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19 janvier 2015 1 19 /01 /janvier /2015 11:28
LES SOUVENIRS de JEAN-PAUL ROUVE

 

Le film commence alors que l'on enterre le mari de Madeleine, la grand-mère du jeune Romain (Mathieu Spinosi) et la mère de Michel (Michel Blanc). La famille est en pleine crise générationnelle  : le petit-fils cherche un premier emploi, le fils va vivre la crise de la retraite et la grand-mère Madeleine (Annie Cordy) va devoir affronter la solitude. Un jour, celle-ci fait une chute et ses trois fils jugent plus prudent de la faire entrer dans une maison de retraite, mais cela n'est pas du tout du goût de la vieille dame. Aussi va-t-elle prendre la poudre d'escampette et partir à la recherche de ce qui, désormais, compte le plus pour elle : son passé. Celui de sa petite enfance s'est déroulé à Etretat où, élève à l'école primaire, la guerre l'a obligée à s'engager sur les routes de l'exode avec ses parents. A l'annonce de sa disparition, la famille est aux cent coups et se culpabilise à fond, mais la malicieuse vieille dame a pris soin d'envoyer une carte postale à son petit-fils qui s'empresse de la rejoindre et de partager avec elle les derniers bons moments d'une vie à bout de souffle. Voilà un film qui a le mérite de tabler sur les bons sentiments et les liens familiaux, sur la relation tendre d'un petit-fils et de son aïeule et qui, à défaut d'une vraie profondeur, nous dispense une fraîcheur appréciable. Certes le scénario, inspiré d'un roman de David Foenkinos, est mince, certes les dialogues restent d'une regrettable banalité, mais le ton est juste, le film sait pointer du doigt nos faiblesses, nos égoïsmes, nos maladresses, nos culpabilités et également nos élans et nos repentirs. Michel Blanc domine avec aisance la distribution dans son rôle de retraité morose et atrabilaire qui traverse une crise identitaire et enquiquine son entourage avec ses états d'âme auprès de sa femme, l'exquise Chantal Lauby, et de son fils, le jeune Mathieu Spinosi. Si le jeune acteur ne crève pas l'écran et ne jouit pas d'un charisme d'enfer, il a su trouver la note exacte auprès d'une Annie Cordy en grand-mère fugueuse dont le jeu m'est apparu trop crispé. Nous sommes loin de l'adorable vieille dame de "La tête en friche"  interprétée par l'irrésistible Gisèle Casadesus.

 

En faisant appel à des sentiments qui nous réconcilient avec nous-même et ne cèdent en rien au pathos, le film, malgré ses faiblesse et ses longueurs, nous fait passer un moment agréable et ce n'est déjà pas si mal en un temps où la violence est partout présente.  Aussi saluons avec sympathie ce troisième opus de Jean-Paul Rouve.

 

Pour consulter la liste des articles de la rubrique CINEMA FRANCAIS, cliquer    ICI

 

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LES SOUVENIRS de JEAN-PAUL ROUVE
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13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 09:51
LETTRE D'UNE INCONNUE de MAX OPHULS

 

Un pianiste séduisant et débauché, qui a sacrifié sa carrière à ses conquêtes, reçoit un jour une lettre d’une femme inconnue, Lisa Berndle. Celle-ci lui retrace l’amour qu’elle a éprouvé secrètement pour lui depuis son adolescence. Elle évoque les rares étreintes que ce volage amant a partagées avec elle et dont un enfant est né, un petit garçon mort du typhus au cours d’un voyage. Cette femme belle et délicate  a épousé un diplomate qui lui a offert l’aisance et la sécurité. Mais un soir, au théâtre, elle revoie l’homme qui n’a jamais cessé de la hanter et rompt avec son époux afin d’aller le retrouver. Malheureusement celui-ci ne la reconnait pas et la jeune femme comprend qu’elle a été abusée. Malade et désespérée, elle est recueillie par des religieuses et rédige sur son lit d’hôpital une lettre que les religieuses se feront un devoir d’expédier à son destinataire. Le pianiste comprend alors pourquoi un diplomate viennois l’a provoqué en duel la veille...

