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10 juin 2012 7 10 /06 /juin /2012 09:09
DE ROUILLE ET D'OS de JACQUES AUDIARD

     

A la suite d’une bagarre dans une boîte de nuit, le destin d’Ali croise celui de Stéphanie. Il la ramène chez elle et lui laisse son téléphone. Il est pauvre, elle est belle et pleine d’assurance. Tout les oppose. Stéphanie est dresseuse d’orques au Marineland. Lorsque l’un de ses spectacles tourne au drame, Stéphanie se retrouve bloquée à vie dans un fauteuil roulant : elle a perdu ses jambes et pas mal d’illusions. Il va l’aider simplement, sans compassion ni pitié à revivre. A partir de ce synopsis, qui ne rend nullement compte du  climat  du film, des personnages déglingués s'affrontent et tentent de s'en sortir, l'une de son grave accident professionnel, l'autre parce qu'il s'est fait virer de ses emplois successifs et se retrouve en errance avec son gamin de 5 ans. Un sujet peu enthousiasmant, s'il n'y avait, pour lui tenir la tête hors de l'eau, la présence de Marion Cotillard qui le porte sur ses épaules et me rappelle la Simone Signoret de "Les chemins de la haute ville". Voilà qu'elle me séduit à nouveau après m'avoir tellement déçue dans  "Inception" et quelques-unes de ses récentes apparitionet me rassure sur son potentiel dramatique et l'aisance qu'elle a à montrer les fêlures les plus intimes d'un personnage.

 

Une fois de plus, Jacques Audiard, qui n'a guère l'humour de son père, ni sa fibre comique, se complaît dans un climat glauque, violent, qui ne nous prend pas aux tripes, hélas ! mais nous laisse sur le carreau, malmené par des images chaotiques et brutales, des dialogues qui ne sortent guère de la banalité ordinaire. C'est déjà ce que l'actualité nous sert quotidiennement, alors dommage que le 7e Art se charge de nous la resservir ... en pire. Car tout y est : l'amputation, la maltraitance, l'amour vache, la clandestinité, le chômage, les combats de rue, le sang, la peur, l'abandon, rien ne nous est épargné des noirceurs du monde et des hommes. Mais, je le répète, il y a Marion Cotillard, émouvante, les paupières lasses, la voix cassée, la détresse à l'état pur et l'enfant aux yeux si bleus, innocence immergée dans les eaux glacées d'un lac, scène poignante dans un paysage comme immobilisé sur son irréelle beauté. Pour le reste, une humanité à la dérive qui a bien du mal à nous toucher. A voir si on aime Marion Cotillard.

 

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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 09:49
GARDE A VUE de CLAUDE MILLER

 

Au cœur d'un huis clos situé quelque part en France dans les bureaux de la PJ une nuit de la Saint-Sylvestre, Jérôme Martineau, notaire, interprété par Michel Serrault, s’escrime contre l’inspecteur Gallien (Lino Ventura). Appelé à témoigner sur le viol et l’assassinat de deux fillettes, le notable cynique et sans histoires se transforme en suspect numéro un. L’enquête en elle-même, dont on peut critiquer le dénouement un peu parachuté des cinq dernières minutes, n’est en fait qu’un formidable alibi pour visiter les arrières cuisines d’une petite bourgeoisie de province dévorée par sa médiocrité, sa mesquinerie et son vide humain. Une société que mai soixante-huit n’a pas changée d’un poil : les mêmes sauteries mondaines ankylosées par les mêmes conventions, la même génération de garces bien élevées paradant aux bras des mêmes bons partis  qui les gavent de fourrures véritables et de séjours à Ibiza.

 

