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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 09:31

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Le jour où il revient de l’hôpital après une attaque cardiaque, l’avocat britannique Sir Wilfrid Robarts reçoit la visite de Leonard Vole, élégant homme sans le sou soupçonné du meurtre d’Emily French, une riche veuve brutalement assassinée quelques jours plus tôt. Quand il est révélé que Vole était l’unique bénéficiaire du testament de la victime, Sir Wilfrid cherche à contacter Christine, l’épouse du prévenu, dont le témoignage pourrait le disculper. Mais cette allemande mystérieuse, que Vole a rencontrée à Berlin, loin d’étayer le fragile alibi de son mari, se révèle être un témoin à charge.


A l'origine de The Witness for the Prosecution est une nouvelle qu’Agatha Christie écrivit en 1924 et qu’elle adapta, plusieurs décennies plus tard, pour la scène : la première de la pièce eut en effet lieu en octobre 1953 à Londres, avant d’être montée à Broadway l’année suivante. Devant le succès, les producteurs hollywoodiens ne tardèrent pas à s’y intéresser, d’abord L. B. Mayer, puis Gilbert Miller et, enfin, Edward Small, lequel remporta l’affaire avec l’aide d’Arthur Hornblow Jr. Les deux hommes confièrent la réalisation du projet à Sheldon Reynolds, réalisateur de télévision, mais face à l’ampleur de ce travail, se retournèrent vers Billy Wilder, qui  en  fera la réalisation que l’on sait.


Le tournage ne commença dans les studios Goldwyn qu’en juin 1957, Wilder ayant été entre-temps très occupé par le montage de Love in the afternoon et par l’élaboration de multiples projets, dont la plupart ne virent jamais le jour. Bien que filmant  Love in the afternoon à Paris, Wilder avait dès août 1956 commencé à tourner quelques plans extérieurs de Witness for the Prosecution , avant même que le casting ne soit définitivement établi. Concernant le casting, et alors que Wilder préférait Kirk Douglas, Small et Hornblow avaient misé sur Tyrone Power. Souffrant de dépression, tant pour sa carrière déclinante que pour sa vie personnelle agitée, celui-ci déclina l'offre. On envisagea alors, pour incarner le couple Vole, une association Ava Gardner - Jack Lemmon, mais Wilder, qui avait, dès le départ, songé à son amie Marlene Dietrich, réussit à la convaincre d’endosser le rôle de Christine. Pour des raisons financières, Small et Hornblow se mirent alors à chercher des noms moins prestigieux, et on évoqua un jeune acteur britannique du nom de Roger Moore. Finalement, celui qui avait été leur premier choix, Tyrone Power, désormais moins dépressif et finalement emballé par le sujet, revint sur sa décision et accepta - contre un salaire faramineux de 300.000 dollars et un pourcentage sur recettes - un rôle qui s’avéra finalement être son dernier, puisqu’il mourut d’une crise cardiaque quelques mois plus tard. Enfin, pour une somme beaucoup plus modeste de 75.000 dollars, le troisième rôle  fut confié à Charles Laughton, dont Billy Wilder était l’ami. Ce troisième choix réorientera le travail de réécriture de Wilder et de Harry Kurnitz qui trouvaient la trame de la pièce intéressante, mais les personnages trop superficiels ; indéniablement, Laughton donnera du corps au personnage de Sir Wilfrid, assez différent de celui de la pièce. En effet, l’avocat pensé par Agatha Christie était solide, autoritaire et dynamique ; tandis que le Sir Wilfrid écrit par Wilder et composé par Charles Laughton nous apparaît, dès la première scène, comme un homme âgé, d’un grand esprit mais de santé fragile, qui revient de l’hôpital à la suite d'une attaque. Bien qu’il soit tenu de réduire ses activités professionnelles, l'avocat mettra sa vie en danger pour sauver la tête de Leonard Vole.

 

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Wilder, sous le charme de la composition de son acteur Charles Laughton, ne tarira pas d’éloges, dans ses mémoires, sur la performance et l’investissement phénoménal de ce dernier :

 

« Il est le meilleur acteur avec qui j’aie jamais travaillé (…). En 1958, pendant le tournage de Witness for the Prosecution, tous les soirs à six heures nous restions un moment ensemble, nous nous demandions quelle scène nous tournerions le lendemain et nous fixions le programme. Puis Laughton venait dans mon bureau. Et tout en buvant un verre, il me disait : « la scène que nous allons tourner demain me semble particulièrement importante. J’ai ce monologue. Et il m’est venu une idée. Que diriez-vous de … ». Et il commençait à me jouer la scène. C’était brillant. Lorsqu’il avait fini, je disais : « Bon d’accord, on fait comme ça. » Et après une petite interruption, Laughton reprenait : « Je pense qu’on pourrait aussi… » Et il recommençait à jouer la scène. Dans une version toute différente cette fois, mais encore plus convaincante. Et pour finir il demandait : « Ou bien est-ce qu’on fait ça ? ». Je répondais encore :  "C’est très bien. On tournera comme ça demain." Et je n’exagère rien, cela se répétait jusqu’à ce qu’il m’eût joué vingt versions d’une même scène. Et chacune était un enrichissement, ou représentait tout au moins une variante intéressante par rapport à la précédente. Jusqu’au moment où je lui disais : « Bon, maintenant c’était vraiment la meilleure solution, et c’est comme ça que nous tournerons demain. Ne l’oublie pas ! » Le lendemain matin, peu avant le début du tournage, il venait me trouver, me prenait à l’écart et me disait : « J’ai eu une idée cette nuit. J’ai encore imaginé autre chose. Je crois que ce serait plus efficace. » Il me jouait la nouvelle version. Et il avait raison, c’était encore mieux. Laughton pouvait fouiller dans son talent comme un enfant comblé dans un coffre à jouets qui déborde. »

 

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Il est indéniable que Charles Laughton compose un admirable Sir Wilfrid, mêlant la rigueur et la précision maniaque du brillant avocat à l’espièglerie du bon vivant bravant la mort avec panache. De son propre aveu, Laughton s’était inspiré d’un avocat britannique du nom de Florance Guedella (l’avocat de Dietrich) qui triturait nerveusement son monocle lors de chaque entrevue ; Laughton reprit à son compte ce tic, afin de créer une technique d’interrogation propre à son personnage, qui se plaisait à aveugler son interlocuteur  en manipulant l’objet de façon telle qu’il fasse office de loupe.