 

 

 "Lettre d’une inconnue" inspirée d’une nouvelle de Stefan Zweig marque l’apogée de la carrière américaine de Max Ophuls, avant son retour en France. D’un esthétisme raffiné, le cinéaste impose, dès les premières images, son style et son univers qui imprégneront tout le récit. C’est d’abord un tournage en studio qui reconstitue admirablement un pan de l’atmosphère de la capitale impériale, la Vienne des années 1900, sans que le cinéaste nous laisse dupe sur les artifices de la transposition (la scène du voyage imaginaire au Prater). C’est aussi une œuvre sur le mouvement, celui des véhicules mais aussi des hommes, filmé le plus souvent en de savants travellings chargés de symboliser les déambulations de Lisa dans la ville, en quête de son amant, auxquelles répondent, en écho, les déplacements du concertiste entre Vienne et Milan et ceux du jeune fils qui fera un voyage sans retour ; ces mouvements  traduisant l’instabilité des personnages et la force irréversible du destin. On connait, par ailleurs, le goût de Ophuls pour les films à costumes avec décors raffinés qui,  loin de figer ses œuvres, leur offrent une dimension intemporelle. Les rues embrumées ou enneigées, le caractère nostalgique d'un monde évanoui donnent au récit une tendresse infinie, d'autant plus que la caméra ne cesse de filmer avec grâce une femme délicieuse en proie à un amour impossible.

 

 

L’héroïne de « Lettre d’une inconnue »pourrait être ainsi une jeune femme moderne imprégnée de tragédie antique, assumant sa passion jusqu’à perdre sa respectabilité, bravant les bonnes moeurs (comme Lola Montès) et trouvant dans la mort sa rédemption, à l’instar de Phèdre ou de  Madame de. Joan Fontaine incarne à merveille cette amoureuse frémissante et masochiste, agissant comme une adolescente et sacrifiant sa vie  pour un homme qui ne la reconnait même pas à chacune de leurs retrouvailles : là encore, un parallèle peut s’établir avec ce mélange de futilité et de gravité qui rendent le personnage si émouvant, comme le seront par la suite les héroïnes de "Madame de" et de "Lola Montès". Face à elle, Louis Jourdan, French lover ayant connu une honorable carrière internationale, interprète là son rôle le plus emblématique avec une hauteur détachée. Ophuls, amoureux des auteurs, donne ainsi une dimension nouvelle à un matériau littéraire de première grandeur, comme il le fera en France avec ceux de Arthur Schnitzler (La ronde) et de Guy de Maupassant (Le plaisir). La question n’est pas tant de savoir si Ophuls a été fidèle ou non à Zweig mais de se demander si le passage des mots aux images en a altéré la portée. Ma réponse est non, bien entendu. Au contraire, cette transcription est une pure merveille car traitée dans un style qui correspond absolument à celui de l’écrivain et le magnifie  de façon magistrale et poétique.

 

Pour consulter l'article consacré à Max Ophuls, cliquer sur son titre :

 

MAX OPHULS & LE CINEMA BAROQUE

 

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LETTRE D'UNE INCONNUE de MAX OPHULS
LETTRE D'UNE INCONNUE de MAX OPHULS
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6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 11:04
NATURE de PATRICK MORRIS et NEIL NIGHTINGALE

 

Des entrailles de la terre aux déserts brûlants, des profondeurs de l’océan aux cimes montagneuses que le froid transforme momentanément en un monde de cristal, voilà un documentaire qui nous découvre une nature peuplée de créatures extraordinaires et souvent plus fascinantes que ce que nous supposions connaître. Nouvelle collaboration des studios Evergreen et BBC Earth, après l’incursion ratée dans le monde des dinosaures  (Sur la route des dinosaures, co-réalisée par Neil Nightingale, également copilote de Nature), ce documentaire en 3D nous garantit une heure trente de grand plaisir visuel et nous invite à partager une odyssée attrayante au cœur d’une nature grandiose.

 

 

 

 

Premier film de l’année 2015,  « Nature » est une révélation visuelle qui nous promène à travers les somptueux paysages de l’Afrique, terre qui semble à l’origine du monde par sa faune, sa flore, son immensité, sa diversité et sa magnificence. Les caméras la survolent des sommets du mont Kenya aux chutes Victoria, passant du monde aquatique et de ses profondeurs insondables à celui des insectes comme ce lézard de Namibie qui, pour refroidir ses pattes chauffées par les sables du désert, exécute une danse burlesque fort amusante et inattendue, au monde des grands fauves, des singes et des éléphants, un peuple qui ne cesse de nomadiser en quête des points d’eau. De même que l’on reste confondu par la splendeur des images de laves en fusion, par la danse nuptiale des flamands roses au-dessus des lacs salés de la vallée du Grand Rift, ou encore par les crocodiles, monstres préhistoriques, qui guettent les malheureux gnous venus se désaltérer au bord des étangs, sentinelles terrifiantes qui les engloutiront d’un seul coup de dent. Mais malgré ses qualités dues aux progrès immenses de la technique, « Nature » n’évite pas quelques maladresses pédagogiques, ainsi cette scène d’ouverture où, pour nous assurer de son omniprésence  au cœur même de la vie urbaine, on nous afflige d’une scène d’enfants pataugeant niaisement dans les flaques d’eau d’un jardin public…Scène totalement inutile qui circonscrit d’entrée  ce magnifique documentaire dans le registre des films pour enfants, alors qu’il s’adresse à chacun de nous de 7 à 107 ans et nous propose un spectacle de toute beauté qui ne peut que réveiller en nous des sensations et des émotions assoupies.

