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5 juillet 2007 4 05 /07 /juillet /2007 09:42
RAISONS d'ETAT de ROBERT DE NIRO

 

Etudiant à l'Université de Yale en 1939 et issu d'un milieu privilégié, Edward Wilson est recruté pour travailler au sein de l'OSS, l'Office of Strategic Services durant la Seconde Guerre mondiale. Cette nomination va changer le cours de l'Histoire car Wilson et plusieurs de ses collègues vont créer l'agence la plus puissante du monde, la CIA, soit la Central Intelligence Agency. Pour s'initier à ce monde très fermé, l'acteur et cinéaste Robert de Niro s'est adjoint le concours d'un vétéran de la CIA, Milt Bearden qui fut 30 ans au service de la célèbre Society américaine. En sa compagnie, le réalisateur s'est immergé dans le monde du renseignement et a chargé Eric Roth de rédiger le scénario d'un film consacré à décrire cette période trouble qui se situe entre la seconde guerre et le désastre de la Baie des Cochons (1961). L' affrontement Est-Ouest, le KGB, la CIA sont les thèmes passionnants qui nous plongent dans la paranoïa de la guerre froide. Imposant ses propres méthodes, Wilson, interprété par Matt Damon, impressionnant de sobriété, devient l'un des piliers de l'Agence, tout en combattant son homologue du KGB dans un jeu d'échecs redoutable et planétaire.



Avec ce film  "Raisons d'Etat", Robert de Niro signe son retour derrière la caméra après treize années d'absence où il s'est consacré à son métier d'acteur. Il est vrai que depuis "Il était une fois le Bronx" ((1993), il cherchait un sujet qui concerne l'époque de la guerre froide durant laquelle il avait grandi. C'est avec le scénariste de "Forrest Gump", qu'il souhaitait travailler et celui-ci eut la bonne idée de s'emballer pour le projet et d'en écrire le synopsis. De Niro avoue volontiers qu'il a toujours été passionné par les mondes souterrains, les histoires d'espionnage et tout ce qui s'y rapporte. "Et lorsque j'ai vu d'autres films sur le sujet - poursuit-il - à part ceux inspirés par John Le Carré, je suis toujours resté sur ma faim. C'était de bons films mais ils n'étaient pas assez réalistes à mon goût." Voilà pourquoi De Niro s'est lancé, pour la seconde fois, dans l'aventure de la mise en scène et de la réalisation avec ce film palpitant qui dresse le portrait de l'Amérique de l'entre-deux-guerres au plus fort de la guerre froide, à travers l'essor de ses services secrets et de la toute puissante CIA.

                         

Le cinéaste signe ici une oeuvre ambitieuse et implacable où il s'est donné pour rôle celui du général Sullivan qui, à l'écran, incarne le père fondateur des services secrets américains. "Ce n'est pas parce que j'aime particulièrement me diriger, mais mon salaire d'acteur m'a permis de renflouer les caisses !" - a-t-il confié aux journalistes. Ajoutant qu'il aspirait à réaliser deux autres films qui se dérouleront de 1961 à 1989 avec la chute du Mur de Berlin et de 1989 à nos jours. Il semble donc que De Niro ait pris goût à ce nouvel emploi de metteur en scène et qu'il se focalise désormais sur des personnages comme celui d'Edward Wilson, un homme déterminé à se forger un destin, serait-ce au prix d'y perdre son âme et d'y sacrifier son mariage avec une belle héritière, superbement jouée par Angelina Jolie. Car la réussite du film réside également dans le casting qui voit se bousculer les seconds rôles prestigieux, de William Hurt à John Turturro en passant par De Niro et son vieux complice Joe Pesci. Malgré sa durée - deux heures quarante-cinq -, cette saga politico-économique de haute volée s'avère captivante de bout en bout.

 

Pour prendre connaissance de l'article consacré à Robert de Niro, cliquer sur son titre :

  

ROBERT de NIRO - PORTRAIT

  

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RAISONS d'ETAT de ROBERT DE NIRO
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19 mai 2007 6 19 /05 /mai /2007 08:59
LA FAILLE de GREGORY HOBLIT

                     

Plus théâtrale que cinématographique, "La Faille" de Grégory Hoblit vaut principalement pour le jeu des acteurs Anthony Hopkins et Ryan Gosling et le suspense efficace qui maintient - sans faiblir - l'intérêt et la curiosité du spectateur jusqu'au final, ce qui est la preuve d'un scénario bien ficelé, dans la plus pure tradition du thriller hollywoodien. Dans le personnage de Ted Crawford,  ingénieur aéronautique riche et vicelard, Hopkins est retors à souhait. Il semble sortir, avec ses cheveux gris rasés court, du "Silence des agneaux". Comme sa femme le trompe deux fois par semaine dans un hôtel avec piscine, il commet le crime parfait, mais, ensuite, avoue sa culpabilité, afin de mettre au défi la police et un jeune procureur aux dents longues, que l'on a jeté dans ses pattes afin de le pousser jusque dans ses retranchements, de prouver qu'il est bien le coupable. Jeu pervers et machiavélique que cet homme inquiétant va mener de main de maître au point que les enquêteurs vont y perdre leur latin. Problème : c'est l'amant qui a été chargé de mener l'instruction sur la tentative d'assassinat de l'épouse infidèle et c'est un jeune procureur, pressé d'en finir, qui va jouer face à lui à qui perd gagne. Ce trio-là vaut son pesant d'or et Hopkins avec ses airs narquois, ses sourires entendus et ses silences, qui en disent long, nous la joue sur le mode tantôt insolent, tantôt cynique, en manipulateur avisé qui sait user habilement de sang-froid et de ruse.

                         

Le bras de fer qui s'en suit est habilement conduit entre faux-semblants et ambition, mensonge et orgueil, moment que l'on savoure avec un certain plaisir. Reste ici et là des clichés dont on se serait bien passé et qui n'apportent rien au film. Dommage, car celui-ci aurait mérité mieux sur le plan du rythme et du découpage, ainsi que de la mise en scène vraiment trop convenue. Mais le film s'en sort grâce à ce duel qui nous met les nerfs à vif. L'accusé et l'accusateur, étant aussi mégalo l'un que l'autre, nous font leur cinéma avec un talent qui, à certains instants, m'a semblé un peu forcé. A voir si l'on aime les parties de poker jouées avec maestria.

