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1 novembre 2021 1 01 /11 /novembre /2021 11:48

600px-Charlton Heston in The Ten Commandments film trailer

 


En 1950, un danger se profile qui peut miner l'essor du cinéma américain : l'envahissement du petit écran dans les foyers, soit cette lucarne qui a le pouvoir de retenir chez lui le spectateur et de le dissuader de se rendre dans les salles obscures. Peu importe que les images télévisées soient encore en noir et blanc, les écrans petits et les émissions proposées de piètre qualité, le cinéma est en danger et les professionnels sont tenus de réagir au plus vite, s'ils ne veulent pas que le 7e Art périclite inexorablement. C'est alors que les exploitants des salles lancent une campagne d'affiches où l'on peut lire ceci : " Prenez votre auto, dînez dehors, allez voir un bon film!" De son côté, l'industrie cinématographique multiplie les innovations et se lance un défi : au petit écran, elle oppose ... l'écran panoramique, les couleurs de plus en plus travaillées et des essais de films en 3D (en 1954 la Warner en sortira trois). Quant aux producteurs, ils se ressaisissent à leur tour en innovant dans des superproductions que le petit écran serait bien peine de concurrencer, instituant un cinéma spectaculaire sensé asseoir à tout jamais sa suprématie. Ce mouvement hollywoodien vers un cinéma qui suppose des moyens colossaux sera incarné par Cécil B. De Mille qui, dès 1918, avait appliqué le mot d'ordre d'Adolph Zukor : "Tournez des pièces prodigieuses avec des acteurs de premier ordre." En 1956, De Mille décide de tourner Les dix commandements avec Charlton Heston, Yul Brynner et Anne Baxter qui s'avèrera son film-testament ;  il y multipliera les prouesses de mise en scène en dirigeant 15 000 figurants dans les péplums bibliques dont on sait déjà qu'ils enthousiasment le public (il y avait eu en 1951 le Quo Vadis de Mervyn LeRoy). La Rome antique et l'ancienne Egypte sont des sujets porteurs qui permettent des images grandioses et des reconstitutions flatteuses à l'oeil du spectateur, si bien qu'après Les dix commandements, ce sera le Ben-Hur de William Wyler, superproduction des superproductions qui recueillera tous les superlatifs : son coût de 15 millions de dollars, ses milliers de figurants, ses quatre mois de répétition, sa séquence de course de chars qui a nécessité un réalisateur spécifique, ses trois mois de tournage, sa longueur exceptionnelle de trois heures et demie, sans compter qu'au final le film récoltera neuf Oscars et se placera au premier rang du box-office aux côtés de  Autant en emporte le vent

 


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A sa suite, mais sans le surpasser, il y aura Le tour du monde en 80 jours de Michael Anderson, Barabbas de R. Fleisher et la magnifique fresque historique de David Lean Lawrence d'Arabie qui fera souffler dans les salles obscures les vents du désert. Production anglo-américaine, le scénario se conformait au livre de Thomas E. Lawrence lui-même "Les sept piliers de la sagesse", où l'on voit le colonel britannique tenter de promouvoir auprès des représentants du Royaume-Uni et de la France l'indépendance des pays arabes. Trois ans plus tard, David Lean signera, avec le même scénariste Robert Bolt, une adaptation très réussie du roman de Boris Pasternak : Docteur JivagoPourtant rien n'y fera et le nombre de spectateurs continuera de chuter de façon vertigineuse. Si en 1955, on recensait chaque semaine 50 millions de spectateurs aux Etats-Unis, le nombre ne sera plus que de 30 cinq ans plus tard. L'inflation des superproductions n'est pas parvenue à gagner la guerre contre le petit écran. Néanmoins, de ce combat perdu, il nous reste quelques scènes d'anthologie inoubliables qui ont nourri notre imaginaire et contribué à parfaire à jamais la légende du 7e Art.



Pour lire les articles relatifs à cet article, cliquer sur leurs titres :

 

LAWRENCE d'ARABIE, DE LA REALITE A LA LEGENDE          

DAVID LEAN, L'IMAGIER PRESTIGIEUX

CHARLTON HESTON    

 

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12 mai 2021 3 12 /05 /mai /2021 10:51
THE ROAD MOVIE OU LES CARNETS de VOYAGE du 7e ART

 

La pellicule aime le voyage et il n'y a pour s'en convaincre qu'à considérer le nombre de films que le départ, la route, l'évasion ont inspiré aux cinéastes du monde entier. Je n'en veux pour preuve que le dernier Sur la route de Wim Wenders qui reprend un thème souvent traité et passe, à cette occasion, de la plume à l'image. Et comment ne pas être inspiré par un sujet aussi envoûtant, la quête permanente de l'ailleurs qui sollicite constamment l'homme et le jette dans des aventures sans cesse recommencées. En 1960, le film de voyage s'impose aux Etats-Unis comme un genre nouveau après le western et la comédie musicale. Les héros sont le plus souvent des contestataires qui soignent leur mal de vivre en prenant la route. Il est vrai qu'il y a au voyage de sérieux antécédents littéraires, L'Odyssée et Don Quichotte pour ne citer que les plus emblématiques. Le cinéma ne pouvait pas ignorer longtemps un genre aussi riche et si l'errance a si profondément inspiré les Américains, n'est-ce pas parce que leur pays est issu d'une longue épopée : la conquête de l'Ouest. Charlie Chaplin était déjà ce vagabond en quête d'un paradis imaginaire et Les raisins de la colère de John Ford ne raconte-t-il pas l'histoire de paysans chassés de leur terre  par la crise qui fuient vers la Californie afin d'y trouver du travail ? Dans les années 60, alors que le pays s'embourbe au Viêt Nam, la jeunesse cherche un exutoire et beaucoup de jeunes partent sur les routes, le voyage apparaissant comme une solution en mesure d'apaiser leur mal de vivre. Les routes symbolisent la liberté, l'insoumission et a le mérite de vous faire faire des rencontres et voir du pays. C'est au jour le jour une constante improvisation qui n'a plus rien à voir avec la monotonie habituelle du quotidien. Coppola illustrera le thème avec Les Gens de la pluie en 1969 et Denis Hopper avec Easy rider, la même année. 