Grâce à l’indéfectible amitié entre Laughton et Wilder (ce film fut curieusement leur seule collaboration ), l’ambiance sur le tournage fut très détendue, Elsa Lanchester et Marlene Dietrich se relayant pour concocter à Laughton de nombreux petits plats, les prouesses culinaires de Dietrich faisant dire à Wilder que « les hommes ne toléraient ses jambes qu’à cause de ses talents de cuisinière. » Mais au-delà de ces anecdotes, Wilder fut frappé par la profondeur de l’investissement de Marlene Dietrich, qui se mit à jouer « comme si toute sa carrière en dépendait. » On peut comprendre que le rôle de Christine Vole ait été pour elle un défi passionnant car assez éloigné de ses rôles précédents. Ne lui offrait-il pas l’occasion de brouiller son image de froide manipulatrice en explorant des facettes plus complexes de sa personnalité. Dans un premier temps, fidèle à cet archétype de la blonde fatale, sa première réplique sera - « Je ne m’évanouis jamais car je ne suis pas certaine de tomber avec grâce, et je n’utilise jamais de sels car ils me font gonfler les yeux » - réplique qui la montre conforme à son image de femme calculatrice, distante, implacablement dépassionnée, rôle qu’elle avait peu ou prou déjà tenu pour Wilder dans La Scandaleuse de Berlin, avant que le personnage de Christine ne se fissure, nous livrant soudain une facette émotionnelle dans laquelle la comédienne apparaît plus que convaincante, extrêmement émouvante. Dietrich s’impliqua également dans la composition d’un autre rôle essentiel à l’intrigue, en cherchant à devenir une « cockney » crédible et en se modelant un faux nez avec l’aide d’Orson Welles, ou en travaillant son accent avec Charles Laughton et Noel Coward, obtenant un résultat saisissant - à tel point que certains peinent aujourd’hui encore à croire qu’il s’agit bien d’elle. L’actrice considérait cet emploi comme l’accomplissement de sa carrière, si bien qu’elle fût fort déçue qu’un concert de louanges n’ait pas lieu, le public de l’époque ayant probablement été surpris et désorienté de la voir dans la peau d’un personnage qui ne lui correspondait pas.

 

Au final, le metteur en scène nous livre un film de grande qualité, dont le suspense se maintient jusqu’au bout et que les acteurs magnifient par un jeu très concentré mais non dépourvu d’humour. Le noir et blanc ne fait qu’accentuer une atmosphère lourde et idéalement londonienne. Détail amusant : c’est la femme de Charles Laughton qui joue son infirmière dans l’opus. Bien sûr, on pense à Hitchcock dont le style est proche et on applaudit avec enthousiasme à cette variation sur le thème du mensonge et  de la mystification.

 

 

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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 09:58
VACANCES ROMAINES de WILLIAM WYLER
VACANCES ROMAINES de WILLIAM WYLER

    

Une jeune et charmante princesse en visite officielle à Rome, lassée du protocole et des mondanités diplomatiques qui l'assomment, cède à une irrépressible fringale de liberté et s'enfuit de l'ambassade, où elle est reçue, pour gagner les rues de la Ville Eternelle dans l'espoir d'y passer incognito quelques heures de flânerie. Mais la piqûre calmante, que son médecin lui a administrée pour la détendre, produit son effet et elle s'endort sur un banc jusqu'à ce qu'un certain Joe, journaliste de son état, ne la découvre et ne l'emmène chez lui finir la nuit. A son réveil, la princesse Anne se fait passer pour une pensionnaire fugueuse, mais Joe a eu le temps de l'identifier et profite de cette occasion pour proposer à son journal une interview exclusive qu'il illustrera des clichés de son photographe attitré. Anne va donc vivre une journée exceptionnelle grâce au journaliste américain qui s'offre avec enthousiasme à lui faire visiter la capitale italienne. Nous sommes donc dans un film qui respecte et l'unité de lieu et l'unité de temps, puisque tout se déroule dans Rome que nous découvrons ou redécouvrons avec émerveillement, grâce à la caméra de William Wyler  - et en une seule journée, celle des trop courtes vacances romaines de la princesse.

 

 


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Libre de ses mouvements, cette dernière apparaît d'un naturel joyeux et les scènes se succèdent sur un rythme endiablé : scènes délicieuses où elle se fait couper les cheveux, parcourt la ville en scooter avec Joe, se baigne dans le Tibre, se bat contre des kidnappeurs, après qu'elle ait été reconnue par un membre de l'ambassade, enfin la scène où elle et le séduisant américain s'aperçoivent qu'ils se plaisent, avant même que, comme Cendrillon, elle ne soit obligée de le quitter à la hâte pour regagner l'ambassade et ses obligations royales. Bien entendu, Joe renoncera à publier son article et les innombrables photos prises en secret par son associé durant cette folle équipée. Le film s'achève alors que le jeune fille reçoit les représentants de la presse qui ont eu la charge d'assurer les reportages de son séjour dans la péninsule. A sa grande surprise, Joe se tient parmi eux. Ce sera leur dernière entrevue. Joe lui remettra les clichés d'Irving Radovitch, afin qu'elle garde un beau souvenir de leurs moments partagés dans l'allégresse.

