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4 décembre 2014 4 04 /12 /décembre /2014 12:32
L'HOMME DU PEUPLE d'ANDRZEJ WAJDA

 

Avec « L’homme du peuple » qui nous conte l’extraordinaire parcours du fondateur de Solidarnosc, Lech Walesa, Andrzej Wajda  conclut  une œuvre en grande partie vouée à l’histoire de la Pologne. Figure incontournable du XXe siècle, Walesa a déjà été présent à deux reprises dans la filmographie du cinéaste polonais. Tout d’abord dans « L’homme de marbre»  (1976), premier volet de cette trilogie consacrée par Wajda à la résistance de la classe ouvrière polonaise contre le communisme imposé par l’URSS, suivi en 1981 par « L’homme de fer », récit des grèves qui donnèrent naissance à Solidarnosc, syndicat indépendant du bloc communiste et principal artisan de sa chute. Walesa y apparaît à travers les documents de l’époque où il harangue les ouvriers, négocie avec les dirigeants et signe les accords de Gdansk. Trilogie qui s’achève aujourd’hui par « L’homme du peuple », où Wajda, âgé de 88 ans et hanté par la question de la mémoire collective, se livre à une réflexion inquiète et passionnée sur l’âme de son pays et son existence toujours menacée par les vicissitudes de l’histoire.

 

 

Convaincu que ce sont les hommes et non les masses qui en écrivent les pages essentielles, Wajda s’emploie à le démontrer. D’abord, parce que s’attachant aux pas de Walesa depuis le début des années 70, il souligne bien l’enchaînement des événements qui ont conduit le petit ouvrier électricien à prendre la tête de la résistance, David devant un Goliath apparemment invincible. Walesa est décrit comme un visionnaire, comprenant avec une intuition infaillible jusqu’où il peut aller trop loin dans son bras de fer héroïque avec le régime et comment un homme très ordinaire, comme lui, est poussé par la situation dramatique de son pays à devenir un héros.

 

 

Le Walesa incarné par l’acteur Robert Wieckiewicz est quelqu’un d’autoritaire, d’arrogant et de narcissique (mais l’authentique est en plein accord avec ce double et ne nie rien), déchiré entre sa famille nombreuse et la gravité de ses engagements, ce qui l’oblige à se montrer parfois cassant et cruel envers sa femme. C’est elle qui ira chercher son prix Nobel de la paix à Stockholm en 1983. Le film s’emploie à détailler comment il est possible à un homme déterminé de changer le monde, ce, au cours d’une lutte de longue durée à laquelle Lech Walesa a donné une ampleur inattendue et concluante mais qui fut préparée, durant deux décennies, par une succession d’hommes intrépides. D’autre part, l’opus ne cache pas le rôle déterminant du pape Jean-Paul II et du catholicisme, en reconstituant cette scène surréaliste où, pour protéger le chantier naval de l’irruption des forces de l’Ordre, Lech Walesa ne trouve rien de mieux que d’y organiser une vaste messe en plein air, réduisant à l’impuissance la police politique confrontée à des milliers d’hommes à genoux. Une scène magnifique, lourde de symbole et d’émotion et un personnage inspiré qui a rendu cette histoire possible. Ainsi sont-ce ces moments uniques de l’histoire de la Pologne que le réalisateur a souhaité graver dans le marbre.

 

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17 novembre 2014 1 17 /11 /novembre /2014 09:38
MELANCHOLIA de LARS von TRIER

 