 

David Lynch, jamais en panne d'imagination, poussera très loin son goût de malmener le spectateur à coups de sensations fortes, à travers l'équipée sauvage de Sailor et Lula, Palme d'or à Cannes en 1990. Ce road movie mène ni plus, ni moins au pays du cauchemar. Avec son conducteur poursuivi par un camion fou, Duel de Steven Spielberg (1971) est plus proche du thriller et du fantastique, alors qu'avec Honkytonk Man, Clint Eastwood nous invite à une escapade cocasse avec un musicien, sorte de road movie nonchalant qui est dans l'esprit d'un réalisateur qui aime faire cavalier seul. Avec Thelma et Louise en 1991, Ridley Scott nous propose une randonnée à haut risque avec deux héroïnes qui ont décidé de s'offrir un week-end entre filles, le temps d'une virée sur la route. Quand un macho tente de violer Thelma, Louise fait feu et les voilà obligées de fuir vers le Mexique. De meurtrières, elles deviendront braqueuses avant de finir cernées de toutes parts, au-dessus du Grand Canyon du Colorado, cavale jubilatoire magnifiée par des paysages grandioses. Avec ce film, Ridley Scott dénonce la brutalité de l'Amérique profonde où il n'est pas facile pour une femme d'être considérée à l'égal de l'homme. Les actrices Susan Sarandon et Geena Davis donnent un relief très convaincant à leurs rôles. Mais pour moi le plus accompli du genre est sans nul doute Into the Wild de Sean Penn, petit chef-d'oeuvre où un jeune homme trouvera la mort seul dans une caravane après une épopée personnelle d'une rare intensité. Un film dont je fais l'éloge dans l'article suivant. Cliquer sur le titre pour en prendre connaissance :   INTO THE WILD de SEAN PENN

 

 

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Les Européens ont également un style qui leur est propre et en 1974 avec Alice dans les villes, Wim Wenders commence une trilogie du voyage, en suivant un journaliste et une petite fille dans l'Europe des années 70. Traité par sa caméra, le film se teintera volontiers de métaphysique.  Faux mouvement adaptera les tribulations du Wilhelm Meister de Goethe et dans Au fil du temps (1976) un projectionniste itinérant sillonnera l'Allemagne en quête de sa vision très personnelle des choses. En France, dans Sans toit ni loi (1985), Agnès Varda met en scène une jeune vagabonde qui marche sans but et finira dans un fossé, le road movie s'avérant sans issue, alors qu'avec Tandem (1987), Patrice Leconte s'amuse des étapes successives de deux animateurs de jeux radiophoniques, un road movie quasi professionnel. Et n'oublions pas de citer la virée bretonne de Paco l'Espagnol et de Nino le Russe dans Western (1997) de Manuel Poirier. Le plus frappant reste Paris,Texas, toujours de Wim Wenders en 1984 où, sortant du désert, un homme épuisé s'effondre. Transporté à l'hôpital, il reste muet mais son frère l'identifie - il s'appelle Travis - et le ramène à Los Angeles. Palme d'or au Festival de Cannes 1984, Paris, Texas est d'abord la rencontre de plusieurs talents : celui de Wenders, qui a rarement été aussi sensible, de Sam Shepard pour un scénario qui tient vraiment la route, de Ry Cooder pour la musique, sans oublier les superbes images de Roby Müller et la performance de l'acteur Harry Dean Stanton, bouleversant Travis, qui renaît lentement au monde. La scène où il retrouve sa femme (Nastassja Kinski) est restée mythique.

 

 

paris texas Paris, Texas

 

En l'an 2000, s'il a perdu beaucoup de son esprit contestataire, le road movie n'a jamais quitté les écrans, comme en témoignent des films aussi différents et originaux que Une histoire vraie (1999), où David Lynch suit un vieil américain parcourant des kilomètres sur une tondeuse à gazon. Il fallait être Lynch pour trouver cela. Inspiré lointainement  de l'Odyssée d'Homère, O Brother de Joel Coen (2000) montre trois bagnards en cavale lancés à la recherche d'un trésor dans l'Amérique de la Grande Dépression, alors que dans Twentynine (2003), Bruno Dumont prend pour décor les amples espaces désertiques qu'affectionnait tant John Ford et nous fait participer à un voyage érotico-horrifique que l'on peut oublier de voir. Enfin dans Sideways (2005) d'Alexander Payne, nous voyons deux amis qui choisissent de parcourir la route des vins californiens pour faire le point de leur existence. Les voyages continuent et ont encore un bel avenir devant eux.

 

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LISTE DE MES BILANS CINEMATOGRAPHIQUES

 

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Sailor_et_Lula_front.jpg 

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3 septembre 2018 1 03 /09 /septembre /2018 10:41

6FEST~2   

 

Deauville, comme Vénus, est née de la mer. Avant les années 1850, les lieux n'étaient qu'une étendue de sable et de marais où paissaient des moutons. C'est grâce à l'invitation du docteur Oliffe, en l'été 1858, que Charles Auguste Louis Joseph, duc de Morny, frère adultérin de l'empereur Napoléon III, fît la connaissance du port de Trouville et de ses environs. Découvrant lors de ses promenades, à la sortie du petit port, 160 hectares de terrains vierges et de plage de sable fin, ce visionnaire épris de luxe et de beauté, à une époque où les bains de mer commençaient à être à la mode, eut l'idée de faire sortir des marais, au bord du flot et des sables, à à peine 200 km de la capitale, cette station balnéaire qu'il voulait élégante et prestigieuse.