 

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4 mai 2007 5 04 /05 /mai /2007 10:37
LOIN D'ELLE de SARAH POLLEY

                                                               

Le film  Loin d'elle, d'une jeune réalisatrice canadienne, nous révèle un talent prometteur qui mérite de retenir l'attention des cinéphiles, tant ce premier essai, sur un sujet pourtant difficile, est un coup de maître. Sarah Polley, tel est son nom, y démontre une maîtrise époustouflante pour une si jeune femme (28 ans). Car, bigre ! que le thème choisi est délicat ! Traiter de la maladie d'Alzheimer sans sombrer dans le mélo et sans frôler l'impudeur est suffisamment remarquable pour être souligné. Ce film est certes mélancolique, mais jamais désespéré, tant l'amour et le respect prennent sans cesse le pas sur les conséquences inéluctables de la maladie. L'héroïne s'éloigne à jamais dans les brumes de l'absence et un environnement d'une beauté poignante que la blancheur immaculée de la neige garde intact dans son profond et admirable silence. La jeune cinéaste ne s'est pas cachée d'être fascinée par l'exploration de la mémoire, par les règles de ce "je" aux multiples facettes, par les longues relations entre deux personnes lorsqu'elles s'effilochent, et comment les choses dont on se souvient peuvent être aussi douloureuses que celles que l'on oublie. Et je désirais tellement, a-t-elle dit lors d'une interview, que Julie Christie tienne ce rôle, que j'ai commencé à écrire en pensant à elle. Ce scénario s'inspire d'une nouvelle d'Alice Munro qui bouleversa à tel point la jeune femme qu'elle eût aussitôt le désir de la porter à l'écran et, par la même occasion, de se lancer dans la mise en scène.



L'histoire est celle de Fiona et Grant (Gordon Pinsent), mariés depuis 45 ans, et dont l'existence va être totalement déstabilisée lorqu'ils apprennent que Fiona est atteinte de la maladie d'Alzheimer. A cette annonce, la malade accepte d'entrer dans une maison de santé spécialisée, ce qui va profondément perturber son époux, rongé par la culpabilité et torturé par sa mémoire qui ne cessera plus, dès lors, de lui rappeler les heures de bonheur d'antan, alors même que son épouse prend ses distances avec un passé qui les avait vus si proches. Et cette douleur s'aggravera encore lorsque Fiona s'éprendra d'un des pensionnaires de la maison de santé. La mémoire s'est retirée de l'esprit de cette femme, laissant derrière elle une page vierge, comme le sable à marée basse, comme la neige qui a recouvert le paysage environnant en le faisant apparaître différent. Fiona est soudain livrée à la vie, sans plus de racines, sans plus de souvenirs, avec une sensibilité intacte mais pas d'amarres pour la fixer au quai, pas de barre pour la gouverner. Ainsi est-elle pareille à une jonque égarée dans l'immensité inconnue, ainsi les sentiments se fracassent-ils comme une banquise, car bientôt Fiona ne reconnaîtra plus son compagnon de vie. La tendresse et la force s'allient dans ce film qui sait montrer,  juste comme il faut, la fragilité des êtres et la persistance des liens.
 


Dans le rôle de Fiona, composé en pensant à elle, Julie Christie, qui fut l'inoubliable Lara du Docteur Jivago,nous bouleverse une fois encore par l'intensité qu'elle  insuffle à son personnage. Elle joue de cette fragilité qui émane d'elle, de cette ferveur des yeux qui la caractérise, de cet effacement qu'elle sait nuancer selon les scènes, de ses étonnements, ses étourderies et elle est tout simplement admirable. Elle ajoute au film, aux côtés d'un Gordon Pinsent également émouvant, une dimension quasi spirituelle, comme une lumière qui irradie ainsi que la neige d'alentour.  Le non-dit de ce film est plus important que le dit, car l'essentiel est suspendu dans les regards qui s'échangent, les chagrins qui se voilent, les tendresses qui s'avouent. Si la nostalgie est bien présente, Sarah Polley ne s'en contente pas et ose aborder d'autres thèmes que celui de la maladie dévastatrice. Elle évoque avec tact la sexualité des seniors, la mort "sociale", sans perdre son fil conducteur : celui de cet amour évanescent. Film grave d'une jeune actrice talentueuse passée derrière la caméra, il porte en germe toutes les promesses et prouve, une fois encore, que la valeur n'attend pas le nombre des années.

Julie Christie a reçu un Golden Globe en 2008 pour son interprétation dans ce film.


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2 février 2007 5 02 /02 /février /2007 09:40
BLOOD DIAMOND D'EDWARD ZWICK

         

Je ne suis pas sûre que je serais allée voir ce long métrage de deux heures trente, si je n'y avais pas été entraînée par des amis, mais je ne le regrette pas. Film d'aventures détonnant, il a pour objectif de nous sensibiliser (au premier degré seulement) sur le trafic meurtrier des pierres précieuses, exploitation illégale qui sert au financement d'armes dans les conflits et prête à ces pierres le qualificatif de diamants de guerre ou diamants de sang. Ces diamants ont financé, entre autres,  les guerres en République Démocratique du Congo, en Angola, au Liberia, en Sierra Leone et récemment en Côte d'Ivoire. L'action du film se déroule d'ailleurs en Sierra Leone durant les années 90, où le pays fut ravagé par une effroyable guerre civile. Blood Diamond  mélange habilement l'histoire de ce chaos africain et celle de trois personnages : un pêcheur Salomon Vandry, un mercenaire/trafiquant natif d'Afrique du Sud Danny Archer et une jeune reporter new-yorkaise Maddy Bowen, sans compter le quatrième personnage, ce pays livré à ses troubles dans un climat de violence torride.

