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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 17:55
LES HERBES FOLLES d' ALAIN RESNAIS

           
Conte surréaliste qui traite avec subtilité des égarements de la mémoire (ou de la raison) et des enchaînements imprévus du hasard,  Alain Resnais  nous offre un film qui s'inscrit parfaitement dans la lignée des précédents et semble conclure - sans jamais appuyer le trait - une oeuvre qui se plaît à osciller, avec virtuosité, entre comédie et drame, onirisme et inventivité, fantaisie et expérimentation. 
" Nous nous regardons tous, nous nous soupesons mais nous ne connaissons pas vraiment nos vraies motivations, ni l'origine de nos pulsions" - a t-il déclaré lors de la présentation des herbes folles   au dernier Festival de Cannes. Poursuivant : " Dans mes films, je laisse parler l'inconscient. Quand une image s'impose à moi, je ne la mets pas en question. Je la tourne et je la colle. Depuis cinquante ans que je fais du cinéma, j'ai toujours été étonné que mes films soient acceptés ". A 87 ans, le pari est tenu et le cinéaste a prouvé, si besoin était, qu'il restait un éternel jeune homme, ne craignait nullement les exercices de haute voltige et n'avait rien perdu de son talent innovateur. Tiré d'un roman de Christian Gailly  "L'incident",  Les herbes folles , parées d'une certaine grâce poétique, semblent balancer au gré du souffle primesautier qui les fait ployer selon ses caprices.


L'histoire est celle de Georges Pallet, campé par André Dussolier, qui ramasse par inadvertance, dans le parking où il gare sa voiture, le sac d'une femme inconnue dont il découvre sur le passeport l'identité et la photographie avant d'aller remettre le tout aux objets trouvés. Bien ou mal lui a pris de tomber sur cet objet qui va être à l'origine d'une aventure inattendue et pour le moins riche en rebondissements. Car notre héros s'ennuie dans son pavillon de banlieue auprès d'une femme popote et son esprit va dès lors gamberger et fantasmer tout à loisir sur cette femme dont le visage lui rappelle celui d'une aviatrice célèbre. Elle s'appelle Marguerite Muir (clin d'oeil de Resnais au film de Mankiewicz  "L'aventure de Mme Muir" dont vous pouvez lire ma critique dans la rubrique Cinéma Américain et Canadien), est dentiste de profession et abandonne facilement la roulette dentaire pour les voltiges aériennes, ce qui ne peut manquer de séduire Monsieur Pallet, lui-même accro d'aviation. Tout semble donc les rapprocher et, désormais, le banlieusard n'aura plus de cesse que de poursuivre, voire de harceler, cette femme en une suite de rendez-vous manqués et de saynètes pétillantes de drôlerie qui nous font toucher du doigt les ratés du destin avec autant d'humour que d'intelligence et d'imagination. Pour ce faire, le cinéaste use de toutes les ressources techniques de la caméra en une débauche de plans étourdissants et parfois fastidieux. C'est le reproche que je ferai à ce film de susciter davantage l'admiration que l'émotion.

 


Dans le rôle de Marguerite Muir, Sabine Azéma, que je n'ai jamais beaucoup aimée, à l'exception de deux ou trois films, est assez agaçante face à un André Dussolier égal à lui-même, aussi Jean de la lune que possible, ce qui convient parfaitement à un personnage qui passe sans transition de l'espièglerie à la névrose. Dans leurs seconds rôles, Anne Consigny, Mathieu Almaric et Emmanuelle Devos sont parfaits ; quant à la mise en scène pointilleuse, très inventive, faite de surprises et de loufoquerie, elle nous révèle un cinéma français en pleine forme et nous conforte sur la valeur excellente de la cuvée 2009.

 

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23 octobre 2009 5 23 /10 /octobre /2009 09:02
DOUZE HOMMES EN COLERE de SIDNEY LUMET

