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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 10:00
FESTIVAL de CANNES - SON HISTOIRE
FESTIVAL de CANNES - SON HISTOIRE
FESTIVAL de CANNES - SON HISTOIRE

              

C'est au ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, Jean Zay, que l'on doit la Création du Festival de Cannes. En toute innocence alors, la date inaugurale avait été fixée au 1er Septembre 1939. Louis Lumière avait accepté d'en être le Président d'honneur, une affiche avait été commandée à Jean-Gabriel Domergue qui y avait représenté la muse du cinéma, mais on sait, hélas ! ce qu'il advint : le 2 septembre 39, Hitler entrait en Pologne. Ainsi, avant d'avoir été ouvertes, les portes du palais du Festival s'étaient refermées sur cinq années de guerre. Mais en 1946, les heures de violence s'étant estompées, le 7e Art s'éveillait à nouveau, tel la Belle au Bois Dormant et, le 20 septembre, l'ancien casino s'apprêtait à recevoir ce premier Festival qui allait avoir davantage l'allure d'une agréable manifestation mondaine que d'une compétition, puisque presque tous les films présentés seraient gratifiés d'un prix et où Grace Moore chanterait de façon vibrante la Marseillaise, reprise en choeur par les quarante" Voix d'Antibes". Mais au fil des années, l'augmentation des participants et l'importance des enjeux économiques feront de ce rendez-vous un événement majeur, quasi incontournable pour les professionnels. Aujourd'hui, il est médiatisé au point de réunir 4000 journalistes représentant quelques 1600 médias de par le monde et d'avoir un budget annuel qui s'élève à 20 millions d'euros. A partir de 1959, la création du Marché du Film accroît encore l'influence, devenue internationale, de ce Festival, qui s'est choisi un lieu privilégié entre mer et arrière pays touristique pour son rendez-vous. Il faut avouer que le challenge était de taille mais que le pari sera tenu. Passeront ici et seront primés quelques-uns des plus grands chefs-d'oeuvre : La dolce vita, Le Guépard, Le Messager, Viridiana, Le salaire de la peur, Quand passent les cigognes, Mash, Andreï Roublev, L'arbre aux sabots, La ballade de Narayama, Mort à Venise, Kagemusha  - et Cannes recevra tout ce qui compte dans l'art de la pellicule : les Carné, Clément, Chaplin, Truffaut, Welles, Losey, Polanski, Rohmer, Coppola, sans oublier quelques princes et maharajahs, ministres, écrivains et poètes, dont Malraux, Giono, Genevoix, Dutourd, Cocteau - et, bien entendu les stars.

    

En 1998, Gilles Jacob crée la Cinéfondation qui a pour objectif de sélectionner de courts et moyens métrages d'écoles de cinéma du monde entier, de manière à promouvoir les jeunes talents et leur permettre d'accéder à la réalisation de longs métrages. Désormais, ce seront un millier de films qui parviendront de tous les continents au Festival dans l'espoir d'être retenus. En 2000, Gilles Jacob sera élu président par les membres du Conseil d'administration et succédera à Pierre Viot qui occupait cette fonction depuis 1985. Le Festival développe, depuis lors, une série d'actions en faveur  des professionnels, ainsi que tous les moyens possibles pour le soutien à la création artistique internationale. En 2005, une nouvelle salle est ouverte en sein du Village et Ciné fondation initie un Atelier qui retient une vingtaine de projets dans le souci d'aider les réalisateurs à faire aboutir leur plan de financement. S'il s'affirme davantage chaque année comme un lieu de rencontre privilégié, le Festival de Cannes jouit depuis longtemps d'une renommée qui ne se démentit pas et a trouvé un bon équilibre entre qualité et commercialité, assurant aux films qu'il couronne un tremplin unique de diffusion, tout en s'attachant à promouvoir ce que l'on a appelé " le cinéma d'auteur pour grand public". Bien entendu, il a essuyé quelques scandales - on se souviendra, par exemple, de celui soulevé en 1973 par le film  La grande bouffe - et a laissé passer des opportunités, commis des erreurs d'appréciation et des injustices, mais il a savouré ses heures de gloire et contribué à faire sortir de l'ombre des talents méconnus, et qui le seraient restés, sans son coup de projecteur souverain.



