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8 décembre 2015 2 08 /12 /décembre /2015 09:18
Le pont des espions de Steven Spielberg

 

En 1957, la CIA arrête sur le territoire américain un espion soviétique qui se fait appeler Rudolf Abel et se nomme en réalité William Fisher. Il a transmis, grâce à son réseau d’agents, les secrets de la bombe atomique à l’URSS, il est donc promis à la chaise électrique. Comme les Américains tiennent à faire les choses dans les règles – la campagne internationale en faveur des Rosenberg, finalement exécutés en 1953, a laissé des traces - ils offrent à leur prisonnier un avocat d’office, James Donovan, plutôt spécialisé dans les assurances. Intelligent et malin, ce dernier sait qu’il va se mettre à dos l’Amérique bien  pensante qui n’accepte pas qu’on défende un espion communiste. Mais Donovan a aussi une haute idée de son métier d’avocat et ira  jusqu’à la Cour suprême pour sauver son client. Cet homme est un visionnaire. Il a anticipé l’épisode haut en couleur qui se déroulera quelques années plus tard. Quand l’avion U-2 du pilote Francis Gary Powers, qui photographiait l’URSS du haut du ciel, est abattu en 1960, le gouvernement américain est bien content de pouvoir échanger son pilote avec l’espion qui n’a pas été exécuté grâce à la formidable anticipation de James Donovan (1916-1970). L’échange aura lieu sur le pont de Glinicke, entre Berlin et Postdam, surnommé le pont des espions.

 

 

Eclairée de quelques traits d’humour, l’histoire est inspirée de faits réels et se déroule  à une époque où les Etats-Unis tenaient à afficher, à la face du monde, et contrairement à leurs rivaux soviétiques, qu’ils étaient un Etat de droit. Ce qui n’était pas prévu, c’est que l’avocat James Donovan allait tenir son rôle si magistralement qu’il parviendra à éviter à son encombrant client la chaise électrique, ce, à la grande fureur de l’opinion américaine qui le lui fera savoir par un attentat  à son domicile en présence de sa femme et de ses enfants. Son opiniâtreté et sa compétence le désigneront néanmoins à négocier, peu de temps après, l’échange de l’espion russe contre le pilote américain de l’avion espion U-2 abattu au-dessus de l’Union soviétique et retenu dans les geôles  sordides de l’URSS. Une fois encore, Donovan ne fera rien comme les autorités américaines l’envisageaient puisque, à rebours de leurs instructions, il informera ses interlocuteurs russes et est-allemands que l’échange ne pourra se dérouler que s’il inclut, en plus du pilote de chasse, un étudiant américain arrêté à Berlin-Est au moment où il tentait de franchir le fameux mur dont la construction venait à peine de se terminer.

 

 

Cette histoire captivante, qui voit un homme seul, étranger à ce monde de l’espionnage, manœuvrer avec une telle maestria et un esprit visionnaire pour sauver la force du droit, l’honneur de son pays et également la solidarité inconditionnelle entre compatriotes, méritait que le célèbre metteur en scène nous la conte avec cette rigueur, cette limpidité, ce sens  du rythme et de l’alternance et une reconstitution de l’esprit et de l’ambiance de l’époque absolument remarquables. Par ailleurs, Spielberg a su s’entourer de scénaristes de talent, les frères Cohen et Matt Charman qui nous ont concocté un scénario et des dialogues d’une qualité irréprochable. Avec eux, c’est l’attention portée aux personnes et un humour discrètement sarcastique qu’ils privilégient. S’ajoutent  l’interprétation de Mark Rylance dans le rôle de Rudolf Abel, peintre à ses heures et d’une parfaite rigueur professionnelle, espion couleur passe muraille à l’apparente banalité contredite par un humour désabusé et une intelligence supérieure, et celle, tout aussi sobre et convaincante de Tom Hanks dans celui de James Donovan, homme debout, si seul dans son combat, mais qui ne restera pas moins fidèle, envers et contre tout, à sa conviction que chaque individu mérite une défense équitable. Servi par de belles images dont certains regretteront l’académisme, mais que j’ai appréciées pour l’atmosphère qu’elles parviennent à créer, ce portrait contrasté de l’Amérique d’alors et des tensions qui régnaient entre les deux blocs m’apparaît comme une grande réussite. 