 

A voir en famille pour les qualités que je viens d’énumérer et ce retour aux sources bienfaisant.

 

 

Pour consulter la liste des articles de la rubrique CINEMA EUROPEEN, cliquer sur le lien ci-dessous :

 

 

CINEMA EUROPEEN

 

 

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NATURE de PATRICK MORRIS et NEIL NIGHTINGALE
NATURE de PATRICK MORRIS et NEIL NIGHTINGALENATURE de PATRICK MORRIS et NEIL NIGHTINGALE
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30 décembre 2014 2 30 /12 /décembre /2014 10:32
TIMBUKTU d' ABDERRAHMANE SISSAKO

 

Comment est-il possible que le dernier jury du Festival de Cannes ait pu laisser passer ce film sans le couvrir de lauriers à une époque où les grands films se font rares. Et celui-ci en est un à plus d’un titre. D’autant que c’était l’occasion de faire entrer dans la cour des grands un réalisateur africain visiblement inspiré… Timbuktu est en effet un film exceptionnel digne de faire figurer Abderrahmane Sissako dans la longue liste qui réunit les Scorcese, Kusturica, Altman,Coppola, Polanski, Haneke et quelques autres, parmi ceux qui ont marqué à tout jamais le 7e Art de leur style et de leur influence. Timbuktu est un film du genre à vous hanter pendant des jours, à revenir en boucle dans votre esprit. Mille images de cette tragédie, filmée avec une poésie incomparable comme un long poème de larmes et de sang, ne cessent plus d’affluer une fois que nous sommes revenus à nos habituelles occupations d’Occidentaux, encore éloignés, mais pour combien de temps,  du pavillon noir des djihadistes.

 

Résumer Tmbuktu est inutile. Il s’agit de ces milices armées et d’une cruauté redoutable qui patrouillent dans un village malien, kalachnikov dans une main, mégaphone dans l’autre, pour rappeler que tout est interdit aux habitants désormais : jouer au foot, écouter de la musique, chanter, sortir tête et mains nues pour les femmes, pantalon non retroussé pour les hommes s’ils ne veulent pas risquer de perdre la vie. Ce barbichu enturbanné mitraillant sauvagement une touffe d’herbe qui a osé pousser sans autorisation sur une dune de sable montre la psychose dans laquelle ont sombré ces fanatiques… On assiste également au procès expéditif qui condamne à 40 coups de fouet une femme qui partageait la même pièce qu’un homme qui n’était pas son époux, à des tentatives de mariage forcé et à une courte scène de lapidation ; vie infligée par des barbares à un peuple aux mille couleurs qui tente vainement, et avec bravoure, de tenir tête à leurs bourreaux, venus de partout et de nulle part.

 

La beauté sublime des images, la poésie qui baigne de nombreuses scènes, la lumière extraordinaire, blonde et dorée saisie par la caméra de Sofian El Fani, la sobriété des dialogues toujours justes, l’expressionnisme des comédiens dont les visages sont plus éloquents que les mots, le lyrisme de la mise en scène, la musique envoûtante, rien n’a été oublié de l’art cinématographique quand il est porté à ce degré et qu’il nous bouleverse. Voilà une forme de résistance qui touche au cœur et à l’esprit : celle de l’art quand il se met au service d’une tragédie humaine.
 

Heureusement les Césars sont venus compenser le manque de discernement des jurés de Cannes, en attribuant 7 Césars à ce film magnifique dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur scénario, de la meilleure bande sonore, de la meilleure photo et du meilleur son. Bravo à ces jurés qui ont réparé ainsi un coupable aveuglement.

 

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CINEMA EUROPEEN & MEDITERRANEEN

 

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TIMBUKTU d' ABDERRAHMANE SISSAKO
TIMBUKTU d' ABDERRAHMANE SISSAKO
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14 décembre 2014 7 14 /12 /décembre /2014 10:53
RESPIRE de MELANIE LAURENT

 

Avec ce second opus, dont le titre est malheureusement peu attrayant, Mélanie Laurent, déjà remarquée lors de sa première expérience de mise en scène avec «Les adoptés» où elle révélait un sens aigu du récit et une sensibilité audiovisuelle évidente, passe à la vitesse supérieure et nous assure, malgré son jeune âge, qu’elle sait parfaitement maîtriser un sujet difficile qui pouvait très vite sombrer dans les débordements mélodramatiques, ce qui n’est certes pas le cas ici. Son professionnalisme s’affirme avec éclat tout au long de l’histoire de deux adolescentes aux prises avec des disfonctionnements familiaux graves et un mal de vivre et de s’assurer dans une société en pleine mutation. Charlie (Joséphine Japy) et Sarah (Lou de Laäge) vont être attirées l’une vers l’autre, sans doute parce qu’elles sont à l’opposé l’une de l’autre comme les deux faces d’une jeunesse complexe et agitée. Charlie est une taiseuse au beau visage de madone, rendue quelque peu autiste par un père flambeur et irresponsable et une  mère (Isabelle Carré)  infantile malgré sa trentaine. Charlie se sent donc investie d’une sorte de gravité évanescente face à ce couple qui ne cesse de se déchirer et de se quitter.