Justine vit l'un des plus beaux moments de sa vie. Tout a été fait pour que son mariage soit une réussite : le cadre tout d'abord, une immense demeure entourée d'un parc que des illuminations viendront embellir, les invités ensuite, la famille et les amis du couple. La fête bat son plein. Pourtant, la nuit venue, Justine se sent lentement envahie par des doutes sans fondement, un vague à l'âme, une mélancolie étrange. Parallèlement, avec son télescope, un enfant découvre un corps céleste inconnu dans l'espace. Une planète massive, dont la route pourrait croiser celle de la Terre. Au fur et à mesure que la planète s'approche, le moral de Justine se dégrade. Sa soeur, au tempérament apparemment opposé, essaie de la raisonner. Trier n’a cessé de bousculer un cinéma qu’il a toujours jugé en perpétuel danger d’assoupissement. En témoigne la grande diversité formelle de ses opus dont on doute parfois qu’ils soient l’œuvre d’un même auteur. C’est que chacun est un nouveau défi aussi bien technique qu’esthétique et narratif. Lars von Trier va toujours au bout de ses audaces, tant il se plaît à la subversion, se moquant bien de ce que penseront les spectateurs. Son souci est de secouer le conformisme quel qu’il soit et de faire grincer quelques dents. Si bien que son extrémisme peut jouer sur l’humour et le second degré en décrivant une décomposition à la fois physique et morale  (The element of crime) ou mimer une enquête sur l’hypnose (Epidemic). De même "Breaking the Waves", film caractérisé par son lyrisme, illustre cette esthétique de l’expérience-limite avec une héroïne qui se donne aux hommes pour contenter un mari devenu impotent. Ce refus de l’illusion peut être provisoire mais donne lieu à des contes cruels comme "Dogville et Manderlay" et à une recherche permanente vite taxée d’antihumaniste qui finit par établir un rapport nouveau entre le spectateur et l’écran.

 

Avec "Melancholia", l’une de ses œuvres les plus abouties, nous sommes en butte à la « bile noire », soit à la dépression, au spleen, selon l’origine étymologique des Grecs anciens, allégorie d’une fin annoncée et d’une persistance irrationnelle qui met brusquement à nu les cœurs et les esprits. Un narratif lent, soutenu par la musique de Wagner et des images d’un parfait esthétisme, une interprétation qui joue une fine partition sur les contraires, la rose et pulpeuse Justine (Kirsten Dunst) qui méprise le bonheur et l’a à tout jamais chassé de son existence, sentant venir l’inéluctable, et Claire (Gainsbourg), sa sœur, sèche et pâle, qui voudrait tellement s’installer à tout jamais dans un bonheur factice et cédera à la terreur lorsque la réalité se chargera de briser ses espérances. Cet opus est une remise en question du monde, de sa finalité et des hypocrisies de la société. En effet, "Melancholia" propulse une lumière particulière sur la dérision qu’inspire un monde en train de se défaire, tout en l’enrichissant d’une poésie indéniable, proche du romantisme allemand ou d’un Gérard de Nerval.

 

Dans la première partie, sobrement intitulée « Justine », nous assistons à un mariage qui est la plus implacable manifestation des fissures profondes qui affectent la société et une famille en pleine déroute affective et morale, victime de ses propres aveuglements et de sa malveillance. Tous les codes semblent voler en éclats devant une jeune mariée qui a depuis longtemps remisé l’optimisme et la joie de vivre dans les coulisses de l’histoire. Ainsi sommes-nous en présence d’une femme belle comme le jour, dans la fraîcheur de sa robe d’épousée, mais dont le cœur et l’esprit sont déjà absorbés par la mélancolie la plus noire et le désespoir le plus profond, car ce monde, pense-t-elle, ce monde, le seul habité de l’univers, est mauvais et doit disparaître. Le film est en quelque sorte une mise au tombeau wagnérienne. Seules, dans les lointains du ciel, subsistent quelques étoiles, symboles de la magie de l’imagination. Le neveu de Justine, fils de sa sœur Claire, âgé d’une dizaine d’années, partage avec sa tante le pouvoir de transgresser le monde  par l’imaginaire et construira avec elle la tente magique où ils se réfugieront pour guetter cette fin du monde. La seconde partie, intitulée tout aussi sobrement « Claire » n’est qu’une suite de catastrophes et de fuites dans le décor somptueux d’un château baroque et d’un parc ouvert sur l’océan, qui incite à l’évasion, pire à la déroute. On regrette un peu que le narratif ne soit pas plus tendu, plus explicite mais, il est vrai, que le réalisateur se plaît à laisser un peu de champ libre à ses spectateurs et qu’il sollicite leur participation tout en leur proposant plusieurs schèmes, plusieurs pistes. Quant à la fin, elle est déjà dans le commencement, fête illusoire, artifices vains, conditionnés par le système social. Avant que n’entre dans la danse de la mort, celle des astres qui se profilent et menacent un monde déclinant et épuisé, jouant avec les lueurs saturniennes, les éclairages fantasmagoriques et les visages en proie à la suffocante réalité d’une nuit définitive.