 

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21 octobre 2015 3 21 /10 /octobre /2015 11:02
Le nouveau stagiaire de Nancy Meyers

Depuis la mort de sa femme, Ben Whittaker se sent seul et la retraite n'a rien arrangé. Afin de donner du piment à sa vie, il décide de postuler à un stage pour un site Internet de mode. Contre toute attente, il est pris. Jules Ostin, la patronne de l'entreprise, est d'abord surprise de sa présence et charge ses confrères de s’occuper de lui car elle estime ne pas savoir gérer les personnes âgées, mais elle s'apercevra bientôt que cette nouvelle et atypique recrue sait se faire apprécier de son équipe. Et pour cause, Ben est un homme chaleureux qui prodigue de judicieux conseils. Jules finira par se prendre d'amitié pour lui et le présentera à sa famille, si bien que le septuagénaire devient une figure quasi paternelle, très vite incontournable...

 

La réalisatrice de "Ce que veulent les femmes" (2000) consacre sa nouvelle comédie à illustrer la collaboration d'une jeune patronne de start-up et d'un retraité de 70 ans, engagé comme stagiaire dans le cadre d'une expérience intergénérationnelle, qui se révélera parfaitement efficace, malgré les handicaps supposés de son âge. Avec habileté et une bonne dose d’optimisme, Nancy Meyers tente d’échapper aux conventions et de donner une tournure joyeuse et positive à une actualité pétrie de bons sentiments. Et si les personnes du troisième âge avaient toujours un rôle à jouer et une expérience à apporter à la société déboussolée qui est la nôtre, engagée dans une constante course contre la montre où toutes les valeurs sécurisantes volent en éclats ? Oui, si la sagesse, le bons sens, la générosité, l’indulgence étaient encore de mise et pouvaient servir de béquille à certains jeunes chefs d’entreprise que leurs emplois du temps surchargés et anxiogènes mènent au désastre ? Car Jules est bien sur la voie de la dépression et de l’épuisement à tenter de mener de front vie privée et vie professionnelle. La réalisatrice a su doser avec finesse les divers éléments qui font qu’une jeune femme pleine de courage et de compétence  peut soudain perdre pied, se laisser gagner par le découragement et voir sombrer en peu de temps ce qu’elle a édifié avec talent et opportunité. Cette comédie plaisante a le mérite de nous immerger dans une atmosphère où le meilleur l’emporte sur le pire et, sans rien  cacher des obstacles inhérents à la situation, de les régler avec une tendresse amusée et bienveillante.  

 

Les acteurs sont pour beaucoup dans le charme de cette comédie légère et bien conduite et en premier lieu Robert de Niro, incroyablement séduisant dans le rôle du septuagénaire qui entend vieillir avec intelligence et altruisme et qui, soudain, se prend d’affection pour cette jeunesse courageuse et un brin déboussolée. Quant à la ravissante Anne Hathaway, elle est délicieuse de naturel et de spontanéité en chef d’entreprise dépassée par les événements et bousculée par sa soudaine notoriété dans le monde des affaires. Monde des affaires qui ne craint pas de broyer les plus performants. Voilà un film excellent pour le moral et si réconfortant que le public de la salle a applaudi, sans doute parce qu’un opus sans violence est suffisamment rare pour qu’on l’apprécie et le savoure. Certains parlent de guimauve, de mièvrerie, de sentimentalisme désuet, pas moi.

 

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18 octobre 2015 7 18 /10 /octobre /2015 10:25
L'homme irrationnel de Woody Allen

Une fois encore, avec son dernier opus, mené au rythme d’un scénario serré, accompagné de dialogues ciselés, Woody Allen fait mouche, malgré les grimaces presque habituelles des critiques cinématographiques qui, depuis quelques décennies, n’en finissent pas de dédaigner le maître d’hier. Oui, une fois encore, l’habile réalisateur séduit. S’ajoute le jeu d’acteurs qui s’investissent pleinement dans leur rôle comme Emma Stone, que j’avais trouvée falote dans «Magic in the moonlight», et qui s’affirme dans «L’homme irrationnel» avec assurance dans son personnage de jeune étudiante subjuguée par son professeur de philosophie, dépressif et alcoolique, qui semble accablé par la stérilité de la pensée spéculative. Cela, jusqu’à ce qu’il surprenne une inconnue en train de se plaindre d’un juge dont l’obstination réduit sa vie à une peau de chagrin et que ce récit le sorte de sa torpeur, au point  que sa raison, en pleine dérive, lui fasse envisager un plan machiavélique propre à rompre le dernier barrage de la lucidité. Persuadé qu’il a trouvé un sens à sa vie, il va accomplir l’irréparable et agir de façon à délivrer une malheureuse victime de son supposé bourreau.