Cependant, tandis qu’un Claude Chabrol aurait sans doute montré cela avec une acidité cruelle, Miller filme simplement l’humiliation de Jérôme Martineau tandis qu’Audiard le fait parler, sous la lumière blanche de l’investigation policière. Le hiatus langagier et psychologique qui opposent Martineau et Gallien, chacun « poursuivant son histoire », porte le film à un niveau exceptionnel de tension, triple palier qui peint à la fois une affaire criminelle, une société viciée et le cœur d’un homme anéanti par le désenchantement conjugal. Face à face de deux acteurs prodigieux dans un registre à l'opposé l'un de l'autre, ce film est un formidable suspense qui tient en haleine le spectateur par la qualité des dialogues d'Audiard particulièrement ciselés pour l'occasion,  la tension permanente que l'évolution du scénario fait peser sur ce présumé coupable, d'autant que sa femme, interprétée avec sensibilité par Romy Schneider, ne fait que noircir le tableau et conforter l'inspecteur dans la piste de la pédophilie. Tout concoure en effet à accuser cet homme qui, impudent, provocateur et désabusé, ne fait rien pour sauver sa peau. Son couple n'ayant plus d'issue, sa vie étant un immense gâchis, il s'accuse des deux meurtres pour en finir définitivement, suicide programmé en quelque sorte. On ne dira jamais à quel point Michel Serrault, qui recevra pour ce rôle un second César, est admirable et méritait le compliment d'Audiard d'être le meilleur acteur du monde. D'autant qu'il a fort à faire avec Ventura dont la présence puissante ne se relâche à aucun moment. Tous deux tissent une toile inéluctable où la respectabilité s'enlise à tout jamais, où le discernement ait mis à rude épreuve, où les vêtements peuvent être interchangeables selon les méandres d'une actualité que l'on ne maîtrise plus. Discrète et toute de retenue, Romy Schneider fait une apparition qui force l'admiration par sa densité douloureuse, sa désillusion amère et revancharde, par ce quelque chose d'à jamais perdu ou gaspillé, tandis que Guy Marchand méritait bien son César du meilleur second rôle dans celui du scribe un peu trop réactif qui s'immisce de façon brutale et maladroite dans cette garde à vue. Un film que l'on ne peut oublier avec sa musique lancinante, son décor d'une banalité décourageante et la pluie qui ne cesse de faire miroiter les vitres comme si la fin d'un jour, la fin d'un monde s'était tout à coup réfugié entre les murs poussiéreux de cette PJ.

 

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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 09:09
MINCE ALORS ! de CHARLOTTE de TURCHKEIM

      

Nina, jeune femme un peu trop ronde, veut maigrir pour plaire à son mari qui n'aime que les minces - et pour cause, ils travaillent tous les deux dans une entreprise de maillots de bain - et ne semble pas, de surcroît, un modèle de fidélité. Il lui offre d'ailleurs, pour retrouver plus librement sa maîtresse, une cure d'amaigrissement de trois semaines à Brides-les-Bains, célèbre station des Alpes dont la réputation, dans ce genre de traitement, n'est plus à faire. Rythmé par des dialogues très drôles, le film est plus subtil que l'on aurait pu le craindre car, à travers les cas de ces hommes et femmes atteints de surcharge pondérale, se cachent de petits maux et de grandes misères engendrés par une société bourrée de contradictions et dispendieuse de diktats impitoyables.

 

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A l'hôtel où elle descend, Nina (la charmante Lola Dewaere) va rencontrer Emilie (très convaincante Catherine Hosmalin), une mère de famille enveloppée qui clame volontiers que "Big est beautiful" et qu'elle se fiche de son surpoids comme d'une guigne, mais on découvrira très vite ses coups de blues, ses refoulements, ses angoisses. Il y a aussi Sophie, une avocate marseillaise, campée par la pétulante et irrésistible Victoria Abril qui vient en cure pour se distraire, se chouchouter et trouver des compagnons de passage, affirmant à qui veut bien la croire,  que ces aventures ne sont que des distractions agréables et sans conséquence, ce qui est faux, bien entendu ... Tout cela est assez simpliste, mais Charlotte de Turckheim n'a jamais eu pour ambition de servir le 7e Art, seulement d'amuser un public tout disposé à rire avec des comédies faciles qu'ils auront oubliées dès le lendemain, mais qui leur enjolivent passagèrement l'humeur. L'auteur aborde un sujet sensible avec une moquerie savoureuse, sans vulgarité, ce qui n'est déjà pas mal, et nous montre l'obésité et les problèmes de santé qu'elle génère sous sa face la plus joviale, avec assez de générosité  et de bonne humeur décomplexée pour que chacun des protagonistes s'en sorte avec dignité. Un film qui fait passer un bon moment, bien que la mise en scène soit inexistante, sauvé par sa chaleur humaine, ses réparties et le jeu des actrices, toutes rafraîchissantes. 