 

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23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 09:41
UN HOMME TRES RECHERCHE de ANTON CORBIJN

 

A Hambourg, les services secrets occidentaux sont aux aguets pour traquer les terroristes qui utilisent cette ville comme plaque tournante. L’arrivée en ville d’un immigré russo-tchétchène, Issa Karpov, met l’équipe de Bachmann  (Philip Seymour Hoffman) en alerte, car cet agent des services allemands est persuadé que Karpov va lui permettre de confondre un financier musulman dont les activités humanitaires seraient une couverture pour financer les djihadistes. Bachmann parvient à convaincre une activiste (Rachel  McAdams) de l’aider à manipuler Karpov, en échange de la certitude que celui-ci ne sera pas inquiété. Reste à convaincre les services américains.

 

Avec cet opus, Anton Corbijn porte à l’écran le best-seller éponyme de John Le Carré avec plus de succès que le récent La taupe, plus confus. Celui-ci, riche en faux-semblants et en chausse-trapes, ne perd jamais ni sa visibilité, ni son rythme, d’autant que  les personnages de Le Carré ont toujours eu de l’épaisseur, une personnalité qui confère une réelle densité au récit. Au fil de l’histoire, surgissent des personnages secondaires qui, comme l’indic de Bachmann, deviennent vite des figures tragiques en proie à des choix complexes. Si bien que le récit prend de l’ampleur sans perdre le spectateur dans des méandres inutiles. Il est servi par une distribution remarquable et une pléiade d’acteurs brillants dont Robin Wright qui donne à cet univers, où il semble impossible de savoir à qui se fier, une tonalité oppressante. Mais on reste particulièrement attentif au jeu de Philip Seymour Hoffman, décédé en février dernier à 46 ans, qui interprète magistralement Günther Bachmann, espion expérimenté, bonhomme et mélancolique, doté d’un attachant sens de l’humour. Sa prestation d’homme fracassé et à bout de souffle émeut davantage encore lorsque l’on sait que c’est là son ultime rôle.

 

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UN HOMME TRES RECHERCHE de ANTON CORBIJN
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25 mai 2014 7 25 /05 /mai /2014 09:02
DEUX JOURS, UNE NUIT des frères DARDENNE

 

Voilà une nouvelle fois la preuve par quatre que l’on peut faire un excellent film avec peu de moyens, sinon le talent bien sûr, et c’est le cas du dernier opus des frères Dardenne, Jean-Pierre et Luc qui nous offrent un long métrage magistral, profondément ancré dans notre quotidienneté, celle du chômage et de ses conséquences et, ce, sans artifices superflus, sans misérabilisme, sans grandes orgues, mais avec un linéaire d’une parfaite lisibilité et une actrice qui vibre comme un stradivarius : Marion Cotillard. Il est certain que sans elle, admirablement dirigée par ses metteurs en scène, le film n’aurait pas cette densité qui nous accroche et nous sollicite à chaque seconde et maintient une émotion constante. Mal habillée, coiffée à la hâte, sans maquillage, Marion Cotillard n’a jamais été plus belle, dénudée psychologiquement dans ce rôle qui lui colle à la peau et en fait une héroïne d’une actualité bouleversante.

 

En effet, Sandra, ouvrière dans une entreprise moyenne, n’a que le temps d'un week-end pour convaincre une majorité de ses dix-huit collègues de renoncer à leur prime afin qu'elle puisse conserver son emploi. Autant de destins, souvent aussi fragiles que le sien, qu'elle va aller bousculer, autant de doutes qu'elle devra affronter, et finalement une fierté retrouvée en assumant cette fois ses propres choix. Sandra sort d’une dépression qui l’a laissée particulièrement vulnérable, et ces visites de porte à porte vont être à la fois une épreuve redoutable et un électrochoc qui va lui rendre sa dignité. Car c’est surtout de dignité qu’il s’agit, de cette confiance en soi tellement mise à mal lorsque l’on vous dit que l’on n’a plus besoin de vous, qu’ainsi vous n’êtes plus utile à la société, que celle-ci se passe de vos services. Certes Sandra n’est pas dans la misère, elle a sa maison, un mari qui l’aime, deux beaux enfants, elle n’est pas démunie financièrement car son mari a un travail, mais elle n’existera plus au regard d’une société active qui ainsi la relègue dans une passivité honteuse.