 

William Wyler n'a jamais caché que son scénario s'inspirait des démêlés que la princesse Margaret d'Angleterre connaissaient alors avec le beau Peter Towsend. Le sujet initial avait d'ailleurs été écrit par un certain Dalton Trumpo et les droits achetés par Frank Capra dans la perspective d'en faire un film avec pour vedettes Elisabeth Taylor et Gary Grant. Mais le projet étant tombé à l'eau, la Paramount racheta les droits et chargea William Wyler de sa réalisation. Celui-ci envisageait pour interprète principale Jean Simmons, mais la jeune femme étant retenue ailleurs, Wyler finit par jeter son dévolu sur une presque inconnue : Audrey Hepburn. Il lui fit passer un test à Londres et fut aussitôt convaincu qu'il tenait là son héroïne. Quant à Grégory Peck, il accepta d'emblée d'assurer le rôle de Joe et insista pour que le nom d'Audrey figure sur le générique avec les mêmes caractères que le sien. Quant au film, il fut entièrement tourné à Rome et non dans les studios de la Paramount. Cela nous vaut de visiter ou revisiter la ville de façon plaisante, le film étant en quelque sorte un reportage inestimable sur la Rome des années 50. Certes, le scénario n'est jamais qu'une bluette, mais il a, entre autre mérite, celui de nous révéler une actrice de premier plan. Audrey, alors âgée de 24 ans, n'était pas encore l'égérie de Givenchy, mais correspondait, de par sa grâce naturelle et sa distinction, à ce personnage d'aristocrate libéré du carcan d'un protocole étouffant qui s'abandonne aux joies de la découverte avec une désarmante spontanéité. Son interprétation lui vaudra l'Oscar de la meilleure actrice et la propulsera d'emblée parmi les célébrités les plus en vue. On sait la carrière éblouissante qui sera la sienne par la suite.

 

Tourné durant l'été 1952, ce film a également le mérite de nous donner un avant-goût des années 60 toutes proches, avec la vogue des copains, des vespas et scooters, du be-bop, celui même dansé par Audrey au pied du château Saint-Ange, de ce petit quelque chose de désinvolte mêlé de sentiments délicats et d'un soupçon de mélancolie, lors des dernières scènes, qui furent l'apanage des sixties. Cet ensemble de qualités fait de "Vacances romaines" un film savoureux et romantique, un divertissement agréable, joué avec talent par un couple inoubliable. Il apparaît dans l'impressionnante filmographie de William Wyler comme une récréation enjouée, une comédie composée habilement et tournée avec autant de virtuosité que de bonne humeur. Le succès fut immense et immédiat et le film dix fois nominé aux Oscars, record qui n'avait été remporté que par "Eve" de Joseph L. Markiewicz en 1950.


Pour lire l'article que j'ai consacré à Audrey Hepburn, cliquer sur son titre :   

 

 AUDREY HEPBURN - PORTRAIT

 

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VACANCES ROMAINES de WILLIAM WYLER
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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 09:51
SKYFALL de SAM MENDES

 

Lorsque la dernière mission de Bond tourne mal, plusieurs agents infiltrés se retrouvent exposés dans le monde entier. Le MI6 est attaqué, et M (Judy Dench) est obligée de re-localiser l’Agence. Ces événements ébranlent son autorité, et elle est remise en cause par Mallory, le nouveau président de l’ISC, le comité chargé du renseignement et de la sécurité. Le MI6 est à présent sous le coup d’une double menace, intérieure et extérieure. Il ne reste à M qu’un seul allié de confiance vers qui se tourner : Bond. Plus que jamais, 007 va devoir agir dans l’ombre. Avec l’aide d’Eve, un agent de terrain, il se lance sur la piste du mystérieux Silva, dont il doit identifier coûte que coûte l’objectif secret et morte. Le film s'ouvre sur une course poursuite bluffante qui nous met d'emblée dans l'ambiance de cette vingt-troisième édition de l'indémodable et incontournable OO7 qui, avec ce dernier opus, renaît de ses cendres après que Quantum of Solace ait quasiment signé sa disparition définitive. Mais le James Bond de Skyfall, sous les traits d'un Daniel Craig plus déterminé que jamais, a changé et ne cache plus ses failles et ses faiblesses. Il a vieilli, mais surtout mûri et, avec cette nouvelle aventure, se refait une santé psychologique en même temps qu'il prend  davantage d'épaisseur. Mis en scène et en images de façon particulièrement esthétique et efficace, le film est une prouesse technique qui relègue les autres films du genre aux oubliettes. Tout est fait pour qu'à aucun moment l'attention du spectateur ne se relâche, aussi Sam Mendes n'a-t-il lésiné sur aucun moyen de parvenir à son but, servi par une bande son de Thomas Newman aussi percutante que les images. Jusqu'alors la mort avait toujours épargné Bond, mais cette fois elle l'atteint de plein fouet et s'il remonte à la surface des eaux qui l'ont englouti, c'est en homme nouveau plus sombre et tourmenté mais, au final, plus pugnace encore. Tout n'est-il pas à recommencer après que les services secrets l'ait remisé parmi les disparus et ce flirt avec la mort n'est-il pas le meilleur moyen de réanimer un mythe devenu chancelant ?  C'est là l'intelligence de Sam Mendes d'être revenu aux sources et aux fondamentaux et de se montrer plus fidèle que ses prédécesseurs à la création romanesque de ce personnage par Ian Fleming.  

 

 

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Dès le début, Ian Fleming rompt avec les figures traditionnelles de l'agent secret au service de Sa Majesté, le fonctionnaire couleur muraille ou bien le colonial désenchanté qui peuplent alors la littérature d'espionnage britannique. Pour contraster avec ces figures trop pâlottes, il entend créer un personnage flamboyant, à la fois homme du monde et justicier impitoyable, capable de déboucher une bouteille de champagne tout en abattant un ennemi d'une balle de pistolet. Au point que ce personnage frise la caricature à force d'être trop parfait, même s'il reste plus nuancé qu'au cinéma.

 

Ce que l'on sait moins, c'est qu'il fut inspiré à l'auteur par un agent double d'origine yougoslave qui intoxiqua l'Abwehr lors de la seconde Guerre mondiale et dont le nom était Dusko Popov (1912 - 1981) Cet agent finira sa vie dans une belle bastide de la campagne cannoise après être devenu un sujet de George VI et avoir été décoré de l'ordre de l'Empire britannique. Ainsi arrive-t-il à la vie de faire son cinéma...

 

Quant à nous, spectateurs de Skyfall, nous sommes loin des pirouettes de Roger Moore avec ce Bond sorti des enfers du doute et qui commence à se poser des questions sur le sens de sa vie, renouant avec son passé et revenant à son point de départ : le manoir écossais de son enfance perdu sur une lande désolée où il a donné rendez-vous à l'inquiétant Raoul Silva, l'ange noir aux cheveux blonds campé par un Javier Bardem inattendu et inquiétant. D'Istambul, en passant par un Shanghai nocturne et ses cages de verre qui ne sont pas sans rappeler un célèbre film d'Orson Welles et par Macao, sans oublier le décor fantôme d'une île perdue du Pacifique et le métro londonien, nous naviguons dans une suite de décors surréalistes et d'une grande beauté mis en scène avec une précision et un sens étonnant de la lumière. Une réalisation parfaite qui renoue avec le bel ouvrage made in USA.