 

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8 janvier 2012 7 08 /01 /janvier /2012 11:09
THE ARTIST de MICHEL HAZANAVICIUS

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Je me rendais à la projection de ce film avec un à priori favorable, après avoir lu des critiques enthousiastes, ce qui n'est certes pas la meilleure façon d'aborder un film, tant le risque est grand d'être déçue. Eh bien non ! - je ne l'ai pas été, tout au contraire, je suis entrée dans cet opus avec délice, j'ai marché totalement dans cette histoire qui relate les destins croisés de George Valentin (clin d'oeil à l'acteur Valentino, idole des années 1920) et de la sémillante Peppy Miller et nous plonge dans l'âge d'or du 7e Art hollywoodien. Cette évocation, tournée en noir et blanc sur fond musical, sans discours emphatiques, ni vaines paroles - et pour cause c'est un film muet - est une réussite inespérée, une ode poétique à un passé au charme suranné et néanmoins irrésistible. Il fallait oser à l'époque d'un cinéma bavard et provocateur, souvent violent et gâché par les effets spéciaux et un réalisme outrancier, remonter aux sources, revenir au cinéma de nos grands-mères et nous convier à re-visiter les studios d'Hollywood au temps où régnaient Mary Pickford, Charlie Chaplin et Buster Keaton. L'engouement du public d'alors était tel qu'il avait abouti à une guerre commerciale pour le contrôle de l'industrie naissante. En ce temps-là, les salles obscures étaient pleines et on passait du court-métrage ou du film à épisodes aux superproductions de dix à douze bobines qui introduisaient un souffle nouveau dans le récit cinématographique. A la veille du crack de 1929, la mecque du 7e Art était euphorique. La première guerre mondiale, en affaiblissant les concurrents européens, avait assuré la suprématie du cinéma américain. Près de 50 millions d'entre eux fréquentaient les salles obscures chaque semaine et les vedettes de l'écran étaient devenues les nouveaux dieux de cette olympe. Mais en 1924, déjà, la Warner faisait le pari d'adapter la technologie du son au cinéma et, en 1926, la société produisait Don Juan, le premier long métrage sonore d'Alan Grosland avec John Barrymore. Il est vrai que cette innovation était encore loin de satisfaire ses promoteurs et l'endettement de la Warner atteignit un niveau critique. Mais aussi fou qu'il soit, le pari allait  réussir et, en 1928, la Warner, requinquée par le procédé Movietone, se convertissait totalement au parlant. C'est ce moment clé que le réalisateur Michel Hazanavicius a choisi pour toile de fond. Ainsi nous invite-t-il à suivre l'histoire d'un acteur à succès qui se refuse à tenter l'expérience et déclare  que cette révolution se fera sans lui, reprenant à quelques détails près ce que disait Mary Pickford : - "ajouter du son au cinéma serait comme mettre du rouge à lèvre à la Venus de Milo". Le destin de George Valentin est celui que connurent quelques-uns des acteurs légendaires de l'époque. Après avoir été au sommet de leurs carrières, il leur fallut descendre l'escalier de la gloire, vite remplacés par une génération triomphante et convaincue que l'avenir et le progrès leur appartenaient.

 


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Cela sera le cas de Peppy Miller, une figurante, qui entrée par la petite porte, va peu à peu monter les marches que George est en train de descendre. Pour ajouter à ce déclin, voilà que survient le crack de 1929. A la désaffection du public s'ajoutent désormais pour George les soucis financiers et bientôt le désespoir, car il n'est plus seulement un acteur fini mais un homme ruiné. C'est ainsi que l'on passe, presque sans transition, de l'ombre à la lumière et vice versa. Je ne vous dirai rien de plus  de ce délicieux mélo qui nous est narré de façon exquise, est truffé de scènes inattendues et de trouvailles comme celle où Peppy, se croyant seule, s'imagine dans les bras de Valentin. Il se dégage une sensualité pleine de poésie qui en dit plus long que la plupart des scènes hard de notre production contemporaine. Et puis, il y a les acteurs : Jean Dujardin, qui a bien mérité sa palme d'or à Cannes et Bérénice Bejo que le film de son compagnon Michel Hazanavicius révèle au public sous le jour le plus séduisant. Elle crève l'écran par son charme - mais il est vrai que tout est charme dans ce long métrage - sa grâce, sa présence, sa pétulance et sa photogénie. N'oublions surtout pas le troisième acteur, tout aussi fantastique, qui à lui seul fait craquer le spectateur : le petit fox-terrier Uggy, amateur de hot-dogs,  qui sait tout faire, même semblant de mourir,  et auquel il ne manque que la parole... a été également couronné d'une Palme : la palme dog. Lorsqu'on a proposé le rôle à Dujardin, celui-ci fut quelque peu interloqué  - : J'avais un peu peur, mais surtout ça m'excitait. Je savais que j'allais être privé de texte, je savais que j'allais être privé de la voix. Ce n'est pas rien ! " Il est vrai aussi qu'à l'époque peu de producteurs misaient sur lui. Il s'était même entendu dire que pour faire du cinéma son visage était trop mobile. Ce défaut allait le servir au-delà de toute espérance pour cet opus où sa mobilité fait merveille. Finalement - ajoutera-t-il - j'ai découvert que le muet était presqu'un atout : il suffit de penser l'émotion pour qu'elle se voie. Aucun dialogue ne vient la polluer. Il suffit d'un rien, un regard, un battement de cil pour que l'émotion soit palpable.