"Douze hommes en colère"  (1957), premier long métrage et coup d'essai de  Sidney Lumet,  produit par Henry Fonda très attaché à ce projet, se révélera être un coup de maître, une adaptation réussie d'une pièce de théâtre écrite par Réginald Rose (qui participera bien entendu à l'élaboration du scénario), couronné par l'Ours d'Or du Festival de Berlin la même année. Dans la chambre de délibération d'un tribunal New-yorkais, par une journée de grosse chaleur qui rend l'atmosphère écrasante, 12 hommes, 12 jurés sont chargés de statuer sur le sort d'un jeune  hispano-américain de 18 ans, accusé d'avoir tué son père d'un coup de couteau en plein coeur. Pour 11 d'entre eux, la culpabilité de l'adolescent est incontestable et ils votent " coupable" au premier tour de table, alors que pour le douzième, le numéro 8, un architecte admirablement campé par Henry Fonda confondant de dignité et de détermination, trop de points restent obscurs et laissent planer un doute, aussi se refuse-t-il à voter " coupable" avant qu'une délibération approfondie n'ait eu lieu. La force et l'originalité de ce film résident dans l'optique choisie de faire du spectateur le juge de ces 12 jurés, dont le comportement va nous éclairer sur les facettes multiples et les infinies complexités de la nature humaine. Nous sommes là en présence de gens ordinaires, de milieux divers, mais sans relief particulier, à l'exception de cet architecte qui est le seul conscient de sa responsabilité morale. Au moment d'envoyer un gamin à la chaise électrique, il semble que les autres ne mesurent pas la gravité terrible de leur verdict, occupés qu'ils sont par leurs soucis personnels, leurs engagements sportifs, leurs désirs immédiats. Nous découvrons alors, à travers leurs échanges, leurs lâchetés, leurs faiblesses, leur inconséquence, leurs aveuglements, leur irréflexion, leurs légèreté, leurs étourderies. Et c'est accablant. Chaque juré est en effet représentatif d'un type de comportement, en même temps qu'il est la victime de ses préjugés. Tous sont probablement des gens honnêtes mais aveuglés par leurs préoccupations, leurs routines de pensée et d'action. La remise en cause de leurs certitudes va les ébranler à tour de rôle et la confrontation osciller entre banalité, amusement, ironie, voire même colère, en quelque sorte balancer entre abattement et délivrance.

 

Le juré n° 8, l'architecte, va user des arguments dont il dispose avec conviction et lucidité, car l'accusation ne repose, en définitive, que sur deux témoignages sujets à être remis en question pour diverses raisons. Pour l'un d'eux, un homme âgé et handicapé, ce sera le facteur temps, pour une femme qui aurait assisté au meurtre à travers les vitres de plusieurs wagons de métro en marche, le facteur vue. Enfin l'arme du crime, soi-disant pièce unique, a pu être acheté dans un bazar par ce juré qui la brandit devant les autres, subitement confondus.  Si bien, qu'à chaque tour de table, la balance penche de plus en plus vers l'acquittement, cet avocat bénévole et soucieux d'exercer son mandat avec une scrupuleuse loyauté et un véritable sens de l'équité, gagnant à sa cause les autres jurés les uns après les autres. En libérant l'accusé, on sent qu'ils se libèrent eux-mêmes de leur propre emprisonnement. A l'évidence, l'intérêt principal du film est la réflexion qu'il instaure sur la crédibilité des faits supposés et la remise en cause de la bonne foi de chacun et, s'il n'y a pas à proprement parler d'innovations cinématographiques, ce huit-clos en noir et blanc n'en dégage pas moins une force indiscutable. A ce propos, le réalisateur a expliqué de façon claire son parti-pris de mise en scène :

" J'ai tourné le premier tiers du film au-dessus du niveau des yeux, le deuxième tiers à la hauteur des yeux, et le derniers en-dessous du niveau des yeux. Ainsi vers la fin du film, on commençait à voir le plafond. Les murs se rapprochaient et le plafond semblait s'abaisser. Cette sensation d'une claustrophobie grandissante m'a permis de maintenir la tension jusqu'à la fin où j'ai utilisé un angle large pour laisser le spectateur respirer ".

 

Enfin le choix des acteurs a été particulièrement judicieux ; tous nous étonnent par leur capacité d'expression, de naturel, de spontanéité. J'ai déjà parlé de la remarquable prestation d'Henry Fonda, magnifique dans ce rôle de commandeur, si juste, si convaincant et honnête, mais chacun mériterait d'être cité : Martin Balsam (juré n°1) l'entraîneur de base-ball universitaire, John Fiedler (juré n° 2) l'employé modeste, Jack Warden (juré n° 7) le commercial fan de base-ball, etc. Bien sûr ce long métrage n'échappe pas à quelques facilités, mais elles sont rares, et l'ensemble de la construction, la pertinence des dialogues concourent à parachever ce petit chef-d'oeuvre d'intelligence, concentré analytique de la nature humaine. A voir et à revoir pour en apprécier les finesses et le réalisme psychologique.

 

Vous pouvez prendre connaissance de mon article sur Henry Fonda en cliquant  sur le lien ci-dessous :

 

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DOUZE HOMMES EN COLERE de SIDNEY LUMET
DOUZE HOMMES EN COLERE de SIDNEY LUMET
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10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 08:29
CHARLTON HESTON