 

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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 10:37
ARGO de BEN AFFLECK

    
Troisième film de l'acteur Ben Affleck après "Gone baby gone" ( lire ma critique en cliquant ICI ) et "The Town", "Argo"  est une reconstitution très réussie d'une histoire vraie qui nous fait vivre à 100 à l'heure la mission à haut risque qui permis à la CIA, doublée par Hollywood, de sauver de la pendaison six otages américains recueillis par l'ambassade canadienne de Téhéran, lors de la révolution islamique de 1979. L'ayatollah Khomeini venait de prendre le pouvoir après la chute du chah et avait chauffé à blanc une population bien disposée à son égard contre le grand satan américain, coupable d'avoir reçu et soigné l'abominable tyran Pahlavi, longtemps le partenaire  de l'Occident. Le film s'ouvre d'ailleurs sur une scène particulièrement réaliste, l'attaque de l'ambassade des Etats-Unis par cette population urbaine aveuglée par la haine. Parmi ceux qui se trouvent à l'intérieur du bâtiment, six employés américains vont parvenir à s'enfuir et à se réfugier à l'ambassade du Canada qui leur ouvre généreusement sa porte. Reste à regagner l'Amérique, ce qui n'est pas une mince affaire en pleine insurrection iranienne. La CIA propose un projet mais celui-ci semble peu fiable, si bien qu'un spécialiste de l'exfiltration, interprété par Ben Affleck, va avoir une autre idée  : monter un scénario et faire en sorte que les six réfugiés soient affiliés à la réalisation de ce  film hollywoodien. Cela va donner lieu à des scènes cocasses parfaitement jouées et rendues plausibles par Goodman et Arkin, note d'humour appréciable dans cet opus à haute tension psychologique.  

 

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C'est Bill Clinton qui, en déclassifiant cette affaire jusqu'alors "Top secret", permit qu'elle soit portée à la connaissance des citoyens américains et puisse aujourd'hui devenir un film bien rythmé et haletant qui, sans aucun doute, va faire un malheur au box-office. Bien sûr, le patriotisme américain n'en est pas évacué, au contraire, et ne manquera pas de séduire ou d'agacer, faisant de ce film, qui tient parfaitement la route, une machine à gagner des Oscars. Car ici Histoire et Cinéma ne font qu'un, Hollywood s'étant porté au secours de la politique avec, cerise sur le gâteau, quelques loufoqueries irrésistibles et la théâtralité assurée par les barbes et les tchadors. Ainsi, à ce film, qui ne pourrait être qu'un thriller de plus, s'ajoute un aspect sympathique et inattendu qui colle tellement bien à la personnalité de Ben Affleck, trop longtemps considéré comme un acteur de second ordre : le sauvetage par l'image et par la crédibilité supposée plus conforme du 7e Art. En affrontant les deux facettes, Affleck, oeuvrant devant et derrière la caméra, se refait une santé et nous offre un film passionnant où on voit les Iraniens d'alors se faire berner par un canular monté par deux scénaristes et producteurs d'Hollywood, ce qui ne manque pas de piquant. Avec "Argo" (titre de la mission), le cinéaste et interprète tourne définitivement la page à des années de galère où il n'était que la face négative de son copain Matt Damon. Une belle réussite pour lui et, pour les spectateurs,  un excellent moment de suspense où la tension est telle que l'on a l'impression de faire partie intégrante des rescapés. Heureusement des touches d'humour ça et là nous permettent de décompresser. A ne pas manquer.

 

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ARGO de BEN AFFLECK
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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 09:44

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Une plume s'envole et atterrit aux pieds de Forrest Gump, un simple d'esprit, assis sur un banc en attendant le bus à Savannah, en Georgie. Esseulé, il va raconter sa vie  aux passants qui viendront s'asseoir à ses côtés. Et la sienne est justement à l'image de la plume que l'on aperçoit au début et à la fin du film, qui se laisse porter par le vent tout comme lui-même se laisse porter par ses aventures incroyables dans l'Amérique de la seconde moitié du XXe siècle. Entre son enfance, où il était physiquement handicapé par son dos et le moment même où il raconte son histoire, Forrest Gump sera champion de football américain, soldat au Viêt Nam ( il recevra la Medal of Honor ), champion de ping-pong dans l'équipe militaire américaine, marathonien exceptionnel  (il court sans s'arrêter pendant plus de 3 ans),  capitaine de crevettier, et même milliardaire, malgré lui.

 

Oui, un récit  qui tient de celui du héros ordinaire et de l'éternel Candide, si bien que l'histoire de l'Amérique des années 1950 à 1980 est revisitée par quelqu'un qui se contente de relater les choses sans les juger, d'où un récit  bon enfant et simpliste qui évite les écueils et ressemble à un livre d'images un peu trop consensuel à mon goût. Mais il y a Tom Hanks auquel le film doit beaucoup, tant son interprétation est époustouflante de sincérité. Il nous rend sensible un homme ingénu plongé dans son monde, avec sa vision des choses personnelle, si bien qu'on peut se demander si le réel existe bien, si c'est le monde qui passe à côté de lui ou lui à côté du monde ? En quelque sorte, une immersion dans une réalité irréaliste, un décalage si étrange que l'oeuvre nous envoûte et que cet homme naïf nous apparaît comme le témoin innocent d'un univers qui ne l'est certes pas. Mais nous, à sa ressemblance, ne sommes-nous pas victimes des événements, soit des éternels bernés, des éternels floués ? N'est-ce pas là le message du film ?