Courez vite voir ce film, c'est un bain de fraîcheur servi par une imagerie et une gestuelle magnifiques, une oeuvre attachante qui nous propose de remonter le temps et où fidélité, délicatesse, élégance et amour sont à l'honneur, ce qui n'est pas si courant de nos jours.

 

Pour prendre connaissance de l'interview accordée par le petit chien Uggie, cliquer sur son titre :

 

INTERVIEW de UGGIE, LE CHIEN de "THE ARTIST"

 

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THE ARTIST de MICHEL HAZANAVICIUS
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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 12:11

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Une famille de femmes que la vie a souvent bousculée et qui est parvenue, avec le temps, à apprivoiser les tumultes, où les hommes ont peu de place et qui va naturellement vaciller quand l’une d’entre elles tombera amoureuse. L’équilibre est alors à redéfinir et  chacune  s’y emploiera tant bien que mal. Mais le destin ne les laissera souffler que peu de temps avant d’imposer une autre réalité. La famille se verra alors dans l'obligation de tout réapprendre. La mécanique de l’adoption sera à nouveau sollicitée, forçant les uns et les autres à s'orienter vers d'autres perspectives. Tel est l'argument de cette variation délicate, musique de chambre tout en demi teinte, avec pour fond les nocturnes de Chopin. Ce premier film d'une jeune femme ambitieuse et créative est une bonne surprise, malgré les critique acerbes qu'il a suscitées dans la presse. Certes, l'histoire n'a pas la prétention de renverser l'ordre des choses, mais donne à ces choses leur place modeste entre lumière et ombre, murmure et chagrin, tendresse et inquiétude. La première partie est une vraie réussite : jolies images, douceur des attitudes, charme des actrices toutes trois excellentes : Marie Denardau, la libraire, qui tombe amoureuse d'Alex (Denis Ménochet) quand la pluie offre à celui-ci  l'occasion inespérée de se réfugier dans sa boutique, Clémentine Selarié dans le rôle de la mère, une femme qui a le goût du bonheur et n'impose rien qui ne soit de l'ordre du coeur et, enfin, Mélanie Laurent dans celui de Lisa,  la luthière, qui élève seule son petit garçon, ce qui donne lieu à des scènes délicieuses et très justes sur la relation mère/enfant. Cette poésie du quotidien procure à cette première partie  sa tonalité et voit se succéder de belles images aux savants clairs-obscurs et une suite de scènes de la vie de tous les jours peintes par touches légères et subtiles.

 

La seconde partie, aux inévitables longueurs, où l'une des soeurs, victime d'un accident, tombe dans le coma est encombrée de trop de symboles pas assez lisibles et d'une série de clips qui, ensemble,  alourdissent  le récit et c'est dommage. Toutefois, malgré ces erreurs, et on en a pardonné d'autres plus graves à des metteurs en scène confirmés, ce premier film nous révèle un authentique talent de réalisatrice, que ce soit dans l'ordonnance des séquences, le déroulement du narratif, la conduite des acteurs, Mélanie Laurent sait faire bon usage de ses sources et s'inventer un style qui ne demande qu'à se parfaire.

  

Prix du Jury et du Public au Festival de Saint Jean de Luz

 

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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 12:00

