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1 juin 2015 1 01 /06 /juin /2015 09:29
Trois souvenirs de ma jeunesse d'Arnaud Desplechin

Voici le dénommé Paul Dédalus (patronyme que l’on ne croise pas pour la première fois dans la filmographie de Desplechin), anthropologue, interprété, dans sa maturité, par un Mathieu Amalric au regard toujours aussi fixe. Ayant vécu loin de France pendant près de vingt ans, il s’apprête à quitter le Tadjikistan pour retrouver sa terre natale et y prendre un poste dans un ministère. À sa descente d’avion, des policiers l’attendent et lui demandent de les suivre. Le voilà bientôt devant un enquêteur des services secrets (André Dussolier), qui doute de sa véritable identité et lui révèle qu’un autre Paul Dédalus, né au même endroit et le même jour que lui, demeure en Australie. Qui est le vrai? Le spectateur est ainsi embarqué sur une piste qui, finalement, va le conduire à une actualité tout autre et, la parenthèse fermée, lui conter une histoire d’amour bancale mais très attachante.

 

À la suite de cette brève entrée en matière, Arnaud Desplechin nous entraîne dans une quête vertigineuse de l’identité, ce qu’avait probablement pour objectif le préambule rocambolesque et qui, désormais, constitue le tissus sensible de cet opus. Car la singularité d’une existence est-elle affaire de date, de nom, de lieu ou d’expériences? Procède-t-elle  d’une somme de moments successifs et souvent disparates ou, plus précisément, de la mémoire que l’on en conserve? Devant lenquêteur dubitatif, Paul Dédalus évoque un voyage effectué en Ukraine avec sa classe de lycée, où, pour aider un camarade engagé dans le soutien aux Juifs dEurope de l’Est, il avait pris de gros coups de poing dans la figure, au propre et au figuré. Puis d’autres souvenirs s’égrènent: familiaux la plupart, entre crises de folie de la mère, (que l’on s’explique mal, c’est le seul point obscur de ce film délicat), violence incompréhensible du fils aîné, solitude du père devenu veuf, mysticisme du fils cadet mal dans sa  peau et l'idylle en dents de scie de Paul avec Esther, grande passion jamais oubliée. Une jeunesse à Roubaix – où le cinéaste est  né en 1960 –, puis à Paris, avec les études d’anthropologie auprès d’un professeur qu’il admire, l’ouverture au monde et la distance qui sépare Esther de Paul, et  Paul d’Esther. Une liaison constamment entrecoupée de séparations qui est, parmi cette succession d’évocations, la plus prégnante. Narrés avec une certaine distance, un ton décalé, un ton souvent désabusé, mais aussi un sens certain du lyrique et du tragique, ces Souvenirs… sont portés avec  naturel  par deux jeunes acteurs : Quentin Dolmaire (Paul Dédalus jeune), repéré au Cours  Simon, et Lou Roy-Lecollinet (Esther), tout droit venue de sa classe de terminale, option théâtre. Ces deux novices, très prometteurs, s’épanouissent sous l’œil de la caméra d’Arnaud Desplechin, qui n’a pas son pareil pour puiser chez ses acteurs la matière la plus sensible, la plus frémissante de son film. Il signe avec eux un voyage romanesque vers la jeunesse telle qu’on la vit aujourd’hui avec ses excès et ses dépendances. Et, toujours, sans retour possible.
 

 

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Trois souvenirs de ma jeunesse d'Arnaud Desplechin
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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 10:16
LA MAISON AU TOIT ROUGE de YOJI YAMADA

Nous sommes au Japon en 1936. Taki quitte sa campagne natale pour travailler comme bonne dans une petite maison bourgeoise en banlieue de Tokyo. C’est le paisible foyer de Tokiko, son mari Masaki et leur fils de 6 ans. Mais quand Ikatura, le nouveau collègue de Masaki qui travaille dans l'industrie du jouet, entre dans leurs vies, Tokiko est irrésistiblement attirée par ce jeune homme beau, sentimental et délicat, et Taki devient le témoin de leur amour clandestin. Alors que la guerre éclate, elle devra prendre une terrible décision. Soixante ans plus tard, à la mort de Taki, son petit neveu Takeshi, qui l'a incitée à rédiger ses mémoires,  trouve dans ses affaires une enveloppe scellée qui contient une lettre. Il découvre alors la vérité sur ce secret si longtemps gardé. 