 

Mais peut-on trouver le bonheur dans le crime ? La question avait déjà été posée par Barbey d’Aurevilly et analysée dans le détail par un Dostoïevski ou une Hannah Arendt. Nous savons qu’elle fascine depuis longtemps Woody Allen qui en a fait le thème de plusieurs de ses films dont «Crimes et délits», «Le rêve de Cassandre» et l’admirable «Match Point». Puisque la philosophie semble impuissante à donner sens à sa vie, Abe, non content de séduire sa jeune élève et convaincu de la désespérante impuissance du bien, se laisser aller à la tentation de choisir la voie opposée. Cette dérive est menée avec la maestria habituelle de Allen qui sait jouer des thématiques les plus contradictoires et des subversions les plus cyniques au point de les rendre presqu'acceptables. On s'amuse de le voir jongler avec les registres et les genres, le mal se savourant avec plus de gourmandise que le bien…

 

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16 octobre 2015 5 16 /10 /octobre /2015 10:10
Taxi driver de Martin Scorsese

 

De retour du Vietnam, Travis Bickle (Robert de Niro) est engagé dans une compagnie de taxi new-yorkaise. Mais l’ennui, l’angoisse et la mélancolie gagnent. Ses aventures nocturnes ratées par maladresse et la violence quotidienne dont il est le témoin lui font peu à peu perdre la tête. Sa rencontre avec une jeune prostituée de 14 ans (Jodie Foster) va tout faire basculer. Torturé par une obsession politique et sociale de "propreté", il s’assigne la tâche de redresser une humanité qu’il perçoit décadente et de protéger la jeune femme livrée aux sinistres obsessions de pourvoyeurs obscènes.


« Taxi driver » est d’abord une entrée dans le froid processus de la folie paranoïaque et la lente progression d’un être fruste qui s’enfonce dans les ténèbres. La descente aux enfers de Travis Bickle est proprement saisissante. De Niro est époustouflant dans ce personnage gagné par la détresse et la peur au cœur d'une mythologie urbaine qui le cerne. Malgré un narratif déprimant, l’acteur a le mérite de nous subjuguer dans le rôle de ce justicier de la ville, victime d’une humanité livrée à ses pulsions les plus abjectes.


Le monde criminel, la mafia, la cité représentent l’enfer dans la vision pessimiste de Scorsese. Les êtres sont faits pour se perdre dans des dédales qui ne mènent nulle part et où les voix de la justice sont couvertes par le bruit. Pas une seule image de lumière, de clarté, d’arbre, de fleur, toutes évoquent une nuit sinistre envahie de lueurs artificielles, de flashs rougeoyants et aveuglants qui dissolvent le réel. New-York n’est autre qu’une jungle qui réveille chez Travis les traumatismes de la guerre et les obsessions les plus funestes. Scorsese peint à merveille le glauque de ces nuits subies par cet homme qui se dit poursuivi par la solitude et l'adversité et vit dans une perpétuelle psychose où nul sourire, nulle amabilité ne sont là pour l’éclairer et l’humaniser ; oui, une nuit où les repères éclatent et où les codes se bousculent irrémédiablement. Un film éminemment désespéré sur un monde déshumanisé qui tend tout entier vers la scène finale et la tragédie illustrée par une imagerie lancinante et hallucinatoire. Un film qui n’a pas pris une ride et vous hante longtemps tant il s’inscrit dans une démarche culturelle et historique qui lui confère un sens universel.