 

Sarah est son contraire, plutôt mégalomane, une fille sensuelle et culottée qui se plaît à travestir la réalité et à provoquer pour mieux dissimuler une mère alcoolique et quasi folle, se complaisant dans  une existence de funambule qui joue à chaque seconde son va-tout. Entre elles deux va naître une amitié tendre, non sans ambiguïté à un âge où la part qui revient à l’amitié et l’autre à l’amour n'est pas totalement clarifiée. Mais l’incompréhension s’installe bientôt, faute d’altruisme, d’écoute, de générosité affective. Les adolescentes sont encore sous le règne tout puissant de l’égo où chacune prend davantage qu’elle ne donne, tout en croyant donner. C’est ce don refusé qui les conduira au drame, elles qui traînent déjà deux fractures douloureuses : parentale et sociétale.

 

Bien écrit, bien conduit et surtout magnifiquement interprété par deux comédiennes remarquables, l’opus se tend au fur et à mesure comme un arc, ne nous laissant nullement distraire jusqu’à son implacable conclusion. Ici et là, on relève bien quelques faiblesses, le recours trop systématique à la cigarette qui ne peut manquer d'exaspérer les associations anti-tabagisme car on se croirait revenu, dans ce nuage de fumée, aux films des années 60, des dialogues souvent trop bavards et sans grande saveur mais, en contrepartie, de beaux moments de contemplation face à un coucher de soleil, à un visage qui se clôt, à un nuage qui s’attarde, à une mer soudainement immobile. Un film qui laisse son empreinte parce qu’il affirme la difficulté d’être, d’aimer, de s’accorder avec soi-même, qu’il dit encore et encore combien malaisée est l’adolescence, douloureuses les amitiés trahies, et étouffante la solitude intérieure.

 

Pour consulter la liste des articles de la rubrique CINEMA FRANCAIS, cliquer sur le lien ci-dessous :

 

CINEMA FRANCAIS

 

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RESPIRE de MELANIE LAURENT
RESPIRE de MELANIE LAURENT
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6 décembre 2014 6 06 /12 /décembre /2014 09:56
THE TREE OF LIFE de TERRENCE MALICK

 

Cette œuvre de Malick de par son ambition à revisiter le monde et le mystère de la création n’est pas sans rappeler une expérience assez proche, celle de Stanley Kubrick et de son film « 2001 - L’odyssée de l’espace ».  Rétif à l’usage des mots, peu enclin aux explicitations philosophiques, bien qu’il ait été professeur dans cette discipline, Terrence Malick aime traiter de l’universel à travers l’expérience de quelques personnages. Ici le réalisateur de « La ligne rouge » relate le deuil difficile d’une famille qui perd l’un de ses fils. Mais, quelques minutes après l’annonce de la mort du jeune homme, le réalisateur ose le retour en arrière ultime, un flashback qui n’éclaire pas seulement la vie de la victime, mais, au-delà, remonte jusqu’à la création de l’univers et de l'apparition de la vie sur la terre. Des atomes aux dinosaures, il n’y a qu’un pas que la caméra de Malick n’hésite pas à franchir. Certains considéreront   que l'audace est présomptueuse et insuffisamment convaincante ; personnellement j’en trouve l’approche intéressante, de l’ordre de l’expérience totale et à haut risque, à l’instar du chef d’oeuvre de Kubrick. Audace payante, selon moi, qui place cette œuvre parmi les grands films et, ce,  malgré ses innombrables défauts.

 

Ne s’agit-il pas d’une réflexion sur la difficulté d’exister dans un monde où il suffit souvent de paraître, de l’effort qu’implique celui de trouver sa place dans un univers démesuré où aucune victoire n’est gratuite, une place minuscule dans le cosmos, ce que la femme est mieux préparée à accepter que l’homme, entravé par son orgueil viril. Servi par des images fascinantes de beauté et parfois d’une grâce étonnante, le film vaut également pour son casting irréprochable assuré par des acteurs tenus à jouer à contre-emploi, ce qu’ils font avec un indéniable talent. Une mention spéciale pour Jessica Chastain, émouvante dans son rôle de mère parfaite auprès de ses trois fils. Il est vrai que ce film n’échappe pas à des longueurs et à  une insistance esthétique parfois pesante, mais on pardonne à un cinéaste qui allie la fougue créatrice à une vision très personnelle et inspirée de ses sujets et les exprime en une suite d’images d’une réelle  beauté.

