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12 mai 2012 6 12 /05 /mai /2012 09:51
MINUIT A PARIS de WOODY ALLEN

   

Je ne crains pas de le dire, de l'avouer et de le reconnaître que j'ai savouré avec un plaisir tout particulier cet opus charmant et poétique de Woody Allen, oui un cru excellentissime, où la star suprême, l'icône bellissime n'est autre que notre capitale filmée avec amour par une caméra impressionniste qui sait la décliner sous tous les éclairages, ensoleillé, lunaire, fastueux, romantique, usant juste ce qu'il faut, et à touches légères, des clairs-obscurs et de l'éclat pailleté des noirs et blancs. Un film qui renoue avec ce qui a fait de Woody un cinéaste singulier, ironique, déroutant, irrévérencieux, tendre et toujours pétillant, car ce quarante et unième long métrage a un ton, une atmosphère, un je ne sais quoi de vif et de léger qui n'appartiennent qu'à lui. On reconnaît d'emblée un Woody Allen à ce savoir-faire qu'il a su imposer au long d'une oeuvre qui, sans atteindre à chaque fois les sommets, les côtoie avec une incontestable aisance.
 

Ce millésime est un enchantement, un moment rare où tout vous requiert de l'image, du son, des dialogues, où nulle fausse note ne vient gâter votre plaisir car tout y est en place afin de vous embarquer dans l'illusion où passé et présent fusionnent sans que vous y preniez garde. Tel est le sujet de l'opus : un jeune homme, scénariste américain de passage à Paris avec sa fiancée et ses futurs beaux-parents, rêve de devenir écrivain, considérant qu'il a jusqu'alors galvaudé ses dons et découvre, dans la capitale française, à ses yeux le plus merveilleux concentré d'inspiration qui soit, ce qu'il cherche depuis toujours : l'accession à la mémoire émotive capable de vous faire remonter le temps, de vous remettre en phase avec les plus belles heures de la vie culturelle d'antan. Dans Paris, notre héros hume ce qui lui manque en Amérique : l'ailleurs et l'autrefois. Et il s'en grise.

 

Comme Cendrillon, quittant sa fiancée qui préfère le Paris contemporain des soirées bien arrosées, des boutiques de luxe et des grands restaurants, Gil, notre héros, s'en va marcher dans la ville déjà gagnée par les ombres de la nuit, faisant de sa balade une ballade nostalgique et envoûtante, un bal des illusions qui s'arrête à minuit sonnant. Tandis que la capitale crêpite de mille feux, que le carillon d'une église égrène les heures, le jeune homme est invité à monter dans la diligence qui, traversant le miroir du réel, le reconduit à l'âge d'or des années 20, celui de Modigliani, Picasso, Hemingway, Dali, Bunüel, Zelda et Scott Fitzgerald, de Cole Porter, de Man Ray et Gertrude Stein, qui n'a cessé d'exalter son imaginaire, tant il est vrai que l'on est rarement satisfait de son époque.

  

Il fallait oser brouiller les cartes, tailler dans la réalité afin d'habiller la fiction et cela sans rien perdre de sa légèreté et de son humour, dosant d'un doigté habile la facétie. C'est là que Woody Allen est grand. Ne cédant jamais à la confusion des genres et à la facilité, tout s'emboîte à merveille comme des poupées russes et les âges d'or se superposent, s'agencent et nous emportent dans leur carrousel. Ne manquez pas ce film, il est formidable. De la beauté des images à la concision et à la pertinence du texte, à la qualité de l'interprétation, où domine l'alter ego de Woody, l'acteur Owen Wilson qui sans singer l'original fait mieux, il le réinvente selon sa sensibilité, avec un charme plus enfantin, un émerveillement plus naïf, tout est un régal pour les spectateurs que nous sommes. Et c'est ainsi qu'à 75 ans, le vieil adolescent qu'a toujours été Woody Allen, nous démontre, une fois de plus, que le monde des rêves peut produire une superbe réalité cinématographique, de celle dont on ne se lasse pas. Salut l'artiste !