 

Alors qu'il purge une peine de prison, Archer ( Léonardo DiCaprio ) rencontre un pêcheur d'origine mende (Djimon Hounsou)  qui s'est vu contraint, pour survivre, de travailler dans des mines diamantifères et a réussi à dissimuler une pierre d'une extrême valeur. Accompagnés de la journaliste Maddy (Jennifer Connelly), qui se trouve sur les lieux pour tenter le scoop du siècle, les deux hommes vont effectuer un voyage dangereux en territoire rebelle, l'un pour retrouver sa famille et son fils enrôlé de force dans une armée d'enfants-soldats, l'autre pour récupérer le diamant qui lui permettra de fuir ce bourbier et d'assurer ses vieux jours. Habilement maîtrisé, ce film à gros budget, au casting irréprochable, conserve le juste milieu entre le documentaire sur un conflit sanglant et le récit d'aventures. Car l'exercice était complexe de faire cohabiter l'histoire avec un film de fiction sans tomber dans des clichés conventionnels et en évitant le piège du happy end. Certes  Edward Zwick ne les esquive pas totalement, malgré un scénario efficace ; il y a ici et là des ambiguïtés. Au milieu de ces scènes de fureur, on n'échappe pas au politiquement correct et aux stéréotypes habituels à propos des deux héros, dont l'un représente la conscience maudite de l'Occident voulant expier les péchés du post-colonialisme et l'autre sensé éveiller la conscience coupable d'un Occident maintenu dans l'ignorance et le mensonge. Cette réserve faite, le film nous brosse à traits vifs et sanglants le portrait d'une Afrique meurtrie par les seigneurs de la guerre et scandaleusement exploitée par la cupidité des trafiquants de tous poils. Et c'est déjà cela. D'autant que l'on est pris dans une action telle, que l'on ne reprend pas souffle et que le rythme du film ne faiblit pas un instant.

              

Mais je garde pour la fin, le meilleur qui est, à l'évidence, l'étonnante et magistrale interprétation de Léonardo DiCaprio. L'acteur s'est à ce point immergé dans son sujet, qu'il a poussé la conscience professionnelle jusqu'à vivre plusieurs semaines auprès des soldats des représentants d'ONG, ainsi que des autochtones, afin d'apprendre quelques bribes du dialecte local. Et le résultat est étincelant. Le jeune acteur est  fantastique et tellement crédible dans ce rôle d'homme désabusé et cynique qui, peu à peu, progresse vers une sorte de rédemption, qu'il nous faut saluer avec admiration cette performance. A lui seul, il mérite que l'on aille voir ce Blood Diamond. Quant à Djimon Hounsou et Jennifer Connelly, ils sont à la hauteur de leurs personnages qu'ils savent rendre vraisemblables et attachants. A voir si l'on ne craint pas les scènes brutales, particulièrement celles où l'on voit des enfants formés à tuer de sang-froid, images d'un monde qui, à force de trafiquer avec l'argent, trafique avec l'inhumain.

 


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2 novembre 2006 4 02 /11 /novembre /2006 10:07
LES OISEAUX d'ALFRED HITCHCOCK

                                                    
Les Oiseaux  (The birds) sont, selon moi, la réalisation la plus captivante de Hitchcock de par son sujet tiré d'un roman de Daphné du Maurier. Ce film, à l'évidence, allait poser au metteur en scène des problèmes techniques innombrables qu'il a surmontés avec virtuosité. Néanmoins, les truquages nécessaires  aux scènes où interviennent les oiseaux demandèrent deux ans de travail à une équipe composée de collaborateurs de Walt Disney. Des oiseaux dressés furent employés pour les gros plans. Au début, nous voyons Rod Taylor dans le magasin où l'on vend la gent ailée. Il rattrape un canari qui s'était échappé, le range dans sa cage et, se tournant vers la jeune femme qui l'accompagne, dit : " Je vous replace dans votre cage dorée Mélanie Daniels". Cette phrase nous éclaire sur le personnage de cette fille riche et gâtée. Aussi, plus tard, lorsque les mouettes attaquent et que Mélanie se réfugie dans une cabine téléphonique vitrée, le symbole est nettement souligné. On assiste au renversement du vieux conflit entre les hommes et les oiseaux et, cette fois, ce sont les oiseaux qui sont à l'extérieur et l'homme en cage. Même si la métaphore ne vient pas immédiatement à l'esprit, la scène est présente dans toute sa force. Autre métaphore entre les oiseaux d'amour, que l'on se procure dans le magasin spécialisé, et les oiseaux de la haine qui frappent les humains et les animaux comme si le malheur venait du ciel. Symbole d'une fin du monde qui ne serait pas le fait de bombes nucléaires mais de hordes ailées. L'histoire est construite en respectant les trois unités de la tragédie classique : unité de temps, de lieu et d'action. L'action se passe à Bodega Bay en deux jours. A San Francisco, Mélanie Daniels (Tippi Hedren), une jeune femme un peu snob de la bonne société, rencontre un avocat prénommé Mitch (Rod Taylor). Désirant le revoir, elle se rend dans le petit port de Bodega où il habite avec, pour prétexte, d'offrir deux love birds à sa jeune soeur qui fête son anniversaire. Dès son arrivée, elle est blessée au front par une mouette et, pour cette raison, invitée à rester 24 heures chez Mitch. Le lendemain, au cours du pique-nique d'anniversaire, des mouettes attaquent les enfants et des moinillons envahissent la maison de Mitch en y pénétrant par le conduit de la cheminée. Puis, c'est au tour de corbeaux de s'en prendre à des enfants à la sortie de l'école et à des mouettes de piquer sur la ville, provoquant un incendie et tuant un habitant. Peu après, Mélanie réussit à échapper à une nuée de corbeaux, mais Annie, l'ancienne fiancée de Mitch, succombe à ses blessures. Au cours de toutes ces épreuves, Mélanie révèle une autre facette de sa personnalité : elle est attentive aux autres et courageuse. Mais elle subit au petit jour, dans une mansarde, une dernière et terrible agression et en ressort ébranlée nerveusement. Mitch décide d'emmener Mélanie et sa famille hors de la ville et ils quittent ensemble la maison en voiture, alors que dans le paysage les oiseaux se tiennent aux aguets, immobiles et menaçants.

 

 

L'élément peut-être le plus original du film est de voir le monde comme si la caméra était placée dans l'oeil d'un des oiseaux. Cela donne au film une dimension insolite. Ce sont de véritables armées ailées qui fondent sur l'univers des hommes subitement tétanisé par ce danger venu d'en haut. Ciel et terre se livrent à un duel fascinant, tout à fait imprévisible, et le résultat est époustouflant. Hitchcock avait des idées créatrices sur tout et sur le son autant que sur le cadrage, le montage ou la construction du scénario. Pour Les Oiseaux, le son joue un rôle primordial, sur lequel le metteur en scène s'est longuement expliqué : " Par exemple, quand Mélanie est enfermée dans la mansarde et que les oiseaux l'attaquent, nous avions beaucoup de sons naturels, des mouvements d'ailes, mais nous les avons stylisés pour obtenir une plus grande intensité. Il fallait deviner comme une vague menaçante... Pour bien décrire un bruit, il faut imaginer ce que donnerait son équivalent en dialogue. Je voulais obtenir dans la mansarde un son qui signifierait la même chose que si les oiseaux disaient à Mélanie : " Maintenant nous vous tenons. Et nous arrivons sur vous. Nous n'avons pas besoin de pousser des cris de triomphe, nous n'avons pas besoin de nous mettre en colère, nous allons commettre un meurtre silencieux ".  J'ai demandé un silence, mais pas n'importe quel silence, un silence d'une monotonie qui pouvait évoquer le bruit de la mer entendu de très loin. Lorsque j'ai tourné la scène de l'attaque de la maison par les mouettes, la difficulté était d'obtenir des réactions de la part des acteurs à partir de rien, car nous n'avions pas encore les bruits d'ailes et les cris des mouettes. Alors j'ai fait amener un petit tambour sur la plateau et à chaque fois que les acteurs jouaient leurs scènes d'angoisse, les roulements du tambour les aidaient à réagir".