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Le réalisateur d'origine roumaine Radu Mihaileanu nous propose, après le succès de son dernier opus Le concert, une oeuvre très différente, un conte limpide et poétique inspiré du Lysistrata d'Aristophane - où des femmes s'engageaient dans une grève du sexe pour que cesse la guerre entre Sparte et Athènes - et dont le thème,  en résonance avec le printemps arabe, est celui de l'émancipation féminine et de la tolérance universelle dans les paysages sauvages et âpres du Maghreb. Montagnes pelées, terre ocre, mechtas jaune orangé, le décor est superbe, les femmes belles et déterminées, la lumière intense, la musique orientale à souhait. L'histoire, très simple, se résume en quelques lignes : à la suite d'une chute qui fait perdre son bébé à l'une d'entre elles, les femmes, chargées depuis le nuit des temps de rapporter l'eau au village à travers des sentes arides, se révoltent et décident de faire la grève de l'amour tant que les hommes ne se décideront pas à installer l'eau courante. La jeune Leïla, interprétée par la ravissante Leïla Bekhti, la plus émancipée de toutes ( elle sait lire et écrire ), va être le fer de lance de cette révolte, aidée par la plus âgée, une matrone courageuse à la langue bien pendue, campée par Biyouna, qui prête à son personnage de femme mûre un contour rocailleux mais profondément humain qui n'est pas sans rappeler l'audace et l'intrépidité de nombreuses femmes arabes lors d'événements récents. Au milieu des chants et des danses, ces épouses vont mener à bien leur combat, épaulées par le mari de Leïla, Sami (Saleh Bakri), l'instituteur du village qui est très amoureux de sa femme et ouvert à la modernité. Comme elles, il veut faire bouger les choses et lutte contre l'obscurantisme des anciens et les déviations qu'ils se sont permises des versets du Coran, de façon à soumettre les femmes à leur toute puissante autorité. De cette dignité bafouée, de l'obéissance humiliante à laquelle on les a contraintes, les femmes ont bien l'intention de s'affranchir, sans aller pour autant à rebours de leurs traditions millénaires et de leur foi. Les deux heures du film ne sont autre qu'une ode à la dignité féminine, à la place privilégiée que le sexe dit faible est sensé occuper au coeur de l'humanité, un message à l'intention d'un monde gagné par la sécheresse de coeur, l'égoïsme et la nonchalance coupable, un rappel adressé à une société en perte de repères, d'horizon, de ferveur et d'amour. Peut-être le scénario manque-t-il de rigueur dans sa narration, avec des répétitions et surtout une bande-son trop envahissante, mais il n'en est pas moins un joli conte biblique, où la poésie des êtres et celle des paysages composent une heureuse alliance.

 

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 10:58

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Ils avaient tout pour ne jamais se rencontrer, chacun avec son handicap énorme, le riche aristocrate tétraplégique à la suite d'un accident de parapente et le jeune loubard des banlieues issu d'une minorité défavorisée qui n'a pour ligne de mire que le chômage et la prison. Néanmoins, ces contraires vont  faire une heureuse alliance, bien que celle-ci soit un peu trop belle pour que l'on  ose y croire. Mais on nous dit que cette histoire est celle qui est arrivée au comte Philippe Pozzo Di Borgo et au jeune maghrébin Yasmin Selou, alors on plonge dans cette douce utopie qu'un jour ces milieux si antinomiques puissent trouver un terrain d'entente et, à leur cohabitation hexagonale, une autre solution que les battes de base-ball et le mépris. Et puis il faut reconnaître au film de mener  avec élégance, drôlerie et finesse ce paradoxe entre la vieille France paralysée sur ses acquis civilisationnels et la formidable énergie d'une jeunesse venue de l'immigration avec son style décoiffant, ses rythmes, ses audaces qui mettent soudain en concurrence, dans le bel hôtel particulier parisien, la musique de Vivaldi et celle de Earth wind and fire, la poésie classique et les vannes douteuses, les chaussures Weston et les Nike, enfin le complet-veston et le survêt. Et puis chacun a dans sa descendance quelqu'un à recadrer et l'insurmontable à surmonter et, bien qu'il n'y ait guère de surprise dans ce scénario mis sur rails dès les premières scènes, on se laisse prendre à ce savoir-faire habile, à ce rythme où alternent l'humour et la gravité, le burlesque et l'émouvant, la sagesse et la fantaisie, le rire et la souffrance, d'autant qu'il y a beaucoup de pudeur dans l'impudeur de ce tête à tête qui nous dévoile avec réalisme le quotidien d'un paralytique.
 

 

