’un orchestre campagnard, évoquant le charme émouvant de ces jeunes filles en fleurs. La musique de Philippe Sarde, parfaitement adaptée à l’histoire, ajoute une note de mélancolie à la beauté sublime de la mise en scène et des paysages de la vieille Angleterre, bien que le film ait été tourné en grande partie en Normandie. Celui-ci ne reçut pas moins de 3 César dont celui de la Meilleure actrice pour la toute jeune Nastassja Kinski, de 3 Oscar dont celui du Meilleur film et de 2 Golden Globe, c’est dire l’enthousiasme qu’il suscita à sa sortie en salles pour la simple raison que l’histoire, la mise en scène, l’interprétation sont admirables. Une mention particulière pour Nastassja Kinski qui, malgré son jeune âge, sut donner, avec une gravité touchante, visage et corps à cette jeune fille naïve mais infiniment courageuse qui assumera son destin avec une dignité bouleversante et une sorte de pulsion sacrificielle. Elle est Tess dans sa beauté et sa résignation héroïque. La scène où elle mange une fraise offerte par son soi-disant cousin et celle où elle essaie de siffler pour charmer les poules de la châtelaine dégagent une sensualité profonde et une grâce inouïe.

 

« J’ai toujours voulu tourner une grande histoire d’amour » - confiera le cinéaste. Et il ajoute : « Ce qui m’attirait également dans ce roman, c’était le thème de la fatalité. Belle physiquement autant que spirituellement, l’héroïne a tout pour être heureuse. Pourtant le climat social dans lequel elle vit et les pressions inexorables, qui s’exercent sur elle, l’enferment dans une chaîne de circonstances et la conduisent à un destin tragique. »

 

Roman Polanski a magistralement adapté ce roman au 7e Art et a su en faire une œuvre d'évocation picturale d'une rare perfection, où les personnages se meuvent dans une Angleterre reconstituée avec ses ombres et ses lumières, sa grandeur et ses misères, ses ténèbres aussi, et la fraîcheur perdue d’une jeunesse oubliée. Splendide.

 

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Tess de Roman Polanski
Tess de Roman Polanski
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20 juin 2016 1 20 /06 /juin /2016 09:27
Arletty, la voix des faubourgs

Elle était gavroche et insolente, aujourd’hui elle figure comme une des légendes du 7e Art français pour avoir tenu la vedette dans quelques-uns de nos plus grands chefs-d’œuvre : « Hôtel du Nord », « Les visiteurs du soir », « L’assassin habite au 21 » et surtout « Les enfants du paradis ». Si au-delà des aléas de sa vie et de sa carrière, elle parvint à marquer les esprits, c’est parce qu’elle a eu – comme Henri Jeanson, son dialoguiste préféré – le sens de la répartie et la verve des filles du faubourg qui apprennent la vie sur le tas et ont l’élégance de ne jamais renier leurs origines. « La vie m’a détachée du peloton, mais je n’oublie pas que je viens de ce peloton » - disait-elle avec cet instinct indéfectible de la liberté de ton et d’expression qui la caractérisait.

 

Pour incarner une population, ou plutôt un peuple, rien ne vaut d’en avoir traversé les strates sociales et d’avoir évolué du plus bas au plus haut sans se renier, de conserver envers et contre tout cet esprit français que l’actrice brandissait comme un drapeau et qui lui collait à la peau. Frondeuse et volontiers anarchiste, Arletty était née Léonie Bathiat le 15 mai 1898 à Courbevoie : Courbevoie, patrie des blanchisseuses-repasseuses, repasseuses à l’argot savoureux, souligne-t-elle dans ses souvenirs. Sa mère est d’ailleurs blanchisseuse et son père ajusteur, puis chef d’équipe, chez l’ancêtre de la RATP. Son premier amoureux, baptisé « Ciel », tombera au champ d’honneur le 15 août 1914 et, désespérée, elle écrira : « C’est décidé, je ne me marierai jamais ; je n’aurai pas d’enfant. Ni veuve de guerre, ni mère de soldat ». Deux ans plus tard, son père décède, écrasé par un tramway. Il lui faut désormais travailler. Très belle, elle devient mannequin chez Poiret jusqu’à ce que, lassée de jouer les belles de jour, elle démissionne, d’autant que l’un de ses admirateurs lui a remis une lettre de recommandation à l’adresse des directeurs de théâtre. Passant devant celui des Capucines, elle entre, chante un refrain, est embauchée d’emblée et prend le nom de scène d’Arletty dans une revue parfaitement idiote, soulignera-t-elle, toujours lucide. Mais dans la salle, il y a des personnalités prestigieuses : Colette et Willy, Anna de Noailles, Boni de Castellane, Robert de Flers qui la remarquent, aussi va-t-elle multiplier les rôles avec un succès croissant car elle est intelligente et a l’art de capter l’attention par son physique, sa voix et sa gouaille. Elle débute ainsi en 1930 et tourne dans 25 premiers films dont « Pension Mimosas » de Feyder, « Faisons un rêve », « Désiré » et « Les perles de la couronne » de Guitry. En 1938, Marcel Carné lui offre sa chance  en lui proposant le rôle de Mme Raymonde, la prostituée au verbe haut de « Hôtel du Nord ». Son duo avec Louis Jouvet et la célèbre réplique « atmosphère » emportent l’adhésion du public. Dès lors, elle accède à la tête d’affiche dans « Fric-Frac », « Le jour se lève » de Carné/Prévert où elle forme un couple mythique avec Jean Gabin. Elle devient même l’actrice la mieux payée du cinéma français et déplace des foules dans les salles obscures.