 

Bien construit, l'opus nous rend compte des visites de Sandra à ses collègues et des réactions de chacun d’eux avec une grande justesse de ton : la plupart vont accepter d’abandonner leur prime de 1000 euros pour permettre à Sandra de conserver son emploi ; quelques-uns auront une réaction que l’on peut comprendre parce que leur propre situation financière est difficile, qu’ils ont des emprunts, des enfants à charge, des soucis de fin de mois et pas un instant notre attention ne se relâche parce qu’il y a tellement de vérité, d’authenticité dans le jeu des acteurs et leurs situations, que c’est une belle tranche d’humanité quotidienne qui nous est proposée.

 

Dépouillée jusqu’à l’os, filmée avec presque rien dans une banlieue qui ressemble à toutes les banlieues, avec des acteurs qui sont chacun de nous, voilà une œuvre qui nous touche comme le ferait une cantate discrète et poignante, une musique de chambre délicate et profonde et comme le regard inquiet et résigné de Sandra, porte-flambeau modeste d’une belle cause.

 

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DEUX JOURS, UNE NUIT des frères DARDENNE
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6 février 2014 4 06 /02 /février /2014 11:43

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L'histoire se passe à Téhéran. Simin demande le divorce, car son mari, Nader, qui s'y refuse, ne veut pas la suivre à l'étranger en compagnie de leur fille de onze ans, Termeh, afin que celle-ci soit assurée d’un meilleur avenir. Dépitée, la jeune femme part habiter chez sa mère. Nader, resté seul avec sa fille, ne peut s'occuper de son vieux père atteint de la maladie d'Alzheimer et engage une femme de ménage, Razieh. Celle-ci est enceinte mais le dissimule sous un large tchador. Elle vient travailler le premier jour, suivie de sa petite fille Samayeh, mais s'effraie à l'idée de devoir laver le vieillard incontinent. Le lendemain, Razieh laisse le vieil homme sans surveillance : furieux, Nader, rentré plus tôt que d'habitude, la congédie. Razieh réclame le paiement de ses heures travaillées. Nader la repousse violemment sur le palier ; celle-ci tombe dans l'escalier. La jeune femme fait une fausse couche et intente un procès à Nader, soutenue par son mari qui n'était au courant de rien, mais cette fausse couche a-t-elle été provoquée par Nader ? Simin, revenue soutenir son mari, paie la caution qui permettra à Nader de ne pas se retrouver en prison…Cependant Razieh a-t-elle dit la vérité ? Et Nader s’est-il retranché derrière un mensonge ?

 

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Une histoire simple mais si admirablement détaillée et interprétée que cette séparation a été l'événement de l'année cinématographique 2011, couronnée par le Lion d'or et l'Oscar du meilleur film étranger et que la France, à elle seule, a enregistré près d'un million d'entrées. Oui, un événement ! Malheureusement j'avais raté le film que j'ai pu visionner et apprécier sur ARTE hier soir et pour lequel je joins mon adhésion à celle de l'immense public qui l'a salué avec enthousiasme. Nous sommes là au coeur d'une fiction qui ne cesse de nous dérouter par l'intelligence et la précision implacable de son scénario et la qualité du jeu des acteurs, tous excellents, particulièrement les deux fillettes, principales victimes de ce drame intime et dont le regard ne cesse de nous interpeller.  La Séparation nous met en présence de deux milieux sociaux, l’un plus aisé que l’autre, mais tous deux prisonniers d’un système de pensée où l’honneur, le religieux, l’orgueil masculin tiennent une large part. Asghar Farhadi décrypte ainsi les difficultés quotidiennes que l’on rencontre dans ce pays, l’Iran, qui a bien du mal à concilier tradition et modernité. Le regard du spectateur est habilement sollicité par le rôle du juge, cet arbitre judiciaire qui, à certains moments, ne sait plus qui a raison, qui à tort. C’est, par conséquent, la principale réussite de La séparation d’amener le spectateur à douter comme lui, à changer de camp à maintes reprises et à prêter à cette affaire, où milieux et familles s'affrontent, une portée d’abord familiale, puis sociale et enfin politique. Par ailleurs, le cinéaste nous décrit habilement les scènes de cette vie ordinaire – qui sont souvent peu éloignées des nôtres – et où le mensonge et les petits arrangements font florès. Il apparaît que les femmes ont, en définitive, le rôle décisif , les hommes cédant trop facilement à la colère et à l'outrance et, ce, sous le regard interrogatif des enfants mêlés malgré eux à des situations douloureuses et conflictuelles. Par conséquent, à chacun sa lecture de ce  drame social et humain où intimidation et mensonge se taillent la part du lion. Une vraie réussite.