                                                                            
Il fut le conducteur de char dans Ben-Hur, il a été Moïse dans Les dix Commandements et quelques autres héros épiques, dernière figure légendaire d'une époque révolue : - J'ai une tête qui appartient à un autre siècle - se plaisait-il à dire. Charlton Heston,  mort à Los Angeles le 5 avril 2008, aura marqué de sa présence quelques-unes des plus belles fresques historiques de Hollywood, où son visage carré, ses yeux bleus, sa stature l'imposaient d'emblée comme l'homme juste, le héros sans peur et sans reproche. Il avait commencé à suivre des cours d'art dramatique à la North Western University avant de servir pendant trois ans dans les îles Aléoutiennes. A son retour, il est metteur en scène de la troupe du Thomas Wolfe Memorial Theatre d'Asheville en Caroline du nord. Il joue à Broadway Antoine et Cléopâtre qu'il filmera plus tard. Il fait de la télévision, puis est engagé par Hal Wallis pour Paramount. Pour cette firme prestigieuse, il sera successivement Marc-Antoine, Michel-Ange, Saint Jean-Baptiste et a laissé le souvenir d'un acteur généreux qui avait une haute idée de son métier et le faisait en artisan soucieux d'être à la hauteur des êtres mythiques qu'il avait à charge d'incarner. Mais il restait avant tout un homme de théâtre et trouvait plus gratifiant encore de jouer du Shakespeare que d'être le partenaire d'Ava Gardner ou de Sophia Loren. Néanmoins, il eut le souci de mener de front ces deux carrières avec équité : celle qui le promouvait sur l'écran en personnage invincible et celle plus complexe, plus intériorisée, des héros du théâtre classique. Sans oublier qu'il a été à six reprises le Président du Syndicat des acteurs et également à la tête de l'American film Institute et qu'il prit des positions courageuses et controversées contre la détention d'armes aux Etats-Unis, étant un homme de conviction et d'engagement.

                     

Fils de meunier, Charlton Heston était né le 4 octobre 1923 à Evanston dans l'Illinois et avait fait ses débuts à la radio et au théâtre, avant de servir dans l'armée de l'air durant la Seconde guerre mondiale. En 1945, il tente sa chance à Broadway et enchaîne avec un rôle dans l'adaptation de Jules César à la télévision. Cecil B. DeMille le remarque et l'engage pour jouer dans Sous le plus grand chapiteau du monde qui remportera l'Oscar du Meilleur film et propulsera l'acteur sur le devant de l'écran. Après avoir collaboré à des westerns, où sa carrure d'athlète faisait merveille, et à des films fantastiques ou de science-fiction, dont La planète des singes, il revient à ses premiers amours et remonte sur les planches. Plus tard, il sera tenté par la réalisation et mettra en scène Antoine et Cléopâtre en 1972, ainsi que La fièvre de l'or  en 1982, film de qualité où il tient un double rôle, acteur et metteur en scène, avec beaucoup d'entrain et de conviction. Marié à Lydia Clarke, il s'est éteint auprès d'elle après 64 années de vie conjugale, un beau record. Charlton Heston a été le lauréat d'un Oscar en 1959 pour son interprétation dans Ben-Hur,  qui en a reçu 11 au total, et a été décoré, en 2003, de la médaille présidentielle de la Liberté, l'une des plus hautes décorations civiles aux Etats-Unis.

 

Pour consulter la liste des articles de la rubrique ACTEURS DU 7e ART, cliquer  ICI

 

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CHARLTON HESTON
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6 octobre 2009 2 06 /10 /octobre /2009 09:29
VOLVER de PEDRO ALMODOVAR

        
Enfin un film où il n'est question que de femmes, mais où celles-ci ne se crêpent pas le chignon, ni ne se jalousent, ni ne s'invectivent, des femmes qui, au contraire, s'entraident, se pardonnent, s'unissent pour mieux résister au mauvais sort. C'est assez sympathique pour être souligné de trois traits rouges. En général, les hommes ont des femmes entre elles une vision négative ;  Pedro Almodovar  a cela d'unique qu'il aime non seulement les femmes mais les comprend et sait les mettre en scène avec tendresse, humour et sympathie, un peu comme le faisait, avec une résonance plus tragique, Ingmar Bergman. "Volver"  m'a emballée pour cette raison ; ses actrices filmées avec tellement d'égard et de complicité sont sensationnelles, naturelles, magnifiquement humaines et vivantes.


 

Film sur la filiation - puisque Volver signifie " revenir " -  Almodovar prend pour thème le retour au passé, aux racines, au surgissement d'entre les morts d'être aimés et, ce, dans une permanence ponctuée de drames et de joies. Dès la première scène au cimetière, les veuves et les orphelines sont à l'honneur. Mais veuve non seulement d'un mari, d'un amant ; surtout veuve et orpheline d'un amour sacrifié, d'une illusion perdue, d'une passion usurpée. "Volver " est à ce titre le rêve d'une fille qui a perdu sa mère et s'offre le miracle de l'étreindre à nouveau. D'où la magie de ce long métrage partagé entre douleur et bonheur, colère et optimisme. Un concentré de sentiments que le cinéaste traite d'une image sobre et pudique, servi par des actrices qu'il connait bien et sait utiliser au mieux de leur personnalité et de leur nature : Carmen Maura qui a accompagné ses débuts, Lola Duenas toute en interrogation et Penélope Cruz, sa dernière égérie, dans le rôle de Raimonda qu'elle empoigne avec une vigueur farouche emplie de sensibilité, de révolte et de fragilité, imposant sa présence et son charisme. Ici trois générations de femmes nous parlent de pardon, de transmission et de solidarité. Toutes sont habitées par des secrets honteux qui les rongent et les ont éloignées un moment les unes des autres, tissant un réseau désespérant d'incompréhensions et de méfiance.
 