 

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Initialement le rôle de Forrest Gump  avait été proposé à John Travolta qui le refusa et dut avouer plus tard que cela avait été une grave erreur. Le spectateur n'a certes  rien perdu, car il semble bien que Tom Hanks ait été véritablement inspiré par son personnage auquel il donne une profondeur, une humanité bouleversantes. Il est littéralement habité par cet homme qui traverse sa vie sans la comprendre mais en l'acceptant, en en faisant une sorte de chef-d'oeuvre décalé  et saisissant.  Un film qui est très vite devenu culte et dont le fameux banc a été conservé dans un musée de Georgie. Tiré du roman éponyme de Winston Groom, il a su en retenir les moments les plus forts, les chapitres les plus explicites d'une vie étrange vécue durant les temps forts des Etats-Unis du XXe siècle. Tom Hanks tournera d'autres films avec Zemeckis grâce auquel il reçut l'Oscar du Meilleur acteur (le film en recevra six au total) "Seul au monde" en 2000 et "Le pôle Express" en 2004. Malgré quelques longueurs qui font perdre de la densité au film, "Forrest Gump" n'en reste pas moins une oeuvre originale et puissante, un film marginal par la poésie qu'il dégage et les invraisemblances qu'il suppose, jetant sur notre monde trop souvent sourd et aveugle, un regard qui n'est pas dénué de tendresse.

 

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FORREST GUMP de ROBERT ZEMECKIS
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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 10:16

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Bachir Lazhar, un Algérien de 50 ans, apprend dans le Journal de Montréal qu’une institutrice de sixième année s’est pendue dans sa classe, le soir après les cours. Aussi s'en vient-il offrir ses services de remplaçant à la directrice de l’école. Il dit avoir été instituteur à Alger et disponible sur le champ. Bachir fait alors la rencontre d’un groupe d’enfants ébranlés par le terrible événement. Le fossé entre lui, professeur à l'ancienne, et ses jeunes élèves va apparaître, dès le premier jour, abyssal,  alors qu'il leur propose une dictée hors de leur portée, tirée de Honoré de Balzac. Personnage énigmatique, qui pénètre dans un monde de femmes et de réformes pédagogiques, Bachir s’attache peu à peu à Alice et Simon, deux élèves qui se démarquent par leur charisme et croient être un peu responsables de  la mort de leur professeur, l'une cherchant des issues avec une maturité stupéfiante, l'autre s'enfermant dans sa supposée culpabilité. Quant à Bachir, personne à l’école ne connaît sa vie algérienne et le risque qu'il encourt d'être expulsé manu militari.

 

Tiré d'une pièce de  Evelyne de la Chenelière, le film de  Philippe Falardeau s'articule autour de deux thèmes  : celui de l'exil qui frappe cet algérien obligé de fuir son pays où sa femme a été assassinée ainsi que sa famille à la suite de la publication d'un ouvrage mettant en cause le gouvernement, et celui des difficultés liées à l'enseignement et à la transmission du savoir à une époque où toutes les valeurs, et les plus essentielles, sont remises en cause. Bachir sera lui-même obligé à des concessions pour garder son emploi, mis en péril permanent du fait qu'il est un réfugié, en dissidence avec son pays d'origine.

 

Ces deux thèmes, tellement actuels,  traités sans lourdeur, avec infiniment de tact et de sensibilité, nous offrent un film accompli et très prenant, admirablement porté par le charisme de l'acteur principal  Mohammed Fellag, qui n'en est pas à son premier essai, mais donne ici la pleine mesure de son talent, fait d'intériorité et de douceur. Et, ce, face à une pléïade de jeunes acteurs prodigieusement naturels, justes et convaincants. Cela n'en était pas moins un exercice difficile que de nous entretenir de sujets aussi délicats que le suicide et la fuite hors frontière d'un  opposant au régime de son pays, sujets qui risquaient à tout moment de sombrer dans le mélo mais que l'auteur accomplit avec maitrise, nous donnant  à entendre, charme supplémentaire, l'accent québecois et haut en couleur des jeunes élèves. Si je n'ai pas tout compris, j'avoue que cela ajoute un piment  et une note de gaieté à un opus circonscrit dans le tragique, dont la disparition de Martine, la jeune enseignante qui choisit de se pendre dans sa propre salle de classe - ce que Bachir considère comme une faute grave  - et la situation illégale de ce dernier. L'école est avant tout un lieu de vie, non un lieu de mort - dira-t-il, déculpabilisant avec les mots justes la  mauvaise conscience de certains élèves, se gardant bien, quant à lui,  d'aborder ses soucis personnels.

 

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Riche de tels atouts, Monsieur Lazhar, qui figurait dans la liste des Oscars pour le meilleur film étranger, oeuvre sobre, sans épanchement inutile, sans faute de goût et sans excès oratoires, compte parmi les bonnes surprises de l'année 2012 et émeut par l'humanisme de bon aloi qu'il dégage.

 

 

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 09:50
NEW-YORK MELODY de JOHN CARNEY

Gretta (Keira Knightley) et son petit ami viennent de débarquer à NYC. La ville est d’autant plus magique pour les deux anglais qu’on leur propose de venir y vivre pleinement leur passion : la musique. Le rêve va se briser et l’idylle voler en éclat quand, aveuglé par sa gloire naissante, le jeune homme va la plaquer pour une carrière solo et... une attachée de presse. C’est alors, et bien que ses valises soient prêtes et son billet de retour pour Londres en poche, que Gretta décide de passer une dernière nuit à New York avec son meilleur copain. Ce dernier l’emmène dans un pub, la pousse sur scène et la force à chanter. Dans la salle, un producteur talentueux l’observe avec intérêt et émotion. A  la suite de sa séparation d’avec sa femme, il noie sa vie dans l’alcool et semble avoir perdu son feeling. Revenu de tout, du succès et de sa gloire passée, amer, rancunier, il se laisse couler... Soudain,  il entend cette voix, découvre cette grâce, ce talent brut et authentique... Une rencontre qui va remettre tous les cœurs à l’endroit.

 

Une romance qui ne le cède en rien à la facilité d’un sentimentalisme outrancier mais nous plonge dans l’univers de la musique, véritable thérapie pour sauver une jeune femme d'un désespoir amoureux et un père malheureux des affres que lui cause sa fille en pleine crise d’ado et même son ex-épouse incontestablement perturbée de se retrouver seule au foyer. Sans mélo excessif, ce scénario fait la part belle à la chanson, au rythme, à la bonne humeur, aux scènes de rue et, malgré quelques longueurs et répétitions inutiles, nous mène à une conclusion sympathique : celle des épousailles du réel et de l’espéré. Enfin  aucune scène de sexe, aucune vulgarité dans cet opus empli de bons sentiments qui nous ouvre un horizon positif et nous immerge dans une bonne humeur contagieuse. Tous les personnages se respectent en un univers où la musique adoucit les mœurs et Keira Knightley y est délicieuse de fraîcheur.