 

Avec son style épuré, principalement composé de plans fixes et de flash-backs, « La Maison au toit rouge » dépeint avec intelligence et sensibilité une tranche de vie au travers des affres de l’Histoire avec un grand H et instaure une merveilleuse atmosphère intimiste. Le choix de la couleur rouge n’est pas neutre pour la simple raison qu’elle tranche volontairement sur le décor monochrome si courant dans les années 1930 et symbolise la transgression que s’apprête à vivre une famille classique dans le Japon d’alors. D’autre part, au cœur de cette société figée dans ses codes sociaux et familiaux immuables, le rouge écarlate se démarque par sa connotation de richesse, d’abondance et exprime la passion soudaine qui s’empare d’une jeune femme d’une grande beauté tenue dans les étroites frontières du domicile conjugal et de la vie domestique. Enfin le rouge est là pour marquer les effroyables événements qui se préparent : la guerre et les bombes d’Hiroshima et de Nagasaki, enfin les bombardements de Tokyo durant lesquels la famille disparaîtra. C’est donc la couleur du sang et de  la mort après celle de la passion.


Le réalisateur, Yoji Yamada (La Servante et le samouraï),  filme cette vie familiale discrète d’une caméra délicate et avec une grande justesse de ton, privilégiant le hors champ afin de souligner l’adultère et l’expression physique des sentiments. Grâce à ce procédé, le voyeurisme de la servante s’exprime avec la pudeur nécessaire sans que rien ne soit gommé de son intensité de témoin confiné dans l’ombre. Cette construction narrative est en parfaite adéquation avec le sujet : une vie close sur elle-même et déjà ouverte aux affres d’un monde en pleine mutation, à la croisée des chemins entre passé et avenir. Et ce n’est pas tellement l’histoire d’amour d’un artiste en sursis de guerre et d’une jeune épouse insatisfaite que nous conte le réalisateur, mais tout autant celle d’une servante qui devient adulte et de témoin passif s’immisce dans l’histoire interdite qui se déroule sous ses yeux, au point de s’opposer à sa conclusion. Il y a aussi le rôle de l’enfant qui tient une place importante dans cette construction, puisqu’à la fin il sera le dépositaire d’un secret qui a hanté toute la vie de la servante Taki. Je n’en dirai pas plus, mais ce film est un chant douloureux et pudique d’une tranche d’histoire très joliment traduite en images, cela avec sobriété et une lenteur qui fixe les traits de chacun des personnages de façon captivante.

 

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LA MAISON AU TOIT ROUGE de YOJI YAMADA
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16 mai 2015 6 16 /05 /mai /2015 09:31
TAXI TEHERAN de JAFAR PANAHI

Installé au volant de son taxi, Jafar Panahi sillonne les rues animées de Téhéran mais endeuillées par ces femmes en noir et voilées que l’on croise à chaque instant. Au gré des passagers qui se succèdent et se confient à lui, le réalisateur nous offre un témoignage de l’état de la société iranienne d’aujourd’hui, saisie sur le vif et dans un contexte lucide et sans détours. Depuis qu’il lui a été interdit d’exercer son métier de cinéaste en 2010 et ce, après un emprisonnement lié à sa participation à une manifestation contre la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad, Jafar Panahi n’a cessé de réaliser des films. Dont deux tournés dans son appartement : « Ceci n’est pas un film » (2011) et « Closed Curtain » (Ours d’argent à Berlin en 2013). Empêché de sortir d’Iran pendant vingt ans, il n’a pu répondre à l’invitation d’être juré au Festival de Cannes. 
 


« Taxi Téhéran », (Ours d’argent en 2015), c’est d’abord un vieux véhicule et une caméra cachée qui déambulent, dès les premières heures du jour, dans un Téhéran grouillant de vie. Premier arrêt : un homme monte près du chauffeur et raconte une anecdote évoquant un vol de roues de voiture et appelant à en pendre les auteurs. La femme, qui est déjà assise à l’arrière, intervient pour exprimer son désaccord. L’homme loue alors les lois de la charia, la femme lui rétorque que la seule conséquence de son application est de placer l’Iran au second rang, après la Chine, des pays qui ont le plus recours à la peine capitale. L’homme, exaspéré par les idées progressistes de cette enseignante, sort du taxi en clamant qu’il est un voleur à la tire… Monte alors une femme éplorée, qui accompagne son mari blessé à l’hôpital, mais semble surtout préoccupée qu’il lui laisse un testament qui la mette à l’abri du besoin et de l’âpreté de ses beaux-frères, ce qu’il accepte de faire sur le portable du chauffeur. Ce sera ensuite un homme qui vend des DVD et CD car, en Iran, tout ce qui a trait à la culture, sensée émanciper la population, se joue sous le manteau, bien entendu. Mais le moment le plus intéressant est celui où le taximan va chercher sa nièce à l’école. Cette petite fille, pleine de verve, nous délivre une vraie leçon de cinéma selon les codes transmis par son institutrice, car elle est chargée, par cette dernière, de faire un court métrage transmissible, c’est-à-dire en mesure d’éduquer les Iraniens selon les exigences du Coran, ce qui oblige la fillette à proposer un travail en phase avec les consignes officielles.