 

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19 janvier 2014 7 19 /01 /janvier /2014 09:50

PHILOMENA UK POSTER STEVE COOGAN JUDI DENCH (1)    

 

Au soir de sa vie, une vieille dame raconte à sa fille l'histoire qu'elle a cachée à tous. Dans les années 50, après une étreinte hâtive sous les étoiles avec un joli garçon, elle s'est retrouvée enceinte. Chassée du domicile familial  par ses parents, elle a été placée dans une institution religieuse où elle a donné naissance à un fils Anthony qui restera auprès d'elle dans le couvent où la jeune femme est employée comme lingère, jusqu'à l'âge de trois ans. Mais, bientôt, l'enfant lui est retiré car, adopté comme beaucoup d'autres  par des Américains aisés, et emmené vers une destination que l'on se refusera toujours à lui communiquer. Alors que tout espoir de retrouver Anthony est définitivement perdu, Philomena croise la route d'un journaliste désabusé par la politique, un certain Martin Sixsmith (Steve Coogan) qui, après bien des tergiversations, accepte de mener l'enquête avec elle, supposant qu'au final cet article "people" risque de redorer son blason.

 

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Dès la conception du film, les scénaristes Steve Coogan et Jeff Pope ont choisi de changer l'optique du livre-témoignage de Martin Sixsmith " The lost child of Philomena Lee" dont le scénario est tiré, afin de faire de la relation entre la vieille dame et le journaliste le centre de l'histoire. Le couple, à l'écran, fonctionne parfaitement, nous donnant deux versions de l'existence totalement opposées mais fort bien senties, tant il y a d'humanité entre ces personnages différents par l'âge et la mentalité, mais habités l'un et l'autre par une absolue sincérité. D'une grande finesse, le scénario va de découverte en découverte et traite les enjeux sans tomber dans la polémique ou l'hostilité. Traité en demi-teinte, il  surfe sur l'antagonisme des caractères, en conservant la mesure et en prenant sans cesse de la hauteur. Finalement, ce sera Philomena, par sa sagesse et sa tolérance, qui saura donner à l'histoire sa philosophie constructive, ce que Judi Dench excelle à faire grâce à son jeu subtil. Elle prête à Philomena une bouleversante densité humaine et nous émeut profondément en optant pour une grande sobriété d'interprétation. C'est là où l'on juge une actrice. Un regard, un sourire suffisent à traduire l'essentiel. Face à elle, Steve Coogan, également scénariste, se révèle convaincant. 

 


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L'intérêt de l'opus réside en cette double vision des choses : chez Philomena, une incitation constante à voir au-delà des apparences en se gardant de juger et de condamner ; chez Martin, le journaliste, ce sera le contraire, la mansuétude et la bienveillance n'existant pas, la vie est un combat qu'il faut tenter de remporter à n'importe quel prix, sans s'embarrasser de scrupules. Le regard qu'il porte sur le monde est manichéen, à l'opposé de celui de Philomena, ce qui fait de lui un homme amer et désenchanté, alors qu'une joie profonde et simple habite la vieille dame. Et  cette dualité est admirablement traduite, sans lourdeur aucune, avec autant de justesse que d'intuition et d'audace et ce qu'il faut d'humour pour éviter les écueils de la sensiblerie pleurnicharde et du mélo classique. Aussi, saluons une démarche qui veille à ne sombrer ni dans les préjugés hâtifs, ni dans les jugements arbitraires et a, entre autre privilège, celui d'être bien orchestré, bien ficelé et bien joué ; de même qu'il faut se réjouir de cette savoureuse et intelligente leçon de vie que nous propose Stephen Frears, à nouveau bien inspiré. Cette leçon de vie se résume en quelques mots mais ils ont leur importance : Philomena se contente de mettre les Evangiles dans sa vie, sans chercher à imposer quoi que ce soit aux autres, ce que l'Eglise, au cours des siècles, a trop souvent oublié de faire.