 

Mais l’occupation sera son chant du cygne. Après avoir tourné « Madame Sans-Gêne », « Les visiteurs du soir » et « Les enfants du paradis » où elle prête sa silhouette à l’inoubliable Garance, elle commet l’erreur fatale de tomber amoureuse d’un officier allemand et ne s’en cache pas, s’affichant à son bras dans les endroits où il ferait bon ne pas être vue. A un indiscret qui lui demande si elle est gaulliste, elle répond tout à trac : « Non gauloise ». Enceinte de son bel officier, elle se fait avorter mais ne reniera jamais cette romance douloureuse qui sera certainement son plus grand amour. En août 1944, son nom figure sur la liste des condamnés à mort diffusée par la BBC. Elle refuse cependant de fuir en Allemagne et se fait arrêter. A un enquêteur qui lui demande comment elle se sent, elle rétorque : « Pas très résistante ». Après un an d’assignation à résidence et deux ans de procédure, elle s’en sort avec un blâme mais sa carrière en subira fatalement les conséquences. Heureusement elle revient au théâtre dès 1949 dans « Un tramway nommé désir » et jouera par la suite du Achard, du Tennessee Williams, du Félicien Marceau, du Cocteau, jusqu’à ce qu’une terrible épreuve la frappe : elle perd la vue. Garance est désormais plongée dans le noir et ne connaitra plus de 1966 à 1992, année de sa mort, que les séances de lecture et les promenades au bras de ses amis ou de sa dame de compagnie, toujours digne et pleine d’esprit car Arletty s’en tiendra à cette ironie et cette pudeur naturelle qui masquent la douleur et, ce, jusqu’à sa fin dernière.

 

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Arletty, la voix des faubourgs
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15 juin 2016 3 15 /06 /juin /2016 09:09
Mélanie Laurent, une vie devant et derrière la caméra

Mélanie Laurent est une actrice et une réalisatrice qui m’intéresse depuis ses débuts. Elle dégage quelque chose de positif et de déterminé malgré sa fragilité apparente et sa grâce naturelle. De son regard profond et interrogatif, elle contemple le monde avec autant d’intérêt que d’incertitude. Elle me plaît. Sous ses traits délicats, finement ciselés, se cache une personnalité authentique et forte, force qu’elle a prouvée en passant très vite derrière la caméra afin d’être plus créative encore que devant et de réaliser des films qu’elle écrit elle-même selon sa sensibilité et ses convictions. Car des convictions, elle en a et entend les partager.

 

Mélanie Laurent est née à Paris en 1983 d’une mère professeur de danse et d’un père comédien spécialisé dans le doublage et a suivi sa scolarité à Vincennes au lycée Hector Berlioz. C’est Gérard Depardieu qui la remarquera alors qu’elle accompagne une amie sur le tournage d’ « Astérix et Obélix contre César » et lui fait jouer un petit rôle dans « Un pont entre deux rives » face à Carole Bouquet et Charles Berling. Ce seront ensuite « Embrassez qui vous voudrez » de Michel Blanc, puis le téléfilm « Jean Moulin, une affaire française » réalisé par Pierre Aknine.