 Enfin et surtout il y a les acteurs, tous très convaincants : François Cluzet et son charme de civilisé, qui se laisse séduire par ce jeune des banlieues aux antipodes de son quotidien, mais dont le mérite est de  n'avoir aucune pitié à son égard et Omar Sy, épatant dans ce rôle d'ivoirien arraché à sa terre natale par une tante en mal d'enfant et qui essaie de trouver une place où survivre  entre trafic de stupéfiants et petits larcins, et dont le sourire illumine la pellicule, même si il est un peu trop stéréotypé - mais cela n'est qu'un détail - l'acteur bouge, danse, rit, parle avec un naturel et une vitalité percutante capable de réanimer un mort, mieux encore un tétraplégique au bord du désespoir. Si bien que Philippe ne peut plus supporter la présence de quiconque après que Driss l'ait quitté pour porter secours à un petit frère en déshérence. Les seconds rôles sont également à la hauteur de leurs personnages, aussi bien la dame de compagnie veillant sur les moindres détails de l'existence de son maître ou la jolie secrétaire qui, il faut se mettre au goût du jour, est lesbienne bien évidemment, car le film n'échappe pas aux clichés, hélas ! Au final, une comédie populaire agréable qui n'innove pas mais bien conduite, bien jouée, avec des dialogues qui font mouche et un tandem inattendu qui force la sympathie. Un opus qui s'inscrit dans la lignée des films français divertissants et bien troussés. Avec un mélange finement dosé d'humour et de tendresse.

  

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 08:58
POLISSE de MAIWENN

  

Avec The artist, vu mercredi dernier, et Polisse vu ce mercredi, il faut reconnaître à la production française d'être diversifiée, car voilà deux univers totalement opposés dont on aurait aimé que l'un fut presque aussi muet que l'autre, tant sa jactance est assez pénible à supporter pendant plus de deux heures. Merveille du cinéma muet qui exprime l'essentiel en silence ! Alors que penser de ce Polisse, prix du Jury 2011 du Festival de Cannes et film promu comme l'exception française dans sa plénitude, sinon que c'est là un documentaire plutôt réussi des graves bobos dont souffre notre société et un inventaire assez fastidieux  des maux les plus affligeants de notre humanité : maltraitance, incestes, viols, fugues, rien ne sera oublié mais, curieusement, en dehors de quelques passages, sans susciter l'émotion que j'imaginais, car les scènes se succèdent en effleurant chacun des sujets sans aller jamais au fond des choses et, au final, ne nous apprenant rien de plus que ce que nous en disent quotidiennement les journaux télévisés et les téléfilms des chaînes publiques.

 

Si je ne me suis ennuyée à aucun moment car le film a du rythme et qu'il est interprété par des acteurs formidables ( inutile de les citer, ils le sont tous ), il ne me laissera pas un souvenir impérissable et ne révolutionnera en rien le 7e art, tant il est encombré de clichés et cède avec trop d'indulgence à la bien-pensance actuelle. Je sais, je vais m'attirer les foudres de quelques-uns, considérant que nous sommes en présence d'un film fort et pédagogique, mais voilà justement ce qui me déçoit le plus : ce film ne vous remue pas, il n'ajoute rien à ce que nous savions depuis belle lurette des problèmes inextricables qui se posent chaque jour aux brigades de protection des mineurs et, encore, le film de Maïwenn nous épargne-t-il les meurtres atroces et autres horreurs qui défraient la chronique presque chaque semaine. Plutôt qu'un coup de poing, je dirai qu'il s'agit d'un coup d'épée dans l'eau.



Là, où Polisse me semble le plus réussi, c'est dans le rendu du climat qui règne entre les membres de cette brigade parisienne, climat plus affectif et agressif que je ne le pensais, où  hommes et femmes en présence, fratrie en quelque sorte, exercent un métier si difficile qu'il met fatalement leur propre équilibre en danger. Aussi le moindre incident peut-il tourner au drame. Ce sera le cas lorsque l'une des protagonistes, à bout de nerfs, agressera sa consoeur avec les mots qui tuent ... Carine Viard se révèle dans cette scène une actrice capable de péter les plombs avec panache. Quant à Maïwenn, on se demande ce qu'elle vient faire dans son film et pourquoi elle a choisi d'endosser, en plus de son rôle de réalisatrice, celui sans consistance de photographe qui se promène au long de la pellicule sans rien y ajouter, sans rien y soustraire, figurante auto-satisfaite qui n'a sans doute d'autre but que de signifier aux spectateurs que notre société de l'image souffre d'un mal-être profond.