 

 

Cela est si probant que le jeu des acteurs nous surprend par son naturel, sa spontanéité, sa véracité. Le spectateur a l'impression d'assister à la projection d'un documentaire saisi sur le vif. Les scènes sont d'un réalisme inouï et concourent à nous faire vibrer à un scénario où les sons d'oiseaux ont été travaillés comme une véritable partition. Aucun détail n'a été négligé et on ne peut qu'admirer le savoir-faire du metteur en scène qui parvient à maîtriser les difficultés immenses qu'un tel tournage implique nécessairement. Ce film, sans nul doute en avance de quelques décennies sur la vogue des films-catastrophes, coûta assez cher à cause de ses effets spéciaux et n'obtint pas le succès qu'il méritait, car c'est à proprement parler un film de visionnaire, une fable où le voyeur est devenu oiseau. Je dois avouer qu'il a produit sur moi une forte impression. Je vous invite à le voir ou à le revoir, tant la logique et l'imagination y composent une variation surréaliste sur un devenir chargé d'ambiguïté. " L'essentiel - disait Hitchcock - est d'émouvoir le public et l'émotion naît de la façon dont on raconte l'histoire, de la façon dont on juxtapose les séquences. J'ai donc l'impression d'être un chef d'orchestre, un coup de trompette correspondant à un gros plan et un plan éloigné suggérant tout un orchestre jouant en sourdine, devant de beaux paysages ; et en utilisant couleurs et lumières, je suis comme un peintre. Je me méfie en revanche de la littérature : un bon livre ne fait pas forcément un bon film. (...) Si vous créez correctement, émotionnellement, le public japonais doit réagir aux mêmes endroits que le public de l'Inde, car le cinéma est le moyen de communication le plus répandu dans le monde et le plus puissant. Il perd quinze pour cent de sa force quand il est sous-titré, dix pour cent s'il est bien doublé, l'image restant intacte même si le film est mal projeté. C'est votre travail qui est montré, vous êtes protégé et vous vous faites comprendre de la même façon à travers le monde entier." Aujourd'hui l'oeuvre de Hitchcock a fait beaucoup d'émules, ce qui est normal puisqu'il était un maître. L'un de ses disciples et admirateurs, François Truffaut, a écrit ceci  qui me parait tout particulièrement approprié à ce film : " Ce qui me frappe, c'est à la fois la sincérité et la sauvagerie de son oeuvre. Sur l'écran, ce ne sont qu'éclaboussures, feux d'artifices, soupirs, râles, cris, larmes, sang, et il m'apparaît que dans ce cinéma, décidément plus sexuel que sensuel, faire l'amour et mourir ne font qu'un".

 

Pour consulter l'article que j'ai consacré à Alfred Hitchcock, cliquer sur son titre :

 

ALFRED HITCHCOCK - UNE FILMOGRAPHIE DE L'ANXIETE

 

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22 octobre 2006 7 22 /10 /octobre /2006 08:23
SUEURS FROIDES d'Alfred HITCHCOCK

 

Sueurs froides (Vertigo) est tiré d'un roman de Boileau et Narcejac qui s'intitule " D'entre les morts " et fut écrit pour que Hitchcock puisse en tirer un film. Et quel film ! L'un de ceux que je préfère de lui, un film qui mérite l'attention à plus d'un titre. Il y a dans cette histoire deux parties. La première va jusqu'à la mort de Madeleine, sa chute depuis le haut d'un clocher ; la seconde commence lorsque le héros rencontre une jeune femme rousse nommée Judy. En effet, Scottie, ancien inspecteur limogé par la police à cause de sa tendance au vertige, avait été contacté par l'un de ses anciens amis Gavin Elster, afin de surveiller sa très belle jeune femme Madeleine, qui semblait avoir une fâcheuse propension au suicide. Or, un jour, en présence de Scottie, Madeleine se laisse choir dans un lac. Scottie la sauve de justesse et la ramène chez lui. Mais Madeleine va s'empresser de l'entraîner ailleurs, dans un monastère espagnol où, sous les yeux horrifiés d'un Scottie paralysé par le vertige, elle se jette dans le vide. Culpabilisé par l'impuissance qui fut la sienne à venir au secours de Madeleine, l'ancien inspecteur est hospitalisé en proie à une dépression nerveuse. A sa sortie, il rencontre une jeune femme qui ressemble étrangement à Madeleine et se nomme Judy. Judy cache à Scottie la vérité : elle était non la femme mais la maîtresse de Gavin Elster, qui a profité de sa ressemblance avec son épouse Madeleine. Elster a étranglé sa femme et l'a jetée du haut du clocher. Les amants avaient monté cette atroce machination pour faire disparaître l'encombrante épouse, spéculant sur l'infirmité de Scottie qui l'empêcherait de suivre Madeleine jusqu'en haut du clocher. Scottie, qui ignore tout encore, demande à Judy de reprendre l'apparence de Madeleine. Puis il se rend avec elle à la mission espagnole, monte dans le clocher et la supplie alors de lui dire la vérité. Acculée, Judy raconte tout en détails, mais effrayée par la soudaine apparition d'une religieuse, tombe dans le vide. Le film décrit ainsi les fantasmes d'un homme amoureux qui tente de recréer désespérément la femme pure qu'il a aimée. C'est la situation fondamentale du film. Les efforts de Scottie tournent autour de cette créature Judy qu'il fait teindre en blonde, habille, coiffe, maquille, de façon à ce qu'elle soit la réplique parfaite de Madeleine, faisant d'une femme vivante - qui est d'ailleurs une seule et même femme - un être imaginaire.