 

Pour consulter l'article que j'ai consacré à Stephen Frears, cliquer sur son titre :

 

STEPHEN FREARS OU LA DIVERSITE DES GENRES

 

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16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 09:25
POUR UNE POIGNEE DE DOLLARS de SERGIO LEONE

Joe (Clint Eastwood), un tireur d'élite, arrive dans une bourgade mexicaine proche de la frontière : San Miguel. Deux bandes rivales, les Baxter et les Rodos, se disputent le contrôle de la région. Joe, qui assiste à un massacre de soldats mexicains par les Rodos, décide de tirer profit de la situation pour gagner quelques dollars. Il incite les bandits à se battre entre eux dans l'espoir de récupérer l'or que détient Ramon, le chef des Rodos. Un premier affrontement entre les bandits élimine une bonne partie des Baxter. Joe se charge de tuer lui-même les Rodos survivants. Une opération d'autant plus facile à imaginer que Joe a découvert le point faible du plus farouche des fils Rodos, son amour pour Marisol (Marianne Koch), une belle Mexicaine. Judicieux mélange de violence et de baroque, ce film nous révèle un Clint Eastwood admirable dans son rôle de perturbateur, anti-héros jouant du colt avec maestria et crevant l’écran littéralement. Et puis il y a la musique enivrante d’Ennio Morricone, une imagerie grandiose et les mélanges audacieux propres à Sergio Leone.  « Pour une poignée de dollars annonce déjà ses œuvres futures par leur style qui unit avec virtuosité la verve et l’outrance, l’ambiguïté des héros qui ne reculent devant rien pour imposer leur loi. Du grand art.

 

 Pour consulter la liste des articles de la rubrique CINEMA EUROPEEN, cliquer sur le lien ci-dessous :
 

LISTE DES FILMS DU CINEMA EUROPEEN & MEDITERRANEEN

 

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POUR UNE POIGNEE DE DOLLARS de SERGIO LEONE
POUR UNE POIGNEE DE DOLLARS de SERGIO LEONE
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1 septembre 2013 7 01 /09 /septembre /2013 08:32

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Un Américain, Lewis, vient d'acheter la riche et vaste demeure de Darlington Hall. A peine installé, il prie James Stevens (Anthony Hopkins), majordome dans la maison depuis plus de trente ans, de prendre des vacances bien méritées. Stevens décide d'en profiter pour rendre visite à madame Benn (Emma Thompson), qu'il connut et aima sans jamais le lui avouer, lorsqu'elle n'était encore que miss Sarah Kenton et oeuvrait comme gouvernante à Darlington Hall. Pendant le trajet, le vieux majordome se souvient. Il revoit son maître, lord Darlington, un inépuisable partisan du rapprochement entre l'Allemagne nazie et l'Angleterre, éprouvant encore l'espèce de fidélité qui le liait à cet homme controversé...mais se demandant si l’exercice de son devoir ne l’a pas fait passer à côté de l’essentiel : l’amour.


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Admirable réflexion sur l’exercice du devoir porté à son paroxysme, le film de James Ivory, inspiré du roman de Kazuo Ishiguro, est une réflexion approfondie sur la domesticité envisagée comme une caste à part entière, peut-être plus noble que les nobles, un groupe social qui obéit à un code de l’honneur implacable. James Stevens, interprété par Anthony Hopkins dont c’est certainement le plus grand rôle, inoubliable dans ce personnage corseté par son souci constant de la perfection, va ainsi tout sacrifier à son emploi, délaisser son père mourant et laisser la femme qu’il aime, Sarah Kenton magnifiquement campée par la merveilleuse Emma Thompson, en épouser un autre. Quand ils se revoient à la suite de ce congé providentiel, il est trop tard, la vie a passé et Stevens ne récolte plus que les fruits amers d’une fierté qui l’a rendue plus rigide encore que son maître.