Embarquent enfin un ancien voisin du réalisateur qui lui avoue avoir été victime d’une agression, et une amie avocate, Nasrin Sotoumek, qui sort de trois années d’emprisonnement pour avoir défendu une jeune femme, elle-même sous les verrous, à la suite d'un match de volley-ball masculin auquel elle avait assisté. Depuis, Nasrin Sotoumek s’est vu signifier l’interdiction d’exercer son métier et de sortir du pays pendant vingt ans. Ainsi, le cinéaste nous propose-t-il un échantillonnage éloquent des interdits qui s’appliquent dans un pays placé sous le joug tout puissant des mollahs. De ces péripéties diverses, nous retiendrons le voyage, à défaut de la destination, tant celle-ci reste du domaine du rêve et de l’utopie, dans le quotidien du peuple iranien. Un voyage réalisé avec une simple caméra orientable, une voiture pour décor unique, quelques personnages qui discutent, un film réalisé avec rien d’autre que des témoignages, des instants d’existence plus bancals et cocasses les uns que les autres. Une prouesse dont le principal mérite est d’avoir, à travers ces rencontres, ces arrêts, ces courses, dressé un portrait à la fois drôle, tendre, terrifiant et lucide de la société iranienne. Et ceci, avec beaucoup de sensibilité et de compassion, sans omettre une pincée d’humour. Passager de sa propre aventure, Jafar Panahi nous délivre un manifeste aussi bien politique que cinématographique. C’est assurément un hymne à la liberté que de filmer en bravant les interdits dans une société qui n’est faite que de cela. On sort de la projection de « Taxi Téhéran »  comme si nous venions d’être les témoins d’un moment de vie dans une capitale cadenassée.

 

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TAXI TEHERAN de JAFAR PANAHI
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6 mai 2015 3 06 /05 /mai /2015 09:41
UNE BELLE FIN DE UBERTO PASOLINI

John May est un homme solitaire, un brin maniaque, qui accomplit son travail consciencieusement. Trop d'ailleurs, d'après son patron qui le juge lent. Licencié pour raison économique, John May doit néanmoins remplir sa dernière mission : trouver des personnes qui assisteront à l'enterrement d'un certain William Stoke. En regardant dans ses affaires, John May a découvert un album de photos qui laisse supposer qu’il aurait eu une famille et une enfant. Car c'est cela son travail, et en quelque sorte sa vocation, faire en sorte que le défunt ne parte pas seul, qu’il ait auprès de lui, à ses obsèques, un parent, un ami, un voisin. Au cours de son enquête, il croise la douce Mary, la fille de William Stoke ( charmante Joanne Froggatt ) qu’il a, après bien des fausses pistes, fini par retrouver. Alors se pose à lui l’ultime question : quelle est la place qu’il occupe sur cette terre.

 

Avec son pull gris, sa cravate impeccablement nouée, son costume triste, John May a tout du rond-de-cuir, version britannique, effacé et méticuleux. Un employé entièrement dévoué à sa mission : accompagner les défunts sans famille connue jusqu'à leur dernière demeure — quitte à écrire lui-même l'éloge funèbre — et tenter de retrouver leurs proches. Sa vie bascule quand il apprend que son poste est supprimé après vingt-deux ans de bons et loyaux services. Il lui reste une dernière tâche : se mettre en quête des descendants de Billy Stoke, un ancien soldat de la guerre des Malouines, mort dans la solitude juste en face de chez lui, alcoolique et violent de surcroît. Sur ce mince scénario d’une indéniable originalité et d’une tendre humanité, Uberto Pasolini a composé un film linéaire sans surprise mais non sans émotion, une sorte de cantate modeste et attachante sur ces hommes et femmes qui disparaissent dans la solitude, que personne n’accompagnera à leur dernière demeure, ces oubliés  de la société dont on ne gardera pas même le souvenir. Belle idée que celle de cet oratorio à leur mémoire, et combien touchant le dévouement de l’employé, tout aussi seul qu’eux, qui s’acquitte de sa tâche avec une consciente délicate et une méticulosité de collectionneur. Ne va-t-il pas jusqu’à  conserver la photo de chacun d’eux afin de composer un album à leur mémoire ?   