L'ensemble des plans fut établi par Berney, architecte parisien, amoureux de ce littoral. Il n'y manquait ni la gare, ni le casino, ni l'hippodrome, ni même le pont sur la Touques, trait d'union avec Trouville, cette aînée qui voyait grandir jour après jour une cadette déjà prête à rivaliser avec elle. L'affaire fut donc rondement menée et, dès 1866, le boulevard Cornuché voyait s'élever de luxueuses villas, alors que le Grand Hôtel s'apprêtait à recevoir une clientèle avide de distractions et de plaisirs. Malheureusement le duc de Morny n'eut guère le temps de profiter de la ville née à la fois de l'eau, des sables et de son imagination. Il mourut brutalement en 1865, laissant à ses successeurs le soin de poursuivre son oeuvre et de parer de séduction l'enfant chérie qui se préparait à devenir l'une des stars les plus convoitées de la côte. D'autant que Deauville ne se contentait pas d'offrir les loisirs habituels des stations balnéaires, son ambition était autre : elle désirait être le site des innovations que cette fin de XIXe ne cessait de promouvoir, préfigurant la modernité du siècle suivant, si bien que la ville devint, dès 1910, le lieu privilégié des courses automobiles, équestres et même d'aviation et d'hydravion. En août 1913, la course Paris-Deauville en hydro-aéroplane suivie, deux semaines plus tard, du concours des avions marins marqueront les mémoires. Ce dernier avait pour objectif la sélection d'appareils susceptibles de répondre aux besoins de la marine française. Quinze pilotes seront présents sur des monoplaces et des biplans et la meilleure vitesse sur base sera atteinte par Molla qui couvrait la distance de 555 km en 5h24m. Les nombreux spectateurs et les badauds présents sur les lieux s'enthousiasmèrent autant des performances que du passage, sur les planches, de personnalités comme Mistinguet, Maurice Chevalier et Roland Garros. Régates nautiques, courses diverses, hôtels et boutiques de luxe, casino, golf, Deauville avait tout pour séduire. Il ne lui manquait qu'un festival ... elle l'aura, après que deux guerres, et surtout celle de 39/45, aient affligé la Normandie de dommages dont elle sera longue à se relever et donné à l'Amérique le redoutable privilège de jouer dans son histoire un rôle déterminant. En 1945, la province est exsangue, les villes ravagées, les populations meurtries, mais le débarquement a eu lieu et la France est libérée ou sur le point de l'être. Le littoral a vu mourir sur ses plages des milliers de jeunes soldats américains, canadiens, anglais et français bien entendu, au point que les cimetières ont remplacé les champs d'épeautre où fleurissaient les coquelicots. Il est indispensable que le trait d'union entre la France et l'Amérique subsiste, mais de la façon la plus réconfortante, la plus artistique et innovante qui soit. Ce sera un festival du cinéma que vont patiemment envisager le groupe Barrière, le maire Michel d'Ornano et sa femme, Lionel Chouchan et André Halimi, pour rester fidèle à l'esprit novateur de la station. Ils le porteront sur les fonds baptismaux en septembre 1975, au cours d'une fête modeste, mais qui ne cessera plus, au fil des années, de recueillir les suffrages, d'attirer le public et d'apparaître comme l'un des événements incontournable du 7e Art. D'autant que Deauville met en avant la diversité cinématographique des Etats-Unis et n'a de cesse de faire découvrir au public français les nouveaux talents.
 



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                                     Affiche du Festival 2013

 

On se rend à Deauville comme à Cannes ou à Venise ; ce Festival est l'un des rendez-vous les plus courus par les professionnels et les amateurs. Ils savent qu'ils seront bien reçus, que la ville dispose d'un ensemble hôtelier et de salles de spectacle dignes d'une telle manifestation. Pas moins de 50.000 spectateurs et 200.000 visiteurs en 2007 ; il est vrai que les organisateurs s'en sont donnés les moyens. Chaque année, en septembre, la ville resplendit de fleurs, les drapeaux claquent au vent, les restaurants ont affiné leurs menus, le ciel voit revenir les lumières aquarellées d'un début d'arrière-saison généralement agréable en cette région. Après les hommages institués en 1977 pour honorer des personnalités remarquables du 7e Art, la compétition des avant-premières sera inaugurée en 1995. Avant cela, le Festival se contentait d'être une rampe de lancement pour les grosses productions d'Outre-Atlantique ; désormais, à travers ses divers Grands Prix, Deauville se plaît à récompenser des oeuvres indépendantes et de qualité. Et, récemment, une toute nouvelle innovation a donné satisfaction à la plupart des cinéphiles :  Les nuits américaines qui projettent dans les salles des cinémas de la station les classiques, mémoire d'un cinéma qui a largement contribué à l'aura dont bénéficie l'art cinématographique. Ne devons-nous pas à l'Amérique des films inoubliables que ce Festival nous propose de revoir avec plaisir ?  Ainsi, dans un décor de rêve, le long d'un littoral que les plus grands peintres se sont plus à évoquer, en cette fin d'été si propice aux lumières douces et à peine voilées, le Festival de Deauville attire les amoureux, non seulement du cinéma, mais peut-être aussi de la lumière particulière que l'art pose sur les choses. Les célèbres planches ne cessent plus de voir défiler, se promener, s'attarder ces gens dont on parle. Après l'Aga Khan, Churchill, le roi d'Espagne, André Citroën, Coco Chanel, ce sont George Clooney, Harrison Ford, Tom Cruise, Matt Damon, Sharon Stone, Julia Roberts, Angela Joly ou Meryl Streep. Les badauds se bousculent, rêvent un moment, sommes-nous en France, en Normandie, à Deauville ou simplement ailleurs.

 

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DEAUVILLE ET L'AMERIQUE - HISTOIRE D'UN FESTIVAL
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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 08:21
LA NOUVELLE VAGUE DES REALISATRICES
LA NOUVELLE VAGUE DES REALISATRICES

Elles tiennent une place de plus en plus importante dans la galaxie du 7e Art depuis quelques années. Elles sont jeunes, ont de l’ambition, du courage, des idées et entendent bien ne plus jouer les seconds couteaux. En voici quelques-unes qui nous livrent aimablement leurs confidences :

 

Mélanie LAURENT :

 

J’ai toujours voulu être réalisatrice, j’ai passé un bac cinéma, réalisé des courts métrages – dont l’un a été sélectionné à Cannes en 2008 -, et suis devenue actrice. Et ce fut une très bonne école. Puis un jour, j’ai rencontré le bon producteur – Bruno Lévy – qui m’a fait confiance pour réaliser mon premier film. J’avais un trac énorme et une vague de panique. Le premier jour de tournage a été horrible. D’ailleurs, j’ai mis tous les rushes à la poubelle. Mon deuxième long métrage, « Respire », est adapté d’un roman écrit par Anne-Sophie Brasme quand elle avait 17 ans. J’avais le même âge quand je l’ai lu et déjà je voulais faire un film. C’est une histoire sur les pervers narcissiques qui fait écho à des gens que j’ai rencontrés dans ma vie. J’ai mis des années à me remettre de ces personnes destructrices, mais aujourd’hui j’ai presque envie de les remercier au générique. La manipulation, je l’ai tellement vécue en tant qu’actrice… que je ne vais pas user de la même méthode. J’obtiens ce que je veux en passant par la gaieté ou l’amour.

 

Géraldine NAKACHE :

 

C’est Lisa Azuelos qui, sur le tournage de « Comme t’y es belle ! » qui m’a poussée à raconter mon histoire. Je travaillais sur la production de la chaîne Comédie. J’ai tout arrêté, je me suis mise à manger des pâtes et, au bout de six ans, « Tout ce qui brille » est sorti. Avec Hervé Mimran, mon coscénariste et coréalisateur, il y a eu des moments où on n’y croyait plus. Alors le premier jour de tournage a été magique. J’ai été bouleversée par « Les parapluies de Cherbourg » de Jacques Dmy. Je me suis dit que c’était comme ça que je voulais voir la vie au cinéma : enchantée et en couleurs. On commence à savoir que Leïla Bekhti, en plus d’être mon amie, est mon actrice préférée. J’ai aussi une passion pour Catherine Deneuve et j’adore Sandrine Kiberlain. L’an dernier, au Festival de Cannes, au Carlton, j’ai côtoyé Jane Campion déjeunant avec sa copine Nicole Kidman. Je n’ai cessé, hallucinée, de les regarder. Une parenthèse enchantée.

