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14 décembre 2008 7 14 /12 /décembre /2008 10:38
THE DUCHESS de SAUL DIBB

The duchess de Saul Dibb, est le film idéal à voir pendant la période des fêtes. Tous les ingrédients sont réunis pour notre plaisir : la splendeur des tableaux, la flamboyance des images et costumes, le romanesque revisité avec talent par ce metteur en scène et, enfin, une interprétation - made in England  - d'une efficacité avérée.

  
Giorgiana Spencer, ancêtre de Lady Diana, dont le destin n'est pas sans évoquer celui de la princesse de Galles, mena une existence conflictuelle au sein de sa propre famille à la fin du XVIIIe siècle. Belle, charismatique et élégante, elle brillait par la vivacité de ses répliques et l'audace de ses toilettes, au point de devenir très populaire auprès du peuple et véritable icône de la mode auprès des aristocrates. Malheureusement cette féministe avant l'heure sera contrainte d'accepter, sous son toit, la présence de la maîtresse de son époux, le duc de Devonshire. Cette offense, qui la blesse profondément, l'incitera à s'engager dans la vie publique et à mener campagne pour le parti libéral, jouant de son esprit frondeur et de son charme pour tenter de faire avancer la cause des femmes.  A l'évidence, sans grand succès.


Mariée dans sa prime jeunesse par une mère qui souhaitait conserver le prestige de son rang, elle se trouve livrée, en son âge tendre, à un époux qui n'attend d'elle que deux choses : qu'elle lui donne un héritier et se montre docile. Au grand dépit de ce dernier, la charmante Giorgiana met tout d'abord au monde deux filles mais accepte d'élever, comme la sienne, une enfant qu'il a eue d'une de ses nombreuses liaisons et dont la mère est morte. L'absence d'héritier rend le duc ombrageux et l'éloigne d'une jeune épouse qu'il n'a jamais aimée. A la suite d'une violente dispute, il abuse d'elle et, de cette étreinte brutale, naîtra enfin l'héritier tant souhaité. Mais Giogiana ne supporte plus la froideur de son mari et la présence, dans sa demeure et son intimité, de la maîtresse de celui-ci - son ancienne amie - aussi part-elle se reposer à Bath, dans l'un des châteaux de la famille, avec le secret désir d'y retrouver l'homme qu'elle aime et qui partage ses idées libérales : Charles Grey. De leur amour passionné va naître une petite Elisa que le duc, mis au courant, l'a priée d'aller mettre au monde en cachette, dans une résidence sise en pleine campagne. Charles Grey lui propose de l'épouser, mais elle ne peut accepter cette solution, qui va dans le sens de ses propres sentiments, sans risquer de perdre ses autres enfants. Aussi retourne-t-elle, contrite et forcée, auprès du duc de Devonshire et de sa maîtresse, le coeur brisé d'être éloignée de cette petite fille que le père se charge d'élever. La fin de l'histoire nous dit que Giorgiana restera, jusqu'à sa mort, très populaire et courtisée, mais toujours aussi malheureuse, tenant son rang par la force des choses dans une société corsetée par les usages où, sous le couvert de l'honneur, tous les déshonneurs sont permis. 

 

En s'attachant au parcours singulier de cette séduisante duchesse, inspiré de la biographie de Amanda Foreman, Saul Dibb  nous livre une adaptation cinématographique plaisante mais sans grande originalité, dont le principal mérite réside en une mise en scène soignée où les tableaux qui se succèdent, plus beaux les uns que les autres,  nous montrent éloquemment combien difficile était la condition de la femme à une époque où, soumise à l'autorité impérieuse d'un mari tout puissant, elle était dans l'impossibilité d'acquérir, ne serait-ce qu'un semblant d'indépendance, aussi affirmées et intrépides que soient sa nature et sa personnalité.

 

Le rôle de Giorgiana Spencer est campé avec grâce par Keira Knightley, dont la silhouette longiligne fait merveille dans des toilettes élaborées ; celui de sa mère par l'excellente Charlotte Rampling qui affiche une attitude glaciale à souhait dans ce rôle de femme soucieuse de préserver sa position sociale et les avantages qu'elle suppose, tandis que Ralph Fiennes  joue celui d'un duc de Devonshire mufle et brutal de façon détachée et quelque peu absente. Un réalisation fastueuse comme les britanniques savent le faire dès qu'il s'agit d'évoquer une Grande-Bretagne magnifiquement démodée et, néanmoins, éternelle.

 

Pour consulter la liste complète des articles de la rubrique CINEMA EUROPEEN & MEDITERRANEEN, cliquer sur le lien ci-dessous :

 

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THE DUCHESS de SAUL DIBB
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commentaires

C
C'est vrai... Ce film a le mérite de proposer une série de portraits et de paysages ravissants et un semblant de réflexion sur la condition féminine... mais qu'est-ce qu'on s'ennuie ! C'est plat et<br /> conventionnel, à la manière des mœurs que cherche pourtant à vilipender le film...
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C
Je viens de consacrer un article aux costumes de ce film sur mon blog, je vous invite à venir y faire un tour. J'apprécie le design de votre blog, continuez ainsi !
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E
Je l'ai vu et l'avais aimé. Beau, beaux décors, costumes agréables à regarder, pas un film inoubliable mais de bonne qualité. Et surtout, surtout... un thème cher à mon coeur - pas si démodé que<br /> ça! - les mariages "arrangés" et leurs conséquences.<br /> <br /> Et puis.. les femmes soumises de force mais pas de tête ont toujours existé, en voici une de plus!
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C
Je l'ai enfin vu ! Et bien, je suis assez mitigée. Les décors, les costumes et les acteurs sont époustouflants mais j'ai trouvé The Duchess assez académique et prévisible. J'aurais aimé plus d'audace. Mais il reste quand même un bon divertissement.
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C
C'est une critique plus positive que celles que j'ai pu voir jusqu'à maintenant. Mon cinéma ne le passe malheureusement pas... je devrais patienter encore...
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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Texte Libre

Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


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