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31 mars 2007 6 31 /03 /mars /2007 17:54
GETTING HOME de ZHANG YANG

                                 

Zhang Yang, né en Chine en 1965, prend une place de plus en plus importante parmi les metteurs en scène chinois et a déjà obtenu un nombre important de prix dans les festivals internationaux. Entre autres : le Prix de la Critique à Toronto, celui du Meilleur Réalisateur à San Sebastian, le Prix du Public à Thessalonique en 1999 et, ce, pour Shower, un film qui rendait avec humour et tendresse un hommage aux coutumes ancestrales de la Chine, particulièrement à celles qui entourent le rituel du bain. Enfin le cinéaste fut récompensé du Prix du Meilleur Réalisateur à Seattle et du Prix du Public à Rotterdam en 2000. Zhang Yang débuta avec Aiqing mala tang (Spicy Love Soup) qui sera un immense succès et lui permettra de produire ensuite un second film Shower, qui en sera un plus grand encore, puis en 2004 Xiangrikui  (Sunflower). Avec Shower, il nous narrait l'histoire d'un des derniers établissements de bains de Pékin avec la nostalgie que l'on devine et que l'on retrouve dans sa dernière production présentée à Deauville cet après-midi en sa présence : Getting home. Ce film retrace l'histoire de deux copains de chantier qui travaillent l'un près de l'autre depuis des années et aiment prendre une bonne cuite en fin de journée. Mais Liu va mourir soudainement usé par l'alcool et  Zhao, qui pensait mourir avant lui, fera ce qu'il avait demandé à son ami de faire pour lui, au cas où il décéderait sur les lieux de leur travail : le ramener dans sa terre natale pour y être inhumé et ne pas devenir, pour l'éternité, un fantôme errant. Ce retour va l'obliger à parcourir, le plus souvent à pied, des milliers de kilomètres à travers la Chine et revêtir le caractère d'une épopée pleine d'émotion, de drôlerie et de rebondissements, qui nous brosse, par la même occasion, un portrait subtil et savoureux de la Chine d'aujourd'hui. Il faut souligner que ce film plein de qualité, sait admirablement doser le pittoresque et le sensible, le tendre et l'ironique et bénéficie du jeu touchant d'un merveilleux acteur Zhao Benshan dans le rôle de Zhao. Il n'a pas cessé de me faire penser à Marcello Mastroianni par son naturel, son épaisseur humaine, la finesse de son jeu tout en demi-teinte. Cet acteur est infiniment bouleversant, sincère, chaleureux dans ce rôle d'un homme bon plongé dans un monde qui ne l'est pas, car qu'est-ce que ce film, sinon un regard nostalgique adressé à une humanité en train de s'anéantir dans le bruit, la confusion d'une société moderne prise dans une accélération un peu folle et qui ne sait plus guère respecter ses traditions, ses usages, ses valeurs et ses devoirs à l'égard des autres ? On pourrait rapprocher Getting home du  Mariage de Tuya, tant la vision de ces deux auteurs est proche et respectueuse de la sagesse, de la droiture de nos anciens, ce quelque chose qui n'est déjà plus que de l'ordre de la mémoire. A entendre les applaudissements et les bravos du public lorsque la lumière est revenue dans la salle, je crois ne pas avoir été la seule à être touchée par ce beau film.

 

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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.

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Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

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