 

Pour consulter la liste des crtiques de la rubrique CINEMA AMERICAIN, cliquer sur le lien ci-dessous :

 

CINEMA AMERICAIN & CANADIEN

 

Et pour consulter celui consacré au cinéaste, cliquer sur le titre suivant :

 

TERRENCE MALICK, POETE PANTHEISTE DU 7e ART

 

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THE TREE OF LIFE de TERRENCE MALICK
THE TREE OF LIFE de TERRENCE MALICK
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4 décembre 2014 4 04 /12 /décembre /2014 12:32
L'HOMME DU PEUPLE d'ANDRZEJ WAJDA

 

Avec « L’homme du peuple » qui nous conte l’extraordinaire parcours du fondateur de Solidarnosc, Lech Walesa, Andrzej Wajda  conclut  une œuvre en grande partie vouée à l’histoire de la Pologne. Figure incontournable du XXe siècle, Walesa a déjà été présent à deux reprises dans la filmographie du cinéaste polonais. Tout d’abord dans « L’homme de marbre»  (1976), premier volet de cette trilogie consacrée par Wajda à la résistance de la classe ouvrière polonaise contre le communisme imposé par l’URSS, suivi en 1981 par « L’homme de fer », récit des grèves qui donnèrent naissance à Solidarnosc, syndicat indépendant du bloc communiste et principal artisan de sa chute. Walesa y apparaît à travers les documents de l’époque où il harangue les ouvriers, négocie avec les dirigeants et signe les accords de Gdansk. Trilogie qui s’achève aujourd’hui par « L’homme du peuple », où Wajda, âgé de 88 ans et hanté par la question de la mémoire collective, se livre à une réflexion inquiète et passionnée sur l’âme de son pays et son existence toujours menacée par les vicissitudes de l’histoire.

 

 

Convaincu que ce sont les hommes et non les masses qui en écrivent les pages essentielles, Wajda s’emploie à le démontrer. D’abord, parce que s’attachant aux pas de Walesa depuis le début des années 70, il souligne bien l’enchaînement des événements qui ont conduit le petit ouvrier électricien à prendre la tête de la résistance, David devant un Goliath apparemment invincible. Walesa est décrit comme un visionnaire, comprenant avec une intuition infaillible jusqu’où il peut aller trop loin dans son bras de fer héroïque avec le régime et comment un homme très ordinaire, comme lui, est poussé par la situation dramatique de son pays à devenir un héros.

 

 

Le Walesa incarné par l’acteur Robert Wieckiewicz est quelqu’un d’autoritaire, d’arrogant et de narcissique (mais l’authentique est en plein accord avec ce double et ne nie rien), déchiré entre sa famille nombreuse et la gravité de ses engagements, ce qui l’oblige à se montrer parfois cassant et cruel envers sa femme. C’est elle qui ira chercher son prix Nobel de la paix à Stockholm en 1983. Le film s’emploie à détailler comment il est possible à un homme déterminé de changer le monde, ce, au cours d’une lutte de longue durée à laquelle Lech Walesa a donné une ampleur inattendue et concluante mais qui fut préparée, durant deux décennies, par une succession d’hommes intrépides. D’autre part, l’opus ne cache pas le rôle déterminant du pape Jean-Paul II et du catholicisme, en reconstituant cette scène surréaliste où, pour protéger le chantier naval de l’irruption des forces de l’Ordre, Lech Walesa ne trouve rien de mieux que d’y organiser une vaste messe en plein air, réduisant à l’impuissance la police politique confrontée à des milliers d’hommes à genoux. Une scène magnifique, lourde de symbole et d’émotion et un personnage inspiré qui a rendu cette histoire possible. Ainsi sont-ce ces moments uniques de l’histoire de la Pologne que le réalisateur a souhaité graver dans le marbre.

 

Pour consulter la liste des articles de la rubrique CINEMA EUROPEEN, cliquer sur le lien ci-dessous :

 

 

CINEMA EUROPEEN & MEDITERRANEEN

 

 

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L'HOMME DU PEUPLE d'ANDRZEJ WAJDAL'HOMME DU PEUPLE d'ANDRZEJ WAJDA
L'HOMME DU PEUPLE d'ANDRZEJ WAJDA
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30 novembre 2014 7 30 /11 /novembre /2014 23:42
LISTE DES ARTICLES - REALISATEURS du 7e ART

 

 

 

 

GERARD OURY, LE MAGICIEN DU RIRE

 

RENE CLAIR OU RIGUEUR ET NOSTALGIE DU 7e ART

 