 


D'autre part, le suspense est en quelque sorte inversé. Alors que le public sait que Judy est bien Madeleine, le héros ne le sait pas encore et l'intrigue s'articule ainsi : comment réagira Scottie lorsqu'il découvrira que Judy lui a menti ? S'ajoute à cela un intérêt supplémentaire : la résistance de Judy à redevenir Madeleine, c'est-à-dire cette malheureuse épouse qu'elle et son amant se sont employés à tuer. A côté du machiavélisme de Judy, Scottie est d'une totale sincérité. Il s'est épris progressivement de cette femme, qu'il était chargé de suivre dans les rues, les parcs, les cimetières, qu'il a sauvé de la noyade et dont il est devenu éperdument amoureux. Tout cet aspect érotique du film est passionnant. Il y a une scène, vers le début, après que Scottie ait repêché Madeleine. On la retrouve chez l'inspecteur, couchée et nue dans son lit. Alors seulement elle revient à elle et cela nous prouve qu'il l'a déshabillée, qu'il l'a vue nue, sans que rien n'en fasse état dans le dialogue. Le reste de la scène est superbe, lorsque Madeleine circule dans le peignoir de Scottie et que l'on voit ses pieds nus courir sur la moquette. Il y a  dans Sueurs froides une certaine lenteur, un rythme contemplatif qu'on ne trouve pas dans les autres films d'Hitchcock, souvent construits sur un rythme rapide, fulgurant.

 

 

Sueurs froides avait été conçu pour Vera Miles, une actrice que le metteur en scène affectionnait particulièrement et avec laquelle il avait réalisé "Le faux coupable" en 1957, mais celle-ci tomba enceinte et Hitchcock porta son dévolu sur Kim Novak qui avait remporté un immense succès avec Picnic de Joshua Logan. Il apparut très vite que leur entente traversait des turbulences, la jeune femme ayant sur son personnage des idées qui n'étaient pas celles de son metteur en scène. Les échanges furent tendus ; cependant, Kim Novak a exécuté une véritable performance d'actrice dans le double rôle de Madeleine et de Judy. Autant elle est mystérieuse, évanescente dans l'un, autant elle est charnelle, presque vulgaire dans l'autre. Cette femme manipulatrice qui, pour arriver à ses fins, se laisse volontairement manipuler par un Pygmalion transi d'amour, est un personnage féminin fascinant et l'un des plus forts que nous ait proposé le cinéma hitchcockien. Quant à James Stewart, le film n'aurait pas ce romantisme sans sa présence d'homme obsédé, épris d'une femme fictive. On sait qu'il était avec Cary Grant, l'acteur préféré d'Hitchcock, avec lequel il a souvent travaillé. Le metteur en scène avait l'habileté de savoir les utiliser à bon escient, au mieux de leurs talents respectifs. Quand j'ai Cary Grant, disait -il, il y a davantage d'humour ; quand j'ai James Stewart, davantage d'émotion. C'est bien le cas dans Sueurs froides.  Pour notre plus grand plaisir.

 

Pour lire les articles consacrés aux acteurs et actrices de Hitchcock et eu réalisateur lui-même, cliquer sur leurs titres : 

 

ALFRED HITCHCOCK - UNE FILMOGRAPHIE DE L'ANXIETE  

     

Et pour consulter la liste complète des articles de la rubrique CINEMA AMERICAIN, dont la plupart des films de Hitchcock, cliquer sur le lien ci-dessous :

 


LISTE DES FILMS DU CINEMA AMERICAIN ET CANADIEN
 

 

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SUEURS FROIDES d'Alfred HITCHCOCK
SUEURS FROIDES d'Alfred HITCHCOCK
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21 octobre 2006 6 21 /10 /octobre /2006 09:12
MAIS QUI A TUE HARRY ? d'Alfred HITCHCOCK

  
Mais qui a tué Harry ? est une comédie sans prétention, très amusante, et assez inhabituelle chez Hitchcock Le film, sorti comme sur la pointe des pieds, dans un modeste cinéma des Champs-Elysées, ne fit pas moins salle comble pendant plus de six mois. Ce long métrage, que le metteur en scène avait tourné très librement, sur un sujet qu'il avait choisi,  n'avait rencontré, une fois achevé, que bien peu d'enthousiasme de la part de ceux qui étaient en charge de l'exploiter. Adapté fidèlement d'un roman anglais de Jack Trevor Story plein d'humour, il répondait cependant au désir du maître de travailler dans le contraste, d'aller à contre-courant de la tradition et des clichés. " C'est comme si je montrais un assassinat au bord d'un ruisseau qui chante et que je répandais une goutte de sang dans son eau limpide ", disait-il. De ces contrastes surgissent un contrepoint et même une soudaine élévation des choses ordinaires de la vie. Effectivement, le metteur en scène filme des événements qui pourraient devenir sordides, en faisant en sorte que ce ne soit jamais ni laid, ni macabre. A la fin, un milliardaire donne à chaque personnage l'occasion de demander une chose, un cadeau qui lui sera offert comme on exauce un voeu. Et on ne sait pas ce qu'a demandé le couple formé au cours de cette intrigue entre le peintre abstrait et Jennifer ; ce n'est qu'à la tout dernière minute que l'on apprend qu'il souhaite un lit à deux personnes. L'humour procède ainsi d'un seul mécanisme, une sorte de flegme exagéré : on parle du cadavre comme d'un objet quelque peu encombrant...Mais lisez plutôt l'histoire : Dans le Vermontois, en automne, un petit garçon, Arnie, découvre le cadavre d'un homme, après que l'on ait entendu trois détonations. Si bien qu'un vieux capitaine, qui chassait dans les parages, se croit l'auteur de ce regrettable accident. Il enterre, puis déterre et transporte plusieurs fois le cadavre, sur l'identité duquel s'interrogent avec perplexité une vieille fille, un médecin myope, un peintre abstrait, un vagabond. Seule Jennifer identifie son mari d'une seule nuit, qu'elle a frappé d'un coup de bouteille. Les divers personnages de cette galerie d'excentriques ont donc une bonne raison de se soupçonner les uns, les autres, et ne s'en privent pas ;  tandis que nous rions énormément de la verve, de la malice roborative  du maître qui étaient déjà très présentes dans les premiers films de sa période anglaise. On sait combien les Anglais eurent de la peine à lui pardonner d'avoir quitté les studios londoniens pour s'installer à Hollywood.