 

Katell QUILLEVERE :

 

Deux personnes m’ont donné envie de faire ce métier : Maurice Pialat quant à 16 ans je suis entrée dans le cycle de ses films et Jean-Henri Roger, l’un de mes professeurs à la fac, une grande figure du cinéma militant. Derrière la caméra, je me suis tout de suite sentie chez moi. C’était comme une évidence, une nécessité. J’ai très vite su que si je ne devenais pas réalisatrice, je serais malheureuse toute ma vie. J’aime le romanesque et tout ce qui peut provoquer des émotions fortes. Pour moi, le cinéma est plus fort que la vie. Je suis très touchée par des parcours de personnes empêchées, tiraillées entre ce qu’elles rêveraient d’être, ce à quoi elles essaient d’échapper et ce qui les en empêche. Pour « Suzanne », par exemple, j’avais lu des témoignages de femmes ayant vécu avec des délinquants – Mesrine ou Vaujour -, et j’ai été impressionnée par leur courage – elles sont capables de conduire des hélicoptères – et en même temps leur grande soumission. Sur un tournage, je m’interdis une certaine forme de violence. Je suis plutôt dans une logique de plaisir quand je travaille, pas dans la douleur. J’aime donner confiance aux techniciens et aux comédiens, transmettre de l’énergie, c’est mieux pour réaliser un film libre et audacieux. Et quand c’est nécessaire, j’essaie d’être un gentil tyran.

 

Audrey DANA :

 

C’est Claude Lelouch qui m’a transmis le virus en me disant : "Toi, tu vas vite t’ennuyer comme actrice et tu passeras à la réalisation". Ce n’était pas le cas, mais peu après, je me suis acheté une petite caméra et j’ai commencé à filmer des couples. Six ans plus tard, je décide de faire un film, non plus sur l’amour mais sur les femmes. Et ce fut le choc, la révélation, je ne me suis jamais sentie aussi bien. J’ai tourné mon premier court métrage alors que j’étais enceinte de sept mois et que je ne pouvais plus bouger à cause d’une hyperlaxité des ligaments. Mais dès que j’étais sur le plateau, je sautais partout. Une vraie pile électrique ! Oui, les femmes m’inspirent : leur complexité et la façon dont elles ont évolué. Pour mon film, j’en ai interviewé une centaine : des gynécologues, des dermatologues, des lesbiennes, des reporters de guerre, des créatrices… Au final, toutes ces femmes sont devenues les onze personnages de « Sous les jupes des filles ».

 

Emmanuelle BERCOT :

 

Je voulais être danseuse, puis actrice. Je me suis plus souvent retrouvée serveuse, puis ouvreuse… Un matin, j’ai eu un déclic, je me suis réveillée en me disant qu’il fallait que je passe le concours de La Fémis pour avoir un métier. Je l’ai réussi et j’ai eu la chance de réaliser un premier court-métrage qui a eu le prix du Jury à Cannes, et un film de fin d’étude « La puce » qui est carrément sorti en salles. Désormais, la caméra fait partie de mon corps, je suis totalement dans un élément que je filme. Et ceux que je filme sont toujours plus importants pour moi que les personnages. J’aime me laisser porter parce qu’ils sont dans la vie. Ma première actrice fétiche a été Isild Le Besco, l’actrice de mes cinq premiers films, elle avait 13 ans sur le premier, je ne pouvais concevoir de tourner sans elle, je n’arrivais à m’exprimer qu’à travers elle, elle était un peu mon double. Aujourd’hui, c’est Catherine Deneuve. Avoir pu tourner avec elle « Elle s’en va », est l’une des choses dont je suis le plus fière dans ma carrière. Mon prochain film « La tête haute », dont le tournage démarre en juillet, sera encore avec elle.

 

Mia HANSEN-LOVE :

 

Mon premier film en tant qu’actrice m’a donné l’envie de passer derrière la caméra. J’avais 16 ans et j’ai été prise sur « Fin août, début septembre » d’Olivier Assayas par le biais d’un casting sauvage. Cela a été une révélation. J’ai compris que ma vocation était de raconter des histoires et de les filmer. Plus tard, en écrivant des critiques aux « Cahiers du Cinéma », je suis passée tout naturellement à l’écriture de scénarios, et tout s’est enchaîné. Ce qui m’inspire, ce sont les gens que j’aime. J’ai envie de les filmer, de faire leur portrait, comme un peintre. Mon dernier film « Eden », raconte l’histoire de mon frère quand il était D.J. dans les années 1990. Son parcours est aussi celui d’une génération. J’aime les actrices au charme naturel, comme Greta Gerwig que j’ai fait tourner dans « Eden », ou Julie Gruntvig Wester. J’admire aussi beaucoup Isabelle Huppert pour sa féminité, son intelligence et la force de ses choix.

 

Axelle ROPERT :

 

Je voulais devenir romancière, mais je me suis aperçue que le récit romanesque passait mieux aujourd’hui au cinéma que dans la littérature. Alors, vers la trentaine, je me suis tournée vers l’écriture de scénario. Quand j’ai découvert l’énormité des moyens déployés sur le tournage, j’ai eu un sentiment de panique absolue et de grande excitation. J’étais face à une machinerie et à une équipe de garçons en casquette et baskets devant laquelle il fallait que j’assure. Ce qui m’inspire est un récit excitant avec des enjeux passionnels qui appelle une mise en scène. Mais je suis très loin de l’école actuelle qui est de mettre en scène ses tripes ou sa vie privée. Ingrid Bergman est pour moi la plus grande, belle et singulière actrice. Et j’aime aussi les comédiennes françaises un peu mystérieuses comme Delphine Seyrig, Isabelle Huppert ou Valérie Benguigui et Louise Bourgoin. Ce que je m’interdis toujours sur un tournage : l’hystérie. Je suis d’une nature très angoissée mais aussi très pudique.