 

Filmé d’une caméra sobre et scrupuleuse, cet opus est un chef-d’œuvre de par la densité du sujet où l’on assiste à l’application pointilleuse d’un service domestique qui se veut hors de toute comparaison et s’emploie à exercer  sa mission à son degré ultime d’excellence, cela au prix de toute autre considération. La dignité de James Stevens est à la fois émouvante et tragique, tant il met de rigueur à évacuer de sa vie, ne serait-ce que l'ombre d'un sentiment qui risquerait de le détourner de son but. Quant à  Sarah Kenton, gouvernante irréprochable que Stevens admire pour sa probité professionnelle, elle saura quitter son emploi pour vivre une existence plus en phase avec les réalités du cœur. Le film doit beaucoup aux deux interprètes Emma Thompson et Anthony Hopkins qui portent leurs personnages jusqu’à l’incandescence, servis par un scénario parfaitement maîtrisé et des dialogues justes et économes. Magnifique.

 

Pour consulter l'article que j'ai consacré à James Ivory, cliquer sur son titre :

 

 

JAMES IVORY OU GRANDEUR ET DECADENCE DES CIVILISATIONS

 

 

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LES VESTIGES DU JOUR de JAMES IVORY
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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 09:24

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Après quatre années de séparation, Ahmad arrive à Paris depuis Téhéran, à la demande de Marie, son épouse française, pour procéder aux formalités de leur divorce. Lors de ce séjour, Ahmad découvre la relation conflictuelle que Marie entretient avec sa fille Lucie. De même qu'il apprend qu'elle vit avec un autre homme et désire se remarier, certaine, après trois expériences malheureuses, qu'elle fait enfin le bon choix. Replongé dans les conditions de vie qui furent les siennes autrefois, Ahmad, dans le souci de concilier l'inconciliable, va tenter de jouer les sages, tout en provoquant les confidences dont il s'aperçoit à quel point elles le font souffrir. Cela, au coeur d'un drame psychologique dont les enfants sont les principales victimes. D'autant que les efforts d'Ahmad lèveront le voile sur un lourd secret du passé.

 

En effet, la difficulté d'expulser du présent un passé trop lourd sur le plan affectif procure à ce film, comme aux précédents, sa densité humaine, sa dramaturgie et cette lenteur qui correspond au cheminement de la douleur, parfois compulsive, parfois culpabilisante, où chacun des personnages s'isole au milieu d'innombrables non-dits. Selon son habitude, Farhadi maîtrise parfaitement son récit, de même que sa direction d'acteurs qui sont d'une justesse bouleversante et, particulièrement, les enfants dont le jeu intériorisé et intense m'a émerveillée. Le scénario, aux développements multiples, offre à chacun d'eux la possibilité de donner la pleine mesure de la complexité des sentiments et de justifier l'interrogation permanente que suscite le thème de cette longue et irréversible déconstruction. Néanmoins, la dernière scène ouvre une lueur d'espérance. Entre un revenant interprété par Ali Mosaffa (Ahmad)  et une éternelle absente, la femme de Samir (Tahar Rahim ), le nouvel amour de Marie qui a tenté de se suicider et est désormais plongée dans le coma, le jeu des influences, les troubles de comportement, les interrogations déchirantes ne cessent pas de créer une atmosphère angoissante et un écheveau de probabilités qui tiennent le spectateur en haleine et en inquiétude. Car sans doute est-ce cette inquiétude ou cette incertitude qui est la plus prégnante, celle où le metteur en scène, expert en la matière, se plaît à nous immerger, sans doute pour mieux nous démontrer que si elle déconstruit, elle reconstruit aussi et appelle la bienveillance et le pardon.

 

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Les acteurs, remarquablement dirigés, sont parfaits : Bérénice Béjo, dans son rôle de femme partagée entre ses amours  - présent et passé - fiévreuse, ombrageuse, enceinte et ne souhaitant plus que se propulser dans l'avenir, est très convaincante, face à ses deux amours, l'ancien et le nouveau, tous deux portés à l'incandescence par le jeu subtil de Ali Mosaffa et de Tahar Rahim. Enfin les enfants sont profondément émouvants, victimes d'une actualité qui les dépasse et les meurtrit, chacun posant des questions sans réponse et cependant les seules vraies.