 

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Taxi driver de Martin Scorsese
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14 octobre 2015 3 14 /10 /octobre /2015 09:42
"New-York, New-York" de Martin Scorsese"New-York, New-York" de Martin Scorsese

New York, 1945, l'Amérique fête la fin de la guerre. A cette époque-là, Jimmy Doyle, un saxophoniste, fait la connaissance de Francine, une chanteuse. Ils tombent amoureux, non sans que Jimmy ait dû multiplier les tentatives de séduction avec un culot teinté de malice. Bientôt le jeune musicien obtient un job auprès de sa conquête, dans l'orchestre où elle chante, et ils partent en tournée ensemble. Le talent de Jimmy lui vaut une rapide promotion. Bientôt, Jimmy et Francine se marient et ont un enfant. Mais la vie les sépare de plus en plus car leurs ambitions ne sont pas les mêmes. Si Jimmy tient à rester le saxophoniste bohème de ses débuts qui se produit dans des sous-sols de boîtes enfumées avec un orchestre fait de bric et de broc, Francine entame une carrière brillante qui la pousse vers Hollywood et veut élever son fils dans de bonnes conditions, sans être constamment sur les routes. Par ailleurs, c’est un peu l’histoire du film qui se projette sur le tournage. Scorsese s’enlise dans cette grosse production envisagée comme un hommage aux films des années 40 et 50. Une histoire d’amour qui va mal finir. Francine, la chanteuse (Liza Minnelli) et Jimmy, le saxophoniste (Robert De Niro) vont s’aimer, se produire ensemble dans des cabarets, mais peu à peu les divergences artistiques auront raison de leur couple. Dépassement de budget et de planning, décors trop oppressants, psychologie trop douloureuse, Scorsese n’arrivera pas, selon lui, à donner assez d’espace à ses rôles principaux. Et cependant, les scènes intimistes entre les deux protagonistes sont puissantes ! Le mal de vivre est constamment présent entre deux êtres totalement opposés et une rivalité d’artistes qui enflamme les esprits.

 


Comédie musicale ou drame en musique reflétant les angoisses d’un jeune cinéaste souffrant à l’idée d’être adulte et abandonné par l’art et l’amour, » New York, New York » est paradoxalement l’une des plus belles déclarations à la vie, au cinéma et à la musique qui se soit imprimée sur l’écran. Le chant d’amour d’un cinéaste vénérant l’art avec une foi profonde. Et la question posée à la fin du film (lorsque Francine décide de ne pas prendre la porte de sortie pour rejoindre Jimmy) est peut-être celle-ci : un artiste doit-il sacrifier son art aux dépens de l’amour ? La beauté du film et ses clins d’œil amoureux (à Vincente Minnelli, Michael Powell ou Stanley Donen) semblent y répondre par une autre question : servir son art ne serait-ce pas déjà l’amour ? D'autre part, au coeur du chaos psychologique de ses personnages, le cinéaste se plaît à faire progresser un être fruste vers la lumière. Ce sera le cas de Jimmy. Scorsese a toujours été un visionnaire qui s'est appliqué à saisir l'homme de son temps pour l'inscrire dans une perspective culturelle et historique qui lui conférera un sens universel. Dans « New-York, New-York », si peu aimé du réalisateur, les acteurs donnent la pleine mesure de leur talent et acceptent de se rendre parfaitement malléables à l'invention de leur metteur en scène, prêtant à cet opus une émotion incroyable : Robert de Niro est l’acteur exceptionnel qui ne fera que s’affirmer de film en film, d’une conviction et d’une subtilité rares ; Liza Minelli, fille de Judy Garland et de Vincente, prouve que bon sang ne saurait mentir. Un film attachant qui laisse une longue empreinte dans la mémoire. 

 

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3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 10:09
MOGAMBO de JOHN FORD