 

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LA NOUVELLE VAGUE DES REALISATRICES
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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 10:00
FESTIVAL de CANNES - SON HISTOIRE
FESTIVAL de CANNES - SON HISTOIRE
FESTIVAL de CANNES - SON HISTOIRE

              

C'est au ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, Jean Zay, que l'on doit la Création du Festival de Cannes. En toute innocence alors, la date inaugurale avait été fixée au 1er Septembre 1939. Louis Lumière avait accepté d'en être le Président d'honneur, une affiche avait été commandée à Jean-Gabriel Domergue qui y avait représenté la muse du cinéma, mais on sait, hélas ! ce qu'il advint : le 2 septembre 39, Hitler entrait en Pologne. Ainsi, avant d'avoir été ouvertes, les portes du palais du Festival s'étaient refermées sur cinq années de guerre. Mais en 1946, les heures de violence s'étant estompées, le 7e Art s'éveillait à nouveau, tel la Belle au Bois Dormant et, le 20 septembre, l'ancien casino s'apprêtait à recevoir ce premier Festival qui allait avoir davantage l'allure d'une agréable manifestation mondaine que d'une compétition, puisque presque tous les films présentés seraient gratifiés d'un prix et où Grace Moore chanterait de façon vibrante la Marseillaise, reprise en choeur par les quarante" Voix d'Antibes". Mais au fil des années, l'augmentation des participants et l'importance des enjeux économiques feront de ce rendez-vous un événement majeur, quasi incontournable pour les professionnels. Aujourd'hui, il est médiatisé au point de réunir 4000 journalistes représentant quelques 1600 médias de par le monde et d'avoir un budget annuel qui s'élève à 20 millions d'euros. A partir de 1959, la création du Marché du Film accroît encore l'influence, devenue internationale, de ce Festival, qui s'est choisi un lieu privilégié entre mer et arrière pays touristique pour son rendez-vous. Il faut avouer que le challenge était de taille mais que le pari sera tenu. Passeront ici et seront primés quelques-uns des plus grands chefs-d'oeuvre : La dolce vita, Le Guépard, Le Messager, Viridiana, Le salaire de la peur, Quand passent les cigognes, Mash, Andreï Roublev, L'arbre aux sabots, La ballade de Narayama, Mort à Venise, Kagemusha  - et Cannes recevra tout ce qui compte dans l'art de la pellicule : les Carné, Clément, Chaplin, Truffaut, Welles, Losey, Polanski, Rohmer, Coppola, sans oublier quelques princes et maharajahs, ministres, écrivains et poètes, dont Malraux, Giono, Genevoix, Dutourd, Cocteau - et, bien entendu les stars.

    

En 1998, Gilles Jacob crée la Cinéfondation qui a pour objectif de sélectionner de courts et moyens métrages d'écoles de cinéma du monde entier, de manière à promouvoir les jeunes talents et leur permettre d'accéder à la réalisation de longs métrages. Désormais, ce seront un millier de films qui parviendront de tous les continents au Festival dans l'espoir d'être retenus. En 2000, Gilles Jacob sera élu président par les membres du Conseil d'administration et succédera à Pierre Viot qui occupait cette fonction depuis 1985. Le Festival développe, depuis lors, une série d'actions en faveur  des professionnels, ainsi que tous les moyens possibles pour le soutien à la création artistique internationale. En 2005, une nouvelle salle est ouverte en sein du Village et Ciné fondation initie un Atelier qui retient une vingtaine de projets dans le souci d'aider les réalisateurs à faire aboutir leur plan de financement. S'il s'affirme davantage chaque année comme un lieu de rencontre privilégié, le Festival de Cannes jouit depuis longtemps d'une renommée qui ne se démentit pas et a trouvé un bon équilibre entre qualité et commercialité, assurant aux films qu'il couronne un tremplin unique de diffusion, tout en s'attachant à promouvoir ce que l'on a appelé " le cinéma d'auteur pour grand public". Bien entendu, il a essuyé quelques scandales - on se souviendra, par exemple, de celui soulevé en 1973 par le film  La grande bouffe - et a laissé passer des opportunités, commis des erreurs d'appréciation et des injustices, mais il a savouré ses heures de gloire et contribué à faire sortir de l'ombre des talents méconnus, et qui le seraient restés, sans son coup de projecteur souverain.



Ainsi, au fil des années, la rencontre cannoise se poursuit-elle avec persévérance et enthousiasme, sans exclure la nostalgie qu'inspire les saisons d'antan trop vite effacées. Grâce à lui, des centaines de personnes se voient ainsi intronisées dans l'univers cinématographique. Pour elles, il existe un avant et un après, car leur carrière s'est décidée là, en ce lieu où les rencontres inespérées décident des avenirs... Douze mille robes longues, quinze mille smokings, trois-cent mille bouteilles de champagne et cent fois plus de cannettes de bière, des bataillons de gardes en uniforme et de zélés intervenants, six tonnes de papier imprimé et des kilomètres de pellicule, c'est cela Cannes. Depuis qu'est apparue "l'écriture des lumières" aux environs de 1860, formidable mémoire de nos songes que l'on baptisa le 7e Art, Cannes n'est pas seulement un tremplin, une foire aux chimères, mais une sentinelle des talents. François Chalais, célèbre chroniqueur, en parlait avec lyrisme dans un article qu'il consacrait au festival le 8 mai 1986 :

" Ce minuscule recoin de planète ne se réduisait pas pour nous à de gracieux nombrils, à la douceur d'un ciel, à l'agrément de quelques propos, à des images superbement apprivoisées, à l'état naissant où, dans la lumière d'un couchant prodigieux, nous avons eu la révélation des plus grands noms, des oeuvres les plus considérables. Brusquement, des civilisations ont chancelé, des moeurs ont modifié leurs fondements. Des ruines véritables, dont beaucoup ne se sont pas relevées, nous ont rappelé qu'au-delà de l'écran, le monde existe, que nous en faisons partie, que seul le vent qui se confond avec le souffle de la liberté en active l'épanouissement, voire en prolonge la survie. Et il en sera toujours ainsi tant qu'une caméra continuera de tourner, pourvu que, derrière elle, rebelle aux diktats des snobismes et des censures, quelqu'un éprouve le besoin de connaître et d'aimer".



Et il est vrai que comme la peinture et la musique, le cinéma est capable d'apporter aux hommes un supplément d'espoir. Il est donc un art à part entière. Et ce Festival, qui le sert, parfois le dessert et toujours le défend grâce à l'expérience, à la sensibilité, à l'imaginaire des cinéastes, propose chaque année une nouvelle perspective, de nouvelles créations, de nouveaux styles,  reflets du quotidien et découvertes du futur. Celui de 2017 s'est ouvert ce mercredi 17 mai, faisant de Cannes la capitale du cinéma pour une dizaine de jours et la manifestation annuelle la plus médiatisée et la plus bling-bling du monde, déployant sur un rythme échevelé le bal des vanités et le bal des talents. Ainsi Cannes (75.000 habitants) devient-elle superstar et s'habille-t-elle de glamour au-delà du tapis rouge. Ici, dans la bonne humeur, on se frôle, on s'entasse et on se pousse dès qu'apparaît la silhouette d'une vedette. Cannes a sa haute réputation et tient son rang à coups d'audaces, de scandales, de polémiques, mais également grâce à une sélection exigeante, si bien que sa magie n'a jamais cessé d'opérer pour le plaisir de tous et pour que le 7e Art conserve sa place dans le monde artistique.