A voir, surtout si l’on souffre d’un peu de vague à l’âme.

 

 

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NEW-YORK MELODY de JOHN CARNEY
NEW-YORK MELODY de JOHN CARNEY
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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 11:34

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Etonnant Woody Allen qui, malgré son âge, a conservé une jeunesse d'esprit que nombre de jeunes réalisateurs pourraient lui envier. Son dernier opus, malgré une critique grincheuse, est un grand moment de plaisir et ne dessert en rien son palmarès, tant le rythme est enlevé, le scénario - qui articule quatre histoires s'entrecroisant sans cesse - est conduit avec une vraie cohérence et une indiscutable maîtrise de mise en scène et de supports comiques qui vous séduisent et vous amusent, l'humour et la malice étant sans cesse présents dans les dialogues et l'interprétation. Loufoque, extravagant, fantasque, il n'en reste pas moins vrai que Allen n'a rien perdu, au fil du temps, de sa verve, de son savoir-faire et de son talent à saisir les travers et  ridicules de notre époque qu'il pointe du doigt sans méchanceté mais avec un humour décapant, soit le goût immodéré de l'argent, du pouvoir,  du paraître et du sexe.

 

C'est la jeune femme qui, peu comblée par son époux, voue un culte naïf aux acteurs, le malheureux employé d'une société qui est soudainement pris dans l'engrenage d'une émission de télé-réalité avec des rebondissements désopilants et une remarquable interprétation de Roberto Benigni, le futur architecte qui sombre dans les bras d'une starlette déjantée, la psychanaliste qui a sur tout événement un jugement péremptoire et défaitiste, enfin le metteur en scène ( interprété par Woody Allen ) plus ou moins raté qui, en visite à Rome pour les fiançailles de sa fille, découvre que le futur beau-père, entrepreneur de pompes funèbres, a  une voix digne de Caruso quand il chante sous sa douche et se voit déjà, grâce à lui, prenant sa revanche sur son passé.

 

 

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Au fil des scènes, tout s'articule de façon inattendue, farfelue certes,  mais jamais banale, vulgaire ou vaine. On s'amuse beaucoup et on succombe une fois de plus au talent de cet éternel jeune homme qui n'a pas son pareil pour vous ficeler un film irrésistible et poétique, loin des sentiers battus et du misérabilisme ambiant.

 

 

Voici d'autre part l'interview que Woody Allen a accordé à la presse  :

 

Le réalisateur américain Woody Allen a présenté vendredi à Rome son dernier opus "To Rome With Love" où il partage l'affiche avec Alec Baldwin, Penelope Cruz et Roberto Benigni, faisant revivre à la Cité éternelle un peu de la fièvre des années de la Dolce Vita.

"Aucune autre ville n'est comme Rome, contrairement à Londres ou Paris, compréhensibles pour un Américain, Rome est extrêmement exotique..., le mode de vie est totalement différent, tout comme les couleurs", a déclaré devant la presse le cinéaste après la projection en avant-première mondiale de la version doublée en italien de son film.

"J'ai grandi avec le cinéma italien, j'ai été influencé par les films qui sortaient à New York", a ajouté le réalisateur, en chemise et pull et égal à lui-même à 76 ans, entouré de la star espagnole Penelope Cruz, de l'Italien Benigni mais aussi d'Alec Baldwin et Jesse Eisenberg ("The Social Network").

Interrogé sur son choix de métropoles européennes (Barcelone, Londres, Paris) pour une série de films récents, il a lancé sur un ton ironique: "Je ne pourrais pas filmer à la campagne ou dans le désert. Ces villes sont similaires à New York en termes d'énergie et culture".

Woody Allen connaît bien Rome, où il vient presque tous les étés jouer de la clarinette avec son groupe de jazz.

La dernière oeuvre du maestro new-yorkais qui sort le 20 avril en Italie, le 21 juin aux Etats-Unis, retrace en quatre séquences la vie d'un groupe d'Américains et d'Italiens, "leurs romances, leurs aventures et diverses situations difficiles qu'ils traversent", selon la présentation officielle du film.

Benigni, célèbre au plan international depuis sa comédie douce-amère "La Vie est Belle" sur l'Holocauste (1998, 3 Oscars), incarne dans le film un homme ordinaire pris par erreur pour une star et poursuivi par les paparazzi dans tous les recoins de sa vie intime.

"Le film a été tourné dans l'Italie de l'époque" quand Silvio Berlusconi était chef du gouvernement, a souligné l'acteur, dont les spectacles moquent souvent le magnat des médias. "Nous avions notre Premier ministre, les escorts, les fêtes, maintenant tout a changé, on a la pluie et (le sobre Premier ministre Mario) Monti", a poursuivi l'acteur.

Penelope Cruz, qui joue le rôle d'une prostituée, a dit avoir "adoré travailler avec Woody Allen". "C'est une surprise tous les jours, il est vraiment particulier, très précis avec les acteurs. Mon personnage est un vrai bijou, agréable à préparer et à jouer, même si je l'ai rendu fou avec mes questions", a confié la belle actrice.

Alec Baldwin a plaisanté en racontant avoir mal lu le script du film et avoir accepté son rôle d'architecte parce qu'il pensait se retrouver à faire l'amour avec Cruz dans une chambre d'hôtel. "J'ai immédiatement dit oui", a-t-il lancé.

"To Rome with Love" arrive juste après un autre hommage à une capitale européenne, le film "Midnight in Paris" ("Minuit à Paris"), le plus gros succès commercial de Woody Allen à ce jour, où il raconte le voyage imaginaire dans le Paris des années 30 d'un scénariste hollywoodien en panne d'inspiration.

Les fans de Woody Allen ont vu dans son film parisien les signaux d'un renouveau créatif de l'auteur de films culte des années 70 comme "Annie Hall" et "Manhattan", des comédies de moeurs à fond psychanalytique, et plus récemment du surprenant thriller "Match Point".

Allen Stewart Konigsberg, né en 1935 dans une famille d'immigrants juifs de New York, a grandi à Brooklyn. Très jeune, il écrit des gags pour des comédiens, puis se fait connaître comme auteur d'émissions télévisées avant de faire ses débuts au cinéma en 1966 avec "Quoi de neuf, Pussycat ?". Sa carrière prolifique qui s'étale sur un demi-siècle compte plus de 40 films.