 

Pour prendre connaissance de l'article consacré à Woody Allen, cliquer sur son titre :

 

WOODY ALLEN OU UN GENIE TOUCHE-A-TOUT

 

Et pour consulter la liste complète des articles de la rubrique  CINEMA AMERICAIN ET CANADIEN, cliquer sur le lien ci-dessous :

 

 
LISTE DES FILMS DU CINEMA AMERICAIN ET CANADIEN 

 

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MINUIT A PARIS de WOODY ALLEN
MINUIT A PARIS de WOODY ALLEN
MINUIT A PARIS de WOODY ALLEN
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commentaires

G
Par son héros, c'est Woody Allen lui-même qui se « remet en phase avec les plus belles heures de la vie culturelle d'antan, .. dans ce qui lui manque en Amérique : l'ailleurs et l'autrefois. Et il s'en grise.»<br /> Le mot juste, Armelle. Merci.
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H
Quel site exceptionnel! Je veux parler de ce film - Minuit à Paris - en raison du fait qu'il a montré que Woody Allen n'avait pas peur de sauter dans la science-fiction - en fait il l'avait fait<br /> avant plus d'une fois - et aussi parce qu'il a montré quelques sites à Paris que pas beaucoup d'Américains connaissent. La scène dans laquelle notre héros rencontre Ernest Hemingway a lieu dans un<br /> restaurant parisien classique qui est connu par pas beaucoup d'entre nous de ce côté de l'Atlantique, Le Polidor, dans ​​la Rue de Monsieur le Prince. Nous l'avons découvert quand nous avons mangé<br /> à ce restaurant et nous avons trouvé une affiche dédicacée du film dans la fenêtre. L'autre lieu insolite nous avons remarqué: les étapes où notre héros est ramassé par la voiture qui le conduit à<br /> rencontrer les gens du passé. Ce sont du côté de St Etienne du Mont, en face du Bombardier, près du Panthéon. J'ai remarqué plusieurs intervenants ont apprécié le fait que le film était un hommage<br /> à Paris. Nous aussi, nous avons aimé cet aspect du film. C' est un des meilleur films de Woody Allen.
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N
je suis une fan tous azimuts de woody allen - et j'ai vraiment adoré ce film-ci<br /> je me suis précipitée sur le livre d'hemingway "paris est une fête" que j'avais lu à 15 ans - j'ai été ravie de le redécouvrir
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D
Bonjour Armelle, je me suis régalée à la vision de ce film. Quel bel hommage à ma ville! C'est un film intemporel (et pour cause). Je pense que le public est au rendez-vous et c'est tant mieux. Bonne journée.
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G
je viens de découvrir ta très jolie critique, je suis (comme tu me l'as dit sur mon blog), entièrement d'accord, le vieil ado qu'est Woody n'a pas pris une ride! Joliment dit!
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B
Sans pour autant être le meilleur film de Woody Allen, j'ai prit beaucoup de plaisir à la découverte de ce film. <br /> <br /> Il est vrai qu'il est agréable de voir un film rendant un belle hommage à notre capitale.<br /> Prochaine article demain après midi sur mon blog .
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A
Par pour tout le monde, Claire ! J'ai pris beaucoup de plaisir à ce film d'un vieux jeune homme de 75 ans qui n'a pas perdu, malgré les vicissitudes de la vie, sa faculté de s'émerveiller. Et puis, un américain qui rend un tel hommage à notre capitale, cela fait tout de même plaisir. Et on envie de lui dire, merci !
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C
Je ne suis pas du tout d'accord concernant ce film que je n'ai pas trouvé désagréable mais bien creux...! <br /> J'avais aimé Match Point mais depuis, comme je disais sur un autre blog, avec Woody, c'est l'ennui... :(
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B
Mais un très bon film , 3 étoiles.
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B
Un très bon film de Woody Allen. Pas l'un de ses meilleurs mais une oeuvre intéressante qui à le mérite d'être meilleure que ses précédentes. <br /> <br /> Je trouve que depuis le milieu des années 90 il est loin d'être au top.
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

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