 

Ce film, qui laisse une empreinte indéniable longtemps après sa projection tant le sujet est touchant, aurait gagné à être servi par une imagerie moins plate et un scénario plus romancé, donnant quelques détails sur ces vies disparues. Là, nous sommes dans une économie de moyens telle, qu’elle rend le narratif longuet et monotone et cela est très dommage car l’idée était excellente et émouvante : le souci d’un homme à accompagner ses frères humains oubliés de tous. Dans le rôle de John May, Eddie Marsan se révèle un grand acteur et, ce, d’autant plus qu’il joue là dans un registre totalement différent de ses précédentes prestations, un contre-emploi comparé aux personnages qu’il interprétait dans "Gangs« of  New-York » de Scorsese ou dans « La disparition d’Alice Creed » de J. Blakeson. Il donne à ce petit employé sans éclat, sans position sociale, humble et résigné, une très touchante profondeur affective, le relief en creux que l’on aperçoit dans la statuaire de nos cathédrales, le pauvre biblique qui n’attend rien, ne demande rien, s’efface dans le silence et l’amour discret. Servi par une imagerie plus expressive, ce film aurait été un chef-d’œuvre.

 

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UNE BELLE FIN DE UBERTO PASOLINI
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3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 10:09
MOGAMBO de JOHN FORD

Victor Marswell capture des animaux africains pour les zoos du monde occidental et dirige des safaris. Arrive une Américaine Eloïse, invitée là par un maharadja, reparti sans plus attendre dans son pays... et avec laquelle Victor prend le temps d'une amourette. Survient un couple d'Anglais dont le mari anthropologue veut aller étudier les gorilles, et dont la femme Linda est assez jolie pour donner à Marswell de bonnes raisons de diriger cette expédition risquée. Entre ces deux femmes et les dangers de l'Afrique, de beaux paysages et les atermoiements du coeur. Tourné après « Le soleil brille pour tout le monde » et, avant, « Ce n’est qu’un au revoir », « Mogambo » (1953) est une nouvelle version de « Red Dust » (1932), un film de Victor Fleming, en moins bien diront certains critiques. « Mogambo » est l’histoire d’un safari en Afrique (Kenya – Ouganda) au cours duquel  se déroule un marivaudage entre le chasseur de gibier, la séductrice et le couple d’Anglais. L’aventurier (Clark Gable) hésite entre la blonde coincée (Grace Kelly) et la brune allumeuse (Ava Gardner), même si, au final, c’est la femme qui choisit. Le film ne manque pas de surprendre par la désinvolture avec laquelle Ford mêle les prises de vues tournées en Afrique et les sentiments de ses protagonistes. Voilà au moins un pied de nez aux conventions hollywoodiennes car rien ne finira comme on pouvait s’y attendre dans la bible illustrée du 7e Art américain, un trio cornélien s’y alloue la part du lion … nous sommes en Afrique. Et, pour une fois, il n’y a pas que les paysages qui nous séduisent et nous subjuguent comme c’était le cas dans «  La Prisonnière du désert »  ou « L’Homme tranquille ». L’Afrique de Mogambo est certes peu inventive et le film souffre de la comparaison avec  « Hatari », le chef-d’œuvre de Howard Hawks, qui bénéficiait d’un réalisme presque documentaire. Ici, John Ford a cédé à quelques artifices.  Nous sommes également très loin des États-Unis et de l’Irlande, des récits sur l’armée ou les communautés de pionniers qui ont toujours passionné Ford.

 

 

Car dans "Mogambo", la priorité revient à l’aventure des sentiments et aux relations humaines assumés par la théâtralité du cinéma fordien. Si les décors laissent souvent à désirer, le physique des actrices est parfaitement mis en valeur dans leurs oppositions, la brune somptueuse et sauvage comme la faune qui l’entoure, la blonde suave et délicate comme une porcelaine égarée dans cette jungle inquiétante. Par la même occasion, le cinéaste analyse le choc des cultures, vu à travers le comportement d’un petit groupe d’Occidentaux déracinés, et filme avec beaucoup d’amour et de sensualité Ava Gardner dans le rôle d’une femme belle et énergique comme il les aimait, bien que le rôle, au départ, n'ait pas été prévu pour elle. La rivalité des deux femmes est l’enjeu de cet opus tourné dans l’atmosphère moite de la forêt tropicale et le triangle amoureux qu’elles forment avec Clark Gable, déjà vieillissant, laisse entrevoir les fêlures de l’une (Eloïse) et le dilemme de l’autre (Linda), partagée entre son désir et les bonnes manières inculpées par son éducation. Pour son interprétation, tout en finesse, Grace Kelly recevra le Golden Globe de la Meilleure actrice dans un second rôle. Par ailleurs, Ford a su créer une ambiance propice à ce jeu subtil sur fond de rythmes tribaux africains, de prises de vue nocturnes dans la savane et de scènes spectaculaires avec les animaux. Il n’oublie pas non plus d’avoir recours à ses motifs visuels de prédilection, soit les cadrages fortuits dans l’embrasure d’une tente ou d’un portail qui saisissent l’intimité de l’une, l’inquiétude de l’autre, clairs-obscurs qui dévoilent ce qui se vit en secret, alors  même que tout veille : les convictions intérieures,  souvent remises en cause, et les réalités extérieures, implacables. Les trois acteurs sont parfaits : Ava Gardner blessée dans sa fierté, Grace Kelly surprise dans sa candeur et Clark Gable toujours flegmatique dans sa mâle virilité.