 

Pour consulter les articles de la rubrique CINEMA FRANCAIS, cliquer sur le lien ci-dessous :

 

LISTE DES FILMS DU CINEMA EUROPEEN
 
 
Et pour lire la critique du film "UNE SEPARATION" du même cinéaste, cliquer  ICI

 

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LE PASSE de ASGHAR FARHADI
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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 10:44

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Pour être déjanté et loufoque, le dernier Almodovar l'est de bout en bout. Si le mécano Antonio Banderas, sur le tarmac de l'aéroport de Madrid, avait été un peu plus consciencieux alors qu'il vérifiait les trains d'atterrissage et s'était moins focalisé sur les charmes de Penélope Cruz, s'il n'avait pas coincé le train en y oubliant un outil, les passagers de la classe affaire du vol PE2549 n'auraient pas été soumis à une terreur collective, à une psychanalyse de cheval, à un atterrissage forcé, à une évacuation infernale sur les toboggans de la mort. Unité de lieu, de temps et d'action, les trois de la tragédie antique sont employés ici par Almodovar afin de rappeler que le monde, à l'image de son avion fou, est en train de sombrer corps et âme. Ce dernier opus résonne comme un conte moral, un rien scabreux dans le fond et vulgaire dans la forme, avec ses incohérences, ses exagérations, ses caricatures et ses personnages extrêmes qui, chacun à leur manière, sont sensés incarner un traumatisme de la société contemporaine : la corruption, la peur, la culpabilité, la superstition. Tout cela est tragique mais exprimé sur le ton de la farce et de la dérision, comme un éclat de rire provocateur face au gouffre. C'est un retour aux sources, dit Almodovar, un retour réclamé par mon public. En Espagne, dans la rue, les gens m'arrêtaient pour me supplier de refaire une comédie sur nos propres malheurs, afin de rire de ce qui nous fait tellement mal. C'est vrai que Le piel que habito, mon dernier film était particulièrement sombre. Mais, comme souvent, la conclusion se révélait optimiste. Quand le héros, transformé en jeune fille après de multiples manipulations chirurgicales, retournait chez sa mère, celle-ci reconnaissait son enfant. Pour elle, il n'avait pas changé. C'était cela la bonne nouvelle. Dans Les amants passagers, les trois stewards forment comme le choeur d'une tragédie antique. Ils incarnent la force du rituel. Sur un vol, tout est planifié. Chacun répète le même texte et exécute les mêmes gestes. Je pense que cela rassure les passagers.

 

 

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Je n'ai jamais eu de problème avec l'homosexualité et la bisexualité, cela apparait bien dans ce film où les stewards sont homos et le pilote bisexuel. Il se sent d'ailleurs extrêmement coupable. Dans le cockpit, il appelle sa femme pour lui dire qu'il l'aime. Elle est très étonnée, car ce qu'il ignore, c'est qu'elle sait tout et qu'elle s'en fiche. Moi, je considère que la sexualité est un cadeau et qu'il faut savoir la célébrer de façon extrêmement naturelle, comme une joie et non comme un fardeau. La société espagnole traverse une époque épouvantable, la pire depuis le retour à la démocratie. Cet avion qui tourne en rond au-dessus du même lieu est une métaphore de l'état de la société espagnole qui va complétement à vau-l'eau. Quand va-t-elle atterrir ? Avec qui aux commandes ? Personne ne le sait mais tout le monde y pense. Nous vivons dans une incertitude totale et dans un pays rongé par la corruption, l'insécurité et le doute. Comme mes semblables, je redoute un atterrissage forcé.

 

C'est là toute la morale de ce film qui déçoit parce que le scénario est trop lâche, mais qui en dit plus qu'il n'en a l'air, bien qu'il ne le dise pas toujours comme nous l'aurions souhaité. La dérision y est, la concision, non.

 

Pour consulter les articles consacrés à Almodovar et à ses films, cliquer sur leurs titres :
 

 

PEDRO ALMODOVAR OU UN CINEMA ANTICONFORMISTE

 

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LES AMANTS PASSAGERS de PEDRO ALMODOVAR
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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