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15 juillet 2010 4 15 /07 /juillet /2010 08:48
ON ACHEVE BIEN LES CHEVAUX de SYDNEY POLLACK

            

En 1932, l'Amérique ne s'est toujours pas remise du krach de 1929 et s'enfonce dans la dépression économique. Pour gagner quelques centaines de dollars, les couples se rendent en masse dans les "marathons de danse" où les candidats doivent danser six jours durant avec seulement dix minutes de pause toutes les heures. Parmi les concurrents, Gloria, une femme qui apprendra à ses dépens qu'il convient de ne se fier à personne en temps de crise. Cette femme est interprétée par Jane Fonda , dans son rôle le plus pathétique. N'ayant plus rien à perdre que la vie, elle va tenter le tout pour le tout jusqu'à la limite extrême de ses forces, car il n'y a que dans l'extrême qu'elle peut encore se supporter. Elle va former un couple occasionnel avec Robert (Michael Sarrazin), jeune homme épris de liberté qui lui aussi met sa vie en péril par défi et on verra jusqu'où iront ce défi et ce péril. Mais je me garderai bien de dévoiler le final à ceux qui n'ont pas encore eu l'occasion d'assister à la projection de cet opus, aussi n'en dirai-je pas davantage sur ces héros cyniques et pitoyables. Il y a également, parmi les couples de danseurs réunis dans ce huit-clos ou mieux dans cette arène des nouveaux jeux du cirque, Sailor le marin et sa partenaire Shirley, de même qu'une jeune femme enceinte et son compagnon. Tous voudraient gagner la prime qui leur permettrait de sortir de leur condition ou de redevenir simplement des humains. Mais est-ce encore possible ? 

 

Quand il tourne "On achève bien les chevaux" en 1969 (d'après le roman de Horace McCoy), Sydney Pollack poursuit un double objectif : dépeindre la déréliction sociale de l'Amérique des années 30 et témoigner des dégâts engendrés par l'univers du spectacle, en premier lieu par Hollywood. Témoignage saisissant de ce que l'homme est capable d'envisager pour échapper à sa misère, c'est là l'une des oeuvres les plus attachantes de Sydney Pollack dont on sait qu'il mît autant de tendresse dans la direction de ses acteurs que d'humanisme dans les messages de ses films. Parabole tragique, oppressante, d'un monde sans repères, où la détresse est aussi présente chez les spectateurs que chez les participants qui n'ont plus à partager que la misère et le mal. 

 

Si certains aspects de la parabole peuvent paraître aujourd'hui un peu simplistes, le film n'en conserve pas moins sa puissance évocatrice. Sydney Pollack met en scène le ballet dérisoire de ses personnages avec une inspiration constante et offre  à Jane Fonda son plus beau rôle. La comédienne, malgré une nomination, ne fut pas récompensée par un Oscar. Cette année-là, la statuette couronnera Maggie Smith pour sa prestation dans "Les Belles Années de Miss Brodie". Mais par souci d'honnêteté, l'histoire du cinéma retiendra autant  l'une que l'autre...

 

Pour prendre connaissance de l'article que j'ai consacré à Sydney Pollack, cliquer sur le lien ci-dessous 

 

SYDNEY POLLACK

 

Et pour consulter la liste complète des films de la rubrique CINEMA AMERICAIN ET CANADIEN, cliquer sur celui-ci :

 

LISTE DES FILMS DU CINEMA AMERICAIN ET CANADIEN

 

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ON ACHEVE BIEN LES CHEVAUX de SYDNEY POLLACK
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commentaires

E
J'avais lu le livre, peut-être quand le film est sorti, je ne sais plus... Mais livre et film sont prenants, oniriques dans le sens... cauchemardesques, pleins de désespoir....
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A
Pollack a réussi à créer une atmosphère irrespirable et à donner au film une tension continue très fidèle au drame qui se joue.
S
L'écurie du désespoirAu premier visionnage, le film m'avait semblé épuisant ( dans le bon sens comme dans le mauvais )... Revu il y a quelques minutes, On achève bien les chevaux m'a fait l'effet d'un bon classique, bien réalisé même si un brin conventionnel et surtout très inégal dans son efficacité. Le film de Pollack nous montre une Amérique coupable et culpabilisante : nous, spectateurs jouissant de la souffrance des petites gens, sommes face à notre propre condition d'animal voyeuriste, parfois incapables de contrôler nos déviances vis à vis du Jeu. La direction artistique tient du prodige ( maquillages sidérants, reconstitution du marathon impressionnante... ) et le film parie beaucoup sur l'"émotion pure" ( comme l'appelle Isabelle Huppert ): jouer la fatigue comme le font les acteurs du film tient donc de la prouesse.<br /> Des réserves sur l'hétérogénéité du rythme... Je reviens cependant sur mon jugement au sujet de la prestation de Jane Fonda... excellente !<br /> Un bon film, assez poignant, dans la grande tradition du cinéma américain.<br /> Thomas.
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B
Un film magnifique. Perso, c'est un de mes classique.<br /> En tant qsue fan de Jane Fonda (mon actrice préféré) j'ai adorer sa performance.<br /> <br /> ps: je t'ai envoyé un mail.
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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