 

 Le metteur en scène aborde également le rôle de la télévision racoleuse, exprimant symboliquement un voyeurisme malsain qui tranche d'autant plus et d'autant mieux avec son cinéma intimiste filmé à hauteur d'homme et habité d'un mysticisme païen vers lequel Almodovar semble évoluer. Cela donne lieu à des séquences d'une grâce touchante et d'une ferveur enjouée saisies dans le cadre romantique de la terre natale, avec pour finitude la dignité de ces femmes que le réalisateur immortalise avec gravité et émotion.


Pour lire les articles que j'ai consacrés à Pedro Almodovar et à Penélope Cruz, cliquer sur leurs titres :

 

PEDRO ALMODOVAR OU UN CINEMA ANTICONFORMISTE       

 

PENELOPE CRUZ - PORTRAIT

  

Et pour consulter la liste complète des articles de la rubrique CINEMA EUROPEEN ET MEDITERRANEEN, cliquer sur le lien ci-dessous :

 

LISTE DES FILMS DU CINEMA EUROPEEN ET MEDITERRANEEN

 

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2 octobre 2009 5 02 /10 /octobre /2009 10:28
JEAN-LUC GODARD OU UN CINEMA IMPERTINENT


Dès son plus jeune âge, Jean-Luc Godard, né le 3 décembre 1930 dans une famille de la bourgeoisie protestante, se singularise par son refus de toute discipline imposée et préférera toujours les salles obscures aux amphithéâtres des universités. Néanmoins, après des études partagées entre la Suisse et la France ( son père dirige une clinique helvétique ), il s'inscrit à la Sorbonne pour suivre des études d'ethnologie, mais appelé sous les drapeaux, il déserte et part faire le tour des deux Amériques durant deux années. En 1953, embauché comme ouvrier sur le barrage de la Grande-Dixence, il en profite pour tourner parallèlement son premier film : Opération béton. Il faudra attendre six ans avant qu'il se lance dans un manifeste qui lui ressemble et touche enfin le grand public : ce sera  A bout de souffle (1959 ). Lui ne l'est nullement et, à la suite de ce film de fiction d'une audace insolente et véritablement novateur, il va enchaîner quinze longs et sept courts métrages en moins de dix ans. Ainsi  Vivre sa vie (1962),  Le mépris (1963),  Alphaville  (1965),  Pierrot le fou (1965) menés à la hussarde pour arracher au réel, par surprise, des lambeaux de vérité sur la vanité des espoirs humains, sur l'abîme à combler entre les êtres et les illusions, sur le vertige de chacun de nous face au néant et à l'éternité, sur l'art enfin, seule lueur dans les ténèbres qui nous entourent.  Dans "Le mépris", il fait référence à un cinéaste aimé Fritz Lang et y ajoute une variation sur le thème d'"Un voyage en Italie"de Rossellini. Ces films représentent la première partie de sa vie de réalisateur, sa première vague en quelque sorte, certainement la plus féconde et la plus riche sur le plan cinématographique, les années Karina, son épouse et son inspiratrice. Leur séparation coïncidera avec l'apparition, chez le metteur en scène, des idées politiques et générales et toujours abstraites qui occuperont le second volet de son existence et de son oeuvre.

 


Déjà avec  Deux ou trois choses que je sais d'elle  (1966) et  La chinoise  (1967), il privilégie le concept sur le vécu afin de mieux exprimer l'aliénation des individus pris dans l'engrenage de la consommation et prisonniers des structures conservatrices. Mai 68 va hâter l'évolution de Godard vers un cinéma militant et soumis lui aussi à des impératifs idéologiques, mais ceux-là puisés dans les écrits de Mao. Est venu le temps des certitudes qu'assènent une intelligentsia nourrie de sève marxiste et que s'instaure un politiquement correct qui nuira, ô combien, à la liberté d'expression. Après les films des années Mao (1968 - 1974) demeurés pour la plupart invisibles, Jean-Luc Godard va renouer avec un cinéma plus commercial, des budgets importants et des acteurs prestigieux,  films qui seront accueillis avec curiosité et intérêt par un public séduit autrefois par ces premières grandes réalisations. Ceci peut paraître surprenant que la lecture de ses oeuvres nouvelles  Sauve qui peut la vie  (1979),  Je vous salue Marie  (1984),  Soigne ta droite  (1987) se révèlent de plus en plus difficiles et que les propos de l'auteur se complaisent à être de plus en plus abscons. Mais Godard a ceci de particulier que des éclairs de génie viennent parfois  déchirer les nuées où il semble s'être retiré, trop loin des hommes pour perpétuer l'émotion de jadis. Il vient de nous quitter en ce 13 septembre 2022.