 

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28 avril 2015 2 28 /04 /avril /2015 09:19
LE JOUR SE LEVE de MARCEL CARNE

Difficile d’écrire la critique d’un film lorsque celui-ci n’en mérite aucune et vous subjugue tout au long de sa projection par la perfection des images d’Alexandre Trauner, la qualité de l’interprétation et la richesse des dialogues. L’opus est porté ici à un paroxysme de perfection, même la musique s’accorde pleinement au narratif et le noir et blanc ne fait que souligner l’ambiance dramatique des décors et des scènes dans un quartier populaire de Paris ou le huis-clos d’une chambre-refuge.

 

François, ouvrier métallurgique, tombe amoureux de Françoise qui est comme lui de l’assistance publique et le touche par sa fraîcheur et son innocence. Il semble qu’ils soient faits l’un pour l’autre et François ne rêve plus que de mariage. Mais le sort va en décider autrement et déjouer les espérances et les projets du jeune homme en faisant entrer dans cette romance toute simple un sombre personnage, un être manipulateur et cynique, dresseur de chiens, qui emploie des jeunes et belles jeunes femmes pour compléter son spectacle. Clara (Arletty) vient de donner sa démission de façon fracassante à la fin de l’un d’eux et c’est alors que François comprend que Françoise est la nouvelle victime et que sa faiblesse va en faire la proie des sombres projets de cet amateur de chair fraîche. Le malheur est entré dans sa vie et ne va plus en sortir. Après une scène où Valentin (admirable Jules Berry) joue avec le cœur de François, le provoque et l’exaspère, avouant même qu’il est venu pour le tuer, l’irréparable va se produire. Se saisissant du revolver de Valentin, François lui tire une balle fatale et ce dernier meurt dans l’escalier de l’immeuble, alertant le voisinage. Dès lors, François est un homme traqué. Refusant de se livrer à la police, il va vivre un dernier combat enfermé dans sa chambre, hurlant son désarroi à la population qui s’est assemblée sous ses fenêtres. Nous sommes tous des assassins soit au propre, soit au figuré, leur dit-il, nous tuons tous à notre façon par des mots, par des actes et pas forcément par des armes, beau passage où Gabin s’impose déjà comme une grande présence à l’écran face à une Arletty irrésistible et tendrement gouailleuse, un Jules Berry éblouissant de sarcasme, ange noir ricanant et machiavélique et une douce et ravissante Jacqueline Laurent dans le rôle évanescent de Françoise.

 

Voilà un film d’une beauté accomplie, drame romanesque d’une parfaite intensité, servi par des dialogues ciselés grâce à la plume poétique de Jacques Prévert. Les allégories ne cessent de raviver l’émotion du spectateur et de donner à cette œuvre exceptionnelle une ampleur remarquable. Sorti en salles en 1939, il fut d’emblée interdit au moins de 16 ans pour son caractère démoralisant, puis, en 1940, amputé de certaines scènes pour ses allusions au caractère fasciste des policiers. "Le jour se lève" a été restauré en 2014 par Diapason et Eclair en 4K et dans sa version intégrale pour notre plus grand plaisir et existe désormais en DVD pour figurer en bonne place dans nos vidéothèques : chef-d’oeuvre absolu qui honore le 7e Art français.

 

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LE JOUR SE LEVE de MARCEL CARNE
LE JOUR SE LEVE de MARCEL CARNE
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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 09:26
MARCEL CARNE OU LE REALISME POETIQUE

"L'atmosphère et les personnages comptent plus pour moi que l'intrigue elle-même" ; ce propos de Marcel Carné est l'une des clés de son cinéma fondé sur l'articulation du décor et la psychologie de ses héros. Dans les années 1950, "Juliette et la clé des songes" montrera la continuité de son oeuvre et en offrira une illustration plus baroque.