Victor Marswell capture des animaux africains pour les zoos du monde occidental et dirige des safaris. Arrive une Américaine Eloïse, invitée là par un maharadja, reparti sans plus attendre dans son pays... et avec laquelle Victor prend le temps d'une amourette. Survient un couple d'Anglais dont le mari anthropologue veut aller étudier les gorilles, et dont la femme Linda est assez jolie pour donner à Marswell de bonnes raisons de diriger cette expédition risquée. Entre ces deux femmes et les dangers de l'Afrique, de beaux paysages et les atermoiements du coeur. Tourné après « Le soleil brille pour tout le monde » et, avant, « Ce n’est qu’un au revoir », « Mogambo » (1953) est une nouvelle version de « Red Dust » (1932), un film de Victor Fleming, en moins bien diront certains critiques. « Mogambo » est l’histoire d’un safari en Afrique (Kenya – Ouganda) au cours duquel  se déroule un marivaudage entre le chasseur de gibier, la séductrice et le couple d’Anglais. L’aventurier (Clark Gable) hésite entre la blonde coincée (Grace Kelly) et la brune allumeuse (Ava Gardner), même si, au final, c’est la femme qui choisit. Le film ne manque pas de surprendre par la désinvolture avec laquelle Ford mêle les prises de vues tournées en Afrique et les sentiments de ses protagonistes. Voilà au moins un pied de nez aux conventions hollywoodiennes car rien ne finira comme on pouvait s’y attendre dans la bible illustrée du 7e Art américain, un trio cornélien s’y alloue la part du lion … nous sommes en Afrique. Et, pour une fois, il n’y a pas que les paysages qui nous séduisent et nous subjuguent comme c’était le cas dans «  La Prisonnière du désert »  ou « L’Homme tranquille ». L’Afrique de Mogambo est certes peu inventive et le film souffre de la comparaison avec  « Hatari », le chef-d’œuvre de Howard Hawks, qui bénéficiait d’un réalisme presque documentaire. Ici, John Ford a cédé à quelques artifices.  Nous sommes également très loin des États-Unis et de l’Irlande, des récits sur l’armée ou les communautés de pionniers qui ont toujours passionné Ford.

 

 

Car dans "Mogambo", la priorité revient à l’aventure des sentiments et aux relations humaines assumés par la théâtralité du cinéma fordien. Si les décors laissent souvent à désirer, le physique des actrices est parfaitement mis en valeur dans leurs oppositions, la brune somptueuse et sauvage comme la faune qui l’entoure, la blonde suave et délicate comme une porcelaine égarée dans cette jungle inquiétante. Par la même occasion, le cinéaste analyse le choc des cultures, vu à travers le comportement d’un petit groupe d’Occidentaux déracinés, et filme avec beaucoup d’amour et de sensualité Ava Gardner dans le rôle d’une femme belle et énergique comme il les aimait, bien que le rôle, au départ, n'ait pas été prévu pour elle. La rivalité des deux femmes est l’enjeu de cet opus tourné dans l’atmosphère moite de la forêt tropicale et le triangle amoureux qu’elles forment avec Clark Gable, déjà vieillissant, laisse entrevoir les fêlures de l’une (Eloïse) et le dilemme de l’autre (Linda), partagée entre son désir et les bonnes manières inculpées par son éducation. Pour son interprétation, tout en finesse, Grace Kelly recevra le Golden Globe de la Meilleure actrice dans un second rôle. Par ailleurs, Ford a su créer une ambiance propice à ce jeu subtil sur fond de rythmes tribaux africains, de prises de vue nocturnes dans la savane et de scènes spectaculaires avec les animaux. Il n’oublie pas non plus d’avoir recours à ses motifs visuels de prédilection, soit les cadrages fortuits dans l’embrasure d’une tente ou d’un portail qui saisissent l’intimité de l’une, l’inquiétude de l’autre, clairs-obscurs qui dévoilent ce qui se vit en secret, alors  même que tout veille : les convictions intérieures,  souvent remises en cause, et les réalités extérieures, implacables. Les trois acteurs sont parfaits : Ava Gardner blessée dans sa fierté, Grace Kelly surprise dans sa candeur et Clark Gable toujours flegmatique dans sa mâle virilité.

 

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20 avril 2015 1 20 /04 /avril /2015 09:46
LE PORT DE L'ANGOISSE de HOWARD HAWKS

 En 1942, Harry Morgan, le propriétaire d’un yacht à la Martinique, gagne sa vie en emmenant à la pêche de riches touristes. Gérard, gaulliste convaincu et patron de l’hôtel où il loge, demande à Harry de l’aider à faire entrer clandestinement dans l’île un chef de la Résistance. D’abord réticent, Harry accepte, acculé par le besoin d’argent. Il vient en effet de rencontrer une jeune Américaine, Marie. Ils s’aiment et veulent quitter l’île. Cette histoire, inspirée d’un texte d’Hemingway, est assez mince et le film n’est certes pas l’un des plus réussis de Howard Hawks qui a, à son actif, tant de chefs-d’œuvre, mais le noir et blanc y est sublime, les prises de vue toujours impeccablement cadrées, l’interprétation remarquable et les dialogues vifs et lourds de sous-entendus qu’il suffit de déchiffrer. Et puis il y a Humphrey Bogart et Lauren Bacall lors d’un coup de foudre qui allait faire d’eux l’un des couples mythiques du 7e Art et enflammer le public. Lauren a alors 19 ans ; mannequin elle est totalement inconnue lorsque le metteur en scène la remarque sur une photo de mode, alors que Bogart est déjà une des légendes de Hollywood, presque quinquagénaire et célèbre pour son visage las mais expressif, sa présence, sa cigarette au coin des lèvres et sa façon de se mouvoir qui influencera un acteur français comme Belmondo.