 

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16 mars 2014 7 16 /03 /mars /2014 18:30
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19 novembre 2013 2 19 /11 /novembre /2013 10:09

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C'est durant les années 1980 que l'Amérique inaugure l'ère du blockbuster. Et pour en assurer la rentabilité, les studios n'ont qu'une solution : l'expansion.

 

La guerre des étoiles provoque, dès sa sortie en 1977, un véritable raz-de-marée et bien que le film ait coûté 11,5 millions de dollars il en rapporte 215 rien que sur le territoire américain. Son succès est symtomatique des évolutions en cours, parmi lesquelles un rajeunissement du public. Selon une enquête de la MPAA réalisée en 1979, 90% des spectateurs américains ont entre 12 et 19 ans ! Les studios enregistrent la leçon et généralisent la politique des blockbusters : Superman (1978), L'Empire contre-attaque (1980), Les aventuriers de l'arche perdue (1981) etc. Le but affiché est de battre de nouveaux records au box-office, rien de plus. Dans ce nouveau contexte, la prise de risque devient difficile. Afin de la minimiser, les majors exploitent leurs succès jusqu'au bout, en misant sur des formules ou des suites qui s'enchaînent jusqu'à l'épuisement du filon. Ces productions donnent lieu à un marché intérieur florissant et les salles obscures sont assurées d'être constamment remplies. La tendance se renforce avec l'arrivée des multiplexes. Aujourd'hui, l'Amérique est l'une des nations qui se déplace le plus pour se rendre au cinéma avec un taux de fréquentation moyen de 5,3 films par personne et par an. Le développement de la vidéo dans les années 80 et du DVD, dans la décennie suivante, ouvre de nouvelles perspectives et devient une source de revenus substantiels. Autant de facteurs qui favorisent une reprise de la production. En 1980, 125 projets étaient réalisés aux Etats-Unis. En 2003, on en comptait plus de 600. En 1982, c'était l'année de tous les super-héros : Rambo d'un côté, Conan de l'autre ont fait exploser le box-office de la toute puissance de leur musculature. Cette dernière rassure manifestement une nation qui doute d'elle-même sur fond de traumatisme post-viêtnamien et de récession économique. Tout comme Conan le barbare, Rambo est un être solitaire, abandonné par les siens et qui lutte pour sa survie dans un monde hostile. Afin de rentabiliser les blockbusters, dont les coûts ne cessent d'augmenter, les studios planifient des sorties en salle massives, soutenues par des campagnes de promotions quasi agressives. Le but est d'attiser la curiosité du public et de faire de cette projection un incontournable dans la vie d'un citoyen normal. Avec une durée de vie de plus en plus courte, le destin des films est scellé dès le premier week-end d'exploitation. Dès lors, le marché intérieur ne suffit plus à amortir les frais engagés, l'expansion est une nécessité. 

 

Aujourd'hui, le marché international représente 43% des revenus des studios. Les stratégies commerciales sont conçues de manière globale afin de valoriser au mieux le merchandising et les investissements promotionnels engagés. Les marchés extérieurs permettent également d'alimenter la machine hollywoodienne en fournissant des idées de remake. Les droits des films étrangers les plus créatifs sont achetés par les studios de manière à les adapter aux codes américains. Car au coeur de la puissance américaine se trouve une capacité de renouvellement permanente, nourrie par les talents étrangers. Aujourd'hui, comme hier, Hollywood continue d'attirer cinéastes et acteurs du monde entier. Le succès d'Antonio Banderas, de John Woo ou de Roberto Rodriguez en témoigne. Par leur présence, ces étrangers facilitent l'accès à certains marchés. Si cette politique assure la domination du cinéma d'Outre-Atlantique sur le reste du monde, il n'en reste pas moins des poches de résistance. L'Inde fait figure d'anomalie avec ses 95% de parts de marché au profit d'un cinéma national. Dans ce pays, les productions hollywoodiennes doivent faire l'objet de remakes indiens afin d'atteindre les cimes du box-office. Partout ailleurs, le cinéma américain s'arroge entre 50 et 83% du marché. Les territoires anglo-saxons sont évidemment les plus perméables à cette influence. En revanche, les pays qui résistent le mieux à la vague américaine sont ceux dotés d'un système d'aides et de subventions, comme c'est le cas en France qui parvient à maintenir, vaille que vaille, un marché national de 33% contre 23% en Italie et 12,5% en Espagne. En Asie, la Corée du Sud se distingue également de ses voisins par une production locale importante, protégée par les pouvoirs publics. Privées de soutien, la plupart des autres industries cinématographiques restent fragiles face au géant américain.

 

Sources :  Laurent Delmas

 

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L'ERE DES BLOCKBUSTERS
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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 10:17

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Toujours à la recherche de nouvelles inspirations, Hollywood dans les années 1920 n'hésite pas à s'emparer d'un genre qui fait les beaux jours du cinématographe italien : le péplum. Et les studios vont s'en donner très vite les moyens.

 

Parler de péplum au cinéma avant la fin des années 50 constitue un anachronisme, puisque c'est à cette date seulement que le terme est apparu en France, puis en Italie et, le plus souvent, dans un sens péjoratif. Jusqu'alors, les Anglo-Saxons parlaient "d'épic film" ou de "Sword and sandals" soit " épée et sandales", péplum signifiant "tunique", lorsqu'il s'agit des productions les plus kitsch du genre. Derrière ces termes assez vagues se cachent des films où il est question de l'Antiquité que ce soit d'un point de vue historique, mythologique ou simplement imaginaire, voire même les trois à la fois. Quoi qu'il en soit, le péplum est l'un des genres les plus anciens du 7e Art. Jusqu'en 1914, Hollywood ne s'y intéressait guère, mais en découvrant "Cabiria" de Giovanni Pastrone, le public et les producteurs américains vont progressivement se familiariser avec cet univers où l'histoire biblique croise celle des esclaves révoltés et autres valeureux gladiateurs et empereurs sanguinaires.