 

Pour lire les articles consacrés à Jean-Paul Belmondo, aux acteurs de la N.V. et aux Réalisateurs, cliquer sur leurs titres :


JEAN-PAUL BELMONDO       LES ACTRICES ET ACTEURS DE LA NOUVELLE VAGUE     

 

                          
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JEAN-LUC GODARD OU UN CINEMA IMPERTINENT
JEAN-LUC GODARD OU UN CINEMA IMPERTINENT
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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 09:02
JULIE&JULIA de NORA EPHRON

  
Un peu long ce repas, concocté par Nora Ephron, qui est sensé nous mettre l'eau à la bouche et exciter nos papilles et y parvient si peu. Malgré la présence d'une  Meryl Streep, qui ne cessera de nous surprendre et de nous séduire dans un rôle tellement inattendu d'une Jean-Pierre Coffe en jupon, le film traîne en longueur sans atteindre son but qui était, je le suppose, de nous rendre la vie plus gourmande. Il est vrai que le scénario est mince et inutilement alambiqué, soit l'histoire de Julia Child qui, en son temps, changea la façon de cuisiner de l'Amérique, devenant par la même occasion une véritable institution nationale, en important, non sans flair, les saveurs de la cuisine française. Ayant accompagné son mari diplomate à Paris, Julia prit goût à cette gastronomie mijotée avec amour par les grands chefs autant que par les simples cordons bleus et se prit de passion pour les recettes françaises qu'elle décida de faire connaître Outre-Atlantique en rédigeant quelques 524 fiches à l'usage de ses compatriotes. Cinquante ans plus tard, alors qu'elle traverse une période difficile, Julie Powell se lance à son tour un défi : elle se donne un an pour cuisiner les 524 recettes de Julia et crée un blog pour relater cette expérience.

 


Avouons-le, le livret, à défaut de faire saliver, ne fait même pas palpiter et, malgré l'immense talent de Meryl Streep, qui tente de donner un peu de densité, de chaleur, d'attrait à son personnage, la mitonnade reste insipide. Néanmoins, on ne peut s'empêcher de sourire devant sa communicative joie de vivre et l'entrain qu'elle déploie en oeuvrant devant ses fourneaux. Oui, le film ne vaut que par elle et pour elle et mon attention ne s'est focalisée que sur la merveilleuse actrice et non sur la réalisatrice qui n'a pas vraiment su nous mijoter le film espéré avec cet ingrédient de choix. 

 

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MERYL STREEP - PORTRAIT

 

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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 08:53
HARRISON FORD - PORTRAIT


Né à Chicago dans l'Illinois le 13 juillet 1942, Harrison Ford commence à jouer la comédie dans son collège du Wisconsin et lors de tournées estivales. Après ses études, il s'établit en Californie et poursuit ses activités théâtrales sur la scène du " Laguna Beach Playhouse ". Pris sous contrat à la Columbia, il fait quelques apparitions au cinéma, notamment dans  Un truand  de Bernard Girard en 1966 face à James Coburn ou dans  Luv de Clive Donner en 1967. Mais cela ne nourrit pas son homme, aussi travaille-t-il pour la télévision dans des séries comme  L'homme de fer, Sur la piste du crime et Dynasty. Après avoir obtenu un rôle secondaire dans Campus de Richard Rush en 1970, l'acteur, découragé, décide de cesser des activités qui ne lui permettent pas de donner sa mesure. Dans l'attente de décrocher le rôle qui lui conviendra enfin, il trouve plus honorable de devenir charpentier que d'accepter n'importe quelle proposition pour des raisons financières. Trois ans plus tard, la chance lui sourit  grâce à la proposition de George Lucas qui fait appel à lui pour American Graffiti. Le film remportera un succès critique et commercial tel que l'acteur est enfin lancé. L'année suivante, il tient un rôle secondaire important dans Conversation secrète  de Francis Ford Coppola, la palme d'Or de 1974. Puis en 1977, ce sera le triomphe du premier volet de la trilogie  La guerre des étoiles  de George Lucas, suivi en 1981 de celui des  Aventuriers de l'arche perdue  de Steven Spielberg. Avec Blade Runner de Ridley Scott (1982), il ajoute une dimension quasi mythique à son métier d'acteur - dira Steven Spielberg. Grâce à ces films, qui pulvérisent les records d'audience, il figure dans les années 80 comme un acteur incontournable Outre-Atlantique. Peter Weir fait appel à lui en 1985 pour Witness long métrage dans lequel il incarne un inspecteur de police obligé de se fondre dans une communauté Amish afin de résoudre un meurtre. Il est nommé pour ce rôle à l'Oscar et au Golden Globe du meilleur acteur. En 1986, il retrouve Peter Weir sur  Mosquito Coast,  interprétant un père de famille luttant contre les méfaits de la jungle d'Amérique Centrale. L'année suivante, il tourne à Paris sous la direction de Roman Polanski un thriller d'inspiration hitchcockienne  Frantic et, en 1988, Mike Nichols le dirige aux côtés de Sigourney Weaver et Melanie Griffith dans la comédie romantique  Working Girl. L'année suivante, il endosse pour la troisième fois sa tenue d'aventurier dans  Indiana Jones et la dernière croisade  de Steven Spielberg avant de tourner dans  Présumé innocent  (1990) un thriller réalisé par Alan J. Pakula.