ALAIN CORNEAU

 

JERRY LEWIS, LE DERNIER CLOWN

 

ANDRZEJ WAJDA

 

ETTORE SCOLA OU LA NOSTALGIE DE L'HISTOIRE

 

MARCEL CARNE OU LE REALISME POETIQUE

 

VINCENTE MINNELLI, LE FLAMBOYANT

 

JAMES CAMERON OU LE CINEMA AUTREMENT

 

PIER PAOLO PASOLINI OU UN CINEMA METAPHORIQUE

 

KIYOSHI KUROSAWA OU UN CINEMA DE LA DETRESSE 

 

Jean Renoir - portrait 

 

KENJI MIZOGUCHI OU LA FINALITE INEXORABLE DE L'ART 

 

BILLY WILDER, LE FAUX CYNIQUE 

 

COCTEAU ET LE CINEMA 

 

STEPHEN FREARS OU LA DIVERSITE DES GENRES 
 

 

ALAIN RESNAIS OU UN CINEMA DE LA MEMOIRE 

 

STEVEN SPIELBERG OU LA LEGENDE EN MARCHE 

 

JEAN-PIERRE MELVILLE OU L'OEUVRE AU NOIR   

 

MICHAEL HANEKE   

 

ROMAN POLANSKI OU UN CINEMA MARQUE PAR L'HOLOCAUSTE 

 

NANNI MORETTI OU UN CINEMA GENERATIONNEL 

  

THEO ANGELOPOULOS OU L'ODYSSEE DU QUOTIDIEN   

 

HOWARD HAWKS, L'HOMME PRESSE 

 

LOUIS MALLE ou UN CINEMA BUISSONNIER 
 


ABBAS KIAROSTAMI OU LE LABYRINTHE des SOURCES 

 

FRANCIS FORD COPPOLA - PORTRAIT           

 

MARTIN SCORSESE - PORTRAIT   

 

LUIS BUNUEL OU LE DETACHEMENT VOLONTAIRE    

 

ALAIN CAVALIER, LE CAVALIER SEUL DU 7e ART

 

TERRENCE MALICK, POETE PANTHEISTE DU 7e ART      

 

ORSON WELLES OU LA DEMESURE   

 

SERGIO LEONE OU LE CINEMA COMME OPERA BAROQUE 

 

MARIO MONICELLI OU LE CINEMA DE L'ANTI HEROS 

 

JAMES IVORY OU GRANDEUR ET DECADENCE DES CIVILISATIONS 

 

WOODY ALLEN OU UN GENIE TOUCHE-A-TOUT       


NIKITA MIKHALKOV OU LE PASSE REANIME 

 

JANE CAMPION , UN CINEMA AU FEMININ          

 

CLAUDE CHABROL OU UNE PEINTURE AU VITRIOL DE NOTRE SOCIETE 

 

ZHANG YIMOU - PORTRAIT           

 

AKIRA KUROSAWA OU UN ART PICTURAL EXTREME 

 

JACQUES PERRIN OU UN PARCOURS D'EXCELLENCE 

 

STANLEY KUBRICK OU LE REGARD CAMERA 
        


CHARLIE CHAPLIN OU LE VAGABOND DE GENIE

 

DAVID LEAN,L'IMAGIER PRESTIGIEUX         

 

JEAN-LUC GODARD OU UN CINEMA IMPERTINENT 

 

PEDRO ALMODOVAR OU UN CINEMA ANTICONFORMISTE 


MICHELANGELO ANTONIONI OU UN CINEMA SUR L'INCOMMUNICABILITE 

 

LUCHINO VISCONTI OU LA TRAVERSEE DU MIROIR 

 

LEE CHANG-DONG, L'AUTEUR PHARE DU CINEMA COREEN

 

CLAUDE SAUTET OU LES CHOSES DE LA VIE                

 

INGMAR BERGMAN OU UN CINEMA METAPHYSIQUE 

 

ERIC ROHMER OU UN CINEMA DE LA PAROLE        

 

FRITZ LANG, UN CINEMA DU DESENCHANTEMENT    

 

JACQUES DEMY, L'ENCHANTEUR

 

FRANCOIS TRUFFAUT OU LE CINEMA AU COEUR               

 

DAVID LYNCH          DINO RISI        

 

SYDNEY POLLACK          

 

CLINT EASTWOOD - PORTRAIT 

 

FEDERICO FELLINI       

 

JACQUES TATI OU LE BURLESQUE REVISITE 

 

ANDRE CAYATTE,UN CINEMA PLAIDOYER       

 

JEAN-PAUL LE CHANOIS ET LE REALISME SOCIAL 

 

JACQUES BECKER, UN CINEMA DU DESTIN          

 

