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22 septembre 2007 6 22 /09 /septembre /2007 09:17

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Le grand passage qui date de 1940 est l'un des films qui a ouvert grandes les portes du 7e Art au western dans lequel s'étaient déjà illustrés des réalisateurs comme Cecil B. DeMille, Michael Curtiz, John Ford, Henry King, Raoul Walsh et King Vidor qui n'en était pas à son premier essai, puiqu'il avait déjà tourné en 1930 Billy le Kid dans un format exceptionnel le Realife Grandeur, alors qu'il n'y avait que douze salles aux Etats-Unis équipées pour le projeter. Cette production, faute d'assurer la notoriété du procédé, avait eu le mérite de contribuer à instituer le western comme un genre prestigieux et à part entière. Dix ans plus tard, King Vidor, ayant pris du galon, allait centrer son nouveau film sur le personnage du Major Roberts, pour lequel il éprouvait un intérêt particulier. Le film sera tourné en technicolor et dans des décors naturels. Le cinéaste avait d'ailleurs fixé son choix sur la région du lac Payette, mais découvert qu'elle était infestée de tiques et que ceux-ci provoquaient des fièvres. Acteurs et techniciens devront être vaccinés. D'autre part, le poids des caméra - plus de 300 kg - n'exigeait pas moins de cinq ou six hommes pour les transporter, si bien que les exploits des techniciens seront à peu de chose près comparables à ceux des Rangers du Major Robert Rogers. Le tournage sera très difficile car, commencé par la MGM avant que le scénario ne soit définitivement bouclé, la première partie - l'odyssée des Rangers - ne correspondra pas à la seconde, au point que le cinéaste découragé envisagera d'abandonner du fait que les plans ne se raccordaient pas les uns aux autres. Par ailleurs, Spencer Tracy était devenu, entre temps, une vedette suffisamment confirmée pour qu'il n'y ait nul besoin de l'épauler avec la présence de deux autres acteurs célèbres comme Robert Taylor et Wallace Beery que l'on remplacera l'un et l'autre par Robert Young dans le rôle de Langdon Towne et Walter Brennan dans celui de Hunk Marriner. Ainsi la dernière partie ne verra jamais le jour pour plusieurs raisons, en dehors des coordinations difficiles entre pellicules : le coût du tournage de la première (plus de 2.500.000 dollars), les difficultés rencontrées dans tous les domaines et un scénario particulièrement dispendieux. Le film se clôturera sur les adieux de Langdon Towne avec le Major Rogers.   

                               


L'histoire, comme je l'écrivais au début de cet article, est centrée sur le personnage de Robert Rogers auquel a été confié la mission de détruire le village indien de Saint Francis, afin d'ouvrir plus largement la voie à la conquête de l'Ouest. Ne parvenant pas à franchir le lac Champlain occupé par l'ennemi, Rogers et sa troupe escaladent les montagnes, traversent les marais, puis un fleuve et atteignent Saint Francis dont ils massacreront les habitants. Enfin, épuisés, affamés, malades, ils poursuivent leur route galvanisés par leur chef qui ne recule devant aucun obstacle, mais les difficultés ne cessant de s'accumuler, il aura bientôt du mal à maintenir le moral de ses hommes. L'un des plus beaux passages est celui au cours duquel les baroudeurs forment une chaîne humaine afin de franchir une rivière impétueuse ; ce film ne cesse, en effet, d'exalter le courage, la virilité, le goût de la conquête. On a très souvent accusé Vidor d'avoir réalisé avec Le grand passage une oeuvre raciste, à cause de la violence et de la sauvagerie avec laquelle la section attaque et massacre le village de Saint Francis. Mais plus que l'apologie belliqueuse d'un commando, le cinéaste s'est attaché à décrire le courage, la détermination, la bravoure de ces hommes qui avaient la charge de conquérir un continent qu'ils considéraient alors, avec le regard de leur époque, comme habité par des populations de sauvages qui n'avaient pas su tirer profit de ces terres magnifiques. Tourné dans l'Idaho, le film a déjà des qualités esthétiques remarquables et la couleur ajoute à la splendeur des paysages. Certains de ses plans furent réutilisés dans Last ofthe Buccaneers de Lew Landers en 1950. Quant à l'interprétation, elle mérite notre totale approbation. D'où que l'on se place, ce long métrage est parfaitement abouti et d'un réalisme qui ne s'est autorisé aucune complaisance. Il servira de référence à des productions ultérieures qui n'auront pas, toutes, les mêmes qualités.

 

Pour consulter la liste complète des articles de la rubrique CINEMA AMERICAIN, cliquer sur le lien ci-dessous :

 


LISTE DES FILMS DU CINEMA AMERICAIN ET CANADIEN
 

 

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  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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