 


Dans les années 90, Harrison Ford est à l'affiche de nombreux films d'action comme  Jeux de guerre de Phillip Noyce (1992),  Le fugitif de Andrew Davis (1993),  Danger immédiat  toujours de Phillip Noyce ( 1994 ). Il s'intéresse aussi à la comédie, ce qui le change de ses rôles habituels, avec  Sabrina  de Sydney Pollack (1995) et  Six jours, sept nuits  de Ivan Reitman (1998) Il retrouvera Sydney Pollack en 1999 pour  L'ombre d'un soupçon,  excellent film, avant d'incarner le mari criminel de Michelle Pfeiffer dans  Apparences  de Robert Zemeckis en 2000. En 2002, le Festival du cinéma américain de Deauville lui rend hommage en présentant  K19 - le piège des profondeurs de Kathryn Bigelow. L'année suivante il joue aux côtés de Josh Hartnett dans  Hollywood Homicide  de Ron Shelton. Après avoir tourné dans  Firewall  de Richard Loncraine (2004), l'acteur se glisse pour la quatrième fois dans la peau d'Indiana Jones dans  Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal  de Steven Spielberg (2008). En 2009, le 35e Festival du Cinéma américain de Deauville lui rendra un nouvel hommage en sa présence. Par ailleurs, l'acteur, sensibilisé aux problèmes de la nature, a mis sa notoriété au service de la préservation de l'environnement et à la lutte contre la déforestation des forêts tropicales.

 

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10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 09:52
ANDY GARCIA - PORTRAIT


Né à la Havane le 12 avril 1956, Andy Garcia quitte bientôt Cuba avec sa famille qui fuit le castrisme, gardant un souvenir nostalgique de son île, sentiment que l'on retrouvera dans certains de ses films comme  "Adieu Cuba"  (2004) et dans sa musique fortement imprégnée des rythmes cubains. Après des études de théâtre à la "Floride International University", il monte sur scène dans divers théâtres nationaux avant de partir à Los Angeles, à la fin des années 70, poursuivre une carrière d'acteur sur scène et sur écran. Il obtient son premier rôle en 1981 dans la série télévisée  "Hill Street Blues". Après des débuts remarqués au cinéma, notamment dans "Huit millions de façons de mourir"  de Hal Ashby en 1986, Andy Garcia obtient une reconnaissance internationale en 1987 avec  "Les incorruptibles"  de Brian De Palma, film dont il partage la vedette avec Kevin Costner et Sean Connery. Dès lors, il va enchaîner les tournages et confirmer son aisance dans le genre policier, au point que certains voient en lui un nouveau Al Pacino. Se succèdent des films comme  "Dead again"  de Kenneth Branagh (1991), "Héros malgré lui"  de Stephen Frears  en 1992,  "Dans l'ombre de Manhattan"  de Sidney Lumet en 1997. En 1991, il est nommé à l'Oscar et au Golden Globe du meilleur second rôle dans  "Le parrain 3"  de Francis Ford Coppola. Deux ans plus tard, il fait ses débuts de réalisateur et de producteur avec le documentaire " Cachao...Como Su Ritmo No Hay Dos" sur la vie du bassiste Israel Lopez et incarne, par la suite, le poète espagnol Federico Garcia Lorca dans "The Disappearance of Garcia Lorca" de Marcos Zurinaga en 1997, puis Lucky Luciano dans  "Les seigneurs de Harlem"  de Bill Duke en 1997. Il est encore à l'affiche dans  "Sous le silence"  de Tom McLoughlin en 2001, de "Confidence" de James Foley en 2003 et d' "Instincts meurtriers"  de Philip Kaufman, tandis que Steven Soderberg le dirige à trois reprises dans  "Ocean's Eleven", "Ocean's Twelve" et "Ocean's Thirteen" en 2001, 2004 et 2007.



En 2000, Andy Garcia tient le rôle principal du téléfilm à succès "For love or Country : The Arturo Sandoval Story" de Joseph Sargent sur la vie du trompettiste cubain pour lequel il est nommé une nouvelle fois au Golden Globe et également à l'Emmy Award du meilleur acteur. L'année suivante, sous la bannière de sa société de production Cineson Productions, il réalise et interprète "The Man from Elysian Fields" de George Hickenlooper et incarne en 2003  le peintre Amedeo Modigliani dans "Modigliani" de Mick Davis, film qui ne sera pas un succès. C'est en 2004 que Andy Garcia se lance en tant que producteur, réalisateur et interprète dans un film ambitieux qui raconte l'histoire de son île lors de la révolution qui va porter au pouvoir Fidel Castro "Adieu Cuba", projet qu'il porte en lui depuis longtemps et pour lequel il obtiendra le Prix du meilleur réalisateur et celui du Meilleur Film aux "Imagen Awards 2006". A tous ces talents, Andy Garcia ajoute celui de musicien et compositeur pour des films comme celui consacré à Lorca ou  "Faux frères, vrais jumeaux"  de Andrew Davis en 1995  et "Gary et Linda" de Richard Wenk et a, bien entendu, composé la bande sonore de "Adieu Cuba". En 2018, il apparaît dans "La mule" de Clint Eastwood et l'année suivante dans "Transfert" de Mark Polish. Sa filmographie est impressionnante, de même que ses innombrables distinctions. Il est un acteur incontournable du cinéma international auquel le Festival du cinéma américain de Deauville a réservé un hommage pour l'ensemble et la diversité de sa carrière en 2009.