Finalement nous saurons qu'Harry est mort de sa bonne mort comme tout un chacun, et que cette petite aventure n'a eu d'autre mérite que de former deux nouveaux couples - à certains malheur est bon - celui de Jennifer, la concrète, avec le peintre abstrait, et celui de Miss Graveley et du capitaine Miles. Hitchcock avait proposé le rôle de Jennifer à Grace Kelly, mais l'actrice, déjà sous contrat avec la Metro Goldwyn Mayer, avait dû décliner l'offre, et c'est sans doute préférable, tant il semble évident que Shirley Mac Laine - dont ce sont là les débuts - correspond idéalement au personnage faussement naïf, un brin impertinent et sans gêne. Selon moi, Grace Kelly était trop classique, trop raffinée pour ce rôle. D'ailleurs le film ouvrit, devant les pas de Shirley Mac Laine, une carrière exemplaire. Avec sa moue mutine, sa frimousse ronde, ses yeux rieurs, elle est inattendue, drôle, naturelle et charmante. Les autres rôles sont remarquablement interprétés, et on ne sait lequel de ces originaux est le plus cocasse et nous amuse le plus. Est-ce Jerry Mathers en vieille fille évaporée, Edmund Gwenn en capitaine Wiles persuadé qu'il a tiré Harry comme un lapin, John Forsythe en peintre qui n'a de cesse de justifier ses créations, mais peu importe ! ce film est une comédie qui nous montre à quel point les gens prennent un certain plaisir à se faire peur, à se soupçonner mutuellement et à imaginer toujours davantage que ce qui est. 
 


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                SHIRLEY MACLAINE - PORTRAIT

  
 

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19 octobre 2006 4 19 /10 /octobre /2006 09:46
LA MAIN AU COLLET d'ALFRED HITCHCOCK

           

Si  La main au collet (To Catch a Thief ) ne se classe pas parmi les films exceptionnels de Hitchcock, il bénéficie néanmoins de son savoir-faire, d'un scénario ciselé qui rend l'intrigue fort agréable à suivre et à regarder. Les ingrédients y sont : un décor magnifique, un suspense garanti et une interprétation brillantissime. Et puisque le plaisir est assuré, ne le boudons pas. Un cambrioleur dérobe des bijoux dans les palaces de la Côte d'Azur et les soupçons de la police se portent sur un certain John Robie qui a été un voleur célèbre avant la guerre, mais assure aujourd'hui que la page est dorénavant tournée sur son passé et qu'il n'a rien à voir avec les vols dont on prétend l'accuser à tort. C'est dans un hôtel, où il retrouve certains de ses anciens amis, qu'il rencontre une riche héritière américaine Frances. Elle est belle, charmante et le séduit. Elle lui fait admirer un soir un fabuleux collier qu'elle abhorre avec fierté et qui lui est curieusement volé un moment après. Troublé par cette coïncidence, Robie décide de mener sa propre enquête. A quelque temps de là, un bal est donné à l'hôtel Bertrani et, bien entendu, un vol a lieu. Robie, caché sur le toit, voit le voleur qui s'enfuit avec les bijoux. Et ce voleur est une voleuse : Danielle, fille de Foussard retrouvé noyé quelques jours plus tôt et qui avait provoqué un scandale le jour de l'enterrement en jetant le soupçon sur la personne de John Robie. Robie sera donc innocenté et pourra s'abandonner au tendre sentiment qu'il éprouve pour Frances. Sentiment, à l'évidence très partagé, puisque la jeune fille s'empresse de lui annoncer triomphante qu'elle compte venir s'installer chez lui avec sa mère. Dans ce film, Hitchcock s'est plu à mêler suspense et comédie, taillant sur mesure un rôle de mère sarcastique, folâtre et envahissante à Jessie Royce Landis qui s'impose avec une audace désarmante, non seulement à sa fille, mais, on le devine déjà, à son futur gendre. L'humour d'Hitchcock est toujours présent, humour très british qui, personnellement, me ravit. Si l'histoire n'est pas sérieuse, elle est divertissante et jouit d'une particularité : celle d'être construite comme les autres sur l'échange de culpabilité, mais a l'avantage de nous révéler que le méchant est une femme. Dans ce long métrage, l'autre mérite du metteur en scène est de renoncer à filmer la Côte d'Azur comme la plupart de ses prédécesseurs et d'ajouter ses cliché à ceux déjà si répandus. Il s'est gardé de cette faiblesse et a tenté de se débarrasser du technicolor bleu. Je déteste le bleu roi, avouait-il. Aussi a-t-il favorisé les scènes de nuit et usé d'un filtre vert pour obtenir un bleu foncé, bleu ardoise et bleu gris pour les diverses vues panoramiques qu'il nous offre de la Corniche. Ainsi parvient-il à nous présenter de ce littoral trop réputé une vision personnelle. C'est Brigitte Auber qui interprète le rôle de Danielle. Sachant John Robie de nouveau sur les lieux, elle s'empresse d'accomplir ses forfaits de façon à ce que les soupçons convergent vers lui. Dans un premier temps, c'est exactement ce qui arrive, jusqu'à ce que l'ancien escroc - plus malin qu'elle ne le croit - décide de se livrer à sa propre enquête, usant des ruses et stratagèmes qu'il connait mieux que personne.

 


Hitchcock avait fait la connaissance de l'actrice française par l'intermédiaire du cinéaste Julien Duvivier et l'avait choisie parce qu'elle avait un corps robuste, capable d'escalader les murs des villas ( il fallait qu'elle soit crédible ), mais il ignorait encore que Brigitte Auber pratiquait l'acrobatie pour son plaisir, entre deux tournages. Elle joue donc ce rôle de femme sans scrupule, audacieuse et équilibriste de manière convaincante. Pour celui de Frances, la belle américaine, Grace Kelly s'imposait. Hitchcock venait de tourner deux films avec elle et espérait en tourner beaucoup d'autres, ne pouvant imaginer alors que ce séjour sur la Riviera française serait pour le prince Rainier de Monaco l'occasion d'inviter la ravissante actrice à visiter sa Principauté. On connait les suites de ce premier rendez-vous... Hitchcock appréciait les femmes inaccessibles comme l'avaient été Greta Garbo, Ingrid Bergman, comme l'était Grace Kelly, pour la raison que chez elles le sexe était, disait-il, indirect.