 

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 09:39

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Voilà un beau film, dur à visionner parce que, dès qu'il s'agit de la vie d'un enfant, l'émotion est aussitôt à fleur de coeur, mais grâce à la maîtrise de la jeune et talentueuse Valérie Donzelli l'opus évite les tentations de pathos qu'un tel sujet risquait de provoquer. Dès les premières images, nous sommes sous le charme d'un narratif vif, juste, précis, véritable hymne à la vie et ode à l'espérance. Oui, la guerre est déclarée à la maladie lorsque le jeune couple formé par Roméo et Juliette s'aperçoit que leur fils Adam, âgé d'un peu plus d'un an, ne marche pas et semble développer les symptômes propres à une évolution retardée. Le résultat du scanner est impitoyable : tumeur au cerveau et, plus grave, tumeur maligne. En quelques secondes, Roméo et Juliette se voient embarqués dans une course de fond qui durera cinq ans. Cinq ans à vivre auprès d'un enfant confiné dans sa chambre stérile et ayant à subir des traitements lourds qui ne lui laissent guère que 10% de chance de guérison. Néanmoins, le miracle se produira. Confrontés à l'insupportable, les parents vont puiser dans leur amour et la tendresse jamais mise à défaut de leurs proches, la force de mener le combat à son terme. Le sujet, pour le moins plombant diront certains, est traité avec intelligence par la réalisatrice qui insuffle à son histoire les ingrédients nécessaires : humour, vitalité, malice, justesse de ton, lui conférant ainsi une coloration très personnelle et un réalisme qui sait habilement déjouer les pièges et user de la dérision pour dynamiter un thème aussi sensible.

 

Après "La reine des pommes", son premier film, Valérie Donzelli impose dès lors un savoir-faire évident auprès de son compagnon, l'acteur Jérémie Elkaïm, tous deux prêtant à leurs personnages respectifs un charisme irrésistible. Accompagné d'une musique en parfaite adéquation avec le sujet et où l'on retrouve Vivaldi, Bach, Ennio Morricone, la chanson de Jacques Higelin "Je ne peux plus dire je t'aime", de même que l'inédit de Benjamin Biolay " Ton grain de beauté ", le film ne cesse de susciter attention et émotion et on se sent très près de ce couple qui fonctionne au courage et à l'espérance, "cette petite espérance - qui entraîne tout" - écrivait Charles Péguy . La guérison et le beau ciel au-dessus de la mer que contemplent, sur la dernière image, un couple et un enfant de 8 ans, est la conclusion confiante et poétique de ce marathon mené à son but. Admirablement interprété avec des seconds rôles plus vrais que nature, "La guerre est déclarée" renouvelle un cinéma trop souvent confiné dans des sujets stériles. Bravo à Valérie Donzelli d'apporter son souffle, sa dérision et sa tendresse au 7e art du XXIe siècle.



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LA GUERRE EST DECLAREE de VALERIE DONZELLI
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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 08:42
UN HOMME ET UNE FEMME de CLAUDE LELOUCH

                                                                                                

Ce serait réduire Deauville que de la considérer seulement comme une station balnéaire, certes luxueuse, mais qui ne devrait son attrait qu'à la seule alliance de la mer et de la campagne. Située à l'embouchure de la Touques, sur la côte basse et marécageuse qui fait suite aux falaises des Roches-Noires, elle a très vite séduit une élite parisienne par son goût marqué pour les innovations les plus avant-gardistes : rallyes automobiles, régates nautiques, meetings d'aviation et d'hydravion, si bien que l'on peut parler d'elle à plus d'un titre : capitale du cheval, site privilégié du nautisme et, aujourd'hui, vitrine flatteuse pour la promotion des films américains, avec son Festival qui voit accourir les professionnels et les amateurs.

 

Grâce à un opus comme "Un homme et une femme", réalisé en 1966, Claude Lelouch faisait office de précurseur et devançait de peu l'engouement pour le grand écran qui allait saisir la ville. C'est en 1975 que le couple d'Ornano crée la première édition du festival du film américain, ouvrant ses salles obscures, son casino, ses grands hôtels aux stars venues d'Outre-Atlantique. Elles allaient bientôt avoir leurs suites dans les palaces, leurs places réservées dans les meilleurs restaurants, leurs habitudes dans les bars et les boutiques, et apprécier le charme incomparable d'une campagne où vallons, coteaux, collines se déclinent avec élégance dans un décor de manoirs, de haras, d'églises romanes et d'abbayes, familier aux peintres et aux écrivains. Peu d'endroit qui ait en main pareils atouts et sache les abattre avec autant d'opportunité. Faisant suite à l'août musical, aux tournois de polo, aux courses de plat, aux ventes de yearlings, le Festival du film américain clôt en apothéose, chaque mois de septembre, la saison estivale.