ROBERT BRESSON OU UN CINEMA DE LA PERSONNE      

 

MAX OPHULS ET LE CINEMA BAROQUE 

 

CLAUDE AUTANT-LARA, UN CINEASTE DERANGEANT       

 

CHRISTIAN-JACQUE, UNE FILMOGRAPHIE ECLECTIQUE

 

JEAN DELANNOY ET LE CINEMA LITTERAIRE          

 
HENRI-GEORGES CLOUZOT ET LE SUSPENSE DIABOLIQUE

 

RENE CLEMENT ET LE CINEMA D'APRES-GUERRE 

 

ALFRED HITCHCOCK - UNE FILMOGRAPHIE DE L'ANXIETE 

 
 

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19 novembre 2014 3 19 /11 /novembre /2014 10:26
A CAPPELLA de LEE SUJIN

 

Le réalisateur sud-coréen Lee Su-Jin nous propose avec  "A Cappella " un teaser dramatique primé d’ores et déjà, et à plusieurs reprises, au Festival du Film International de Rotterdam, à ceux de Marrakech et de Deauville. Cet opus raconte l’histoire de Han Gong-ju, interprétée par Chun Woo-hee, qui est envoyée dans un autre établissement alors qu’une enquête a lieu dans sa ville d’origine. Han Gong-ju pourra-t-elle surmonter son passé douloureux et obsédant ? En effet, la jeune adolescente, délaissée par ses parents, a été victime d’un viol collectif de la part de jeunes gens de son lycée et a dû quitter celui-ci pour un autre, alors que sa compagne, enceinte à la suite de ce viol, vient de se suicider. L’un de ses professeurs l’accompagne et la confie à sa mère qui, après l’avoir froidement accueillie, finit par s’attacher à elle. La jeune fille est d’autant plus discrète dans son comportement que l’enquête au sujet du viol n’est pas terminée et que son innocence n’est pas encore prouvée, car les agresseurs assurent qu'elle était consentante. La jeune fille ne fait pas moins son possible pour tenter de se réinsérer dans la vie et mener une existence normale auprès de ses nouvelles compagnes, dont l’une s’intéresse plus particulièrement à elle et l’encourage, ayant remarqué ses dons pour le chant, à venir les rejoindre dans leur chorale a cappella. Mais le passé est trop obsédant et l'adolescente ne trouve de vraie détente qu’à la piscine où elle s’entraine à faire des longueurs, persuadée que si elle est capable de nager bien et longtemps, elle s’en sortira et pourra réenvisager sa vie normalement, car qui sait nager peut survivre.

 

Voilà un scénario qui ne manque pas de qualité et offre, malgré un contexte dramatique, une issue positive, un désir, ô combien louable pour une jeune fille blessée, de surmonter son épreuve et de se reconstruire mais, malheureusement, il manque de rigueur dans son narratif et oscille sans cesse entre passé et présent de façon brouillonne, ce qui prive le récit de cohésion. Dommage, car l’interprétation est bonne, la jeune Chun Woo-hee endosse ce rôle avec une gravité convaincante, n’en fait ni trop, ni pas assez, nous touche par sa retenue et sa pudeur et les scènes les plus pénibles sont filmées sans mélo excessif. Toutefois, il manque quelque chose à ce film : une vision peut-être plus intériorisée du cheminement psychologique de la victime. On reste en lisière, sans jamais aller au-delà de façon formelle, si bien que l’émotion ne survient pas autant que nécessaire alors que le sujet est une intéressante réflexion sur des pratiques de plus en plus courantes en Corée comme ailleurs. Il aurait fallu peu de chose pour que tout bascule mais, voilà, la caméra n’est pas suffisamment introspective pour nous bouleverser véritablement, on ne fait que constater que le mal-être de la jeunesse coréenne est très proche de celui de la jeunesse occidentale. Amer constat. Avec ce premier long métrage, Lee Sujin nous prouve néanmoins ses qualités de mise en scène, sa direction d’acteurs qui est remarquable et sans faille, son courage à s’attaquer à un sujet sensible et difficile avec une incontestable maîtrise de l’image et surtout de nous montrer sans concession les terribles ravages qu’une agression telle que celle-ci peut causer chez un être sans défense. Reste l’admirable courage de la victime qui entend se relever de cette indignité et faire face à nouveau  à l’avenir.