 

 

Tous deux crèvent l’écran et semblent déjà si complices qu’ils donnent au film un charme particulier auquel on ne résiste pas. Et puis il y a l’atmosphère, toujours plongée dans une réalité fictive, une sorte de brume et de mystère qui pèsent sur les lieux et les êtres, un déni permanent d’authenticité que l’on accepte d’autant mieux qu’il participe à la mythologie hollywoodienne. Lauren semble descendue de l’Olympe avec sa coiffure impeccable, ses tailleurs où n’apparaît aucun faux pli même lorsqu’elle est sensée se rendre à l’île du Diable en plein vent et en pleine mer, Bogart semble revenu de toutes les rixes et de tous les barouds, mais qu’importe ! Oui, comment pourrions-nous en vouloir à un cinéma qui a idéalisé ses romances, ses acteurs et nos…attentes ! En ce cas précis, impossible !

 

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Howard Hawks, l'homme pressé

 

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LE PORT DE L'ANGOISSE de HOWARD HAWKS
LE PORT DE L'ANGOISSE de HOWARD HAWKS
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16 février 2015 1 16 /02 /février /2015 11:07
LE PATIENT ANGLAIS de ANTHONY MINGHELLA

1944, en pleine Seconde Guerre Mondiale, un avion vole au-dessus du désert du Sahara, piloté par un homme et transportant une femme morte. Des artilleurs allemands abattent l'avion, qui s'écrase, extrayant de la carlingue le pilote dont le visage et le corps ont été atrocement brûlés. Des bédouins le recueillent, commencent à le soigner, puis le confient aux troupes Alliées en partance pour l'Italie.

 

Octobre 1944, les troupes Alliées se trouvent en Toscane. On progresse vers le Nord en déminant les routes et en recueillant les blessés. L'infirmière canadienne Hana (Juliette Binoche) s'occupe de ces blessés, notamment de l'étrange « homme flambé », déclaré apatride et supposé anglais d'où le titre du film. Hana, épuisée et désespérée par une guerre qui lui a pris « tous ceux qu'elle aime », décide de s'installer seule, avec le Patient anglais, dans un petit monastère toscan. Désormais va débuter un étrange face à face entre le malade et son infirmière où l'un et l'autre vont tenter de soigner leurs blessures respectives. Hana fait alors la lecture du livre que transportait le patient, un livre d'Hérodote. Cet ouvrage contient bien d'autres documents personnels et va être le support de soudaines et nombreuses réminiscences dans l'esprit du blessé. Le film ouvre alors un flash-back sur la vie de cet homme, juste avant le début de la guerre, aux alentours du Caire.

 