 

Marcel Carné, né en 1909, a connu sa période la plus inspirée de 1936 à 1946 avec notamment "Quai des brumes", "Le jour se lève", "Les enfants du paradis", trois chefs-d'oeuvre incontournables. C'est durant cette décade qu'il entretient une intense collaboration avec Jacques Prévert, scénariste et dialoguiste de sept de ses films les plus marquants. Le seul film de cette période inspirée que n'ait pas dialogué Prévert est "Hôtel du Nord" et il manque, en effet, à cet opus la veine poétique et non-conformiste si attractive dans les autres, le jeu sur les archétypes et l'intérêt pour les marginaux qui en faisaient le charme et la caractéristique. Mais "Hôtel du Nord" n'en est pas moins intensément romantique et son origine (la littérature populaire) explique les échos du contexte social, comme dans "Le jour se lève". Cette brillante série bénéficiait également de l'apport exceptionnel des décors d'Alexandre Trauner et des superbes images dues à des techniciens formés par le meilleur cinéma muet allemand. Tous les ingrédients du "réalisme poétique" à la française étaient réunis, ainsi que des acteurs à la présence incontestable tels que Jean Gabin, Arletty, Michèle Morgan, Jules Berry, Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Louis Jouvet, Michel Simon...

 

En 1938, "Quai des brumes" est le film fondateur de ce style réaliste-poétique qui marquera si fort le cinéma de notre pays. Cette rencontre du déserteur et de la jeune fille perdue permet au style de se mettre en place.On le retrouve dans "Le jour se lève", récit novateur par sa construction en flash-back. Si "Les visiteurs du soir", tourné pendant l'Occupation, s'oriente volontiers vers le mythe et le symbole qui en découle, "Les enfants du Paradis" viendront couronner cet itinéraire créateur et innovant. Ce monument du cinéma français joue sur l'intelligence de la reconstitution de l'ancien Boulevard du Crime et sur l'évocation des spectacles de rue : pantomimes doublant les scènes vues par le spectateur, longs monologues à l'écriture rigoureuse, mise en scène du mélodrame au sein du récit, alliance narrative de personnages de fiction et de figures historiques comme le mime Deburau, l'acteur Frédérck Lemaître ou le bandit Lacenaire. Ce film attentif aux visages et à leurs expressions sait susciter l'émotion du spectateur et évolue avec un lyrisme tranquille où les mouvements de foule sont admirablement bien saisis par une caméra légère. L'opus représente l'apothéose de la collaboration Carné/Prévert et d'un cinéma populaire sans concessions.

 

"Les portes de la Nuit", réalisé aussitôt après la guerre, n'est pas affecté, au contraire, par les mots d'auteur qui y abondent et son narratif rend compte des échos du contexte social d'alors. Mais Carné n'a pas toujours connu la même réussite, ainsi dans "Les tricheurs" en 1958, variation sur le thème de Roméo et Juliette dont les deux héros se heurtent à des interdits nouveaux dans le cadre de Saint-Germain-des-Prés des années 50, ne fut pas reçu par le public avec enthousiasme, malgré ses indéniables qualités. De même que des films moins célèbres et également contestés comme "L'air de Paris" (1954),  "Terrain vague" (1960) ou "Trois chambres à Manhattan" (1965) qui recèlent, de la part de leur auteur, de justes observations sur les milieux décrits et l'évolution de la société d'après-guerre au sein d'un projet purement romanesque. A travers une filmographie choisie et peu abondante mais, ô combien, avisée et vivante, Marcel Carné révélera toujours ses solides qualités de mise en scène, de direction d'acteurs et le souffle d'une sensibilité sans cesse en éveil.

 

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Et pour prendre connaissance de la plupart des films de Carné, clique sur  CINEMA FRANCAIS 
 

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MARCEL CARNE OU LE REALISME POETIQUEMARCEL CARNE OU LE REALISME POETIQUE
MARCEL CARNE OU LE REALISME POETIQUEMARCEL CARNE OU LE REALISME POETIQUE
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20 avril 2015 1 20 /04 /avril /2015 09:46
LE PORT DE L'ANGOISSE de HOWARD HAWKS