" Quand j'aborde les questions de sexe à l'écran, je n'oublie pas que, là encore, le suspense commande tout. Si le sexe est trop criard et trop évident, il n'y a plus de suspense. A prime abord, beaucoup de réserve ; en définitive, du tempérament dans l'intimité. C'est pourquoi je crois que les femmes les plus intéressantes sexuellement parlant sont les femmes britanniques. Le sexe ne doit pas s'afficher comme il s'affiche trop souvent chez les latines. J'ai photographié Grace Kelly impassible, froide, et je la montre le plus souvent de profil, avec un air classique, très belle et très glaciale. Mais, quand elle circule dans les couloirs de l'hôtel et que Cary Grant l'accompagne jusqu'à la porte de sa chambre, qu'est-ce qu'elle fait ? Elle plonge directement sur ses lèvres. Cette théorie du sexe caché sous une pellicule de glace, c'est ce qui me plait... Mon travail avec Grace Kelly a consisté à lui donner des rôles de plus en plus intéressants à chaque film. Pour  
La main au collet, qui était une comédie un peu nostalgique, je sentais que je ne pouvais pas faire un happy-end sans réserves ; alors j'ai tourné cette scène autour de l'arbre lorsque Frances ( Grace Kelly ) rattrape John Robie (Cary Grant) par la manche. John Robie se laisse convaincre et épousera Frances, mais la belle-maman viendra vivre avec eux. Aussi, c'est presque une fin tragique."

 

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GRACE KELLY        

                                       

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16 octobre 2006 1 16 /10 /octobre /2006 08:43
FENETRE SUR COUR d'Alfred HITCHCOCK

                                                                                     
Fenêtre sur cour est considéré, par la plupart des cinéphiles, comme le chef-d'oeuvre des chefs-d'oeuvre d'Alfred Hitchcock. Tiré d'une nouvelle de Cornell Woolrich " Rear windom ", le film repose sur deux gageures : la première est de se dérouler dans un immense et même décor, la seconde d'être vu par les yeux d'un seul et même homme. Quant au thème, il est par excellence celui du voyeurisme. Voyeurisme d'un personnage allongé à la suite d'une fracture et dont l'unique distraction est de regarder ce qui se passe par la fenêtre, plongeant ainsi dans l'intimité de l'existence de ses voisins. Et ce qu'il voit de l'autre côté de la cour va devenir un catalogue des comportements humains, une quantité de petites histoires, en quelque sorte une réduction du monde qui nous entoure. Ces histoires auront toutes pour point commun : l'amour. 
Un reporter-photographe Jefferies - interprété par James Stewart - immobilisé chez lui à la suite d'un accident, observe par désoeuvrement l'attitude des gens qui lui font face, de l'autre côté de la cour de son immeuble de Greenwich Village. Il acquiert bientôt la conviction qu'un homme a tué sa femme et fait part de ses soupçons à son amie Lisa, jeune femme élégante qui aimerait l'épouser (Grace Kelly), et à un copain détective (Wendell Corey). Puis il envoie Lisa porter une lettre anonyme. Chez le supposé assassin Lars Thorwald, Lisa retrouve l'alliance de sa femme. Se sentant découvert, Lars traverse la cour et vient précipiter par la fenêtre le reporter-photographe qui s'en tirera... avec une deuxième jambe dans le plâtre. Mais le problème majeur de Jefferies est d'ordre sentimental : il n'a pas envie d'épouser Lisa et ce qu'il voit autour de lui illustre combien les dilemmes suscités par l'amour et le mariage sont prioritaires : il y a la femme seule sans mari, ni amant, les jeunes mariés qui font l'amour toute la journée, le musicien célibataire qui s'enivre, la petite danseuse que les hommes convoitent, le couple sans enfant qui a reporté ses affections sur un chien, et surtout le couple marié dont les disputes sont de plus en plus violentes jusqu'à la mystérieuse disparition de la femme. On retrouve ici la même symétrie que dans L'ombre d'un doute (1943). Dans le couple Stewart-Kelly, lui est allongé alors qu'elle est libre de ses mouvements, tandis que de l'autre côté de la cour, la femme malade est clouée sur son lit et le mari fait des allées et venues. Par ailleurs, le seul moment où la cour de l'immeuble apparaît en entier se situe après la mort du petit chien : la femme du couple sans enfant crie sa douleur et chacun se précipite à sa fenêtre, sauf l'assassin présumé qui fume dans le noir. Il y a ainsi des indices d'autant plus subjectifs qu'ils révèlent une tension plus grande ou une émotion particulière.

 


Mais revenons au détail de l'alliance. Lisa veut se faire épouser par Jefferies, mais celui-ci n'est guère enthousiaste. Il semble se complaire dans son existence de célibataire et, justement, quand elle s'introduit dans l'appartement de l'assassin pour découvrir une preuve contre lui, elle trouve l'alliance de sa femme. Elle met l'alliance à son doigt et place sa main derrière son dos afin que, de l'autre côté de la cour, Jefferies regarde l'alliance avec ses jumelles. Pour Lisa, c'est comme une double victoire : elle réussit son enquête et réussira à se faire épouser. Elle a déjà la bague au doigt. C'est l'ironie de la situation. Ce film est d'autant plus fort que le voyeurisme du public fait écho à celui du cinéaste. La figure centrale du film - nous dit Hitchcock - est un homme dont nous étudions le point de vue. Son point de vue deviendra son processus mental grâce à la manière dont seront utilisés la caméra et le montage. Et il faut souligner, dès à présent, la perfection et l'unité d'inspiration et de construction du scénario, en même temps que la richesse foisonnante des détails. Ce film innove sans cesse. La subjectivité du voyeur, qu'il nous fait partager, car le film est saisi par un seul regard, le sien, nous place dans le même esprit que lui. A l'aide de son appareil de photo ou de ses jumelles, il passe au crible chaque mouvement de ces vies qui se déroulent de l'autre côté de la cour. On entre ainsi par effraction dans ces existences étrangères, dans l'intimité de ces voisins de quartier. L'infirmière de Jefferies le gronde d'ailleurs au sujet de cette curiosité qu'elle juge déplacée, comme si elle s'adressait directement aux spectateurs complices que nous sommes : " Dans l'état de New-York, les voyeurs sont punis de six mois de prison... Jadis on les marquait au fer rouge. Aujourd'hui il n'y aurait plus assez de fers." Et, quand, à son tour, elle emprunte l'appareil, elle définit l'objectif comme un trou de serrure grossissant. Cette image du trou de serrure grossissant, Hitchcock la reprendra six ans plus tard dans Psychose.