"Le patient anglais" est un film flamboyant de Anthony Minghella inspiré du roman de Michael Ondaatje, d’une beauté cinématographique et d’une qualité narrative remarquables avec des séquences entre passé et présent qui s’emboîtent les unes aux autres sans nous faire perdre le fil de cette aventure à double visage. Finalement nous assistons à des vies superposées mais toujours contrariées par le destin et par cette guerre qui rend chaque personnage différent, comme étranger à lui-même, brûlé intérieurement par les feux de la guerre, de l’amour impossible, par le déplacement, en quelque sorte  le dérangement affectif et moral. Tournées dans des paysages le plus souvent dénudés, ceux du désert du nord de l'Afrique ou de l’Italie du sud livrée à la guerre, les scènes sont d’un réalisme poignant et d’un grand romantisme, car rien n’arrive comme pourraient l’espérer les protagonistes. Il y a en permanence une contradiction qui nous fait douter de ce qu’ils sont, quel rôle ils jouent, quelle espérance les guide ou les anime, d’où ils viennent, d’où ils sont. Il semble qu’aucune patrie n’est en mesure de les recevoir, seule Katharine parle de sa maison d’enfance en Angleterre qui ouvrait sur la mer. Mais tout cela est vague, ils semblent tous étrangers dans leur propre vie. Enfin il y a l’histoire d’amour chaotique et tragique qui est celle de cette femme belle et âpre comme le désert et de cet homme Almasy, écrivain et cultivé, qui se cherche à travers elle et que l’amour transforme en torche vive, consumant son cœur et son corps à tout jamais. Ce film, c’est un "Roméo et Juliette" adulte, revisité et immergé dans une époque en pleine ébullition, en plein remise en cause de ses frontières, où l’ami devient l’ennemi involontaire, le déplacé, le soupçonné, l’incompris et où l’amour n’a plus le temps de s’épanouir que dans le désert de son propre coeur.

 

Film magnifique où les lumières, tour à tour, s’intensifient ou décroissent, "Le passant anglais" est un chef-d’œuvre réalisé avec une caméra ultra- sensible, une imagerie grandiose et une interprétation de tout premier ordre. Les acteurs se sont investis dans leurs rôles avec une tension qui ne se dément pas d’un bout à l’autre, donnant à cette histoire une dimension humaine bouleversante. On comprend les raisons qui ont permis à l'opus d’obtenir 9 Oscars dont celui du Meilleur film, de la Meilleure actrice dans un second rôle pour Juliette Binoche, parfaite dans son personnage d’infirmière tendre et effacée qui tente de soigner ses propres blessures en soignant les autres, et aide son malade à s’endormir en paix avec lui-même. Quant à Ralph Fiennes, il est parfait dans celui difficile de cet homme carbonisé, au réel et au figuré, qui ne parvient pas à trouver sa place dans la société et dans le cœur de celle qu’il aime, tandis que Kristin Scott Thomas n’a jamais été plus belle que dans le personnage de Katharine, femme libre et intelligente qui essaie d’assumer ses propres contradictions. Un film à voir et à revoir tant il est une vision troublante de nos propres blessures intérieures.

 

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LE PATIENT ANGLAIS de ANTHONY MINGHELLALE PATIENT ANGLAIS de ANTHONY MINGHELLA
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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 11:39
MATCH POINT de WOODY ALLEN

Jeune professeur de tennis issu d'un milieu modeste, Chris Wilton ( Jonathan Rhys Meyers) se fait embaucher dans un club huppé des beaux quartiers de Londres. Il ne tarde pas à sympathiser avec Tom Hewett (Matthew Goode), un jeune homme de la haute société avec qui il partage sa passion pour l'opéra. Très vite, Chris fréquente régulièrement les Hewett et séduit Chloé (Emily Mortimer), la sœur de Tom. Il fait aussi la connaissance de la ravissante fiancée de Tom, Nola Rice (Scarlett Johansson), une jeune Américaine venue tenter sa chance comme comédienne en Angleterre. Très attiré par elle, Chris cherche aussitôt à la séduire. Dans un moment de faiblesse, Nola lui cède mais elle décide ensuite de repousser ses avances pour préserver sa relation avec Tom, qu'elle souhaite épouser. De son côté, Chris continue de fréquenter Chloé et voit sa situation professionnelle et sociale se métamorphoser grâce au père fortuné de celle-ci. Il l'épouse au bout de quelques mois. Parallèlement, Tom quitte Nola, car il veut se marier avec une femme du même milieu social. Nola décide alors de repartir pour l'Amérique afin de mettre ses idées en ordre, étant donné son échec anglais personnel et professionnel. Mais un jour, lors d'une exposition, Chris Wilton rencontre Nola, revenue en Angleterre tenter sa chance, et reprend sa liaison avec elle. Chris vit désormais en permanence dans le mensonge avec Chloé quand, soudain, Nola tombe enceinte. Chris est alors tiraillé entre son amour pour Chloé et sa passion charnelle pour Nola. Il ne parvient pas à être sincère avec sa femme et à lui avouer qu'il désire la quitter pour sa maîtresse. Des sentiments tumultueux se heurtent dans sa tête et perturbent son équilibre et sa raison.
 

