Héritier proclamé de la Nouvelle Vague, Alain Corneau incarne avec quelques autres comme Téchiné, Miller et Tavernier la relève du cinéma d'auteur et apparaît comme un témoin de son temps entre fin de siècle et nouvelles incertitudes. En 2004, l'ensemble de son oeuvre avait été distingué par le prix René Clair et, en 2010, il s'était vu décerner le prix Henri-Langlois. En 1992, "Tous les matins du monde", qui relate l'histoire d'un joueur de viole au XVIIe siècle interprété par Jean-Pierre Marielle, avait connu un vif succès public et reçu le César du meilleur film. Alain Corneau était le compagnon de la cinéaste et écrivain Nadine Trintignant. Il était né le 7 août 1943 à Meung-sur-Loire (Loiret). Musicien de formation, il était entré très tôt à l'Institut des hautes études cinématographiques (Idhec), devenant dans un premier temps stagiaire sur des films, puis assistant de Constantin Costa-Gavras en 1970 pour "L'Aveu". Il y rencontrera Yves Montand qu'il dirigera par la suite. Également assistant de Nadine Trintignant pour "Ça n'arrive qu'aux autres", il co-écrit avec elle "Défense de savoir" en 1973. Cette même année, il réalise son premier film "France, société anonyme", un échec commercial.
En 1976, en passionné de cinéma américain, il s'inspire du personnage de l'inspecteur Harry (incarné par Clint Eastwood) pour sa deuxième réalisation, "Police python 357", avec Yves Montand. Les deux hommes collaborent à nouveau sur "La Menace" (1977) et "Le Choix des armes" (1981), classiques du film noir à la française. Entre-temps, Alain Corneau signe l'adaptation de "Série noire" (1979). Patrick Dewaere et Marie Trintignant y font une forte prestation. À partir des années 80, le réalisateur s'essaie à d'autres genres. Connu pour ses polars, il aborde également de nombreux autres registres. En 1984, il met en scène la prestigieuse fresque coloniale "Fort Saganne" avec Gérard Depardieu, tirée du roman historique de Louis Gardel et cultive ainsi le plaisir de la narration par le cinéma. C'est, à l'époque, le film le plus cher du cinéma français. En 1992, "Tous les matins du monde", d'après un roman de Pascal Quignard, obtient un succès public et assez inattendu sur un sujet aussi austère (l'histoire du violiste et compositeur du XVIIe siècle Marin Marais), avec un Jean-Pierre Marielle au sommet de son art et un jeune acteur prometteur Guillaume Depardieu. Alain Corneau s'engagera ensuite dans des oeuvres plus intimistes comme le subtil "Stupeur et tremblements" (2003), adapté du roman éponyme de l'écrivain belge Amélie Nothomb, ou "Les Mots bleus" (2005), basé sur le livre du même nom de Dominique Mainard. L'année suivante, Alain Corneau concrétisera un rêve vieux de trente ans en transposant à l'écran l'ouvrage de son ami José Giovanni "Le Deuxième Souffle" avec Daniel Auteuil et Monica Bellucci. Il meurt en 2010.
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