 

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17 novembre 2014 1 17 /11 /novembre /2014 09:38
MELANCHOLIA de LARS von TRIER

 

Justine vit l'un des plus beaux moments de sa vie. Tout a été fait pour que son mariage soit une réussite : le cadre tout d'abord, une immense demeure entourée d'un parc que des illuminations viendront embellir, les invités ensuite, la famille et les amis du couple. La fête bat son plein. Pourtant, la nuit venue, Justine se sent lentement envahie par des doutes sans fondement, un vague à l'âme, une mélancolie étrange. Parallèlement, avec son télescope, un enfant découvre un corps céleste inconnu dans l'espace. Une planète massive, dont la route pourrait croiser celle de la Terre. Au fur et à mesure que la planète s'approche, le moral de Justine se dégrade. Sa soeur, au tempérament apparemment opposé, essaie de la raisonner. Trier n’a cessé de bousculer un cinéma qu’il a toujours jugé en perpétuel danger d’assoupissement. En témoigne la grande diversité formelle de ses opus dont on doute parfois qu’ils soient l’œuvre d’un même auteur. C’est que chacun est un nouveau défi aussi bien technique qu’esthétique et narratif. Lars von Trier va toujours au bout de ses audaces, tant il se plaît à la subversion, se moquant bien de ce que penseront les spectateurs. Son souci est de secouer le conformisme quel qu’il soit et de faire grincer quelques dents. Si bien que son extrémisme peut jouer sur l’humour et le second degré en décrivant une décomposition à la fois physique et morale  (The element of crime) ou mimer une enquête sur l’hypnose (Epidemic). De même "Breaking the Waves", film caractérisé par son lyrisme, illustre cette esthétique de l’expérience-limite avec une héroïne qui se donne aux hommes pour contenter un mari devenu impotent. Ce refus de l’illusion peut être provisoire mais donne lieu à des contes cruels comme "Dogville et Manderlay" et à une recherche permanente vite taxée d’antihumaniste qui finit par établir un rapport nouveau entre le spectateur et l’écran.

 

Avec "Melancholia", l’une de ses œuvres les plus abouties, nous sommes en butte à la « bile noire », soit à la dépression, au spleen, selon l’origine étymologique des Grecs anciens, allégorie d’une fin annoncée et d’une persistance irrationnelle qui met brusquement à nu les cœurs et les esprits. Un narratif lent, soutenu par la musique de Wagner et des images d’un parfait esthétisme, une interprétation qui joue une fine partition sur les contraires, la rose et pulpeuse Justine (Kirsten Dunst) qui méprise le bonheur et l’a à tout jamais chassé de son existence, sentant venir l’inéluctable, et Claire (Gainsbourg), sa sœur, sèche et pâle, qui voudrait tellement s’installer à tout jamais dans un bonheur factice et cédera à la terreur lorsque la réalité se chargera de briser ses espérances. Cet opus est une remise en question du monde, de sa finalité et des hypocrisies de la société. En effet, "Melancholia" propulse une lumière particulière sur la dérision qu’inspire un monde en train de se défaire, tout en l’enrichissant d’une poésie indéniable, proche du romantisme allemand ou d’un Gérard de Nerval.

 

Dans la première partie, sobrement intitulée « Justine », nous assistons à un mariage qui est la plus implacable manifestation des fissures profondes qui affectent la société et une famille en pleine déroute affective et morale, victime de ses propres aveuglements et de sa malveillance. Tous les codes semblent voler en éclats devant une jeune mariée qui a depuis longtemps remisé l’optimisme et la joie de vivre dans les coulisses de l’histoire. Ainsi sommes-nous en présence d’une femme belle comme le jour, dans la fraîcheur de sa robe d’épousée, mais dont le cœur et l’esprit sont déjà absorbés par la mélancolie la plus noire et le désespoir le plus profond, car ce monde, pense-t-elle, ce monde, le seul habité de l’univers, est mauvais et doit disparaître. Le film est en quelque sorte une mise au tombeau wagnérienne. Seules, dans les lointains du ciel, subsistent quelques étoiles, symboles de la magie de l’imagination. Le neveu de Justine, fils de sa sœur Claire, âgé d’une dizaine d’années, partage avec sa tante le pouvoir de transgresser le monde  par l’imaginaire et construira avec elle la tente magique où ils se réfugieront pour guetter cette fin du monde. La seconde partie, intitulée tout aussi sobrement « Claire » n’est qu’une suite de catastrophes et de fuites dans le décor somptueux d’un château baroque et d’un parc ouvert sur l’océan, qui incite à l’évasion, pire à la déroute. On regrette un peu que le narratif ne soit pas plus tendu, plus explicite mais, il est vrai, que le réalisateur se plaît à laisser un peu de champ libre à ses spectateurs et qu’il sollicite leur participation tout en leur proposant plusieurs schèmes, plusieurs pistes. Quant à la fin, elle est déjà dans le commencement, fête illusoire, artifices vains, conditionnés par le système social. Avant que n’entre dans la danse de la mort, celle des astres qui se profilent et menacent un monde déclinant et épuisé, jouant avec les lueurs saturniennes, les éclairages fantasmagoriques et les visages en proie à la suffocante réalité d’une nuit définitive.

 

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  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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