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7 avril 2008 1 07 /04 /avril /2008 09:53
PEAU D'ANE de JACQUES DEMY

                                                                             

Le film  Peau d'âne (1970) est un bijou qui mérite tous les éloges tant le charme du récit de Perrault a été respecté et mis en images de la façon la plus exquise par Jacques Demy. Une réussite absolue et un vrai enchantement pour le spectateur, le metteur en scène ayant su harmoniser à la perfection la féerie du conte tout en le saupoudrant d'un zeste d'humour contemporain. Décors splendides, costumes somptueux, chansons ravissantes sur une musique de Michel Legrand, anachronismes savoureux, rien ne manque à ce long métrage qui apparaît comme un petit miracle. Il arrive que le cinéma nous offre ce genre de divine surprise.
 

 

L'histoire est celle d'une jeune princesse dont le père a fait le serment à son épouse bien-aimée, juste avant qu'elle ne meure, qu'il ne se remarierait qu'avec une femme plus belle qu'elle. Or il ne découvre qu'une seule prétendante qui puisse rivaliser avec la défunte reine : sa propre fille. Pour ne pas se marier avec son père et, sur les conseils de sa marraine la fée Lilas (Delphine Seyrig , la jeune fille s'enfuit dans la forêt, cachée sous la dépouille d'un âne, et va vivre là comme une pauvresse, loin des fastes d'antan. Mais le prince charmant l'a surprise  dans  sa splendeur et, désormais, le souvenir de sa grâce ne cesse de le hanter. Il n'a plus qu'un souhait, la revoir, et fera en sorte de tout tenter pour la rejoindre. Un anneau d'or glissé dans une galette par Peau d'âne le mettra sur le chemin de sa belle et, bien entendu, ils se marieront et auront beaucoup d'enfants.

                                                                                        


La présence de Jean Marais dans le rôle du père est là pour rappeler l'hommage que Demy rend à Cocteau à travers ce film qui évoque, bien sûr, La belle et la bête, mais plus spécifiquement ce surréalisme qui frise l'onirisme et plaisait tant au poète-dramaturge. Aussi se laisse-t-on séduire par cette féerie, le symbolisme parfois un peu trop insistant, les robes couleur de temps ou de lune et cette imaginaire qui fait fi de la raison. Car dans les contes, la raison est l'usage des fées, c'est dire que c'est une raison délicieusement déraisonnable, enchâssée de rêve et de fantaisie. Et n'en doutons pas, la morale sera sauve. L'inceste sera évité et  remplacé par la fraîcheur d'un amour adolescent, tandis que le plaisir, comme le labeur, finira en chansons et que l'humour fera en sorte d'être présent au bon moment.

                       

Catherine Deneuve, dont c'était là le troisième film avec Demy, après Les parapluies de Cherbourg et Les demoiselles de Rochefort, nous séduit davantage par sa présence évanescente, son profil de camée et sa blondeur idéale, que par son jeu qui n'était pas encore affirmé ; Jacques Perrin est un prince charmant assez pâlichon, mais Delphine Seyrig en fée Lilas est absolument adorable et Micheline Presle magnifique en Reine rouge. Ce film enchanteur dispense un plaisir extrême et nous assure durant 1h30 une immersion totale dans le monde féerique de l'enfance.

 

Pour lire les articles que j'ai consacrés à Jacques Demy et catherine Deneuve, cliquer sur leurs titres :

 

JACQUES DEMY, L'ENCHANTEUR             CATHERINE DENEUVE - PORTRAIT

 

Et pour consulter la liste complète des articles de la rubrique CINEMA FRANCAIS, dont Lola et Les demoiselles de Rochefort, cliquer sur le lien ci-dessous :

 

 
LISTE DES FILMS DU CINEMA FRANCAIS

 

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PEAU D'ANE de JACQUES DEMY
PEAU D'ANE de JACQUES DEMY
PEAU D'ANE de JACQUES DEMY
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commentaires

S
J'en connais les dialogues et les chansons par coeur. Avec ma soeur, c'était notre film de chevet (avec My Fair Lady). La robe "couleur de lune" me faisait rêver...
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N
je partage votre avis armelle, ce film était une petite magie
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A
Je ne saurai compter le nombre de fois que j'ai vu ce film. La dernière fois lors de sa sortie en version restaurée. Et bizarrement, j'ai toujours l'impression de découvrir quelque chose de nouveau. Un détail qui m'avait échappé. Un dialogue oublié ou mal entendu. Tout le génie de Demy, c'est certain.
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D
Très beau film que j'ai vu à l'époque de sa sortie en salle (eh oui) avec mes parents. Tout est une réussite dans ce film. Le final filmé au Chateau de Chambord. Jacques Perrin avec ses "parents" Micheline Presle et Fernand Ledoux, les robes de Peau d'Ane couleurs ciel, lune et soleil et les chansons (je les avais apprises) et enfin Delphine Seyrig, divine en fée Lilas. Je n'ai pas oublié la séquence de l'essayage de la bague avec toutes les jeunes (ou moins jeunes) femmes. Une merveille!
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B
Je l'ai vu ce film. Une seule fois mais j'en ai garder un bon souvenir. Il faut dire que j'ai beaucoup d'admiration pour Catherine Deneuve. Mon actrice Française préféré.
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


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