 

Vous pouvez lire ma critique de "Adieu Cuba"  avec la belle Inès Sastre  en cliquant  ICI

 

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Andy Garcia dans le rôle de Modigliani.

Andy Garcia dans le rôle de Modigliani.

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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 13:44
UN PROPHETE de JACQUES AUDIARD

      

S'il a attendu quarante ans pour devenir réalisateur, le fils de Michel Audiard aura su rattraper le temps perdu et jouer de l'image comme, autrefois, son père jouait des mots. Le prophète, son dernier long métrage, a été le choc sismique du Festival de Cannes 2009 et a subjugué le public par sa puissance, sa maîtrise et la qualité de l'interprétation, l'imposant d'emblée comme une de ces grandes oeuvres qui ont vocation à marquer le 7e Art. Néanmoins, ce ne fut pas la Palme d'Or qui lui fut attribuée, comme beaucoup le souhaitaient, mais le Grand Prix du Jury, ce qui est, en définitive, la reconnaissance des critiques. Si bien que quatre ans après De battre mon coeur s'est arrêté, Jacques Audiard, 57 ans, a définitivement pris place parmi les meilleurs cinéastes de sa génération.


Ayant une préférence marquée pour les univers sombres, il signe ici son oeuvre la plus étouffante et la plus noire, la plus percutante aussi. "Un prophète" offre une plongée dans le monde brutal de la prison, lieu, qui par longs métrages interposés, a fini par nous devenir tristement familier et, ainsi que l'expliquait Jacques Audiard, confronte un type de banditisme  traditionnel à un autre qui s'annonce,dénué de codes, aussi adaptable que réactif, entre ces hauts murs clos, qu'au dehors.



Le film, qui pose, par ailleurs, l'axiome de la rivalité entre deux milieux ( les Corses contre les Arabes, ce qui a suscité quelques réactions agacées sur l'île de Beauté), ne se dirige pourtant à aucun moment vers la sociologie du milieu carcéral. C'est d'une transformation intérieure, bien plus effrayante, dont le cinéaste nous entretient à travers l'itinéraire d'un jeune détenu et sa quête d'identité.

   

Le film s'organise autour d'un visage, celui de Malik, 19 ans, remarquablement interprété par Tahar Rahim. Analphabète à son arrivée en prison, condamné à une peine de six ans, le jeune homme n'appartient à aucun groupe et ne bénéficie d'aucune protection. Un vieux caïd corse, Machiavel sans pitié (Niels Arestrup, vénéneux à souhait), consent à lui octroyer la sienne à condition qu'il s'acquitte d'une mission. La proposition a tout du piège mortel : Malik doit faire taire un témoin gênant parmi les autres détenus, commettre un meurtre en cellule. La scène, filmée dans toute son horreur, est insoutenable et fait entrer, une fois de plus, dans notre imagerie, une barbarie révoltante. Mais la violence du film, si elle n'est jamais occultée, n'est pas gratuite non plus. On ne se remet jamais d'avoir tué, et, en dépit de sa réussite ultérieure, Malik portera toujours sur la conscience le poids de cet acte, ainsi que le suggère la mise en scène dans des évocations d'un onirisme troublant et le vertige d'une existence moulée par l'école de la taule - comme le souligne l'auteur.

 

Oeuvre dure et sèche, d'un réalisme sans concession, Un prophète  évoque l'ascension du jeune homme, naviguant avec intelligence et dextérité entre les bandes rivales, se jouant des langues utilisées comme autant d'armes de clan, comprenant tout des règles qui régissent cette vie et saisissant la moindre opportunité pour prendre l'ascendant, le moment venu et acquérir une allure de parrain. «  Notre idée, c'était de créer un personnage qui apprenne en prison, et qui s'aperçoive que le mode d'emploi fonctionne très bien à l'extérieur » - résumaient le cinéaste et l'un de ses scénaristes,  Abdel Raouf Dafri. 



Glaçant constat, dont le film donne à voir la saisissante dimension et curieuse époque qui, bien qu'irreligieuse, prône d'un ton clérical les vertus de fraternité et de tolérance et ne cesse de promouvoir, sur les écrans et en littérature, les héros les plus sombres, les plus maléfiques, les plus subversifs au nom d'une certaine liberté de pensée. A chacun ses prophètes, mais ceux-ci, dont la violence vous laisse sans voix, ne risquent-ils pas, malgré le talent de leurs metteurs en scène, d'engendrer davantage encore de malfrats et de criminels ? C'est la question que l'on est en droit de se poser en sortant de cette projection de 2h35 qui, mieux qu'un coup de poing, est un coup de massue.