 En 1942, Harry Morgan, le propriétaire d’un yacht à la Martinique, gagne sa vie en emmenant à la pêche de riches touristes. Gérard, gaulliste convaincu et patron de l’hôtel où il loge, demande à Harry de l’aider à faire entrer clandestinement dans l’île un chef de la Résistance. D’abord réticent, Harry accepte, acculé par le besoin d’argent. Il vient en effet de rencontrer une jeune Américaine, Marie. Ils s’aiment et veulent quitter l’île. Cette histoire, inspirée d’un texte d’Hemingway, est assez mince et le film n’est certes pas l’un des plus réussis de Howard Hawks qui a, à son actif, tant de chefs-d’œuvre, mais le noir et blanc y est sublime, les prises de vue toujours impeccablement cadrées, l’interprétation remarquable et les dialogues vifs et lourds de sous-entendus qu’il suffit de déchiffrer. Et puis il y a Humphrey Bogart et Lauren Bacall lors d’un coup de foudre qui allait faire d’eux l’un des couples mythiques du 7e Art et enflammer le public. Lauren a alors 19 ans ; mannequin elle est totalement inconnue lorsque le metteur en scène la remarque sur une photo de mode, alors que Bogart est déjà une des légendes de Hollywood, presque quinquagénaire et célèbre pour son visage las mais expressif, sa présence, sa cigarette au coin des lèvres et sa façon de se mouvoir qui influencera un acteur français comme Belmondo.

 

 

Tous deux crèvent l’écran et semblent déjà si complices qu’ils donnent au film un charme particulier auquel on ne résiste pas. Et puis il y a l’atmosphère, toujours plongée dans une réalité fictive, une sorte de brume et de mystère qui pèsent sur les lieux et les êtres, un déni permanent d’authenticité que l’on accepte d’autant mieux qu’il participe à la mythologie hollywoodienne. Lauren semble descendue de l’Olympe avec sa coiffure impeccable, ses tailleurs où n’apparaît aucun faux pli même lorsqu’elle est sensée se rendre à l’île du Diable en plein vent et en pleine mer, Bogart semble revenu de toutes les rixes et de tous les barouds, mais qu’importe ! Oui, comment pourrions-nous en vouloir à un cinéma qui a idéalisé ses romances, ses acteurs et nos…attentes ! En ce cas précis, impossible !

 

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Et pour prendre connaissance de l'article consacré à Howard Hawks, cliquer sur son titre :

 

Howard Hawks, l'homme pressé

 

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LE PORT DE L'ANGOISSE de HOWARD HAWKS
LE PORT DE L'ANGOISSE de HOWARD HAWKS
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8 avril 2015 3 08 /04 /avril /2015 11:10
INDIAN PALACE - SUITE ROYALE de JOHN MADDEN

Maintenant que l’hôtel Marigold affiche complet, ses directeurs, Muriel Donnelly et Sonny Kapoor songent à l’agrandir. Ils ont justement trouvé l’endroit idéal pour ouvrir un second établissement. Tandis que le projet avance, Evelyn et Douglas, qui travaillent désormais à Jaipur, se demandent où leurs rendez-vous réguliers autour des délices de la cuisine indienne vont les mener. Norman et Carole essaient de maîtriser les difficultés d’une relation exclusive, et Madge hésite entre deux prétendants aussi intéressants l’un que l’autre. Récemment arrivé, Guy Chambers trouve sa muse en la personne de Mme Kapoor, la mère de Sonny, pour écrire son nouveau roman. Sonny doit très bientôt épouser Sunaina, l’amour de sa vie, mais il est de plus en plus absorbé par le nouveau projet d’hôtel, qui exige tout son temps… Seule Muriel pourrait peut-être avoir des réponses : personne n’a de secret pour elle. Alors que le grand jour approche, l’ivresse de la préparation d’un mariage traditionnel indien s’empare de tout le monde. Il est vrai que le scénario est mince et que l’on se demande comment un si faible argument va permettre au film de tenir deux longues heures. Eh bien, il tient et, peut-être, encore mieux que le précédent affirment certains. Ne l’ayant pas visionné, je ne peux donner un avis, mais ce second volet m’a bien plu, on passe un bon moment avec ces personnages qui débordent de dynamisme et de bonne humeur. Le jeune Dev Patel est parfait de naturel dans le rôle de Sonny, ainsi que tous les acteurs, qui font d’ailleurs le film, et  nous accrochent par leur façon d’appréhender la vie avec optimisme, générosité et bienveillance, malgré leur âge ou grâce à lui.

 

Il y a évidemment une certaine naïveté à voir ainsi la vie en rose selon les méandres d'un narratif quelque peu décousu mais, qu’importe, l’ambiance est pleine d'allégresse, l’interprétation juste et d’une spontanéité touchante – ce qui est dû au talent de cette pléiade d'excellents acteurs – si bien que l’on passe un bon moment à regarder cet opus plein de défauts. Sans doute, est-ce la plus grande réussite du réalisateur d'être parvenu à transformer ses défauts en qualités. Bravo à John Madden qui, au final, nous fait assister à un magnifique mariage indien avec des danses qui nous emportent dans leur rythme endiablé. A voir si l’on a un petit accès de déprime. Très remontant pour le moral de tout âge.