 

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En 1923, Cecil B. DeMille et ses "Dix commandements" met définitivement le feu à la machine hollywoodienne et enlève à l'Italie le flambeau de l'épopée populaire. Sa maestria et la puissance de la production américaine, qui ne mégote pas sur les moyens, donnent des oeuvres d'une dimension impressionnante qui, avec force figurants, décors et costumes remportent un succès planétaire à l'instar de "Le Roi des Rois" (1927) qui raconte la vie de Jésus, "Le signe de la Croix" (1932) sur les débuts du Christianisme ou bien encore "Cléopâtre" (1934) avec Claudette Colbert dans le rôle titre.Le péplum américain fait définitivement basculer Hollywood dans l'ère des superproductions et contribue, sous l'impulsion de DeMille, à l'élaboration de son mythe. D'autres réalisateurs s'essayent au genre comme Griffith, Niblo et également Lubitsch. Ce dernier réalise en 1922 "La femme du Pharaon", un film produit par Adolph Zukor avec des exigences et des moyens proprement hollywoodiens, mais la particularité de faire entrer un peu de comédie dans l'univers sérieux et codifié du péplum.

 


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Ce goût pour un genre venu d'Europe conservera sa puissance jusqu'au milieu des années 60. Régulièrement, de grands cinéastes apportent leur contribution et ce n'est pas un hasard si le premier film en CinémaScope n'est autre que "La Tunique" tourné en 1953 par Henry Koster, tandis qu'en 1954 Michael Curtiz déploie tous les charmes de ce même procédé technique pour conter "L'Egyptien", soit la vie tumultueuse d'un certain Sinouhé. L'année suivante, c'est au tour de Howard Hawks de retracer la construction de la pyramide de Chéops dans "La terre des Pharaons", sans oublier la "Cléopâtre" que Mankiewicz signe en 1963. Si le tournage demeure un véritable cauchemar, il n'en reste pas moins l'une des plus grandes réussites du genre. Citons encore "La chute de l'Empire romain" réalisé par Anthony Mann. Autrement dit, les empires romains ou égyptiens n'en finissent pas de fasciner l'empire américain. Et, c'est précisément lorsque celui-ci vacille au gré des soubresauts révolutionnaires et des guerres de libération des années 1960, que la Mecque du cinéma d'Outre-Atlantique se détache du péplum pour se consacrer davantage aux épopées du présent. Néanmoins, "Gladiator" de Ridley Scott ( 2000) et "Troie" de Wolfgang Petersen (2004) prouvent que le genre n'a pas encore éteint ses derniers feux.
 

Sources : Laurent Delmas
 

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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 09:01

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Gros effets d'un côté et caméra légère de l'autre, l'intrusion du numérique dans le 7e Art est universelle. Mais qu'apportent-elles de vraiment nouveau ces techniques de pointe à l'industrie du 7e Art, question que nous sommes en droit de nous poser ? En un siècle d'histoire du cinéma, la boucle semble bouclée. Si tout a commencé avec les truquages astucieux d'un Georges Méliès, cela se poursuit de nos jours avec la surenchère des effets spéciaux de Matrix ou d'Inception ou encore de Harry Potter pour les plus jeunes. Mais si Méliès revenait parmi nous serait-il véritablement étonné ? Cent ans, n'est-ce pas beaucoup de temps pour obtenir des machines et ordinateurs ce que les équipes Méliès parvenaient à produire avec minutie et enthousiasme en explorateurs d'un nouveau monde qu'ils étaient alors ? Car les illusionnistes d'hier ne sont autres que les techniciens d'aujourd'hui, la poésie en moins, tant il est vrai que l'on ne sait plus où la surenchère s'arrêtera et où le bon goût  saura subvenir aux  excès de la virtualité. Certains personnages, comme celui du film Simone d'Andrew Niccol ne rêve-t-il pas de remplacer les acteurs par des androïdes, répliques parfaites mais si peu satisfaisantes de nos stars actuelles ? Jusqu'où irons-nous dans ces excès imagiers où la réalité est constamment dépassée et détrônée par le fictif ?

 

Hier encore, le scénariste avait l'avantage sur le  caméraman. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Ce qui compte  est la quête insatiable de la nouveauté, de l'effet bleufant, du mélo numérisé au service d'un concepteur qui veut être partout, tout voir à la fois et franchir une étape supplémentaire dans le dévoilement  des constructions imaginaires. C'est donc l'illusion qui prime. Est-ce là, pour autant, le meilleur des mondes ?  Alors que tout devient possible dans l'imaginaire, tout risque de devenir admissible dans notre vie quotidienne et le danger est que le 7e Art, oubliant d'élever l'homme par sa quête de la beauté et de l'universalité, ne le rabaisse en ne lui offrant qu'une simple exploitation d'une science-fiction au service de trucages technologiques. Mais à côté de ces effets spéciaux si vite ennuyeux, des progrès ont été faits grâce au numérique avec l'arrivée des petites caméras qui mettent fin au monopole coûteux et forcément discriminatoire des superproductions. Désormais, n'importe qui peut saisir la vie dans son déroulement temporel une caméra sur l'épaule, ainsi que l'inaugurait Jean-Luc Godard dans "A bout de souffle". C'est la raison pour laquelle nous voyons proliférer les films d'auteur à petits budgets, ce qui est une évolution notable, surtout pour des pays où réaliser un film relève du parcours du combattant. Pensons à l'Afrique et à l'Iran. En ce domaine, les progrès de la technique ne peuvent que nous réjouir. Au final,  si ces progrès ont leurs avantages, ils ont leurs inévitables inconvénients. Aux hommes, et principalement aux cinéastes, de garder la tête froide et le sens de la mesure. Le cinéma dispose d'un panel de moyens inouïs qu'il serait dommage de gâcher en truquant la réalité de manière caricaturale et en privilégiant la machine au dépens de l'art.

