Ce blog n'a d'autre souhait que de partager avec vous les meilleurs moments du 7e Art et quelques-uns des bons moments de la vie.
Né en 1910 d’un père italien, violoniste, et d’une mère française et actrice, le petit Vincente grandit dans le monde du théâtre. A l’instar de Charlie Chaplin, il joue dans la troupe itinérante de ses parents et apprend le métier sur le tas. Ses débuts professionnels ont lieu à Broadway où il devient décorateur et costumier, puis s’intéresse à la mise en scène. Invité à Hollywood, il dirige ses premiers films au début des années 1940. Ce sera d’abord «Un petit coin aux cieux», puis «Mademoiselle ma femme». Mais la comédie musicale fera bientôt sa réputation, ainsi «Le chant du Missouri» en 1944 avec Judy Garland qu’il épousera et «Ziegfeld Follies» (1946), deux films qui réunissaient déjà les comédiens les plus prestigieux : Fred Astaire, Gene Kelly, Cyd Charisse, Esther Williams, Judy Garland et assureront sa toute nouvelle notoriété. En 1950, il devient le réalisateur mythique de la comédie musicale et produit des chefs-d’œuvre : «Un américain à Paris», «Tous en scène», «Brigadoon» et «Gigi», une adaptation du roman de Colette. Vincente confère à ses opus une atmosphère enchantée, une humanité attachante et une féerie constante qui enthousiasment le public. Il a le goût du bonheur et le transmet à son public grâce à l’expression musicale et les numéros impressionnants de chorégraphie dont il a le secret. Enrichissant son travail de son expérience théâtrale et de sa sensibilité à fleur de peau, Minelli élabore un jeu scénique qui marquera à tout jamais son style. On reconnait un film de Minnelli dès les premières scènes. Sur le thème du cinéma, « Les ensorcelés » est un modèle du genre. Mais parallèlement, Vincente Minnelli est attiré par les films comiques ou dramatiques auxquels il confère les qualités esthétiques qui régissent ses comédies musicales. La même exigence s’y retrouve dans l’élaboration des décors, le choix des costumes et les éclairages. De "Lame de fond", mélodrame criminel aux simples divertissements comme «Allons donc papa», le réalisateur impose sa touche et sait mettre en relief le jeu des protagonistes. Ses personnages sont constamment entraînés dans le réseau captivant que tisse l’objectif et dans cet univers minnellien qui est sublimé par la musique et les mouvements souples de la caméra. Sa direction d’acteurs est tout aussi efficace et sensible et ceux-ci lui rendent l’attention qu’il leur porte en donnant le meilleur d’eux-mêmes et en éprouvant, à son contact, une semblable exigence. On se souviendra de l’interprétation de Kirk Douglas dans «La vie passionnée de Vincent Van Gogh» en 1956. Pour Minnelli, il faut raconter une histoire de la façon la plus fine, la plus juste, mais aussi la plus élégante, la plus stylisée, et en y introduisant un zeste de magie. Par ailleurs, l’utilisation de la couleur contribue à l’aspect flamboyant de la mise en scène. Le cinéaste prolonge ainsi le discours des «Ensorcelés» dix ans plus tard avec «Quinze jours ailleurs», ou adapte des classiques romanesques, ainsi «Comme un torrent» de James Jones en 1959 ou «Les quatre cavaliers de l’Apocalypse» de Blasco Ibanez en 1962, qu’il s’approprie pleinement. Mais c’est sans doute dans «Celui par qui le scandale arrive », en 1960, qu’il atteint le paroxysme de son dynamisme et de sa puissance scénique, capable de peindre dans les tons les plus éclatants une mise en scène lyrique ou une vaste fresque dramatique. N’oublions pas non plus que Vincente Minnelli est le réalisateur de films intimistes, trop souvent méconnus et rangés à part dans sa brillante filmographie, des films comme «The Clock» ou «Thé et sympathie», enfin « Nina », qui touchent par leur tendresse et leur sincérité et éclairent différemment un créateur aussi divers dans sa production et aussi inspiré. Il meurt en 1986 à Los Angelès.
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