 

Ce film, qui compte parmi les grandes réussites de Woody Allen, allie les contraires et passe sans transition de la comédie au mélodrame, du policier au thriller dans une démonstration parfaitement maîtrisée de la virtuosité propre au cinéaste new-yorkais.  Celui-ci, mieux que quiconque, sait traiter de l’ambiguïté des sentiments et de la morale  sans oublier d’instiller, dans les moments les plus sombres de son opus, au cœur  même des abimes sentimentaux et sexuels de ses personnages, une bonne dose d’humour et d’ironie mordante. Car, quelle est la part qui revient à l’amour et quelle autre à l’arrivisme, quelle part à la sincérité et laquelle à l'ambition ? Nous sommes en pleine confusion des sentiments, dans un match de tous les instants entre les divers protagonistes, mais également à l’intérieur d’eux-mêmes, dans leur âme et conscience ; ainsi  les voit-on  lober, smasher avec une apparente élégance et une fausseté, une tricherie évidente qui jouent avec les nerfs.

 

Comme à son habitude, Woody Allen sait diriger ses acteurs de façon à ce qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes et c’est le cas ici où chacun tient son rôle avec infiniment de nuances et de conviction. Nous  accordons néanmoins une mention spéciale à Jonathan Rhys Meyers dont c’est probablement le plus beau rôle à l'écran et à Scarlett Johansson, que je n’ai jamais trouvé belle mais qui distille la sensualité propre à son personnage avec autant de finesse que de volupté. Un grand moment.

 

 

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6 décembre 2014 6 06 /12 /décembre /2014 09:56
THE TREE OF LIFE de TERRENCE MALICK

 

Cette œuvre de Malick de par son ambition à revisiter le monde et le mystère de la création n’est pas sans rappeler une expérience assez proche, celle de Stanley Kubrick et de son film « 2001 - L’odyssée de l’espace ».  Rétif à l’usage des mots, peu enclin aux explicitations philosophiques, bien qu’il ait été professeur dans cette discipline, Terrence Malick aime traiter de l’universel à travers l’expérience de quelques personnages. Ici le réalisateur de « La ligne rouge » relate le deuil difficile d’une famille qui perd l’un de ses fils. Mais, quelques minutes après l’annonce de la mort du jeune homme, le réalisateur ose le retour en arrière ultime, un flashback qui n’éclaire pas seulement la vie de la victime, mais, au-delà, remonte jusqu’à la création de l’univers et de l'apparition de la vie sur la terre. Des atomes aux dinosaures, il n’y a qu’un pas que la caméra de Malick n’hésite pas à franchir. Certains considéreront   que l'audace est présomptueuse et insuffisamment convaincante ; personnellement j’en trouve l’approche intéressante, de l’ordre de l’expérience totale et à haut risque, à l’instar du chef d’oeuvre de Kubrick. Audace payante, selon moi, qui place cette œuvre parmi les grands films et, ce,  malgré ses innombrables défauts.

 

Ne s’agit-il pas d’une réflexion sur la difficulté d’exister dans un monde où il suffit souvent de paraître, de l’effort qu’implique celui de trouver sa place dans un univers démesuré où aucune victoire n’est gratuite, une place minuscule dans le cosmos, ce que la femme est mieux préparée à accepter que l’homme, entravé par son orgueil viril. Servi par des images fascinantes de beauté et parfois d’une grâce étonnante, le film vaut également pour son casting irréprochable assuré par des acteurs tenus à jouer à contre-emploi, ce qu’ils font avec un indéniable talent. Une mention spéciale pour Jessica Chastain, émouvante dans son rôle de mère parfaite auprès de ses trois fils. Il est vrai que ce film n’échappe pas à des longueurs et à  une insistance esthétique parfois pesante, mais on pardonne à un cinéaste qui allie la fougue créatrice à une vision très personnelle et inspirée de ses sujets et les exprime en une suite d’images d’une réelle  beauté.

 

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CINEMA AMERICAIN & CANADIEN

 

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TERRENCE MALICK, POETE PANTHEISTE DU 7e ART

 

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THE TREE OF LIFE de TERRENCE MALICK
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


Charlie Chaplin

 

"Innover, c'est aller de l'avant sans abandonner le passé."

 

Stanley Kubrick

 

 

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