Interrogé par la presse sur son rythme d'un film par an, il a répondu que cela "l'amuse beaucoup". "Si je ne faisais pas des films, je serai assis à la maison à ruminer sur combien la vie est difficile".

Grâce à son film, Rome et son mélange de ruines antiques et de façades baroques retrouve un peu de sa gloire d'antan, quand la Cité éternelle servait de toile de fond à des chefs d'oeuvre comme "Vacances Romaines" (William Wyler, 1953) et "La Dolce Vita" (Federico Fellini, 1960).

Le tournage l'été dernier sur des sites aussi célèbres que la Place d'Espagne, le Colisée ou la Via Veneto avait suscité la fièvre des paparazzi comme aux plus beaux jours de la "Dolce Vita" quand on pouvait croiser Audrey Hepburn ou Gregory Peck à la terrasse d'un café.

Ces "chasseurs d'images" étaient à l'aéroport jeudi soir à l'arrivée de Penelope Cruz avec son bébé Leo et sa mère, et guettaient la moindre promenade au parc ou le moindre shopping de Baldwin et de sa fiancée ou du jeune Eisenberg, avant la soirée de gala prévue à l'auditorium de Rome vendredi soir.

 

 

Pour prendre connaissance de l'article que j'ai consacré à Woody Allen cliquer sur son titre :

 

WOODY ALLEN OU UN GENIE TOUCHE-A-TOUT

 

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12 mai 2012 6 12 /05 /mai /2012 09:51
MINUIT A PARIS de WOODY ALLEN

   

Je ne crains pas de le dire, de l'avouer et de le reconnaître que j'ai savouré avec un plaisir tout particulier cet opus charmant et poétique de Woody Allen, oui un cru excellentissime, où la star suprême, l'icône bellissime n'est autre que notre capitale filmée avec amour par une caméra impressionniste qui sait la décliner sous tous les éclairages, ensoleillé, lunaire, fastueux, romantique, usant juste ce qu'il faut, et à touches légères, des clairs-obscurs et de l'éclat pailleté des noirs et blancs. Un film qui renoue avec ce qui a fait de Woody un cinéaste singulier, ironique, déroutant, irrévérencieux, tendre et toujours pétillant, car ce quarante et unième long métrage a un ton, une atmosphère, un je ne sais quoi de vif et de léger qui n'appartiennent qu'à lui. On reconnaît d'emblée un Woody Allen à ce savoir-faire qu'il a su imposer au long d'une oeuvre qui, sans atteindre à chaque fois les sommets, les côtoie avec une incontestable aisance.
 

Ce millésime est un enchantement, un moment rare où tout vous requiert de l'image, du son, des dialogues, où nulle fausse note ne vient gâter votre plaisir car tout y est en place afin de vous embarquer dans l'illusion où passé et présent fusionnent sans que vous y preniez garde. Tel est le sujet de l'opus : un jeune homme, scénariste américain de passage à Paris avec sa fiancée et ses futurs beaux-parents, rêve de devenir écrivain, considérant qu'il a jusqu'alors galvaudé ses dons et découvre, dans la capitale française, à ses yeux le plus merveilleux concentré d'inspiration qui soit, ce qu'il cherche depuis toujours : l'accession à la mémoire émotive capable de vous faire remonter le temps, de vous remettre en phase avec les plus belles heures de la vie culturelle d'antan. Dans Paris, notre héros hume ce qui lui manque en Amérique : l'ailleurs et l'autrefois. Et il s'en grise.

 

Comme Cendrillon, quittant sa fiancée qui préfère le Paris contemporain des soirées bien arrosées, des boutiques de luxe et des grands restaurants, Gil, notre héros, s'en va marcher dans la ville déjà gagnée par les ombres de la nuit, faisant de sa balade une ballade nostalgique et envoûtante, un bal des illusions qui s'arrête à minuit sonnant. Tandis que la capitale crêpite de mille feux, que le carillon d'une église égrène les heures, le jeune homme est invité à monter dans la diligence qui, traversant le miroir du réel, le reconduit à l'âge d'or des années 20, celui de Modigliani, Picasso, Hemingway, Dali, Bunüel, Zelda et Scott Fitzgerald, de Cole Porter, de Man Ray et Gertrude Stein, qui n'a cessé d'exalter son imaginaire, tant il est vrai que l'on est rarement satisfait de son époque.

  

Il fallait oser brouiller les cartes, tailler dans la réalité afin d'habiller la fiction et cela sans rien perdre de sa légèreté et de son humour, dosant d'un doigté habile la facétie. C'est là que Woody Allen est grand. Ne cédant jamais à la confusion des genres et à la facilité, tout s'emboîte à merveille comme des poupées russes et les âges d'or se superposent, s'agencent et nous emportent dans leur carrousel. Ne manquez pas ce film, il est formidable. De la beauté des images à la concision et à la pertinence du texte, à la qualité de l'interprétation, où domine l'alter ego de Woody, l'acteur Owen Wilson qui sans singer l'original fait mieux, il le réinvente selon sa sensibilité, avec un charme plus enfantin, un émerveillement plus naïf, tout est un régal pour les spectateurs que nous sommes. Et c'est ainsi qu'à 75 ans, le vieil adolescent qu'a toujours été Woody Allen, nous démontre, une fois de plus, que le monde des rêves peut produire une superbe réalité cinématographique, de celle dont on ne se lasse pas. Salut l'artiste !