 

Pour finir, j'aimerais dire un mot sur l'interprétation de Grace Kelly et James Stewart. Elle est la beauté, l'élégance, le raffinement comme nous n'avons plus guère l'occasion d'en voir de nos jours ; il est l'oeil froid du témoin implacable ; tous deux forment un duo magnifique qui a marqué nos mémoires. Hitchcock savait construire un film, le faire défiler sans heurt, ni rupture, et choisir les acteurs qui donneraient chair et réalité crédible à ses personnages.  D'autre part, lorsque l'assassin entre dans l'appartement de Jefferies afin de se venger, il demande : que voulez-vous de moi ? Jefferies ne trouve rien à répondre, parce que son action est sans justification : il n'a agi que par pure curiosité. Et comment va-t-il se défendre alors qu'il est cloué sur un divan ? Grâce aux flashs de son appareil photo. Encore une trouvaille. Il va ainsi aveugler à plusieurs reprises son adversaire. Hitchcock choisit volontairement des détails, des objets qui correspondent à la vie de ses personnages. Pour moi, disait-il, le péché capital d'un scénariste est d'escamoter un problème en disant : nous justifierons cela par une ligne de dialogue. Or le dialogue ne doit être qu'un bruit parmi les autres, un bruit qui sort de la bouche des personnages dont les actions et les regards racontent une histoire visuelle. Pour toutes ces raisons, Fenêtre sur cour est un film référence. Le metteur en scène a joué de ses multiples atouts avec un brio étonnant. Si bien qu'à chaque fois que l'on regarde le film, quelque chose de nouveau apparaît, un détail se révèle pour encore nous surprendre ou nous captiver.

 

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GRACE KELLY       JAMES STEWART - PORTRAIT   

 

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FENETRE SUR COUR d'Alfred HITCHCOCK
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12 octobre 2006 4 12 /10 /octobre /2006 09:40
L'INCONNU DU NORD-EXPRESS d'Alfred HITCHCOCK

   

En 1950, au moment où Alfred Hitchcock s'apprête à tourner L'inconnu du Nord-Express, ses actions ne sont pas au plus haut. Il vient de subir deux échecs consécutifs avec Les amants du Capricorne et  Le grand Alibi  et il lui faut à tout prix produire un long métrage qui lui permette un rétablissement spectaculaire. Malgré un scénario peu enthousiasmant inspiré d'un roman de Patricia Highsmith, le cinéaste, grâce à son génie, va réaliser un thriller passionnant  qui obéit parfaitement aux règles du suspense qu'il sait mieux que personne utiliser avec maestria. Pour rester maître de ses films de bout en bout, Hitchcock avait une méthode bien personnelle : il ne tournait jamais que de tout petits morceaux de films à la fois, si bien qu'il était impossible à quiconque de les assembler en dehors de sa présence et qu'on ne pouvait faire d'autre montage que celui qu'il entendait imposer. Le montage, dans des films comme les siens, est d'une importance capitale. Le maître le veut rapide, efficace, concis, aussi veille-t-il à cette ultime démarche avec un soin jaloux. Dans ce film, comme dans la plupart des autres, il sait également exploiter la notion du temps : temps relatif, temps manipulé comme lors du match de tennis que Farley Granger, dans le rôle de Guy, doit absolument remporter et au plus vite. Durant cette scène, le temps est volontairement comprimé, puis celui de la vie reprend ses droits, mais il est certain que le film donne à plusieurs reprises le sentiment d'un temps différé.

                      

Dans un train, un certain Bruno (Robert Walker) aborde un jeune champion de tennis, qu'il admire et dont il connait chaque événement de la vie, et lui propose, alors qu'ils déjeunent dans le wagon-restaurant, un échange de meurtres. Lui, Bruno, supprimera la femme de Guy - qui lui refuse le divorce - afin qu'il puisse épouser Ann, et, en contrepartie, Guy tuera le père de Bruno qui empoisonne la vie de son fils. Guy, ulcéré, refuse ce plan diabolique, ce qui n'empêche nullement Bruno de réaliser la première phase de son projet : il étrangle l'odieuse femme de Guy dans un parc d'attractions. Guy est immédiatement interrogé par la police, et ne pouvant fournir l'alibi valable, est bientôt surveillé, malgré la notoriété dont il jouit. Bruno, pour sa part, ne tarde pas à lui faire savoir qu'il attend la réciprocité, c'est-à-dire que le joueur de tennis mette fin à l'existence de son père. Bien entendu, celui-ci ne bronche pas, au point que dans sa fureur Bruno décide de la compromettre définitivement en déposant sur les lieux, où il a assassiné sa femme, un briquet lui appartenant et marqué à ses initiales. La fin est inattendue : après un match gagné en cinq sets, Guy va retrouver Bruno et ils se battent sur un manège. La scène est d'une extrême violence et admirablement filmée : le manège s'emballe jusqu'à ce qu'il se brise et écrase Bruno en se disloquant sous l'effet de son  poids. La morale est sauve : Guy sera innocenté.

                        

Il y a dans ce film, comme dans tous ceux d'Hitchcock, de nombreuses scènes originales qui ont fait date et prouvent le talent inventif du cinéaste. Par exemple, celle fameuse où le meurtre de Myriam, la femme de Guy, se reflète dans ses lunettes et, plus tard, cette autre scène où voyant les lunettes que porte la soeur d'Ann, Barbara, interprétée par la propre fille d'Hitchcock, Bruno est pris d'une nouvelle frénésie de crime et manque d'étrangler une femme qui se trouvait là, ce qui nous confirme qu'il est un psychopathe dangereux. Si Hitchcock, extrêmement lucide et exigeant vis-à-vis de lui-même, était satisfait de la forme générale du film et également des seconds rôles, qu'il trouvait interprétés par des acteurs qui correspondaient parfaitement à leurs emplois, il considérait que la seule faiblesse résidait dans le manque de force des deux acteurs principaux et dans l'imperfection du scénario final.  "Si le dialogue avait été meilleur "- disait-il - nous aurions eu une plus forte caractérisation des personnages". "Voyez-vous - ajoutait-il - le grand problème de ce genre de film, c'est que vos personnages principaux ont tendance à devenir simplement des figures". Il ne cachait pas qu'il aurait aimé que le rôle de Guy soit tenu par William Holden  parce qu'il était plus fort. "Dans une histoire comme celle-ci - concluait-il - plus l'homme est fort, plus la situation est forte". A ce détail qui, personnellement ne m'a nullement gênée, L'inconnu du Nord-Express reste un excellent film que l'on prend grand plaisir à revoir.

 

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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
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LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


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