Ainsi, au fil des années, la rencontre cannoise se poursuit-elle avec persévérance et enthousiasme, sans exclure la nostalgie qu'inspire les saisons d'antan trop vite effacées. Grâce à lui, des centaines de personnes se voient ainsi intronisées dans l'univers cinématographique. Pour elles, il existe un avant et un après, car leur carrière s'est décidée là, en ce lieu où les rencontres inespérées décident des avenirs... Douze mille robes longues, quinze mille smokings, trois-cent mille bouteilles de champagne et cent fois plus de cannettes de bière, des bataillons de gardes en uniforme et de zélés intervenants, six tonnes de papier imprimé et des kilomètres de pellicule, c'est cela Cannes. Depuis qu'est apparue "l'écriture des lumières" aux environs de 1860, formidable mémoire de nos songes que l'on baptisa le 7e Art, Cannes n'est pas seulement un tremplin, une foire aux chimères, mais une sentinelle des talents. François Chalais, célèbre chroniqueur, en parlait avec lyrisme dans un article qu'il consacrait au festival le 8 mai 1986 :

" Ce minuscule recoin de planète ne se réduisait pas pour nous à de gracieux nombrils, à la douceur d'un ciel, à l'agrément de quelques propos, à des images superbement apprivoisées, à l'état naissant où, dans la lumière d'un couchant prodigieux, nous avons eu la révélation des plus grands noms, des oeuvres les plus considérables. Brusquement, des civilisations ont chancelé, des moeurs ont modifié leurs fondements. Des ruines véritables, dont beaucoup ne se sont pas relevées, nous ont rappelé qu'au-delà de l'écran, le monde existe, que nous en faisons partie, que seul le vent qui se confond avec le souffle de la liberté en active l'épanouissement, voire en prolonge la survie. Et il en sera toujours ainsi tant qu'une caméra continuera de tourner, pourvu que, derrière elle, rebelle aux diktats des snobismes et des censures, quelqu'un éprouve le besoin de connaître et d'aimer".



Et il est vrai que comme la peinture et la musique, le cinéma est capable d'apporter aux hommes un supplément d'espoir. Il est donc un art à part entière. Et ce Festival, qui le sert, parfois le dessert et toujours le défend grâce à l'expérience, à la sensibilité, à l'imaginaire des cinéastes, propose chaque année une nouvelle perspective, de nouvelles créations, de nouveaux styles,  reflets du quotidien et découvertes du futur. Celui de 2017 s'est ouvert ce mercredi 17 mai, faisant de Cannes la capitale du cinéma pour une dizaine de jours et la manifestation annuelle la plus médiatisée et la plus bling-bling du monde, déployant sur un rythme échevelé le bal des vanités et le bal des talents. Ainsi Cannes (75.000 habitants) devient-elle superstar et s'habille-t-elle de glamour au-delà du tapis rouge. Ici, dans la bonne humeur, on se frôle, on s'entasse et on se pousse dès qu'apparaît la silhouette d'une vedette. Cannes a sa haute réputation et tient son rang à coups d'audaces, de scandales, de polémiques, mais également grâce à une sélection exigeante, si bien que sa magie n'a jamais cessé d'opérer pour le plaisir de tous et pour que le 7e Art conserve sa place dans le monde artistique.

 

Pour consulter la liste des articles de la rubrique MES BILANS CINEMATOGRAPHIQUES, cliquer  ICI

 

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commentaires

S
De nos jours, c'est plus souvent le bal des vanités que des talents. Comme dans presque toutes les autres formes d'art.
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A
Tout à fait d'accord pour le bal des vanités, hélas !
M
De nos jours, c'est plus souvent le bal des vanités que des talents. Comme dans presque toutes les autres formes d'art.
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C
Un éxellent article sur l'histoire du festival de Canne. je vais également en parler dans mon blog, surement ce week end. <br /> Tu a fais un très bon travail et j'adore ton blog dont les articles se révèles toujours aussi passionnant.
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P
nouvelle présentationj'aime bien la nouvelle présentation de ton blog directement dans l'article Armelle : elle est plus claire pour moi. J'ai lu tout ton article car il est vrai que je ne suis pas une cinéphile avertie mais j'ai vu quand même plusieurs de ces films. Je me souviens de l'Arbre aux sabots, entre autres, que j'ai vu au cinéma.<br /> Un peu de rêve dans ce monde fou : heureusement qu'il nous reste des gens pour nous faire rêver même si ça peut paraître futile aux autres et pour nous éclairer sur la vie des autres.<br /> Ca doît être quand même une sacrée ambiance de rêve que de passer sur ce tapis rouge devant tous les flashes et d'avoir la peur au ventre en se demandant si son film va être bien accueilli....<br /> 7e art, assurément. Bonne journée à tous
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


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