 

Mais c’est dans « Le concert » de Radu Mihaileanu  qu’elle est vraiment consacrée en tant qu’actrice dans le très beau rôle de la violoniste qu’elle tient avec infiniment de sensibilité. En 2010 commence sa carrière de chanteuse et en 2011 elle est nommée maîtresse de cérémonie au Festival de Cannes. La même année sort son premier long métrage comme réalisatrice « Les adoptés » -  voir ma critique en cliquant  ICI ) où elle fait déjà preuve d’une étonnante maturité. Ses engagements pour l’écologie vont suivre et elle ne tarde pas à rejoindre la campagne Fish Fight contre les rejets de poissons en mer. En 2013, elle s’éloigne des grandes productions cinématographiques pour le cinéma d’auteur où vont ses préférences et réalise son second long métrage « Respire » - ( lire mon article en cliquent  LA ) où sa maîtrise s’affirme avec brio autant comme scénariste que comme directrice d’acteurs. En 2015, elle est à l’affiche de « By the sea », écrit et réalisé par Angelina Joly et d’ « Eternité » de Tran Anh Hung où elle donne la réplique à Bérénice Béjo et Audrey Tautou. Enfin, toujours la même année, elle participe avec Cyril Dion au documentaire qui dépassera le million d’entrées en France : « Demain » et sera primé au Festival de Cannes comme meilleur documentaire. Ce film se compose de cinq volets thématiques et propose des solutions concrètes aux innombrables problèmes que nous rencontrons sur le plan social et environnemental, avec des exemples positifs dans dix pays qui tentent de trouver  des solutions appropriées. Un film qui confirme ses engagements face aux difficultés récurrentes de notre temps. En 2018, elle nous séduit en femme lucide et volontaire, qui lui correspond bien, face à Jean Dujardin  dans "Le retour du héros" où sa photogénie fait toujours merveille. La même année, elle apparaît dans "Mia et le lion blanc" de Gilles de Maistre et en 2020 réalise son sixième long métrage, son second en langue anglaise, "The Nightingale", adaptation du roman éponyme de Kristin Hannah. Mélanie Laurent poursuit ainsi une carrière  où alternent création et interprétation.

 

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Mélanie Laurent, une vie devant et derrière la caméra
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6 juin 2016 1 06 /06 /juin /2016 09:35
Retour chez ma mère d'Eric Lavaine

A 40 ans, Stéphanie, divorcée, au chômage, est contrainte de retourner vivre chez sa mère. Elle est accueillie les bras ouverts : à elle les joies de l’appartement surchauffé, de Francis Cabrel en boucle, des parties de scrabble endiablées et des précieux conseils maternels sur la façon de se tenir à table et de mener sa vie… Chacune va devoir faire preuve, vis-à-vis de l’autre, d’une infinie patience, car mère et fille ont goûté depuis longtemps à leur indépendance et cette cohabitation va mettre les nerfs de chacune à rude épreuve.  Et lorsque le reste de la fratrie débarque pour un dîner, règlements de compte et secrets de famille vont se déchaîner de la façon la plus jubilatoire. Mais il est des explosions salutaires. Bienvenue dans un univers à haut risque : la famille !

 

Le titre, à lui seul, résume l’histoire : Stéphanie (Alexandra Lamy), architecte, a fait couler son entreprise en vendant ses services à un client véreux  présenté par une amie sans scrupule. Séparée de l’homme qui lui a donné un fils, étranglée financièrement, en froid avec son frère et sa sœur, la jeune femme n’a d’autre choix que de retourner vivre chez  maman, ce qui ne l’emballe qu’à moitié. Sa mère, c’est  Jacqueline (Josiane Balasko), une sympathique sexagénaire qui ne connaît rien aux nouvelles technologies, écoute Francis Cabrel à longueur de journée et joue au scrabble par téléphone avec ses amies. Ce tête-à-tête ne va pas manquer de piquant et susciter des scènes inattendues et très drôles car chacune de ces deux femmes a, des situations qui se présentent, une lecture totalement opposée.

 

Les précédents films d'Eric Lavaine n’avaient pas totalement gagné l’adhésion du public, aussi celui-ci, bien écrit, bien réalisé, est-il une agréable bonne surprise. En effet, cette comédie à quiproquos se situe plutôt sur le registre de la finesse et traite des incompréhensions familiales avec doigté et un savant dosage d’humour et d’émotion, sans trop en faire néanmoins. Et puis les deux actrices sont formidables, très justes dans leur interprétation de mère et de fille. Elles portent le film avec une décontraction et un naturel bluffant. Sans prétendre apporter rien de nouveau au genre, « Retour chez ma mère » est un plaisant divertissement tissé de formules et de situations qui sonnent justes et nous assure une heure trente de scènes de la vie ordinaire dénuées de toute vulgarité. 

 

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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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Texte Libre

Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


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