Pour prendre connaissance de la liste complète des articles de la rubrique CINEMA FRANCAIS, cliquer sur le lien ci-dessous :



LISTE DES FILMS DU CINEMA FRANCAIS
 

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UN PROPHETE de JACQUES AUDIARD
UN PROPHETE de JACQUES AUDIARD
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25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 09:27

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Julie Christie, l'inoubliable Lara du "Docteur Jivago", est née à Chukua aux Indes le 14 avril 1941, d'un père qui possédait une plantation de thé et d'une mère au foyer. Elle effectuera sa scolarité en Angleterre et en France avant de rejoindre la Central School of Music and Drama de Londres. Elle n'a que 16 ans lorsqu'elle débute dans une troupe de théâtre et 20 ans lorsqu'elle décroche le rôle-titre à la télévision dans la série "A for Andromeda". Remarquée pour la finesse de son jeu et sa grâce très scandinave, elle ne tarde pas à tourner pour le metteur en scène John Schlesinger et apparaît successivement dans deux de ses films: "Billy le menteur" en 1963 et "Darling" en 1965 pour lequel elle recevra l'Oscar de la meilleure actrice. Sa carrière est lancée. Et si bien lancée que la même année David Lean lui offre le rôle magnifique de l'héroïne si émouvante du chef d'oeuvre de Boris Pasternak, Lara, auprès d'Omar Sharif et de Géraldine Chaplin, qui sera un succès mondial. Il y est parfaite de sensibilité et forme avec l'acteur égyptien le couple cinématographique de la décennie. D'ailleurs comment décrire cette actrice discrète mais d'une étonnante présence à l'écran, qu'elle doit principalement à l'intensité de son regard et à quelque chose de voilé et de caressé dans ses gestes et ses attitudes. L'année qui suit Jivago, Truffaut la demande pour son film "Fahrenheit 451" qu'elle tourne en France avant d'enchaîner avec  "Le messager" de Joseph Losey en 1970,  "John Mc Cabe"  de Robert Altman en 1971, un thriller en 1973 "Ne vous retournez pas" de Nicolas Roeg, une comédie dramatique "Nashville" encore avec Altman en 1975, ou des comédies légères comme "Le ciel peut attendre" en 1978 de Warren Beatty. Elle sera en quelque sorte une des actrices phares des années 70.

 


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En 1980, sa carrière ralentit car, actrice exigeante, Julie Christie entend n'apparaître que dans des métrages qui correspondent à sa nature et à ses convictions comme Chaleur et poussière de James Ivory en 1982, "Les coulisses du pouvoir" de Sidney Lumet en 1986 et "Hamlet"  de Kenneth Branagh en 1996. Son retour sur le devant de l'écran en 2006 dans "Loin d'elle", où on retrouve sa grâce et sa présence lumineuse en femme atteinte de la maladie d'Alzheimer, lui vaut une nouvelle nomination aux Oscars de la Meilleure actrice, Oscar qui sera finalement attribué à Marion Cotillard pour sa prestation dans "La Môme". Et cette même année, Julie Christie épouse, à la surprise générale, le journaliste Duncan Campbell, son compagnon de vie depuis 28 ans.


Pour lire ma critique de  "Loin d'elle", cliquer sur le lien ci-dessous :

 

LISTE DES FILMS DU CINEMA AMERICAIN ET CANADIEN

 

Pour consulter la liste des articles de la rubrique ACTEURS du 7e ART, cliquer  ICI

 

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JULIE CHRISTIE
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  • : LA PLUME ET L'IMAGE
  • : Ce blog n'a d'autre souhait que de partager avec vous les meilleurs moments du 7e Art et quelques-uns des bons moments de la vie.
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  • Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.
  • Auteur de treize ouvrages, passionnée par les arts en général, aime écrire et voyager.

Texte Libre

Un blog qui privilégie l'image sans renoncer à la plume car :

 

LES IMAGES, nous les aimons pour elles-mêmes. Alors que les mots racontent, les images montrent, désignent, parfois exhibent, plus sérieusement révèlent. Il arrive qu'elles ne se fixent que sur la rétine ou ne se déploient que dans l'imaginaire. Mais qu'elles viennent d'ici ou d'ailleurs, elles ont l'art de  nous surprendre et de nous dérouter.
La raison en est qu'elles sont tour à tour réelles, virtuelles, en miroir, floues, brouillées, dessinées, gravées, peintes, projetées, fidèles, mensongères, magiciennes.
Comme les mots, elles savent s'effacer, s'estomper, disparaître, ré-apparaître, répliques probables de ce qui est, visions idéales auxquelles nous aspirons.
Erotiques, fantastiques, oniriques, elles n'oublient ni de nous déconcerter, ni de nous subjuguer. Ne sont-elles pas autant de mondes à concevoir, autant de rêves à initier ?

 

"Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu'ont les hommes d'humour, de pitié, de compréhension."


Charlie Chaplin

 

"Innover, c'est aller de l'avant sans abandonner le passé."

 

Stanley Kubrick

 

 

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