 

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28 mars 2015 6 28 /03 /mars /2015 10:39
VINCENTE MINNELLI, LE FLAMBOYANT

 

Né en 1910 d’un père italien, violoniste, et d’une mère française et actrice, le petit Vincente grandit dans le monde du théâtre. A l’instar de Charlie Chaplin, il joue dans la troupe itinérante de ses parents et apprend le métier sur le tas. Ses débuts professionnels ont lieu à Broadway où il devient décorateur et costumier, puis s’intéresse à la mise en scène. Invité à Hollywood, il dirige ses premiers films au début des années 1940. Ce sera d’abord «Un petit coin aux cieux», puis «Mademoiselle ma femme». Mais la comédie musicale fera bientôt sa réputation, ainsi «Le chant du Missouri» en 1944 avec Judy Garland qu’il épousera et «Ziegfeld Follies» (1946), deux films qui réunissaient déjà les comédiens les plus prestigieux : Fred Astaire, Gene Kelly, Cyd Charisse, Esther Williams, Judy Garland et assureront sa toute nouvelle  notoriété.  En 1950, il devient le réalisateur mythique de la comédie musicale et produit des chefs-d’œuvre : «Un américain à Paris», «Tous en scène», «Brigadoon» et «Gigi», une adaptation du roman de Colette. Vincente confère à ses opus une atmosphère enchantée, une humanité attachante et une féerie constante qui enthousiasment le public. Il a le goût du bonheur et le transmet à son public grâce à l’expression musicale et les numéros impressionnants de chorégraphie dont il a le secret. Enrichissant son travail de son expérience théâtrale et de sa sensibilité à fleur de peau, Minelli élabore un jeu scénique qui marquera à tout jamais son style. On reconnait un film de Minnelli dès les premières scènes. Sur le thème du cinéma, « Les ensorcelés » est un modèle du genre.  Mais parallèlement, Vincente Minnelli est attiré par les films comiques ou dramatiques auxquels il confère les qualités esthétiques qui régissent ses comédies musicales. La même exigence s’y retrouve dans l’élaboration des décors, le choix des costumes et les éclairages. De "Lame de fond", mélodrame criminel aux simples divertissements comme  «Allons donc papa», le réalisateur impose sa touche et sait mettre en relief le jeu des protagonistes. Ses personnages sont constamment entraînés dans le réseau captivant que tisse l’objectif  et dans cet univers minnellien qui est sublimé par la musique et les mouvements souples de la caméra. Sa direction d’acteurs est tout aussi efficace et sensible et ceux-ci lui rendent l’attention qu’il leur porte en donnant le meilleur d’eux-mêmes et en éprouvant, à son contact, une semblable exigence. On se souviendra de l’interprétation de Kirk Douglas dans «La vie passionnée de Vincent Van Gogh» en 1956. Pour Minnelli, il faut raconter une histoire de la façon la plus fine, la plus juste, mais aussi la plus élégante, la plus stylisée, et en y introduisant un zeste de magie. Par ailleurs, l’utilisation de la couleur contribue à l’aspect flamboyant de la mise en scène. Le cinéaste prolonge ainsi le discours des «Ensorcelés» dix ans plus tard avec «Quinze jours ailleurs», ou adapte des classiques romanesques, ainsi «Comme un torrent» de James Jones en  1959 ou  «Les quatre cavaliers de l’Apocalypse» de Blasco Ibanez en 1962, qu’il s’approprie pleinement. Mais c’est sans doute dans «Celui par qui le scandale arrive », en 1960, qu’il atteint le paroxysme de son dynamisme et de sa puissance scénique, capable de peindre dans les tons les plus éclatants une mise en scène lyrique ou une vaste fresque dramatique. N’oublions pas non plus que Vincente Minnelli est le réalisateur de films intimistes, trop souvent méconnus et rangés à part dans sa brillante filmographie, des films comme «The Clock» ou «Thé et sympathie», enfin « Nina », qui touchent par leur tendresse et leur sincérité et éclairent différemment un créateur aussi divers dans sa production et aussi inspiré. Il meurt en 1986 à Los Angelès.

 

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VINCENTE MINNELLI, LE FLAMBOYANT
VINCENTE MINNELLI, LE FLAMBOYANT
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  • : Ce blog n'a d'autre souhait que de partager avec vous les meilleurs moments du 7e Art et quelques-uns des bons moments de la vie.
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.

Texte Libre

Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


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