 

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MINUIT A PARIS de WOODY ALLEN
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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 08:04
LE TITANIC, DE LA REALITE A LA LEGENDE

                                           
Un an, dix-huit millions de dollars et trois cent techniciens, voilà ce qu’il aura fallu pour ressusciter le film en 3D. Au final, plus qu’une conversion, c’est une véritable opération de rénovation. Un travail d’orfèvre en trois étapes : la réalisation d’un master numérique d’abord, un dépoussiérage de l’image ensuite et enfin la création de la troisième dimension. Une chirurgie qui ne serait pas la dernière si l’on en croit le producteur du film, John Landau, l’équipe songeant très sérieusement à s’attaquer à d’autres monstres du cinéma américain tel que Terminator et Aliens le retour. Steven Spielberg lui même trouverait amusant de revivre l’expérience Jurassic Park en 3D. Pour l’instant, Titanic doit faire ses preuves. Les spectateurs embarqueront-ils une nouvelle fois sur le RMS Titanic ? Sans doute mais rien n'est gagné. Il est vrai que ce passage en 3D correspond avec la célébration du centenaire du plus célèbre naufrage de l'histoire, tragédie qui passionne encore et fait toujours frémir. Le film ne sera pas la seule manifestation faite autour de cet événement : s'ajouteront à cela des expositions, des livres, des documentaires, des conférences. Alors remontons le temps et souvenons-nous que tout a commencé dans les ténèbres et les eaux glacées de l'Atlantique nord. Nous sommes en cette nuit du 14 au 15 avril 1912, quand le veilleur Fleet, perché dans la hune du grand mât, donne l'alerte. Sortant d'un épais brouillard, un immense iceberg s'élève au-dessus des eaux. Le marin sonne trois coups de cloche et téléphone à la passerelle. L'officier Murdoch fait aussitôt stopper les machines et commande la fermeture des cloisons étanches. Mais le Titanic ne pourra éviter l'obstacle qu'il heurte à tribord. Le choc fait sauter les rivets et provoque six entailles le long de la coque, si bien que l'eau s'engouffrera rapidement dans cinq des seize compartiments. Le commandant  Edward Smith, un marin expérimenté de 62 ans qui vient d'obtenir avec ce voyage inaugural du plus grand paquebot jamais construit, son bâton de maréchal, prend aussitôt la tête des opérations et donne l'ordre d'envoyer sans plus tarder un message de détresse. Alors que l'on croyait le navire insubmersible,  l'étrave s'enfonce déjà et l'assiette accuse une inclinaison de 5° sur tribord. Après avoir effectué une inspection approfondie, l'ingénieur en chef Thomas Andrews va lâcher un verdict sans appel : Le Titanic coulera dans une heure et demi, deux heures tout au plus.  Le capitaine Smith décide dès lors de l'évacuation générale, même s'il ne peut ignorer que les vingt canots de sauvetage seront bien insuffisants pour recevoir plus de la moitié des personnes à bord. Pendant ce temps, les stewards font enfiler aux passagers des vêtements chauds et des gilets de sauvetage. Cependant la confiance reste générale. Les femmes et les enfants ont la priorité, mais nombreux sont ceux qui refusent de quitter le bateau, inconscients de la gravité de la situation et ne voulant pas se séparer d'un mari, d'un fiancé, d'un ami, ou bien plus effrayés encore de se retrouver sur une petite embarcation livrée à l'inconnu sur une mer glacée et sous un ciel sombre. Au point que les premières chaloupes seront descendues à moitié vides. Certains, néanmoins, sauveront leur peau sans tenir compte des priorités, alors que d'autres feront preuve d'un héroïsme admirable, comme les musiciens de l'orchestre qui continueront de jouer des valses et des airs de jazz jusqu'à l'ultime seconde, ainsi que Cameron l'a relaté dans son film.

 

Mais la panique va bientôt succéder à la crédulité. A partir de 1h15, l'océan envahit la proue et l'inquiétude devient palpable, tandis que les passagers de troisième classe sont enfin autorisés à accéder au pont supérieur. Une heure plus tard, au milieu de scènes de détresse, le pont des embarcations et la passerelle de navigation sont submergés. Les lumières s'éteignent . En s'enfonçant, le paquebot se brise en deux entre la troisième et la quatrième cheminée. Ceux qui se sont jetés à la mer pour tenter de rejoindre les canots périssent en quelques minutes, figés par la température glaciale. Enfin à 3h 30, les rescapés aperçoivent dans le lointain les feux du Carpathia, rejoint ensuite par le CalifornianErreur de pilotage du commandement, vitesse excessive dans une zone dangereuse à cause des conditions météorologiques favorables, ou vices dans la conception même du navire ? Un siècle après le drame, historiens et experts n'ont pas fini de s'interroger et le naufrage garde encore son mystère. Cela, en dépit de la découverte de l'épave en 1995 par 4000 mètres de fond. On décomptera plus de 1500 victimes. Trois-quart des membres d'équipage et des passagers de troisième classe périront. En revanche, 60% des premières classes ont eu la vie sauve. Parmi les victimes, la presse relèvera les noms d'Isidor Straus, propriétaire des grands magasins Macy's à New-York, du magnat du cuivre Benjamin Guggenheim, ou encore du richissime John Jacob Astor IV. La dernière survivante, dont le film s'inspire, Milvina Dean, décédera le 16 octobre 2007, à 97 ans. Quant à Michel Navratil, le dernier Français rescapé, il deviendra professeur de philosophie et mourra nonagénaire en 2001, se considérant comme un resquilleur de vie et un grappilleur de temps.

 

Le film de Cameron, enrichi d'une belle histoire d'amour entre une passagère fortunée de première classe et un jeune artiste sans le sou, a su nous restituer ce que furent ces quelques jours d'un voyage dans et hors du temps, à bord d'un paquebot de 269 mètres de long, le plus luxueux jamais réalisé à l'époque, avec ses dix ponts, ses 29 chaudières et ses trois hélices. Pour cette première traversée vers New-York, il comptait 1300 passagers et 900 membres d'équipage. La première classe se composait d'immenses suites richement meublées, desservies par des ascenseurs et un escalier monumental ; l'ensemble sera très bien restitué dans le film qui fut considéré, à son tour, comme un événement avec 14 nominations et 11 Oscars, dont celui du Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleure image, Meilleurs décors, Meilleure musique interprétée par Céline Dion. Si bien que cette pluie de récompenses et ce succès planétaire inspireront cette phrase à l'auteur : "je suis le roi du monde", comme l'était son héros au moment où sa caméra fixait cette scène culte. 

 

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LE TITANIC, DE LA REALITE A LA LEGENDE
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  • : LA PLUME ET L'IMAGE
  • : Ce blog n'a d'autre souhait que de partager avec vous les meilleurs moments du 7e Art et quelques-uns des bons moments de la vie.
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.

Texte Libre

Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


Charlie Chaplin

 

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Stanley Kubrick

 

 

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