 

En 1966, il est certain que Deauville n'avait pas retrouvé les fastes de l'avant-guerre et que le film venait à point nommé  rappeler au public combien pouvaient être beaux les espaces liquides que sont ensemble, à certaines heures du soir, le ciel et les sables dénudés par la mer. Le goût pour les week-ends d'hiver, où il fait si bon marcher des heures à l'orée des flots, dans une nature solitaire avec la seule compagnie des oiseaux marins, allait tenter à nouveau les parisiens qui s'apercevaient que Deauville-Trouville n'était jamais qu'à une encablure de la capitale. Le film n'est certes pas un chef d'oeuvre, mais il a le mérite de rendre attrayante une nature hivernale comme recueillie, en même temps qu'il rend palpable les sentiments émouvants que peuvent éprouver deux veufs mis subitement en présence d'un nouvel amour. Cette romance simple, mais délicate, qui se joue sur fond de mer, conjuguant sa gamme infinie de gris, sut plaire. Et plaire au point que le film obtint le grand prix du Festival de Cannes 1966.


Avec peu de moyen et de l'imagination, afin de minimiser le coût de production, Claude Lelouch a réalisé un long métrage qui, malgré le temps, a conservé son actualité et son charme. Depuis ses débuts, dans les années 60, le cinéaste a traversé les époques et les modes et navigué entre les grosses productions et les films plus intimistes, comme celui-ci. Son cinéma, à la fois populaire et d'auteur, a fédéré un public qui lui est resté fidèle, malgré les attaques réitérées de la critique qui ne l'a pas épargné et lui a reproché vigoureusement  un certain amateurisme. Il est vrai que Lelouch aime à filmer ses acteurs au dépourvu, en ne leur donnant leur texte qu'au dernier moment, de façon à susciter l'improvisation. Son cinéma est ainsi le contraire de celui d'un Eric Rohmer si travaillé. Mais n'a-t-on pas jugé Rohmer trop intellectuel ? Heureusement que, faisant fi des propos des uns et des autres, ces deux artistes ont continué à mener leur carrière avec ténacité.


Voici ce que Lelouch devait déclarer à Deauville, lorsque la cité balnéaire jugea opportun de donner son nom à l'une de ses rues. Elle lui devait bien cela...

" C'était à une époque où j'étais au bord du trou. Mon dernier film ne trouvait pas de distributeur et m'avait endetté jusqu'au cou, au point que j'envisageais de vendre ma société Les Films 13. Une nuit du printemps 1965, désespéré, j'ai pris ma voiture, direction autoroute de l'Ouest, un peu au hasard. J'ai atterri à Deauville vers 2/3 h du matin, me suis garé sur les Planches et me suis endormi.
Un lever de soleil sublime m'a réveillé, une lumière comme seule la côte normande peut en générer. La plage était déserte, sauf un point qui bougeait au loin. Je suis sorti de l'auto et me suis dirigé vers ce point qui s'avéra en être trois qui se précisaient au fur et à mesure qu'ils grossissaient dans mon champ de vision. Une femme se promenait sur la plage à 6 h du matin en compagnie d'un enfant et d'un chien. Que fait-elle à cette heure-là ? Quelque chose alors s'est déclenché en moi : je me suis surpris à imaginer sa vie, ce qui l'avait poussée à se balader seule ou presque à l'aube.
Un scénario se mettait en place tout seul dans ma tête. Arrivé à 500 mètres de l'inconnue (qui l'est restée à jamais), j'ai rebroussé chemin et je suis remonté en voiture, direction Paris. A la gare, il y avait un café déjà ouvert, j'ai demandé de quoi écrire et j'ai jeté les bases de ce qui deviendrait 9 mois plus tard Un homme et une femme. Une palme d'or, deux Oscars, 47 récompenses internationales, le miracle... Et maintenant une place à mon nom !"

 

L'universalité du thème, la tendresse voilée et les amours mélancoliques et photogéniques de Jean-Louis Trintignant et d'Anouk Aimée, la musique de Francis Laï avec le fameux chabadabada  qui fit le tour du monde, y sont pour beaucoup. Le film exalte joliment la nostalgie des choses qui finissent et se figent un moment, comme la nature s'immobilise dans son hiver, avant de se remettre dans le mouvement du temps et s'achever sur une note d'espérance. Jean-Louis Duroc, coureur automobile, et Anne Gauthier, qui se sont rencontrés par hasard, se sont rapprochés et éloignés, parce qu'il leur semblait que le passé était encore trop présent, ne manqueront pas le rendez-vous de la dernière chance, où l'on voit Trintignant  attendre sur un quai de la gare St Lazare celle avec qui il souhaite recommencer sa vie.

 

Pour lire l'article consacré à Jean-Louis Trintignant, cliquer sur son titre :   JEAN-LOUIS TRINTIGNANT

 

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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
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