 

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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 09:58
La nouvelle vague hollywoodienne
La nouvelle vague hollywoodienne

La fin des années 1960 voit le système hollywoodien remis en cause. BBS, la société de production qui a permis à "Easy Rider" de voir le jour, a prouvé qu'on pouvait laisser les réalisateurs jouir d'une vraie liberté créative et avoir du succès. Dans ce nouveau paysage, les studios n'ont d'autres choix que d'ouvrir les portes à de jeunes cadres, plus en phase avec la réalité. Le changement de management est facilité par une série de fusions et de rachats qui vont bouleverser le paysage hollywoodien à partir de 1966. L'ère des producteurs est achevée, s'ouvre désormais celle des réalisateurs. Grâce aux influences conjuguées de John Calley à la Warner, de Robert Evans à Paramount et de Ned Tanen à Universal, le pouvoir passe donc entre leurs mains. Peter Bart, cadre de la Paramount à l'époque, se souvient :  "Tout le monde cherchait une réponse. Et l'une des réponses semblait être - si vous trouvez un jeune et brillant réalisateur avec une vision, foncez ! "

 

Ainsi ce changement va-t-il favoriser l'avènement d'une nouvelle génération de cinéastes issus, pour la plupart, des écoles de cinéma fraîchement créées. Influencés par la Nouvelle Vague européenne, ces talents nouveaux  maîtrisent également les classiques américains. Tous aspirent à un cinéma plus réaliste et plus sincère. Francis Ford Coppola devient leur chef de file. Formé à l'UCLA, il a déjà deux films à son actif lorsque la Warner lui confie la réalisation de "La vallée du bonheur" (1968), comédie musicale avec Fred Astaire. L'expérience se révélera désastreuse mais Coppola parvient à enchaîner avec "Les gens de la pluie" (1969), un road-movie inspiré par sa mère. Le succès de l'expérience lui permet de fonder Zoetrope, un studio alternatif destiné à accueillir les jeunes réalisateurs. La Warner le soutient dans sa démarche et bientôt d'autres jeunes talents le rejoignent comme George Lucas et John Milius. Porté par ce vent de renouveau, c'est une génération spontanée de talents qui explose. Peter Bogdanovich va s'imposer avec "La dernière séance" (1971), Brian De Palma avec "Get to Know Your Rabbit" (1972) et "Soeurs de sang" (1973), un thriller sophistiqué qui séduit le public, tandis que Scorsese fera recette avec "Mean Streets" (1973), un opus qui dégage une violence émotionnelle inhabituelle et reçoit un accueil favorable des critiques. Cette jeune génération apporte incontestablement un nouveau souffle à un 7e Art qui commençait à tourner en rond. Mais l'enthousiasme sera de courte durée. Le naufrage de "The last movie" (1971), second film de Denis Hopper marque la fin du rêve. Paul Lewis, producteur, raconte : " C'en était fini. Finie la liberté que nous avions pu avoir. La fin des années 70 s'est amorcée dès le début de la décennie. " L'échec de plusieurs autres films, issus des structures alternatives mises en place, incite les majors à s'impliquer davantage dans la production, si bien qu'après avoir fait un pas en avant, Hollywood amorce un pas en arrière. Si les réalisateurs conservent le pouvoir, ils devront apprendre à composer avec les studios qui contrôlent la distribution des films et détiennent les clés du business. Une seule solution pour sauvegarder son indépendance est de réussir au sein du système. William Friedkin est l'un des premiers à le comprendre et lorsqu'il s'engage sur "French Connection" en 1971, un film policier adapté d'une histoire vraie, il se réapproprie l'intrigue, créant un personnage principal complexe, à la fois victime et bourreau et impose, pour ce faire, un style réaliste. Produit pour 1,8 million de dollars, le film en rapportera 26,3 à la Warner qui se frotte les mains et confiera peu de temps après la réalisation de "L'exorciste" (1973), adapté d'un best-seller de l'époque, à ce réalisateur qui en fera une oeuvre terrifiante mais capable de rapporter 89 millions de dollars au box-office américain.

 

Coppola à son tour reprend le chemin des studios. Sommé de rembourser la Warner après l'échec en salle du premier film de Zoetrope, il accepte d'adapter "Le parrain", best-seller de Mario Puzo, pour la Paramount. Pour parvenir à ses fins, il soigne l'authenticité dans les moindres détails et a recours à un style sombre, peu conventionnel, qui  séduira le public. A sa sortie, le film atteint les 86 millions de dollars et bouleverse l'industrie cinématographique par son succès hors norme. C'est au tour de Steven Spielberg, jeune prodige du cinéma, de faire son entrée en scène et après "Duel", en 1971, un thriller fantastique particulièrement efficace, d'enchaîner avec "Sugurland Express" (1974), puis Les dents de la mer (1975) où, là aussi, il joue la carte du réalisme afin de ne pas produire un remake de "Moby Dick". Il refuse de tourner en studio et insiste pour n'avoir aucune star au générique, afin d'assurer au public  une identification totale. Le film ne fera pas moins de 129 millions de recettes et sera projeté dans le monde entier. C'est alors que la télévision entre en scène d'une façon inquiétante, retenant les amateurs de salles obscures devant leur petit écran. Les représentants de la jeune génération seront bien obligés de s'adapter et vont viser un cinéma plus grand public, renonçant en partie à un cinéma d'auteur. C'est ainsi que "American Graffiti" (1973), "La guerre des étoiles" (1977)  et  "Rencontres du troisième type" (1977) feront d'excellents scores.

 

Il n'en reste pas moins qu'une décennie s'achève et qu'un rêve amorce son déclin.  Scorsese doit se battre pour imposer "Taxi Driver" en 1976, que Bert Schneider s'enlise pendant trois ans sur la production des "Moissons du ciel"  de Terrence Malick et que Coppola, bien qu'auréolé par le succès du "Parrain", a bien du mal à convaincre les producteurs de le suivre sur l'adaptation de  "Apocalypse Now" (1979). Cette même année, Michael Cimino entame la réalisation de "La porte du paradis", un western avec Isabelle Huppert et Kris Kristofferson. Faisant exploser le budget par son perfectionnisme, il tourne près de 220 heures de film. Les responsables de l'United Artists restent impuissants. L'oeuvre sort en 1980 dans une version de plus de trois heures et demi, accompagnée de critiques désastreuses, aussi l'échec est-il sans appel. Le film, qui a coûté 44 millions de dollars, n'en rapportera que 1,3. Cette débâcle met un terme définitif à la politique des auteurs. "La porte du paradis nous a coulés. A ce moment-là, j'ai compris que quelque chose était mort " - dira Martin Scorsese. A cette date, les dirigeants des studios, plus financiers que cinéphiles, délaisseront les oeuvres ambitieuses et novatrices pour des films plus formatés mais assurés d'un succès d'audience. A ce propos Robert Towne écrira amer : " L'essentiel dans les années 1970 était de révéler la réalité du pays. Au fur et à mesure des années 1980, nous sommes entrés dans un monde de super-héros. " Et il est vrai que la production contemporaine n'a plus rien à voir avec la contre-culture de la nouvelle vague hollywoodienne qui entendait donner au 7e Art d'authentiques lettres de noblesse. Seul, le "system" a repris du grade.

 

Sources : Roland Delmas et Jean-Claude Lamy

 

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  • : LA PLUME ET L'IMAGE
  • : Ce blog n'a d'autre souhait que de partager avec vous les meilleurs moments du 7e Art et quelques-uns des bons moments de la vie.
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.

Texte Libre

Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


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